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2934. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

La Mennais en écrivait à son frère, l’abbé Jean, le 26 mai 1818 : « Plusieurs personnes regrettent comme toi quelques-uns des passages que j’ai retranchés ; d’autres trouvent encore trop d’images.

2935. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Le comte du Luc, son patron, tombe malade ; Rousseau en est touché ; il veut le lui dire et lui souhaiter une prompte convalescence, rien de mieux ; c’était matière à des vers sentis et touchants ; mais Rousseau aime bien mieux déterrer dans Pindare une ode à Hiéron, roi de Syracuse, qui, vainqueur aux jeux Pythiques par son coursier Phérénicus, n’a pu recevoir le prix en personne pour cause de maladie.

2936. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VIII. De l’invasion des peuples du Nord, de l’établissement de la religion chrétienne, et de la renaissance des lettres » pp. 188-214

Mais quand tous sont également frappés par le malheur, l’opinion publique ne soutient plus personne : il reste des jours, mais il n’y a plus de but pour la vie.

2937. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre X. De la littérature italienne et espagnole » pp. 228-255

Quand on lit dans le Tasse ces vers : Chiama gli abitator dell’ ombre eterne Il rauco suon della tartarea tromba : Treman le spaziose atre caverne, E l’aer cieco a quel romor rimbomba34 ; il n’est personne qui ne soit transporté d’admiration.

2938. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Avec sa lucide intelligence, elle parle des Anglais et des Allemands comme personne encore n’en avait parlé chez nous ; elle laisse à leurs œuvres la coupe et l’aspect étrangers.

2939. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Ils y assistent, courtois, l’œil humide, prêts au besoin à offrir cent sous pour une couronne à Mimi, avec le recueillement des personnes qui ont su conduire leur maison et subordonner le sentiment et l’altruisme à un quant-à-soi sagement dosé.

2940. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Il avait fourni à la dépense, sans demander conseil à personne.

2941. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Il assistait à la discussion comme spectateur ; une nouvelle insulte imprévue fut dirigée contre lui par l’un des orateurs, lord Sandwich, qui nia que la proposition pût venir en réalité d’un pair d’Angleterre : Se tournant vers moi, qui étais appuyé sur la barre, nous dit Franklin, il ajouta qu’il croyait avoir devant les yeux la personne qui l’avait rédigée, l’un des ennemis les plus cruels et les plus malfaisants qu’avait jamais eus ce pays !

2942. (1900) Le lecteur de romans pp. 141-164

Que le roman soit d’abord une œuvre d’observation, personne n’y contredira.

2943. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

Ensuite il n’existe que pour la personne qui l’évoque, tandis que l’objet fait partie d’une expérience commune.

2944. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXII. »

Elle a eu l’orgueil de son bien-être, la joie de sa sécurité, inaccessible à l’invasion, et redisant avec Waller : « Les chênes de nos forêts ont pris racine dans les mers ; et nous marchons de pied ferme sur la vague houleuse. » Ou bien encore : « Comme les anges du ciel, nous pouvons, d’un vol rapide, descendre où il nous plaît ; mais personne, sans notre gré, ne peut arriver sur nos bords. » Quant à des créations lyriques liées seulement aux débats intérieurs de la liberté anglaise, nous n’en connaissons pas, à moins que ce ne soient les vers rudes et négligés du vieux Daniel de Foe, et cet hymne au pilori, que l’honnête et pieux auteur de Robinson, puni comme libelliste, fit jaillir du fond de sa conscience indignée.

2945. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

En 1533, considérant « que les rues de Londres étaient sales, remplies de bourbiers et de fondrières, et que beaucoup de personnes, tant à pied qu’à cheval, couraient risque de s’y blesser et y avaient presque péri », Henri VIII faisait commencer le pavage de Londres247. […] — lui que dans tes murs tu enfermais chaque nuit ; — cher à tant d’autres, plus cher à moi qu’à personne. —  Écho, hélas ! […] C’est par mon commandement qu’il a introduit dans les concerts la trompette marine, instrument harmonieux dont personne ne s’était encore avisé et qui est d’un si bel effet. […] Dans cette chambre il n’y avait rien qu’on pût voir,  — sinon de grands coffres énormes et de fortes caisses de fer,  — toutes serrées de doubles nœuds, tellement que personne — ne pouvait espérer les forcer par violence et par vol […] Un « honnête homme » qui écrit pour d’honnêtes gens, à peu près de la façon dont il leur parlerait s’il était avec eux dans un salon, voilà, je crois, l’idée que, dans notre dix-septième siècle, on se faisait d’un bon auteur ; c’est l’idée que les Essais de Cowley laissent de sa personne ; c’est ce genre de talent que les écrivains de l’âge prochain vont prendre pour modèle, et il est le premier de cette grave et aimable lignée qui par Temple rejoint Addison.

