C’est cette attitude et ce rôle unique qu’elle affecte dans son langage, dans ses entretiens, dans sa correspondance, et, pour peu qu’on la lise avec suite, elle finit presque par vous convaincre.
Je lis, dans le numéro 10, un article de Carrel où, à l’occasion d’une brochure de M. de Stendhal (Beyle), il relève les légèretés de ce railleur, et venge la doctrine de ses nouveaux amis.
Nous lisons encore dans Pline un grand nombre de faits et plusieurs détails qui prouvent que les peintres anciens se piquoient d’exceller dans l’expression, du moins autant que les peintres de l’école romaine se sont piquez d’y exceller.
Tantôt c’est l’abolition de la rime, la suppression de la majuscule au commencement du vers ; tantôt il autorise l’Hiatus, la rime par assonance ou vante l’harmonie du vers de treize syllabes, enfin tout ce qui peut faire hurler les bourgeois qui lisent les périodiques s’échelonnant de la Revue des deux mondes à L’Écho de Paris.
Son histoire commencée en 1581, ne va que jusqu’en 1625, après la mort de Barneveldt ; et cette histoire que je viens de lire n’a changé en rien mon opinion sur Mme Stern en particulier, ni sur son sexe en général, à, qui je ne reconnais pas le droit, démontré par la puissance, d’écrire l’histoire.
Quand on frappe insolemment dans l’histoire les hommes comme Louis XIV, on ne les lue pas.
Après avoir lu les vers de celui qu’elle a nommé un peu trop généreusement son poète, aucun d’eux, fût-il exilé, ne se brûlera la cervelle !
Les Odes et Ballades, par exemple, qui n’auraient pas suffi pour soutenir durablement la réputation de leur auteur, supportent encore d’être lues. […] Et pourtant ce suicidé malgré lui que l’on voit dans la Biche relancée, cet assassin de son beau-frère qui est représenté dans la Discorde, ces nobles qui maquignonnent leurs titres, ces héritiers dégénérés de puissants industriels, ces gens du monde et du demi-monde, aux mariages et aux divorces scandaleux et faciles, tous ces gens menés qui par leurs sens, qui par leur intérêt — mais jamais par d’autres mobiles, sont des personnes que nous avons rencontrées cent fois et coudoyées, dont nous avions soupçonné les aventures sans y lire aussi clairement que M. […] On a le droit de mépriser l’homme, de le bafouer, mais non pas d’être discourtois envers la personne avec qui l’on cause et par qui l’on est reçu ; or, être lu n’est-ce pas, en somme, être reçu par un étranger qui vous admet chez lui ? […] Après avoir lu ces lignes où sont énumérés sur le ton du persiflage les traits auxquels se reconnaît justement le bon langage, on n’aura plus aucun étonnement quand on rencontrera chez M. […] Consciemment ou non, ils montraient l’impression d’une influence particulièrement déterminée et lorsque nous avons au passage noté des phrases telles que celle-ci : « Que les Kikouyous appellent la voie lactée liane du ciel, et la joie clair-de-lune-du-cœur, Céline s’en étonne, et désire vivre dans ce pays 67 » ou comme celle-là : « Lorsque l’on est logée comme vous, et tant de beau linge à son lit, je vous jure qu’il vaut mieux avoir lu Homère et s’en souvenir un peu 68 » des vers comme ceux que voici : Le haut bûcher de mon délire où le dressera-t-on ?
Dès le lendemain de la guerre, l’Allemagne se jetait dans les liras de l’Amérique, optant d’ailleurs en masse pour un américanisme théorique, qui lui a apporté les mêmes désillusions qu’à l’Amérique elle-même, mais qui y a laissé des traces profondes. […] Mais enfin le journal n’est pas tout, la liberté de la presse subsiste pour qui ne tient à être lu que de quelques-uns, et il y a encore un plan où les intérêts ne se justifient que par l’idée qu’ils représentent. […] D’honnêtes artisans, de petits commerçants, trouvaient agréable, le soir, d’aller entendre lire tous les journaux, d’en raisonner, d’en pérorer avec leurs égaux en talent, et de se sentir partie de l’ordre politique. […] Et pourtant le radicalisme ne s’explique pas sans un oxygène proudhono-alanien : la Justice dans la Révolution et dans l’Église, les Éléments d’une doctrine radicale sont les deux livres qu’il faudrait faire lire à un étranger pour lui éclairer le mot du Barrès de 1923. […] Mais enfin il représentait pour Paris la tradition de la Commune, l’Intransigeant était le journal lu par la grande majorité des socialistes parisiens et un socialiste n’était élu à Paris que s’il était patronné par l’Intransigeant.
