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1193. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

On ne voit d’ailleurs dans ces pièces où il parle de Bon Temps rien de cet esprit ou de cet à-propos de circonstance qui popularise un nom. il y a quelque gaieté et de la facilité, c’est tout. […] Il n’y a donc aucun moyen de se le dissimuler, Louise Labé fit beaucoup parler d’elle ; mais, comme la renommée a deux voix, on reste dans un certain embarras pour accorder des médisances si explicites et si formelles avec les éloges de chasteté et de vertu que d’autres lui ont décernés. […] tu es trop mère pour parler convenablement dans ta propre cause. » — Vénus choisit Apollon, « encore que l’on ait semé par le monde, dit-elle, que la maison d’Apollon et la mienne ne s’accordaient guère bien. » Diane, en effet, et les Muses sont les vierges par excellence. […] Ils dient que ce sont gens mornes, sans esprit, qui n’ont grâce aucune à parler, une voix rude, un aller pensif, un visage de mauvaise rencontre, un œil baissé ; craintifs, avares, impitoyables, ignorants et n’estimant personne : loups-garous. […] Qui pourra sur autrui ses douleurs limiter, Celui pourra d’autrui les plaintes imiter : Chacun sent son tourment et sait ce qu’il endure, Chacun parla d’amour ainsi qu’il l’entendit.

1194. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Or, pour cela, quoi de mieux, en présence d’un tableau vivant, intéressant, animé, où tout parle, se comprend, où là foule s’arrête, et qui est signé d’un nom célèbre, que de hocher la tête, de pousser un profond soupir ou de hausser les épaulés de pitié ? […] Sur ce point comme sur tant d’autres, c’est un gaspillage dans l’armée dont on ne saurait se faire une idée sans en avoir été témoin… Mais brisons là-dessus ; je ne veux te parler que du pittoresque. — Je te disais que le pays était d’une sévérité admirable. […] Je n’aurais pas balancé à t’apporter cet embarras, si une autre idée ne m’était venue : c’est d’en parler à Madame Adélaïde : ce serait digne d’elle de faire élever un enfant pris sur le champ de bataille où son neveu a été fait lieutenant général. Nous parlerons de ça à mon arrivée. […] Lui, il est bien désormais le peintre par excellence de cette guerre d’Afrique, où tout se dissémine et s’étend, où les choses ne se décident point comme dans une grande guerre parle génie d’un seul, par le concert de quelques-uns et par du canon.

1195. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite.) »

Assez parlé du peintre : je m’attache au voyageur, au narrateur pittoresque, non pas au littérateur (Horace Vernet ne l’était pas), mais à celui qui avec la plume, s’il y avait été un peu plus préparé par une première éducation, aurait pu donner de fort jolis récits et croquis sous une autre forme. […] Je ne parle pas de la France, car d’ici j’ai entendu ses applaudissements quand elle a connu mes succès de Nézib. ». […] Ce n’est pas impunément qu’on se trouve sur le théâtre de si grands événements ; ce qui doit élever l’âme ne perd pas à être vu de près, et ce petit village en ruines parle bien plus au cœur que ces grandes Pyramides, qui n’étonnent que les yeux. ». […] Je me dépêche de te parler de ce fatal accident avant que la raison me revienne et que mon enthousiasme pour tout ce dont je viens d’être témoin ne fasse place à la triste et funeste pensée qu’involontairement, sans doute, je suis cause de la mutilation de ces malheureux. […] Tâchons de parler d’autre chose… » Cette note humaine vibrante, qui lui est naturelle, nous la retrouvons encore. — Il part pour Constantinople, mais les Turcs ne sont pas son fait : Horace Vernet tient bon pour les Arabes, pour cette race fine et légère, il en devient même injuste pour Constantinople.

