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1984. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre I. De la sélection des images, pour la représentation. Le rôle du corps »

Ce choix s’inspire, sans aucun doute, des expériences passées, et la réaction ne se fait pas sans un appel au souvenir que des situations analogues ont pu laisser derrière elles.

1985. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

L’homme méritait alors ce traitement, parce qu’il inspirait alors cette philosophie ; il va se montrer sur la scène tel qu’il s’est montré dans la théorie et dans les mœurs. […] Il n’est plus propre à l’intuition inspirée, mais à la décomposition régulière.

1986. (1890) Les romanciers d’aujourd’hui pp. -357

Clovis Hugues, qui fut mieux inspiré, jadis, a donné dans Madame Phaéton une contrefaçon assez réussie des romans de M.  […] Ne divulgue pas, du fait d’un aboi indifférent, l’ombre ici insinuée dans mon esprit, aux portières de wagons battant sous un vent inspiré et égalitaire, les touristes omniprésents vomis.

1987. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Ceux qui expérimentent, malgré toute leur habileté, ne résoudront pas les questions s’ils ne sont inspirés par une hypothèse heureuse fondée sur des observations exactes et bien faites. […] Il arrive même qu’un fait ou une observation reste très longtemps devant les yeux d’un savant sans lui rien inspirer ; puis tout à coup vient un trait de lumière, et l’esprit interprète le même fait tout autrement qu’auparavant et lui trouve des rapports tout nouveaux. […] En un mot, la science repousse l’indéterminé ; et quand, en médecine, on vient fonder ses opinions sur le tact médical, sur l’inspiration ou sur une intuition plus ou moins vague des choses, on est en dehors de la science et on donne l’exemple de cette médecine de fantaisie qui peut offrir les plus grands périls en livrant la santé et la vie des malades aux lubies d’un ignorant inspiré.

1988. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Je suis né avec les dernières dispositions à la tendresse, et comme j’ai cru que mes efforts pourroient inspirer à ma femme, par l’habitude, des sentiments que le temps ne pourroit détruire, je n’ai rien oublié pour y parvenir.

1989. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1885 » pp. 3-97

ce plan d’avenir, qui me semblait une toquade de folle et de paresseuse, était inspiré à la pauvre enfant par cette anémie, qui a tout à coup éclaté, par le sentiment de sa faiblesse, qui lui faisait craindre, qu’après ma mort, elle ne puisse plus servir dans une autre maison.

1990. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Il roule encore dans son esprit le roman d’une jeune fille, élevée au Sacré-Cœur, un Sacré-Cœur de province, un roman documenté par les conversations de sa mère et de sa sœur, et dont le premier chapitre lui aurait été inspiré par la morphinomane, assassinée ces jours-ci.

1991. (1910) Variations sur la vie et les livres pp. 5-314

L’amour inspiré par Béatrice à l’auteur de la Divine Comédie, forme le sujet de son premier ouvrage intitulé : Vita nuova. […] La façon dont Jules Janin nous dépeint les affres et les fureurs que Mme Dorval traînait sur la scène, inspire confiance, tant elle frise la plaisanterie : « Mme Dorval, un de ces talents francs comme l’or non monnayé, dur comme l’acier non poli ; âme infatigable, larmes inépuisables, cœur déchiré, passions sans limites, terreurs sans bornes ; une femme qui allait toute seule à l’inspiration ; véhémente, active, intrépide ; où le drame la poussait elle se portait, à ses risques et périls, en pleine fièvre, en plein abîme ; elle touchait à toutes les limites sans jamais se sentir arrêtée, à tous les extrêmes sans jamais se briser ; curieux spectacle et lutte admirable de ce frêle petit corps haletant et chancelant sous le charme poétique… » Mlle Mars ne se montrait pas si furieuse ; elle se contentait, paraît-il, de jouer avec sûreté, mesure et décence.

1992. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

L’ingrat pour qui elle a tout abandonné la trahit et la répudie : ses malheurs, et les torts qu’on a avec elle, servent en quelque sorte d’excuse à ses crimes qui, quoi qu’elle entreprenne pour sa vengeance, inspirent moins d’indignation que d’épouvante. […] Corneille, de peur de manquer la nature, n’a pas poussé assez loin la vertu ; et pour mieux montrer l’homme, il a retranché du héros, et par conséquent de l’admiration qu’il devoit inspirer pour Cesar.

1993. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

On peut blâmer cet énorme contresens littéraire de Plaute ; mais à quoi bon, quand, pour le comprendre, on n’a qu’à jeter les yeux sur les légions toujours en campagne, sur le temple de Janus toujours ou vert, sur ce roi d’Asie prosterné, adorant, la face contre terre, la majesté du sénat et du peuple romain, sur cette profession d’impuissance brutale pour les arts, affichée par Virgile dans les vers les plus ironiques qu’ait jamais inspirés l’orgueil : D’autres, sous leurs ciseaux, d’une main plus légère, Donnent une âme au marbre, amollissent la pierre : J’en conviens.

