Maubant (nº 304), couronnée de plus de lauriers qu’il n’en faut pour la cuisine d’une famille pendant toute une année, et de lauriers attachés par un ruban rose aussi large que les rubans de nourrice ; il est évident que cette tête d’un homme qui joue l’empereur Auguste et que transfigure une si noble tâche, n’a presque plus rien de commun avec M.
Il n’a pas attendu, pour signaler les vers du noble poète Henri de Régnier, qu’il fût devenu académicien.
Il y a, je le sais, dans la curiosité des degrés divers ; il y a loin de cet instinct mesquin de collection, qui diffère à peine de l’attachement de l’enfant pour ses jouets, à cette forme plus élevée, où elle devient amour de savoir, c’est-à-dire instinct légitime de la nature humaine et peut constituer une très noble existence.
André Gide est un noble esprit.
Des choses immortelles ont été faites de nos jours par de grands et nobles poètes personnellement et directement mêlés aux agitations quotidiennes de la vie politique.
On a comparé les talens de nos bons écrivains à celui de nos femmes, qui, sans être plus belles que les autres femmes de l’Europe, le paroissent davantage ; parce qu’elles se mettent mieux, qu’elles ont porté plus loin l’art de la parure & saisi plus surement les graces nobles, simples & naturelles.
Le monde ne connoissoit gueres alors le genre de comique noble qui commet ensemble des caracteres vrais, mais differens, de maniere qu’il en resulte des incidens divertissans, sans que les personnages aïent songé à être plaisans.
Il avait trop indissolublement attaché sa noble vie à la vie colossale de Christophe Colomb pour qu’il fût possible de l’en détacher.
Ce sont des voluptueux, au noble sens que comporte ce mot, et tels que furent les Goethe et les Léonard de Vinci.
Chevrillon on voit bien que la puissance philosophique demeure dans ce noble sang.
Ils ne peuvent répondre qu’en calomniant la générosité romaine, qu’en prétendant que ces rigueurs, ces solennités, ces scrupules, ces subtilités verbales, qu’enfin le mystère même dont on entourait les lois, étaient autant d’impostures des nobles qui voulaient conserver avec le privilège de la jurisprudence le pouvoir civil qui y est naturellement attaché.
Son père M. de Meulan, receveur-général de la généralité de Paris, jouissait d’une grande fortune à laquelle il faisait honneur avec générosité et bon goût ; sa mère, demoiselle de Saint-Chamans, était de qualité et d’une ancienne famille noble du Périgord, qui eut même des représentants aux croisades. […] L’idée qu’il y aurait moyen de se servir de cet esprit un jour, pour subvenir à des gênes sacrées, dut mouiller à l’instant ses yeux de nobles larmes. […] Ces âmes économes de passion et bien conservées ont des retours d’élévation et de chaleur aux saisons où les autres, d’abord dissipées, faiblissent ; les nobles et tardives passions leur sortent souvent de dessous la raison profonde, comme le pur froment des derniers greniers du sage se verse dans la disette et dans l’hiver de tous.
Je ne puis te rendre combien je suis eu colère de ce décret, il faudrait bien mieux se soumettre et attendre avec résignation la punition que le Ciel nous réserve, car il ne permettra pas que cette faute reste sans vengeance… » Cette noble et vertueuse personne parlait comme une croyante, au nom de sa vérité religieuse ; elle en était restée au point de vue le plus opposé à celui où doit se placer l’État moderne et le souverain de cet État. […] Qu’il n’en soit jamais ainsi dans notre noble pays. […] Ce jeune homme, il est un croyant au contraire, soit qu’il s’éprenne de nobles fantômes, pour des idées plus grande que nature, soit que répugnant aux croyances proprement dites et ne voulant se fier qu’aux résultats de la science et de l’examen, il y adhère avec ferveur, avec désintéressement et sacrifice ; et que se privant même de tous les motifs extra-humains et surnaturels de récompense, il ne cherche la satisfaction que dans une sorte de stoïcisme un peu âpre et rigide qui est une manière de religion aussi.