1196. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

Il est colère autant qu’un jeune homme peut l’être, et obstiné dans ses opinions… Son précepteur s’attache uniquement à lui expliquer les Offices de Cicéron afin de modérer l’impétuosité de son caractère ; mais don Carlos ne veut presque toujours parler que des choses de la guerre et lire que des ouvrages qui s’y rapportent. […] Sa voix est fine et fluette ; il éprouve de la gêne quand il commence à parler, et les mots sortent difficilement de sa bouche ; il prononce mal les r et les l ; en somme toutefois, il sait dire ce qu’il veut, et parvient à se faire comprendre assez bien. » Suivent quelques détails sur son moral, un peu mêlés, et où il entre du pour et du contre. […] Bien ne prouve que don Carlos ait été sérieusement en pour parler avec les ambassadeurs belges qui vinrent à Madrid pour traiter de ces affaires épineuses. N’y eut-il pas cependant quelques ouvertures dont Coligny fut informé et dont il parla vaguement à Catherine de Médicis ? […] Ces personnages historiques célèbres et tout entiers en lumière que vous prétendez faire agir et parler à votre guise, ces Charles-Quint, ces Louis XIV, ces Richelieu en pied et debout, nous savons comment ils parlaient et surtout comment ils ne parlaient pas.

1197. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

J’aimerais donc que dans un travail spécial, à la suite d’une dissertation sur cette journée ou cette suite de journées sanglantes et glorieuses, on recueillît, pour ne parler que de ce qui compte, le récit de Jomini (1820), celui de M.  […] Présenté au premier Consul, il lui agréa aussitôt : sa captivité, les souvenirs de ses services militaires et maritimes parlaient pour lui et lui créaient des titres ; sa personne les justifia, et le 20 décembre 1801 il fut nommé commissaire général dans les quatre départements de la rive gauche du Rhin. […] Le mieux est de les laisser parler tout bas et toutes seules. […] Pour cela il fit diligence ; il fallait tailler en partie la route dans le roc : le commissaire général ordonna les travaux, mit lui-même le feu à la première mine, amorça la route et ne prévint qu’alors le ministre, qui fut deux jours sans oser en parler au premier Consul. […] pour le groupe montagnard auquel il appartint, de faire en lui la part de l’exaltation et celle de l’honnêteté ; car Jean-Bon, pour parler sans rhétorique, m’a semblé, malgré ses erreurs, malgré son emportement révolutionnaire, constituer un bon Français et, en définitive, ce qu’on peut appeler un brave homme dans sa nature foncière, dans son intime et dernière forme.

1198. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite et fin.) »

Il y a dans les Mémoires de Malouet une phrase dont je ne saisis pas bien le sens : c’est lorsque, venant de parler des projets de M. de Bouille pour le rétablissement de l’autorité royale, il ajoute : « J’imaginai cependant de donner un successeur à Mirabeau ; et la reine, qui ne connaissait pas mon projet, quoique j’en eusse prévenu M. de Montmorin, eut un moment d’humeur contre moi, et dit publiquement à son jeu qu’elle ne concevait pas comment M.  […] Depuis longtemps déjà il n’était guère qu’un prête-nom, et d’autres que lui parlaient par sa bouche. […] On parle de mettre le premier au Temple, de destituer les deux autres. […] Vous pouvez lui parler, causer franchement avec lui ; lui porter, par exemple, une parole de moi, une proposition. » — « Et quelle parole, quelle proposition voulez-vous que je lui dise ?  […] Cette création rapide de chantiers, de magasins, de vaisseaux, sur un terrain qui était deux ans auparavant un quartier de la ville couvert de maisons, ce spectacle auquel il aurait dû s’attendre, l’exalta au point qu’il me fit des compliments ridicules ; car il me parla de la gloire que j’avais acquise en attachant mon nom à ce grand monument, et je ne voyais là rien de glorieux.