Les lecteurs auxquels le texte de Hegel suffira pourront se dispenser de lire notre développement : Dans la tragédie, le principe éternel et substantiel des choses apparaît victorieux dans son harmonie intime, puisqu’en détruisant dans les individualités qui se combattent, leur côté faux et exclusif, elle représente dans leur accord profond, les idées vraies que poursuivaient les personnages. […] Ce n’est pas sur ce qu’il y a de vraiment moral dans la vie du peuple athénien, sur là traie philosophie, la vraie foi aux Dieux, l’art solide, qu’Aristophane se montre comique, mais sur les excès de la démocratie, qui ont fait disparaître l’ancienne croyance et les anciennes mœurs, sur la sophistique, le genre larmoyant et les lamentations de lu tragédie, sur le verbiage léger, l’amour de la dispute, etc., cette réalité en contraster avec ce que devraient être l’État, la religion et l’art .
Lisez dans l’Almanach les titres des offices, et vous verrez se développer devant vous une fête de Gargantua, la solennelle hiérarchie des cuisines, grands officiers de la bouche, maîtres d’hôtel, contrôleurs, contrôleurs-élèves, commis, gentilshommes panetiers, échansons et tranchants, écuyers et huissiers de cuisine, chefs, aides et maîtres-queux, enfants de cuisine et galopins ordinaires, coureurs de vins et hâteurs de rôts, potagers, verduriers, lavandiers, pâtissiers, serdeaux, porte-tables, gardes-vaisselle, sommiers des broches, maître d’hôtel de la table du premier maître d’hôtel, toute une procession de dos amples et galonnés, de ventres majestueux et rebondis, de figures sérieuses qui, devant les casseroles, autour des buffets, officient avec ordre et conviction Encore un pas et nous entrons dans le sanctuaire, l’appartement du roi. […] Lisez-le aux dates les plus importantes, et vous serez stupéfait de ce qu’il y note.
Lisons encore : « À l’instant la colère se rallume et le combat se ranime : quel combat ! […] « Sur ses joues la pâleur des violettes se mêle à la blancheur des lis : elle fixe ses yeux éteints vers le ciel, et, soulevant sa main froide et glacée, elle la présente comme un gage de paix à son amant.
Les mêmes choses se lisent dans le discours que Quinte-Curce fait prononcer à Hermolaüs ; ce qui est très digne de remarque, puisqu’il en résulte que cet historien n’imaginait pas toujours les harangues dont il a rempli son ouvrage, et qu’il ne les composait pour l’ordinaire qu’après en avoir trouvé le sujet, soit dans Plutarque, soit dans d’autres écrivains qui ne sont pas parvenus jusqu’à nous. […] J’avoue, quant à moi, qu’en lisant la Politique d’Aristote, je croyais lire les publicistes les plus raffinés du temps présent.
Il suffit aussi de la lire pour la comprendre parfaitement ; et si elle est supérieure sous les autres rapports, l’accessoire de la représentation ne lui est pas absolument indispensable. […] Quand on vient de lire attentivement sa Psychologie, on s’attriste au lieu d’admirer.
Michel-Ange, s’il l’avait lu comme il lisait Dante, l’y aurait assis à côté de la Delphica de son Orestie, drapé à l’orientale plutôt qu’à la grecque, l’œil fulgurant, le front hérissé d’un laurier farouche, et montrant de loin à Isaïe le prophète de « l’Homme de douleur », le Titan en croix dans la voussure de son pendentif.
Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Scribe a lue hier ?
Sully, dans son château, se fait donc raconter et ramentevoir par ses quatre secrétaires les choses qu’il sait mieux qu’eux et qu’il leur a racontées ou laissé lire ; fidèle, même dans la familiarité, à son goût de hauteur et d’appareil, il se fait renvoyer ses souvenirs sous forme cérémonieuse, obséquieuse, et, pour ainsi dire, à quatre encensoirs ; il assiste sous le dais et prête l’oreille avec complaisance à ses propres échos.
Le récit de l’entrée du connétable à Bordeaux est la préface indispensable à lire au Traité de La Boëtie.
Fromentin, agréable et attachant à lire d’un bout à l’autre, mérite qu’on le reprenne avec réflexion : il nous offre, dans la suite des peintures variées qui s’y succèdent, une belle image du talent et aussi une application de la théorie de l’auteur ; il nous livre le résultat excellent de sa manière, en même temps qu’il nous dévoile sa pensée particulière sur l’art.
., quand je les lis, je dis à un certain endroit : Ah !
Au collège, Boileau lisait, outre les auteurs classiques, beaucoup de poëmes modernes, de romans, et, bien qu’il composât lui-même, selon l’usage des rhétoriciens, d’assez mauvaises tragédies, son goût et son talent pour les vers étaient déjà reconnus de ses maîtres.
Beaucoup de gens disent quand on leur offre un volume de vers : « Ce sont des vers, je n’en lis pas, à la bonne heure, si le livre était en prose. » Ils font bien, car presque toujours l’ouvrage n’est que de la prose gênée par les vers.