2946. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Binet et Passy étudiant le mode de travail d’Alphonse Daudet, en résument ainsi les principaux traits : une masse énorme de notes recueillies sans but au jour le jour représente les matériaux avec lesquels l’œuvre d’art se construira ; le moment de la construction, il n’appartient à personne, semble-t-il, de le fixer. […] Et ces deux types peuvent se combiner en des modes très différents, s’équilibrer plus ou moins, chez une même personne, s’entraider, et parfois même se nuire. […] Tout cela, l’invention et l’exécution, se perdent en moi comme dans un beau songe très distinct… Comment maintenant, pendant mon travail, mes œuvres prennent la forme ou la manière qui caractérisent Mozart et ne ressemblent à celle d’aucun autre, cela arrive, ma foi, tout comme il se fait que mon nez est gros et crochu, le nez de Mozart, enfin, et non celui d’une autre personne ; je ne vise pas à l’originalité, et je serais bien embarrassé de définir ma manière. […] Aucun esprit ne doit pouvoir pousser à bout ses idées, parce que personne n’a au degré suffisant ni toutes les connaissances qui pourraient lui être utiles, ni toutes les habitudes, toutes les routines, tout le métier qui lui seraient nécessaires pour donner au développement de son invention la forme parfaite qu’il rêve. […] De plus une logique fort rigoureuse permet au savant ou au philosophe d’accueillir provisoirement certaines hypothèses sur lesquelles l’expérience seule peut prononcer, mais qui semblent folles parce qu’elles contrarient des opinions opposées facilement admises par tout le monde sans que personne y pense et qu’on ne peut logiquement affirmer, à l’avance, être plus vraies que les autres.

2947. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

L’assurance des ignorants ainsi que la confiance avec laquelle certaines personnes se croient, sans études préalables, aptes à faire de la physiologie, amènent dans notre science une foule d’expériences mal faites qui sont le germe de discussions interminables. […] Aujourd’hui, tout en reconnaissant l’exactitude des phénomènes généraux indiqués par les anciens, on attache une importance prédominante aux caractères qualitatifs des urines, et l’on a l’esprit immédiatement dirigé vers l’affection diabétique quand on trouve une personne dont les urines sont sucrées. […] On ne saurait plus conserver de doute sur l’origine animale du sucre, malgré les tentatives qui se produisent actuellement de la part de quelques personnes, encore au point de vue de certaines doctrines finalistes, qui ne sont plus de notre époque et qu’il faut reléguer parmi les errements de la métaphysique des siècles passés. […] Mais quelques personnes qui suivent ce cours m’ayant demandé de m’expliquer sur la portée des arguments qu’on y propose, il est de mon devoir d’y répondre. […] C’est une théorie que nous avons à combattre ; elle n’est point l’œuvre des personnes qui la soutiennent en ce moment : ce n’est donc point à celles-ci que nous nous adressons.

2948. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Dans le sud de l’Italie, le peuple ne s’intéresse qu’aux histoires de brigands ; en France même, la littérature de cour d’assises est un régal pour beaucoup de personnes. […] Comparez la conversation d’une femme du peuple avec celle d’une personne distinguée, vous verrez combien la voix de la seconde a des modulations plus fines et plus complexes. […] Chez les poètes grecs, elle avait presque toujours pour objet une personne déterminée : Hector ou Priam, Antigone, Polyxène, Alceste. […] Le rythme fondamental du vers n’est rien sans le rythme même du langage et de l’idée, qui n’est donné tout fait à personne et qui s’organise spontanément dans l’inspiration même. […] Malheureusement le plus puissant de nos poètes cherche lui-même la rime, et personne ne l’a cherchée autant que lui : ses vers représentent un travail de compilation effrayant.

2949. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

Nous trouvons que d’autres personnes fondent leur attente et leur conduite sur les mêmes permanentes possibilités que nous. […] Les autres personnes n’ont pas nos sensations exactement quand nous les avons et exactement comme nous les avons ; mais elles ont nos possibilités de sensation.

2950. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLe entretien. Littérature villageoise. Apparition d’un poème épique en Provence » pp. 233-312

La parfaite convenance, cet instinct de justesse dans toutes les conditions, qui donne aux bergers, comme aux rois, la même dignité et la même grâce d’attitude ou d’accent, gouvernait toute sa personne. […] Ses oreilles, personne encore ne les lui avait percées ; elle avait des yeux bleus comme des prunes de buisson et le sein à peine enflé ; épineuse fleur de câpre que le Rhône amoureux aimait à éclabousser.

2951. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

Il n’est donné à personne d’inventer des mœurs. […] personne pour secourir votre Daura ? 

2952. (1909) De la poésie scientifique

Il est pourtant aisé, à mon avis, à l’aide d’une pareille documentation (mais personne ne s’en donna la peine)13, de déterminer nettement le principe  qui est double et donne naissance à une double évolution. […] René Ghil, qu’on ne peut rapprocher de personne dans un dessein de comparaison, a orienté la poésie dans la voie qu’elle est appelée au plus merveilleux des rajeunissements.

2953. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Mais cette vengeance élevée ne supplicie personne ; elle est anonyme, comme le glaive exterminateur dans les mains de l’ange ; elle ne tombe pas sur des têtes, mais sur des vices. […] Ce poète, sans blesser personne, gourmande les cupides bassesses de ces foules du lendemain qui se précipitent sur tout ce qui tombe, et flétrit les faciles victoires de ces fanfarons d’après coup qui outragent tout ce qui est désarmé.

2954. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Daru, aurait désiré qu’une plus grande part y fût faite à l’histoire des sciences et des lettres dans la personne des Bretons célèbres ; mais le même critique se montrait, en revanche, peu disposé à admettre la réalité du noble combat des Trente, que l’historien maintenait de tout son pouvoir comme étant vrai en vertu de la tradition seule, comme devant l’être et le paraître par la beauté même de l’action.

2955. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — I » pp. 236-253

Il ne s’en est pas tenu à Montaigne : en ce qui est des passions et affections particulièrement, il avertit qu’il n’a vu personne « qui les dépeigne plus naïvement et richement que le sieur du Vair en ses petits livrets moraux. » Il reconnaît donc qu’il s’en est fort servi.

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