1199. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. J. J. AMPÈRE. » pp. 358-386

On ne s’étonnera donc pas qu’à propos du livre, et pour le mieux expliquer à notre gré, nous parlions aussi de l’homme même, des origines et des accroissements intérieurs de cet esprit si original et si vif. […] Tant de richesse riante n’est pas nécessaire pour que l’esprit poétique dont je parle, et qui s’est refoulé, se refasse son emploi. […] Nommer M. de Tocqueville près de l’ami qui nous occupe, c’est parler d’un talent de même portée, et comme d’essor fraternel. […] il n’y a pas de naufrage là où se retrouvent justifiées et couronnées toutes les plus nobles espérances ; ou bien alors, pour parler avec le poëte, c’est un naufrage victorieux. […] Après s’être un peu légèrement égayé sur tant de noms bizarres d’écrivains exhumés pour la première fois, Gnyfon, Télon, Gyarée, Ursulus, Crinas et Charmis…, il ajoutait : « Mais je me trompe : les auteurs de cette Histoire littéraire n’ont pas eu l’intention de ne parler que de ceux qui le méritaient : ce choix les eût trop embarrassés.

1200. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE PONTIVY » pp. 492-514

M. de Murçay, enhardi par ce signe, la prit et la lut, tandis qu’elle gardait le silence ; il y vit que M. de Pontivy, qui l’écrivait, y parlait, en cas de bannissement définitif, d’un projet de départ pour elle-même qui irait le rejoindre en Espagne : « Eh ! […] M. de Murçay, qui peut-être y pensait le plus constamment, évitait surtout d’en parler ; c’était au plus par quelque allusion de lieu qu’il le désignait ; et je croirais, en vérité, que, depuis la déclaration du berceau, il ne lui arriva jamais de nommer le mari de Mme de Pontivy par son nom dans le tête-à-tête. […] Et je ne parle pas seulement de ce qui intéresse l’honnêteté naturelle et la justice : soyons d’accord en causant de tout, même des choses de bel-esprit, afin de mieux appuyer l’exact rapport de nos âmes. […] si je n’avais insisté presque contre la convenance tout à l’heure, je manquais, après des mois, la première occasion de vous parler ? […] Laissez, je veux ressusciter en vous l’Amour, cet enfant mort qui n’était qu’endormi. » Elle écoutait avec charme et silence, et, soulevant du doigt, pendant qu’il parlait, la dentelle noire qui la voilait à demi, elle ne perdait rien de ce qu’ajoutaient les regards. « Oh !

1201. (1900) Poètes d’aujourd’hui et poésie de demain (Mercure de France) pp. 321-350

Aussi aurais-je lieu de me sentir quelque peu inquiet de l’entreprise où je me hasarde, si je ne me trouvais rassuré par la liberté de parler davantage en poète qu’en critique. […] Il est complémentaire et son tort, à l’époque dont je parle, fut d’avoir voulu être exclusif. […] Je ne parle pas de Baudelaire, si aimé pour son étrange génie plein de prévisions mystérieuses, mais Léon Dierx, mais José Maria de Heredia. […] L’emploi du symbole, comme moyen d’expression poétique, fut certes une des caractéristiques apparentes de l’art nouveau, mais j’aimerais mieux vous parler d’autres préoccupations qu’il eut, peut-être plus générales et à coup sûr non moins foncières. […] Tout en parlant poésie, me voici insensiblement arrivé aux poètes, mais c’était déjà parler d’eux que de parler de la façon dont ils ont compris la Poésie.

