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2462. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Il avait connu le cardinal Spina à Valence, où ce cardinal avait vu mourir le pape Pie VI.

2463. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Ils vivent donc, du consentement des uns ou en dépit des autres, et pour ne pas mourir.

2464. (1890) L’avenir de la science « XV » pp. 296-320

Il est vrai à la lettre qu’aucune grande religion n’est morte jusqu’ici et que les plus maltraitées, parsisme, samaritanisme, etc., vivent encore dans la croyance de quelque tribu ou reléguées dans quelque coin du globe.

2465. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Si à chaque instant, dans l’univers, tout était phénomène nouveau ou ensemble nouveau de phénomènes sans que rien ne durât, si, à l’instant présent, tout était à la fois produit et anéanti, pour laisser place dans l’instant suivant à une apparition également instantanée, comme un éclair infiniment petit par la durée et infiniment grand par l’étendue, il faudrait supposer que le monde à chaque instant meurt et renaît.

2466. (1926) L’esprit contre la raison

Et jusqu’à ce qu’ils meurent écrasés sous les plâtras de leur fausse culture, ils nieront les évidences qui les dépassent et tâcheront de faire prendre leurs excentricités extérieures pour la liberté elle-même.

2467. (1890) Les princes de la jeune critique pp. -299

Il a essayé une fois d’expliquer à sa façon pourquoi la tragédie s’est éteinte en France, et il a découvert qu’elle est morte tout simplement faute de génies tragiques. […] Octave Feuillet l’étrange idée de faire mourir en scène un athée, au moment précis où cet athée porte un toast à la matière28, si par aventure M.  […] Bourget n’est pas tendre pour cette vieille critique ; il ne la combat pas, il fait pis ; il la considère comme morte, il en prononce gaillardement l’oraison funèbre29, au risque de s’entendre dire par M. 

2468. (1892) Essais sur la littérature contemporaine

Née avant nous, et destinée à nous survivre, il y a longtemps qu’en effet la critique serait morte, si elle n’avait un objet, un rôle, une fonction, extérieurs ou supérieurs à l’idée que s’en font M.  […] Faustus, qui vient de mourir sur la Terre, se réveille et renaît dans un monde supérieur, où la vie, semblable encore à celle qu’il vivait hier, mais plus noble et plus pure, s’entretient d’elle-même et non, comme ici-bas, de la douleur, de l’esclavage, et de la mort des autres. […] La Revue meurt après quelques mois d’existence, et le poète, qui voit venir la faillite et le déshonneur, nous quitte pour aller se faire écraser par un omnibus.

2469. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Là vivait Éarine que le fleuve vient d’engloutir, et que son amant en délire ne veut pas cesser de pleurer, « Éarine, qui reçut son être et son nom avec les premières pousses et les boutons du printemps, Éarine, née avec la primevère, avec la violette, avec les premières roses fleuries ; quand Cupidon souriait, quand Vénus amenait les Grâces à leurs danses, et que toutes les fleurs et toutes les herbes parfumées s’élançaient du giron de la nature, promettant de ne durer que tant qu’Éarine vivrait… À présent, aussi chaste que son nom, Éarine est morte vierge, et sa chère âme voltige dans l’air au-dessus de nous171. » Au-dessus du pauvre vieux paralytique, la poésie flotte encore comme un nuage de lumière.

2470. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Que la distinction soit faite des choses artistiques utiles personnelles… « Parce que la sympathie était morte, l’admiration devait elle s’éteindre ?

2471. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Les hommes, toutes choses égales d’ailleurs, continueront de mourir : Ce système logique est analogue au système mécanique suivant qui se réalise dans le cerveau : Premier terme : Forces se dirigeant en un sens ; Deuxième terme : Absence de forces capables de détourner vers un autre sens ; Troisième terme : Mouvement du cerveau continué dans de même sens.

2472. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

LA plûpart des gens de goût sont prévenus contre ceux qui font des vers dans une langue morte, & la Latinité moderne leur paroît aussi au-dessous de l’ancienne, que le françois est au-dessus du jargon de quelques-unes de nos Provinces.

2473. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

Or, le climat ne peut en effet produire que des variations lentes, mais en général utiles, ou tout au moins indifférentes ; car, lorsque l’influence d’un climat est nuisible aux représentants d’une espèce, ils meurent le plus souvent sans se reproduire, surtout à l’état sauvage, ou ne se reproduisent que pendant un petit nombre de générations.

2474. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

À l’âge de sept ans, il perdit beaucoup de sang par suite d’une chute, et le chirurgien décida qu’il mourrait ou resterait imbécile ; la prédiction ne fut point vérifiée.

2475. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

À ce compte, lorsque Pascal proclamait que l’homme est plus grand que la nature parce qu’il sait qu’il meurt, il exposait une vue, non seulement métaphysique et morale, mais aussi scientifique. […] Ceux-ci, sans doute, avaient au-dessus d’eux un Destin qui les écrasait ; mais, selon le mot de Pascal, alors même qu’il succombe, l’homme demeure plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt.

2476. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

« Le héros, énergique affirmation de la Volonté de vivre, dit-il, meurt sans que nous en éprouvions une douleur, parce que nous sentons qu’il n’est qu’une apparence et que la vie éternelle de la Volonté n’est pas détruite par sa disparition. […] Bien que notre système tonal actuel, avec ses deux modes majeur et mineur, en soit issu historiquement et à une date relativement récente, les anciennes gammes nous sont devenues aussi étrangères que le français ou le tudesque du xiie  siècle ; elles appartiennent au système d’une langue morte. […] L’art est comme ces souffles réguliers qui ne quittent les flots d’une mer que pour soulever ceux d’une autre ; il ne s’arrête jamais et ne meurt pas.

