Et quand, pour accabler cette nation Il désabusée, les rois, comme des démons mis en ligne par la baguette d’un enchanteur, marchèrent au combat dans un mauvais jour, et que la Grande-Bretagne se joignit au funeste armement, quoique bien des amitiés, bien de jeunes amours, eussent soulevé en moi l’émotion patriotique et fait briller sur nos collines et nos forêts une magique lumière, cependant ma voix non changée dénonça défaite à tous ceux qui braveraient la lance levée contre les tyrans, et prédit la honte à leur retraite impuissante et tardive.
Mais si par hasard vous le reconnaissiez, et que, selon sa cordiale et gracieuse habitude, il vous mît sa grosse main sur l’épaule, et qu’il vous retînt par le collet de votre habit, à la manière de Socrate, pour vous sourire ou pour causer un moment avec vous, alors ce geste, ce sourire, ce regard, cette physionomie, ce son de voix, vous révélaient un tout autre homme, et, si vous étiez le moins du monde physionomiste, c’est-à-dire sachant lire les caractères de Dieu sur le livre du visage humain, vous ne pouviez vous empêcher de regarder et de regarder encore cette délicieuse laideur transfigurée par l’intelligence, qui, de traits vulgaires et presque informes, faisait tout à coup, à force de cœur et d’âme, un visage qu’on aurait voulu embrasser ! […] s’écriera-t-on. — Mystère, oui ; mais le métier de l’écrivain philosophe est précisément de sonder par sa sagacité ce qui paraît mystère à la foule, et de mettre à nu ce cœur du peuple, pour lui dire : Tiens !
Les vieux conseillers Villeroi, Jeannin, étaient mis de côté ou à peu près ; le garde des Sceaux Du Vair, soi-disant philosophe et homme de lettres en renom, qui avait succédé à Sillery, et qui fait là une assez pauvre mine, n’était bon qu’à entraver les affaires.
Qu’il mette un peu de plomb dans sa tête ; que ses compositions deviennent plus sages, plus décidées ; que les figures en soient mieux assises ; qu’il n’entasse plus tête sur tête ; qu’il étudie plus les grands maîtres ; qu’il s’éprenne davantage de la simplicité ; qu’il soit plus harmonieux, plus sévère, moins fougueux, moins éclatant, et vous verrez le coin qu’il tiendra dans l’école française.
Je le demande, car il ne faut pas se contenter de l’opinion courante, toujours fausse, puisqu’elle prend racine dans le passé : il faut se mettre, pour juger, au point de vue de l’ensemble, si peu étendu que soit le champ de notre vision mentale.
Tout cela est d’un homme qui veut se mettre à couvert de Rome, sans avoir aucune vue du bien !
Sois bénie pour le don que tu mis sur mon berceau en t’y penchant seulement ; sois bénie pour m’avoir révélé, quand je naissais à peine à la pensée, les tourments délicieux que la beauté donne aux âmes avides de la comprendre ; sois bénie par celui qui fut l’enfant que tu soulevas de terre pour chercher la couleur de ses yeux !
Galilée et le Grand-Inquisiteur pouvaient-ils, pour se mettre d’accord, en appeler au témoignage de leurs sens ?
Il ne suffit pas de distinguer deux règnes dans l’univers, il faut les concilier, les mettre en harmonie l’un avec l’autre, les faire marcher d’accord.
. — »… Même ceux qui n’ont jamais mis les pieds hors de Paris, mais qui ont lu Mme de Sévigné (Lettre à M. de Coulanges. 1671, 22 juillet), n’ignorent pas que les faneuses sont des ouvrières qui tournent et retournent les foins fauchés pour en activer le dessèchement et empêcher la fermentation qui les aigrit et parfois les enflamme brusquement ; ce travail n’a rien de commun avec la moisson, qui est la récolte des blés et des orges et des seigles.
Mais depuis qu’on en a tiré ce qu’ils contenaient de richesses ; depuis que les arts et les sciences ont fait des progrès immenses ; que la science s’est mise à parler vulgairement, et que les idiomes anciens ne sont plus utiles qu’à quelques conditions particulières de la société, l’ordre et la nature de l’enseignement doivent être tout à fait différents ; et il serait bien singulier, pour ne rien dire de plus, qu’une école publique, une école où l’on recevrait indistinctement tous les sujets d’un empire, s’ouvrît par une étude, par une science qui ne conviendrait qu’à la moindre partie d’entre eux.
Alors ces souvenirs immobiles, sentant que je viens d’écarter l’obstacle, de soulever la trappe qui les maintenait dans le sous-sol de la conscience, se mettent en mouvement.
J’ai parlé des excellentes petites biographies et des notices en quelques lignes, mises à la tête des extraits.
Si quelqu’un tentait de soulager les plébéiens par une loi agraire, l’ordre des nobles accusait et mettait à mort le bienfaiteur du peuple.
À pied grimpant le coteau Où pour voir je m’étais mise, Il avait petit chapeau Avec redingote grise. […] Vous ne pouviez pas le lui faire, vous, le lendemain de l’écroulement du trône : une dictature proclamée par vous ce jour-là aurait paru, avec raison, un outrage à la France, une mise hors la loi de la nation, une tyrannie insolemment prise au nom de la liberté sur un peuple à terre !
Claude Terrasse a mis en musique Ubu-Roi, fac-similé autog. […] Œuvres. — Cyrano de Bergerac (prologue en vers), plaquette non mise dans le commerce, 1898. — La Finlande, avec une préface d’A.
Une certaine ironie glisse plus de délicatesse dans les louanges, met une réserve discrète aux expansions affectueuses.
Comme l’idée de fourmi-lion se retrouve dans beaucoup de langues d’Europe, son absurdité doit sans doute être mise à la charge des latinisants.
Mettez en regard cette figure d’homme, assez sombre également, évoquée par un contemporain, d’après une ancienne peinture : « Le voici encore devant moi, toujours le même et toujours nouveau.
L’armée piémontaise est martiale, et ce pays est fécond en soldats ; mais cette armée et ce pays pourront-ils se mesurer longtemps à force égale avec une puissance toute militaire comme l’Autriche, qui met sur pied huit cent mille hommes, même après ses défaites ?
Vous aurez mis dans votre tête beaucoup de mots, beaucoup de nombres, mais pas une idée ; vous aurez appris que la mécanique céleste consiste dans la supposition des globes circulant appelés planètes, les uns brillants de leur propre lumière, les autres reflétant la lumière d’astres par eux-mêmes lumineux ; qu’au-delà de ces soleils immenses, si nous les comparons à notre petitesse, il se cache au fond d’un éther sans fond et sans bornes des milliers d’autres soleils gouvernant par leur mouvement d’autres systèmes, d’autres planètes ; que plus loin encore on aperçoit, sans savoir ce que c’est, des voies lactées, vaste épanchement d’étoiles répandues dans cet éther et que le télescope arrive à distinguer par leur noyau solide et distinct de cette lumière diffuse avec laquelle on les confondait ; que plus loin encore on aperçoit les nébuleuses, magasin flottant de matières enflammées qui germent dans l’éther pour éclore un jour en soleils ; que plus loin encore, et à des distances que le calcul se refuse à calculer, quelques soleils invisibles, auprès desquels le nôtre est un atome qui brûle un certain nombre de siècles, minutes à l’horloge des cieux, repoussent ou attirent d’autres systèmes étoilés, jusqu’à ce qu’ils les consument dans un cataclysme du ciel.
Où que suyves ton roy, ne mets ta doulce amye En tel oubly qu’ignore où gist ce lieu : Jusqu’alors en soulcy, de calme n’aura mye.