1202. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Je passai là quelques jours heureux dans les montagnes de Franche-Comté ; et ses parents encourageaient honorablement la liaison… Gibbon, qui n’avait point encore acquis cette laideur grotesque qui s’est développée depuis, et qui joignait déjà « l’esprit le plus brillant et le plus varié au plus doux et au plus égal de tous les caractères », prétend que Mlle Curchod se laissa sincèrement toucher ; il s’avança lui-même jusqu’à parler de mariage, et ce ne fut qu’après son retour en Angleterre qu’ayant vu un obstacle à cette union dans la volonté de son père, il y renonça. […] Mais, en matière de littérature, on causait agréablement, et elle en parlait elle-même fort bien. […] Un peu plus loin, je lis cette autre pensée : Je connais quelques esprits métaphysiques auxquels je ne parlerai jamais des beautés de la nature ; ils ont franchi depuis longtemps les idées intermédiaires qui lient les sensations avec les pensées, et leur esprit s’occupe trop d’abstractions pour qu’on puisse leur faire partager les jouissances qui supposent toujours les rapports de l’âme avec des objets réels et extérieurs. Il ne faut pas non plus leur peindre des mœurs particulières : parlez-leur toujours avec un porte-voix à l’extrémité de la chaîne, et ne vous hasardez jamais à vouloir les faire passer de chaînon en chaînon. […] On reconnaît ici même cet abus d’abstraction dont elle parle et qu’elle blâme chez d’autres.

1203. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Bernardin de Saint-Pierre. — I. » pp. 414-435

Hennin, qui vient d’aider Bernardin de sa bourse, a le droit de lui donner ces bons conseils ; il lui parle le langage d’un esprit juste qui suppose à son correspondant le désir réel de fixer sa fortune et sa destinée. Il parle un langage ; mais Bernardin en parle un autre ; au même moment, il écoute involontairement au-dedans de lui la voix de ce génie qui l’a jusque-là déçu de promesses et qui longtemps le décevra encore, et qui pourtant ne lui ment pas en lui disant : « Ce n’est pas là qu’est pour toi la gloire. » M.  […] Hennin ont été supprimées ; que ce digne ami qui ne répond pas toujours agit plus qu’il ne parle ; qu’il y a des moments où les lettres qu’il reçoit coup sur coup de Bernardin le prennent au milieu d’un travail accablant : « Votre troisième lettre, lui écrivait-il (18 novembre 1780), est la soixante-dix-neuvième à laquelle je doive réponse aujourd’hui, et il y en a qui roulent sur des affaires pressées. » Et en post-scriptum : « J’avais écrit neuf heures hier soir lorsque j’eus fini la minute de cette lettre. […] Disons toute notre pensée : si Bernardin n’avait sollicité de la sorte qu’en ces années dont nous parlons, quand il en avait si absolument besoin, quand il était comme un père ou comme une mère voulant produire le fruit ignoré de son génie, l’enfant de ses entrailles, s’il n’avait pas conservé ces habitudes de plainte et de sollicitation jusque dans des temps plus heureux et fait alterner perpétuellement l’idylle et le livre de comptes, ce serait simplement touchant, ce serait respectable et sacré. […] D’ailleurs les circonstances ne m’ont pas mis à portée de voir M. le maréchal de Castries assez libre pour lui parler de ce qui vous intéresse.

1204. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Mercure parle, Prométhée écoute peu. […] Nous parlions tout à l’heure de la réalité singulière propre aux créations des poètes. […] Hamlet a vu son père mort et lui a parlé ; est-il convaincu ? […] Il a toujours l’air d’un homme qui vous parle de l’autre bord d’un fleuve. […] Convoitise, Crime, Folie, ces trois stryges lui ont parlé dans la solitude, et l’ont invité au trône.

1205. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

On se plaint généralement, parmi les jeunes, que les journaux « ne parlent pas assez » des livres nouveaux. Ils « en parlent trop » au contraire. […] Il craint de croire et, pourtant, il parle des poètes avec passion. […] Ernest-Charles est admirable c’est lorsqu’il parle de la langue française et lorsqu’il découvre une œuvre étrangère proclamant la précellence de notre langue, lorsqu’il combat le style trop hâtif. […] Mais c’est un critique qui sait ce dont il parle, qui connaît sa langue et l’histoire de sa langue, qui a du bon sens, et une conscience très haute de sa beauté, de son influence civilisatrice, et qui se lamente à regarder l’anarchie actuelle, la décadence prochaine.