Un noble proscrit de la famille des Hamilton, nommé Bothwell-Haugh, dont Murray avait laissé la femme expirer de misère au seuil de sa propre demeure donnée par le dictateur à un de ses partisans, jura de venger sa femme et sa patrie du même coup ; il ramassa une poignée de terre qui recouvrait le cercueil de sa femme, la porta sur lui dans sa ceinture comme une éternelle incitation à sa vengeance, se rendit déguisé dans une petite ville que Murray devait traverser en revenant à Édimbourg ; il y tua Murray d’un coup de feu tiré d’un balcon, et, remontant sur un cheval qui l’attendait sur les derrières de la maison, il échappa, par la rapidité de sa course, aux gardes du dictateur. « Moi seul, s’écria Murray en expirant, je pouvais sauver l’Église, le royaume et l’enfant ; l’anarchie va tout dévorer ! […] « Elle était précédée du shériff, de Drury et de Pawlet, des comtes et des nobles d’Angleterre ; elle était suivie de ses deux femmes et de quatre de ses officiers, parmi lesquels on remarquait Melvil, qui portait la queue du manteau royal. […] Dans la salle, l’auditoire de nobles et de bourgeois des comtés voisins était contenu par les arquebusiers de sir Amyas Pawlet et de sir Drue Drury, au-delà d’une balustrade qui avait été la barre du tribunal.
Les vérités d’évidence, qui ont survécu aux vicissitudes du cartésianisme philosophique, doivent être comptées parmi les plus nobles conquêtes de l’esprit humain, sous la forme de l’esprit français. […] Y a-t-il une tâche plus noble que de rendre l’athéisme et le matérialisme impossibles, et d’arriver là sans s’aider de l’autorité, de la tradition, de l’exemple, qui engendrent le doute par la fatigue de leurs contradictions ? […] Pourquoi cet ordre admirable de Descartes, cette simplicité toujours noble, cette exactitude sans recherche, cette profonde connaissance de l’homme, qui perce à chaque instant sous la discussion métaphysique, n’auraient-ils pas aidé Molière à connaître son naturel ?
J’ai vu, sur un bateau qui descendait le Rhin, un homme qui vidait une chope de bière, les yeux fixés avec exaltation sur le noble fleuve, les burgs démantelés, la ligne des collines fuyantes. […] Octave Maus, sont une très vive et noble impression de Parsifal et surtout de Tristan. […] Il ne s’en était pas caché, bien au contraire, en convoquant ses amis du monde entier par lettre rendue publique à ces représentations modèles, comme il les qualifiait lui-même, et réservées aux seuls adeptes ; on verrait plus tard s’il y avait lieu d’admettre la masse du public à jouir « de ce qu’il y a de plus élevé et de plus profond dans l’art. » Cette Invitation à mes amis pour assister à la première représentation du Tristan, publiée en avril 1865 dans le Messager de Vienne, lettre extrêmement singulière et comme il pouvait seul en écrire une, débutait par ce cri de reconnaissance envers Louis II : « Alors que tout m’abandonnait, un noble cœur n’en battit que plus fort et plus chaudement pour l’idéal de mon art.
Que pensez-vous, Monsieur, de la noble activité qui s'épuise à me susciter de nouvelles accusations ? […] Mais les Ministres de leur courroux n’ont pas bien secondé leur vengeance ; car, pour parler sans figure, il s’agissoit de faire arrêter mon Livre ; & le succès n’a pas répondu aux démarches que les Valets-protecteurs de la Secte ont faites, dans cette noble intention. […] Rousseau a très-bien rendu cette honnête & noble idée : Quoique grossier qu'un mensonge puisse être, Ne craignez rien ; calomniez toujours.