1994. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

* * * — Il y a des envieux qui paraissent tellement accablés de votre bonheur, qu’ils vous inspirent presque la velléité de les plaindre.

1995. (1881) Le roman expérimental

Cet inconnu immense qui nous entoure ne doit nous inspirer que le désir de le percer, de l’expliquer, grâce aux méthodes scientifiques. […] Ce sont mes convictions à cet égard que je cherche à faire pénétrer dans l’esprit des jeunes médecins qui suivent mes cours au Collège de France… Il faut inspirer avant tout aux jeunes gens l’esprit scientifique et les initier aux notions et aux tendances des sciences modernes. » Bien souvent, j’ai écrit les mêmes paroles, donné les mêmes conseils, et je les répéterai ici. […] Ce sont mes convictions à cet égard que je cherche à faire pénétrer dans l’esprit des jeunes écrivains qui me lisent, car j’estime qu’il faut avant tout leur inspirer l’esprit scientifique et les initier aux notions et aux tendances des sciences modernes. » V Avant de conclure, il me reste à traiter divers points secondaires. […] Claude Bernard regarde évidemment les philosophes, parmi lesquels il se flatte d’avoir beaucoup d’amis, comme des musiciens de génie parfois, dont la musique encourage les savants pendant leurs travaux et leur inspire le feu sacré des grandes découvertes.

1996. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Former par les universités une tête de société rationaliste, régnant par la science, fière de cette science et peu disposée à laisser périr son privilège au profit d’une foule ignorante ; mettre (qu’on me permette, cette forme paradoxale d’exprimer ma pensée ) le pédantisme en honneur, combattre ainsi l’influence trop grande des femmes, des gens du monde, des Revues, qui absorbent tant de force vives ou ne leur offrent qu’une application superficielle ; donner plus à la spécialité, à la science, à ce que les Allemands appellent le Fach, moins à la littérature, au talent d’écrire et de parler ; compléter ce faite solide de l’édifice social par une cour et une capitale brillantes, d’où l’éclat d’un esprit aristocratique n’exclut pas la solidité et la forte culture de la raison ; en même temps, élever le peuple, raviver ’ses facultés un peu affaiblies, lui inspirer, avec l’aide d’un bon clergé dévoue à la patrie, l’acceptation d’une société supérieure, le respect de la science et de la vertu, l’esprit de sacrifice et de dévouement ; voilà ce qui serait l’idéal ; il sera beau du moins de chercher à en approcher.

1997. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Des ruines inspireront la tristesse, l’inutile succession des humains sur un soi sans cesse recouvert ; un lever de soleil témoignera d’un renouveau d’ardeur, et toutes les colorations de l’astre serviront d’étiquette à un espoir. […] Ce style a inspiré toute la littérature moderne, donnant aux uns son allure, sa saveur générale, aux autres ses recherches et ses agréments plus spéciaux.

1998. (1905) Études et portraits. Sociologie et littérature. Tome 3.

Notre homme n’arguera-t-il pas ainsi : « Comment un praticien m’inspire-t-il confiance, quand je suis malade ? […] La crainte assez naturelle qu’inspirait le silence s’augmentait de toute la terreur qui faisait alors gémir la France. » Il est bien remarquable que les allusions aux grands événements contemporains, qui produisent d’habitude dans un roman développé une impression de factice, ajoutent au naturel dans un court récit.

1999. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Burns, selon sa coutume, poussa les choses à bout, se trouva déiste, ne vit en Jésus-Christ qu’un homme inspiré, réduisit la religion au sentiment intime et poétique, et poursuivit de ses railleries les orthodoxes payés et patentés.

2000. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Elles varient avec les auteurs, avec les vues théoriques dont elles s’inspirent, et soulèvent des débats que l’état actuel de la science ne permet pas de trancher.

2001. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Et je doute que le paysage mystique de la forêt où la terre d’automne boit le sang de la pécheresse qui se repent, trouve jamais un poète plus émouvant et plus magnifiquement inspiré. […] Encore un document — et non des moins curieux — à joindre aux méfaits qu’inspire à des industriels peu scrupuleux mais inventifs, cette belle conception du « domaine public », par laquelle il est loisible et même glorieux à tout le monde, de déposer n’importe quelles ordures au pied des œuvres d’un écrivain mort depuis cinquante ans.

2002. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Celui qui sans y songer lui inspirait un tel effroi ne fit d’abord aucune attention à elle, puis il en vint à sourire lorsqu’il l’apercevait, puis il la regarda attentivement, et la rechercha.

2003. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

Elle peut d’ailleurs nous inspirer pleine confiance.

2004. (1884) Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884

L’instinct nous inspire des jugements faux aussi bien que justes.

2005. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Quoi que vous fassiez, quelque confiance que vous leur inspiriez, quelque confiance qu’ils vous fassent, pour eux vous êtes toujours un visiteur (je ne dis certes pas un étranger), un voyageur, comme le voyageur antique, un visiteur, je dis un hôte. […] Ils n’y sont point inspirés.

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