1206. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Nous avions, il y a cinquante ans, de bien plus grands hommes en physique et en géométrie qu’aujourd’hui, et à peine parlait-on d’eux. […] On ne saurait parler physique un quart d’heure et s’entendre. On peut parler poésie, musique, histoire, littérature, tout le long du jour, etc. » (Correspondance gén. […] Ici Pline parle de Pyréicus, qui peignit, dans une grande perfection, des boutiques de barbiers, de cordonniers, des ânes, etc. […] Quoique Vitruve prétende qu’Anaxagore et Démocrite avaient parlé de la perspective en traitant de la scène grecque, on peut encore douter que les anciens connussent cette partie de l’art, sans laquelle toutefois il ne peut y avoir de paysage.

1207. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

Au commencement, Dieu voulut enseigner la parole à l’homme pour lui parler au moyen même de cette parole. […] Ne parlons ni de Ronsard, ni même de Chapelain, dont l’oreille était trop façonnée à l’hexamètre ancien, n’est-il pas évident que nos grands auteurs du siècle de Louis XIV n’ont paru avoir si bien deviné notre langue, qu’à cause de la connaissance intime qu’ils avaient des deux langues anciennes ? […] Les Romains eux-mêmes, qui firent tant de choses pour assurer la conquête des Gaules, se plaignaient de la résistance que nos pères apportaient à parler la langue du vainqueur. […] Ils ont cru pouvoir commencer à écarter le merveilleux de leurs récits, et bientôt ils se sont arrogé le droit de choisir dans leurs matériaux, ou, pour parler plus exactement, de choisir dans les traditions, et même de modifier celles qu’ils consentaient à consacrer de nouveau. […] Remarquons enfin que sitôt qu’une langue commence à s’écrire, elle commence à s’altérer ; parce que l’écriture, et je ne parle ici que de l’écriture syllabique, contient quelque chose d’arbitraire et de conventionnel.

1208. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

et on parlait pour lui de cette estime qui est presque une injure, dans ce pays de vanité folle où les moindres sots ont leurs admirateurs ! […] Et je dis devant l’opinion : je n’ai point à parler ici de sa situation officielle dans l’Université ou à l’Académie. […] Voilà comme on parlait. […] mais indulgent et charmant, qui n’aime pas tout mais qui goûte tout, et qu’on n’entend jamais parler du haut de la tête comme il l’a dit lui-même si bien de Boissonnade, M.  […] Parce qu’il a plaisanté dans Don Juan et qu’il s’y trouve deux ou trois groupes assez ardents, mais d’une idéalité qui en épure la flamme, on a beaucoup parlé d’une corruption qui n’existe pas.

1209. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

II Le premier de ces livres, non le premier en date, mais le premier dans l’ordre que je veux donner à leur examen, a un titre italien et minaudier : Galileo Galilei, ce qui signifie Galilée, comme on dit dans la langue de la gloire, qui a toujours aimé à parler français. […] Je parle d’après les apparences. Je parle comme un général à ses soldats, comme les poètes, les orateurs, tout le monde, les astronomes eux-mêmes. […] — le livre qu’on publie sous le nom de Philarète Chasles n’est pas du tout celui qu’on avait annoncé et qui, depuis qu’on en avait parlé, était le rêve et l’espoir et la caresse de ma pensée. […] On est à Venise, et madame Schultz paye à Venise, en petite monnaie, ce qu’on lui doit, quand elle parle du soleil se levant sur les ondes glauques de ses lagunes .

1210. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Malosse, Louis (1870-1896) »

Émile Faguet Je parlerai de M.  […] Je parlerai de M. 

1211. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

On pressent que nous allons parler de sa passion pour Laure, passion qui fut sa vie, sa faute et sa gloire. […] Le testament également retrouvé d’Audibert de Noves, qui mourut jeune comme sa fille, parle de Laure, sa fille aînée, à laquelle il lègue 6 000 liv. tournois pour sa dot. […] Les vers d’Horace ralentissent mon ardeur pour le bâtiment et me parlent de ma dernière demeure. […] … » Puis elle lui parle longuement de leur chaste amour sur la terre, et de leur éternelle réunion dans le monde des âmes. […] pourquoi cessa-t-elle de parler, et pourquoi sa main s’ouvrit-elle pour laisser retomber la mienne ?

