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1350. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 février 1886. »

L’ombre et la lumière s’entrechoquent. […] Nous n’ignorons pas que, depuis l’époque à laquelle il écrivit le Vaisseau-Fantôme, Richard Wagner a produit des œuvres plus parfaites, plus conformes dans toutes leurs parties à l’idée qui gouverna sa vie artistique ; mais le Hollandais et Senta sont deux conceptions qui n’ont pas été surpassées, et tout le drame se résume dans ces deux types surnaturels, l’un à force d’ombre, l’autre à force de lumière, et cependant si humains.

1351. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

— Le malheur est que la première scène de la Walküre, presque nulle psychologiquement, ne sert qu’à amener la seconde, et que le contraste de cette même scène ajoute beaucoup aux lumières et aux ors de la dernière. […] Cette parole dit à travers le monde : que la lumière soit !

1352. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

L’âme du rêveur perçoit le jeu mobile des lumières, les bruits des paroles, là-bas, et les mares éclatantes — cerclées étrangement d’une verdure sombre, les mares de blancheur étalées au sol par le jet des lampes électriques. […] Mais la harpe lance à toute volée un étincelant arpège ; on dirait que la lumière vient d’éclater au milieu des ténèbres, La phrase d’amour s’élève, toujours douloureuse et néanmoins déjà triomphale.

1353. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 15 décembre 1886. »

. — Mais combien de fois, en matière musicale, n’a-t-on pas vu ceux qui devaient faire la lumière, employer leurs efforts à répandre l’erreur ? […] Le théâtre de la Monnaie restant réfractaire à la lumière nouvelle, c’est désormais à Bayreuth que l’on ira chercher les émotions qu’elle a le pouvoir d’engendrer.

1354. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Quel intérêt offriront-elles quand, au lieu de venir d’un contemporain, elles sortiront d’un professeur, vague apparence qui n’appartient à aucun temps et qui ne saurait néanmoins sans s’évanouir, fantôme dispersé par la lumière, être considéré sous un aspect d’éternité ? […] Pourvu qu’on triomphe des parties basses de soi, il est presque indifférent de les sacrifier aux autres, ces idoles visibles, ou au Dieu inconnu que chacun porte à son sommet comme une lumière qui n’éclairera point la base de la torche.

1355. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Tant que la gestation dure encore, tant que vous ne travaillez que sur l’argile perfectible, transformez, s’il le faut, cent fois votre ouvrage ; mais, dès que le nouveau-né a vu la lumière, dès que la fonte a été versée dans le moule, l’enfant n’est plus corrigible, la statue n’est plus réparable. […] Je n’ose devant vous regarder la lumière Mais toi, de qui ce fer allait percer le coeur, Oublieras-tu jamais mon crime et ma fureur ?

1356. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

C’est, en effet, parce que les nerfs du rouge sont fatigués par l’image tout comme par la sensation même, que les nerfs du vert vibrent ensuite presque seuls sous l’influence de la lumière blanche. […] S’il est vrai, comme nous l’avons dit, que l’émotion et la réaction motrice soient les deux « facteurs » principaux de la mémoire, ils devront disparaître en dernier lieu du souvenir ; or, c’est ce qui nous paraît ressortir de cette loi des amnésies indiquée par Spencer et par Maudsley, et que Ribot a mise en pleine lumière.

1357. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre sixième. La volonté — Chapitre deuxième. Le développement de la volonté »

La conscience réfléchie de tous ces rapports modifie l’intensité et la qualité primitives des motifs ; elle n’est pas une vaine lumière sans effet : l’action finale est, en partie, la résultante de ce processus qui constitue la délibération, et il est des cas où c’est cet examen réfléchi des motifs qui joue le plus grand rôle, le rôle décisif. […] Grâce à notre faculté spontanée de motivation, toutes nos impulsions tendent à s’intellectualiser, à se formuler elles-mêmes en jugements, comme la chaleur qui finit par se projeter en lumière.

1358. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XIII] »

Et maintenant, plus abandonné et plus tremblant que les derniers des malheureux, que les plus vils esclaves, que les prisonniers enfermés dans de noirs cachots, n’ayant devant les yeux que les épées préparées contre lui, que les tourments et les bourreaux, privé de la lumière du jour au milieu du jour même, il attend à chaque moment la mort, et ne la perd point de vue. […] Selon leurs principes, le sage ne se trompe jamais ; il est le seul éclairé ; de lui doit émaner la lumière qui dissipe les sombres vapeurs dans lesquelles croupit le vulgaire imbécile et aveugle : aussi Dieu sait comment ils l’éclairent.