Cependant, avant d’aller sur le terrain de ce duel absurde, Gaston, assisté du brave Hector, vient demander à sa femme un dernier adieu, une dernière tendresse ; mais Antoinette est inflexible, ni les prières passionnées du mari prodigue, ni les intercessions loyales du noble soldat ne peuvent l’émouvoir. […] Il domine Gaston de toute la hauteur de sa noble tête, ce chevalier du devoir qui fait pénitence, sous l’uniforme, des folies et des erreurs de sa vie passée. […] Geneviève, la chaste et noble enfant, n’est point de sa race ; quant à son mari, elle ne l’a jamais aimé, et déjà celui-ci commence à voir clair sur ce visage obscur qui couve un secret.
Mais bien des ressources lui manquaient pour remplir cette noble carrière qu’il voyait s’ouvrir devant lui : la science était trop jeune encore ; les esprits n’étaient pas assez familiarisés avec ses méthodes ; la langue surtout faisait défaut. […] Et qu’enfin Calliope, élève d’Uranie, Montant sa lyre d’or sur un plus noble ton, En langage des dieux fasse parler Newton ! […] Malgré tout, il y a dans cette tentative même une audace et une force qui honorent singulièrement le poète, et s’il s’est trompé, croyons bien qu’on ne se trompe ainsi qu’avec de nobles ambitions et un grand talent.
Dès l’origine, la constitution de la famille, celle de la société, celle de l’État, celle même de la religion, préparent des citoyens, laboureurs ou soldats, qui condamnent sévèrement les nobles loisirs, les arts qui ne rapportent rien. […] Voici les actes de la vie du Christ, sa passion douloureuse, sa résurrection, les phases de la destinée de l’homme, noble de naissance, puis déchu, relevé à la fin. […] Ce théâtre, fait à l’origine pour élever le peuple, se ravale peu à peu jusqu’à lui, noble poésie d’église qui dégénère en littérature de carrefour. […] Il relègue le paysan dans le lointain des rudes campagnes qu’explorent par nécessité les nobles, contraints de vivre sur leur domaine, et par vocation les moralistes curieux, comme La Bruyère. […] L’art classique se contentait de relever les traits les plus nobles et les plus généraux, ovale du visage, largeur du front, couleur des yeux, contour de l’oreille, dessin de la bouche, du col, ou des épaules ; le reste se devinait sous la discrétion d’un terme abstrait, appâts, charmes, ou disgrâces.
J’aime qu’elle y serve d’ornement et non pas de corps, et que les grandes âmes ne la laissent agir qu’autant qu’elle est compatible avec de plus nobles impressions. » Racine a cru précisément le contraire. […] En découronnant toutes ces nobles et charmantes figures de leur auréole de poésie, j’ai comme la conscience de commettre une sorte de crime. […] Loin de nous la pensée de comparer un seul tant ce grand et noble Corneille à quelque homme que ce soit du xviiie siècle. […] Qui des deux permit au poète la plus fière attitude et la plus noble, ou de Frédéric ou de Louis XV ? […] Et si les poètes rejettent obstinément le mot propre, c’est bien moins encore par principe et par préoccupation de rester nobles que par ambition de trouver une façon singulière de redire des choses déjà dites.
Paul de Molènes, cela tient à la différence des deux époques, est plus frappé de la grandeur que de la servitude du noble métier des armes. […] C’est un noble cœur, mais c’est une âme blessée qui écrit pour les âmes blessées. […] Sa mort est belle et touchante, et la ville de Rome tout entière suit les funérailles de cette noble fille. […] Sa raison s’éteignit dans la poursuite de l’absolu, ce qui est plus noble que de se noyer dans la fange des pourceaux de Circé ou dans un flacon d’absinthe. […] Sommé par cette noble et sévère demoiselle, qui n’entend pas raillerie sur le chapitre de la généalogie et de la parenté, de donner la preuve de son dire, il a été obligé d’articuler son véritable nom.