1212. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

« Elle dit, et évite ainsi de parler à son père bien-aimé du doux mariage, mais il a tout compris et lui répond : « “Certes, ma fille, je ne te refuse ni des mules, ni rien autre chose. […] « Ainsi les anciens en parlent. […] J’ignorais ce qui lui était arrivé ; il n’en parlait pas ; il n’était pas obligé par devoir, comme moi, de rappeler l’attention sur lui pour sauver les autres. […] Nous ne parlions plus politique ; nous parlions littérature, poésie, amitié, choses éternelles. […] Il en jouit à son lit de mort comme il en avait joui dans son berceau : Dieu lui parlait seul à seul avec plus d’intimité et de majesté que dans sa retraite de Paris.

1213. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Plus tard, après 1848, il parlera des États-Unis d’Europe. […] Le peuple écoute ceux qui l’entretiennent des principes et des devoirs plus volontiers que ceux qui lui parlent de ses intérêts et de ses droits ». […] Écoutez, c’est l’auteur des Châtiments qui parle : « Hier, au sortir de la plus douloureuse corruption, ce qui se déchaîna, ce fut la cupidité ; ceux qui avaient été les pauvres n’eurent qu’une idée, dépouiller les riches. […] Les journaux, les pamphlets, les discours étaient la littérature de l’époque, tout le monde parlait et écrivait et sans nulle gêne piétinait sur les règles du goût et de la grammaire. […] Belton, il parle d’une pièce qui l’a « pénétré jusqu’au fond de l’âme », dans une autre, il mentionne un poème, Lucifer, qui l’a « transporté ».

1214. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Ne croirait-on pas que c’est La Fontaine encore qui parle, lorsque c’est Froissart qui nous dit : Mais je passois à si grand’joie Ce temps……………………, Que tout me venoit à plaisir Et le parler et le taisir, Le aller et le être coi. […] Ainsi, au nom de la bonne dame et à ses frais, et aux frais des hauts seigneurs de mon temps, je visitai la plus grande partie de la chrétienté… ; et partout où je venois, je faisois enquête aux anciens chevaliers et écuyers qui avoient été en faits d’armes et qui proprement en savoient parler, et aussi à quelques hérauts d’armes de confiance pour vérifier et justifier toutes choses. […] C’est ce qui a fait dire de lui à Montaigne, assez pareil de nature, et qui était si bien fait pour l’apprécier et le comprendre (il parle en cet endroit des historiens simples, qui ramassent tout ce qui vient à leur connaissance, et qui enregistrent à la bonne foi toutes choses sans choix et sans triage) : Tel est entre autres, pour exemple, le bon Froissart qui a marché, en son entreprise, d’une si franche naïveté qu’ayant fait une faute, il ne craint aucunement de la reconnoître et corriger en l’endroit où il en a été averti, et qui nous représente la diversité même des bruits qui couroient et les différents rapports qu’on lui faisoit : c’est la matière de l’histoire nue et informe ; chacun en peut faire son profit autant qu’il a d’entendement. […] Combien cela semble plus vrai encore lorsque l’on parcourt un de ces beaux Froissart manuscrits comme en possède notre grande Bibliothèque et comme l’Angleterre en a sans doute aussi, tout ornés de vignettes du temps, admirablement coloriées, d’une vivacité et d’une minutie naïve qui commente à chaque page le texte et le fait parler aux yeux, avec une entière et fidèle représentation des villes et châteaux, des cérémonies, des sièges, des combats sur terre et sur mer, des costumes, vêtements et armures ! […] Il a, si l’on peut ainsi parler, la lèvre curieuse et un peu crédule.

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