1359. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Villemain » pp. 1-41

Dans les derniers temps de sa vie, Villemain, qui était (en date seulement) le premier critique du siècle, a publié un choix d’études sur la littérature contemporaine, et quoique ce choix ressemble à un pêle-mêle et que la plupart des travaux qu’il remet en lumière aient déjà paru, la Critique (ce n’est point la nôtre), qui a tant de fois salué M.  […] Il lui accorde ce qu’il a, des qualités de poésie extérieure, l’harmonie et surtout le nombre, mais, malgré le prestige d’Ancien que Pindare devait exercer sur le contempteur de Perrault, le critique du xviie  siècle, dont le goût ferme est une lumière qui ne vacille jamais, ne voit pas dans Pindare le poète colossal que voit Villemain dans ce Grec évidé et sonore, dont se détourna si naturellement le génie de Racine, grec pourtant aussi par tant de côtés, mais qu’on ne prenait pas seulement avec des sons !

1360. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vii »

En effet, voici que j’y trouve un billet très bref, et pour moi quelle lumière !‌ […] Les fatigues avaient encore aminci son visage, et la lumière lunaire en exagérait la pâleur, et les lignes si fortes, si jeunes et si mâles, de sorte qu’à l’image tragique du héros se mêlait je ne sais quelle âpreté ascétique.

1361. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Alfred de Musset » pp. 364-375

que de lumière !

1362. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Cicéron, tendre père d’une fille charmante, père désespéré quand il perdit Tullie, en est meilleur citoyen, plus attaché à ses amis, plus épris de la vérité, laquelle devient plus chère à l’homme chez qui la tendresse de cœur se communique à l’esprit, et qui aime la vérité à la fois comme une lumière et comme un sentiment. — J’ai peur que Voltaire n’ait aimé que son esprit… Il ne serait pas besoin d’avoir beaucoup vu M. 

1363. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Appendice — II. Sur la traduction de Lucrèce, par M. de Pongerville »

Quel trésor enfoui a-t-il remis en lumière ?

1364. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo, romans (1832) »

La sensibilité, qui est à la passion poignante ce que la douce lumière du ciel est à un coup de tonnerre, faisait faute ailleurs en bien des endroits ; mais ici c’est la religion même qui manque.

1365. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Ce qui l’a distingué de bonne heure, ç’a été le talent de généraliser et de peindre les idées critiques ; il y met dans l’expression du feu, de la lumière, et une verve d’élégante abondance.

1366. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. Victor Vousin. Cours de l’histoire de la philosophie moderne, 5 vol. ix-18. »

En s’y reportant lui-même à son tour, en repassant sur ses anciennes traces, le maître vient d’y répandre la lumière qui est inséparable de sa plume comme de sa parole ; il n’a pu sans doute rendre à ces premiers canevas tout le développement et tout le souffle qui s’est évanoui avec l’improvisation même ; mais il a su y mettre partout la précision, la netteté, l’élégance, indépendamment de quelques riches et neuves portions dont il les a relevés ; il a su faire enfin de cette suite de volumes sérieux un sujet de vive et intéressante lecture.

1367. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre IV. L’écrivain (suite) »

Le grand lustre qui flamboie à Paris n’apparaît là-bas que comme une chandelle ; toutes les lumières amoncelées au centre laissent le reste dans un demi-jour.

1368. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

Elle se mettait à aimer la vie : elle rêvait la vie comme une fête et comme une œuvre d’art, bonne et belle, elle y réintégrait la bienfaisante douceur de ces biens naturels que l’antiquité avait tant adorés, la lumière, l’espace, les ombrages, les eaux, les fleurs ; elle y jetait toutes les commodités, toutes les splendeurs de la richesse et du luxe, tous les agréments de la société.

1369. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens I) MM. Albert Wolff et Émile Blavet »

Albert Wolff est une des lumières de ce surprenant journal.

1370. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

À quelle fade, légendaire et trouble moyen-âge italien était-on réduit avant que Jules Zeller, puis Émile Gebhart n’eussent mis à la lumière cette extraordinaire histoire ?

1371. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

Ce n’est pas lui qui aurait songé à rapprocher par exemple la lumière de la chaleur rayonnante.

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