2477. (1809) Tableau de la littérature française au dix-huitième siècle

Deux poètes qui moururent jeunes montrèrent peut-être plus d’inspiration poétique : Malfilâtre et Gilbert ont laissé après eux de glorieux regrets. […] Ce n’est pas enfin de renommée qu’il aura manqué ; et, s’il était permis, de former un vœu pour un avenir dont une faible partie seulement nous appartient, nous souhaiterions que le siècle qui commence, ce siècle que nous avons vu naître et qui nous verra tous mourir, apportât à nos fils et à leurs enfants, non plus de gloire et d’éclat, mais plus de vertus et moins de malheurs. […] « Il est avantageux qu’un homme meure pour le peuple10 » ; telle est la maxime impie qui envoya le Christ sur la croix et Louis XVI à l’échafaud.

2478. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

. — Puis, peut-être, il regarde autour de lui, il avise tout ce qui dans le monde des idées contrarie et gêne son idée générale et il en fait la critique, minutieuse, car il est dialecticien ; âpre et vigoureuse, parce que son idée générale n’est au fond qu’un sentiment auquel il tient et même une passion qui le domine ; puis il trouve, au cours de cette opération critique, des idées confirmatrices de sa pensée générale et il les accueille, et sa pensée générale devient système ; — et aussi, car il est loyal, des idées lui viennent qui sont en contradiction avec son système, et il ne les repousse point, car il aime les idées pour elles-mêmes, mais il les jette comme en marge de son esprit, et du reste il cherche à les faire rentrer plus ou moins dans son système même ; — et enfin il a la conception que, le plus souvent, il ne peut réaliser ni même embrasser, d’un système qui dépasserait son système et pourrait accueillir dans son sein plus vaste toutes les idées, aussi bien celles qui lui furent hostiles que celles qui lui furent chères, qu’il a eues ; d’un système au-delà de son système, d’une idée générale au-delà de son idée générale ; et ce système il l’esquisse et cette idée il l’entrevoit et le plus souvent, surtout s’il meurt jeune, il reste au seuil de cette Terre promise, qu’il laisse à d’autres. […] Sans qu’elle le soit d’erreur, assurément, elle est même présomption d’erreur, puisque l’on voit bien, sans cesse, que plus l’homme est intelligent, moins il affirme, et puisque, par conséquent, un homme assez affirmatif pour mourir pour son affirmation peut être présumé volonté énergique, passion emportée, mais esprit étroit. — Les martyrs ne prouvent donc rien du tout, mais ils séduisent, ils animent et ils enivrent. […] Le bon Gibbon avait toujours eu peur de ne pas terminer son Histoire romaine ; mais, au fond, il avait toujours eu l’espoir secret de mourir avant de l’avoir finie. […] Il veut manger du pain, regarder les jeux du cirque, se reproduire, s’enivrer un peu, chanter quelques chansons sottes, travailler le moins possible, point du tout s’il se peut ; et mourir très tard.

2479. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Il usa et abusa des forces de l’Angleterre, mais elle était le second pays de la terre quand il mourut, et le premier huit ans après sa mort.

2480. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XI : Distribution géographique »

Je pourrais encore démontrer que des carcasses d’oiseaux, flottantes sur la mer, échappent quelquefois à une entière destruction ; or, les graines de beaucoup d’espèces peuvent retenir longtemps leur vitalité dans le jabot d’oiseaux flottants : ainsi des Pois et des Vesces meurent au bout de peu jours d’immersion dans l’eau de mer ; mais quelques-unes de ces graines recueillies dans le jabot d’un Pigeon qui avait flotté pendant trente jours sur de l’eau salée artificielle, à ma grande surprise, germèrent presque toutes.

2481. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Nulle corde n’a manqué à la lyre de celui qui, à la veille de mourir, put, devant la France entière, être salué, à l’antique façon romaine, du nom vénérable de Père !

2482. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Il se forme ici, au sein même du moi fondamental, un moi parasite qui empiétera continuellement sur l’autre, Beaucoup vivent ainsi, et meurent sans avoir connu la vraie liberté.

2483. (1903) La pensée et le mouvant

Si tout être vivant naît, se développe et meurt, si la vie est une évolution et si la durée est ici une réalité, n’y a-t-il pas aussi une intuition du vital, et par conséquent une métaphysique de la vie, qui prolongera la science du vivant ? […] Et si la connaissance métaphysique est bien ce qu’a voulu Kant, elle se réduit à l’égale possibilité de deux attitudes opposées de l’esprit devant tous les grands problèmes ; ses manifestations sont autant d’options arbitraires, toujours éphémères, entre deux solutions formulées virtuellement de toute éternité : elle vit et elle meurt d’antinomies. […] Les doctrines qui ont un fond d’intuition échappent à la critique kantienne dans l’exacte mesure où elles sont intuitives ; et ces doctrines sont le tout de la métaphysique, pourvu qu’on ne prenne pas la métaphysique figée et morte dans des thèses, mais vivante chez des philosophes. […] Quarante ans plus tard, âgé et gravement malade, sur le point de partir pour Cannes, où il allait mourir, M. 

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