Souvent même il nous arriva, lorsque sonnait la fin de la classe, d’effacer par notre tapage l’avertissement de l’horloge, pour vous « empêcher d’entendre » et vous entendre encore, tant votre langage vif et coloré nous charmait ! […] » Donc, pour employer l’énergique langage de M. d’Aurevilly, le premier qui se permettra une aspiration à côté de la règle, il faut le saisir au collet et le mener au poste catholique. […] … Ruines d’idiome ou retards de langage, est-ce que le génie, lorsqu’il naît au sein des patois, ne les relève pas si ce sont des ruines, ne les avance pas si ce sont des retardements14 ?
C’est un succès d’homme d’action, de la politique sur le vif, de l’influence de langage, de manières, de tenue… » Toujours Midas ! […] Considérez avec quelle entente de la vie du langage ceux-là sont choisis. […] Avant l’âge de vingt ans, Michelet possédait déjà ce pouvoir du langage direct et vibrant.
Dans une lettre à la duchesse de Mouchy, à qui certes il ne croyait pas déplaire en tenant ce langage (ô ironie du temps et des choses !)
Les grands romanciers entrent dans l’âme de leurs personnages, prennent leurs sentiments, leurs idées, leur langage ; il semble que Balzac ait été commis-voyageur, portière, courtisane, vieille fille, poëte, et qu’il ait employé sa vie à être chacun de ces personnages : son être est multiple et son nom est légion.
Et voilà ce que des hommes d’esprit ont regardé comme définitif ; voilà ce qu’ils ont paré du langage mystique du constitutionalisme !
On devrait tenir exactement le même langage à ceux qui représentent la postérité : il faut qu’elle accepte les grands hommes tels qu’ils sont, ou qu’elle les rejette de son Panthéon.
C’est toujours et partout le philosophe du xviiie siècle, le matérialiste, l’athée de son temps, avec sa fausse morale, sa fausse vertu, sa fausse sagesse, son faux langage, tout cela plus faux encore que sa fausse poétique.
Mais combien de fois les délices de l’émotion communiquée sont interrompus par quelque négligence de langage ou de rythme, par l’insuffisance dans l’expression et surtout par l’incohérence des images ! […] En dépit des mauvais langages Que sur son compte on a tenus, Elle a, de l’argent de ses gages, Cinq beaux louis, tous bien venus.
L’avenir des « impressionnistes » de langage ne peut être que la mièvrerie et la préciosité, car l’intense perception sensible qui caractérise cette école, et qu’elle cherche à reproduire, s’éloigne par l’effort même que l’on fait pour la rendre ; elle s’émousse avec le temps. […] Corrompue et affaiblie, la société s’écroule sous d’immenses catastrophes ; la herse de fer des révolutions brise les hommes comme les mottes d’un champ ; dans les sillons sanglants germent les générations nouvelles ; l’âme éplorée croit de nouveau ; elle reprend foi à la vertu ; elle retrouve le langage de la prière.
« Elle me dit en son langage : « Le soleil me fait chanter… si tu veux que je sois encore gaie, oh ! […] « Ce n’est point faute d’attention que j’ai dit que ce livre était écrit en romance castillan ; car à cette heure, une langue castillane intruse court les rues, une langue que certains comuneros du langage appellent culta. […] Fernandez Guerra y Orbe, qui mieux qu’un autre, et avec une concision admirable, fait le procès du cultisme et lui signifie son arrêt : « Vaine et ténébreuse élocution, déluge de mots étrangers, sans cesse deux douzaines de vocables exotiques, autant de paroles d’origine latine, mêlées dans de puériles inversions, pensées aiguisées à loisir, antithèses monotones et fatigantes, figures affectées et extravagantes, d’autant plus applaudies qu’elles s’écartent davantage de la nature, tel est le secret de ce langage solennel, moitié oracles sybillins, moitié hiéroglyphes d’Égypte.
Arnolphe prenant tout à coup, pour exécuter son abominable plan, le langage de la chaire chrétienne, et ce langage s’adaptant le mieux du monde à la pensée de l’ingénieux tyran et paraissant lui être naturel, voilà qui donnait à songer. […] Et il écrirait des poèmes abscons en langage précieux et en lignes très inégales, assonancées.
Il a la figure belle et douce, le sourire affectueux, la voix sympathique et ce langage de l’accent et de la physionomie, cet ensemble de chasteté et de bonté vraies, qui s’emparent de la persuasion autant que la force des raisonnements. […] Il se crée parce que, en tel lieu, plus ou moins favorable à la cohésion humaine (cela, quoi qu’il soit à considérer, n’est pas très important) un certain nombre d’hommes sont : 1º plus énergiques ; 2º doués de volonté d’indépendance et incapables de supporter que des hommes d’un autre langage, de figures un peu différentes, de religion autre aussi, soient maîtres ou seulement soient encombrants sur cette portion du sol. […] — V : Quel emploi peut-on faire, en général, de l’allégorie, pour qu’elle soit un langage intelligible à tous les citoyens ?
« Je me suis contraint à vivre, et c’est quelquefois magnanimité que de vivre. » Tel est le langage de sa philosophie et de son cœur ; telle fut la règle de sa conduite. […] Profond penseur, moraliste pur et sublime, ce grand caractère frappe, intéresse, attache : son langage est celui de la raison la plus ferme et de la sagesse la plus austère ; son esprit paraît emprunter sa force et sa vigueur d’une âme élevée et courageuse ; l’énergie de ses pensées n’est que celle de ses sentiments ; la vertu la plus mâle fait tout son génie. » Mais on lira dans un troisième : « Les ouvrages de Sénèque impriment dans le cœur un profond amour de la vertu.
C’est depuis trente ans seulement que l’ascendant de la classe moyenne a diminué les priviléges et la corruption des grands ; mais à ce moment on pouvait leur jeter de rudes paroles à la tête. « La pudeur, disait Byron en prenant les mots de Voltaire, s’est enfuie des cœurs et s’est réfugiée sur les lèvres… Plus les mœurs sont dépravées, plus les expressions sont mesurées ; on croit regagner en langage ce que l’on a perdu en vertu… Voilà la vérité, la vérité sur la masse hypocrite et dégradée qui infeste la présente génération anglaise ; c’est la seule réponse qu’ils méritent… Le cant est le péché criant dans ce siècle menteur et double d’égoïstes déprédateurs. » Et là-dessus il écrivit son chef-d’œuvre, Don Juan 1301.
Parlez au paysan, au socialiste de l’Internationale, de la France, de son passé, de son génie, il ne comprendra pas un tel langage.
— Celui-là, me disait-il en son langage reptilien, celui-là est un pur artiste. […] On lui pardonne des écarts de langage, pourvu, comme dans la chanson de café-concert, que le petit couplet patriotique et final vienne pallier et moraliser les antérieures obscénités.
Dans le langage de la justice russe, le « déplacement par voie administrative » n’est pas considéré comme une peine. […] Le Temple enseveli, un livre où, d’une main légère et caressante, mais d’un cœur ferme, il s’avance à travers les obscurités de la conscience humaine, et fait la lumière dans les profondeurs de nous-mêmes… livre d’un visionnaire que le mystère attire et inquiète, que la nature émerveille et que passionne la vérité… Il vient s’ajouter glorieusement à ces livres déjà glorieux : Le Trésor des humbles, Sagesse et destinée, et cette miraculeuse Vie des abeilles, où le miracle est que la science la plus stricte et la plus scrupuleuse observation du naturaliste aient, pour une fois, emprunté la forme et le langage de la poésie la plus haute !
La cinquième acception que nous venons d’apprécier est surtout propre à déterminer cette, condensation du nouveau langage philosophique, dès lors pleinement constitué, d’après l’évidente affinité des deux propriétés.
Mais pour expliquer ce que j’affirmais tout à l’heure, — que Delacroix seul sait faire de la religion, — je ferai remarquer à l’observateur que, si ses tableaux les plus intéressants sont presque toujours ceux dont il choisit les sujets, c’est-à-dire ceux de fantaisie, — néanmoins la tristesse sérieuse de son talent convient parfaitement à notre religion, religion profondément triste, religion de la douleur universelle, et qui, à cause de sa catholicité même, laisse une pleine liberté à l’individu et ne demande pas mieux que d’être célébrée dans le langage de chacun, — s’il connaît la douleur et s’il est peintre.
Je ne suis pas versé autant qu’il serait désirable dans la connaissance du langage de Thou-Fou, de Tsé-Tié, de Tchan-Oui, etc.
C’est l’heure où la nature, un moment recueillie, Entre la nuit qui tombe et le jour qui s’enfuit, S’élève au Créateur du jour et de la nuit, Et semble offrir à Dieu, dans son brillant langage, De la création le magnifique hommage.
« Gallion n’en sentit que plus vivement la nécessité de la résistance, et la séduction de la flatterie, lorsqu’elle emprunte le langage de la vérité.