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938. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Le Barillier, Berthe-Corinne (1868-1927) »

Et pour donner à ces souvenirs une forme attrayante et qui ne fût pas seulement le récit d’une aventure archéologique, il en a fait des romans, comme le Mime Bathylle et comme la Danseuse de Pompéi, deux livres d’imagination et d’érudition légère, et d’une tenue littéraire exempte de tout reproche.

939. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 122-123

Rien de plus moral & de mieux écrit encore, que son Poëme en prose de la Paresse, prétendu traduit du Grec, Ouvrage plein de chaleur & d’imagination, qui annonce une grande connoissance de la Mythologie, & l’art de la mettre en œuvre sans ostentation.

940. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 428-429

Les Anglois les regardent comme des sources abondantes, capables de féconder la sécheresse naturelle de leur imagination ; & leurs Auteurs, dit-on, ne manquent jamais de les lire, quand ils veulent travailler dans le même genre.

941. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 52-53

Son caractere, aussi indépendant que son imagination étoit vive & féconde, ne lui a pas permis de s’appliquer constamment à un même Ouvrage, & l’amour de la gloire n’a jamais pu le porter à recueillir & à retoucher ce qu’il avoit composé en différentes occasions.

942. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 92-93

Une réserve dont on doit lui savoir gré, c’est que la vivacité de son imagination n’a jamais laissé échapper aucun trait contre la Religion, aucun de ces transports qu’on appelle philosophiques, aucune de ces saillies licencieuses qui coutoient si peu aux Grécourt, aux Chaulieu, & à quelques autres qui n’avoient jamais tant d’esprit que pour le vice & contre Dieu.

943. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 126-127

Pour lui, sans renoncer à ses préjugés [comme il le paroît par son Histoire de la Papesse Jeanne, qui ne peut être que le fruit d’un esprit excessivement crédule, ou d’une imagination trop facile à se remplir de tout ce qui favorise les rêveries d’une Secte], il a su répandre, dans d’autres Ouvrages historiques, du discernement, de l’ordre, de la netteté, de l’élégance, & de l’instruction.

944. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 530-531

Mémoire prodigieuse, imagination brillante & féconde, esprit vaste & flexible, également propre aux Affaires, aux Sciences, aux Belles-Lettres, tout s’est réuni pour en former un de ces hommes destinés à faire honneur à leur Siecle par leurs talens, & par l’heureux usage qu’ils en ont fait.

945. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 225

Ses Romans en effet n’ont point pour le but d’occuper l’oisiveté, de repaître l’imagination, encore moins celui d’égarer l’esprit & de corrompre les mœurs.

946. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 357-358

Une Epître à l'Amitié & quelques autres morceaux composent ses Poésies fugitives, qui plaisent à l'imagination, quoiqu'elles ne soient pas exemptes de défauts.

947. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — La Grenée » p. 97

Le sujet était de poésie et d’imagination, et j’aurais tâché d’en montrer.

948. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Sculpture, Vassié, Pajou, Mignot » p. 104

Nous avons beaucoup d’artistes ; peu de bons ; pas un excellent ; ils choisissent de beaux sujets ; mais la force leur manque ; ils n’ont ni esprit, ni élévation, ni chaleur, ni imagination.

949. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Il s’est flatté même en tous les points de surpasser les anciens ; il a voulu par le raisonnement réformer l’imagination, la poésie, comme le reste ; et ce qui était une révolution très légitime dans l’ordre de la pensée et de la science est devenu une insurrection contestée dans le domaine de la littérature. […] Rigault a conçu son travail à un point de vue plus étendu que je ne l’aurais fait moi-même : j’en aurais voulu faire, ce me semble, et si l’on me permet cette imagination bien facile après coup, un épisode distinct et tranché de l’histoire littéraire française, une pure et vraie querelle, une fronde en trois actes, avec une sorte d’intérêt et de gradation, avec début, milieu et fin, les complications étrangères y tenant moins de place, et les grands philosophes énigmatiques comme Vico ne faisant tout au plus que s’apercevoir à l’horizon ; car, dès qu’ils interviennent, ils écrasent un peu trop les nôtres.

950. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

La valeur guerrière, cette qualité qui produit toujours un enthousiasme nouveau, cette qualité qui réunit tout ce qui peut frapper l’imagination, enivrer l’âme, la valeur guerrière que vous appelez à l’aide du despotisme, inspire l’amour de la gloire, et l’amour de la gloire devient bientôt le plus terrible ennemi de ce despotisme. […] Mais, dix ans après, la route de l’existence est déjà profondément tracée, les opinions qu’on a montrées ont heurté des intérêts, des passions, des sentiments, et votre âme et votre pensée n’osent plus s’abandonner en présence de tous ces juges irrités : l’imagination peut-elle résister à cette foule de souvenirs pénibles qui vous assiègent à tous les moments ?

951. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

. — L’humoriste installe sa propre personne sur le trône130, parce que le petit monde intérieur, plus vaste que le vaste monde extérieur, ouvre à l’imagination un champ infini ; mais s’il élève son moi, c’est pour l’abaisser et l’anéantir poétiquement comme le reste de l’univers. — Il déborde de sensibilité131 : lorsque, planant sur le monde, il se balance dans sa légère nuée poétique, ses larmes brûlantes tombent comme une pluie d’été qui rafraîchit la terre. […] Métaphore empruntée à une autre définition du comique (§ 30), suivant laquelle le comique est la jouissance ou plutôt l’imagination et la poésie de l’entendement tout à fait affranchi, qui s’exerce sur trois chaînes syllogistiques et fleuries, et qui s’y balance çà et là en dansant .

952. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre I. Malherbe »

En effet, si l’on regarde les quatre mille vers qu’il a écrits, ce n’est ni l’abondance des idées, ni la force de l’imagination, ni la profondeur du sentiment qu’on y peut admirer. […] Il a l’imagination livresque de l’honnête homme qui a fait ses classes et vécu à la ville.

953. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Les gens d’imagination, tels que Fénelon, pourront regretter la langue du xvie  siècle, si riche. […] Comme après tout il est impossible de vider les mots de toute qualité sensible, comme ils restent sons, et recèlent toujours quelque possibilité d’image, de grands poètes, de grands artistes sauront organiser ce langage intellectuel selon la loi de la beauté, ils en exprimeront des formes esthétiques ; mais il en est d’autres, et non les moins grands, qui refuseront de souscrire aux arrêts de l’Académie, et qui, pour épancher leur riche imagination, iront rechercher les éléments d’un plus copieux et substantiel langage.

954. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

S’ils n’eussent suivi qu’un vain caprice, ils eussent placé le Golgotha à un endroit plus apparent, au sommet de quelqu’un des mamelons voisins de Jérusalem, pour suivre l’imagination chrétienne, qui de très-bonne heure voulut que la mort du Christ eût eu lieu sur une montagne. […] La circonstance Luc, XXIII, 27-31 est de celles où l’on sent le travail d’une imagination pieuse et attendrie.

955. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « VIII »

Pour finir de réhabiliter Télémaque, on prétend que Fénelon a écrit comme on écrivait de son temps. « En prose et en vers, dit-on, les écrivains du dix-septième siècle évitaient soigneusement l’éclat, la violence, tout excès d’imagination. » Ceci est peut-être vrai en général, et encore pourrait-on discuter ; mais la preuve que tous les écrivains de son époque n’écrivaient pas comme Fénelon, c’est qu’il y a eu des gens comme Bossuet, qui incarne précisément la violence, l’éclat, l’imagination, qui ne recule devant aucune audace, crée son style et donne à sa langue l’originalité de la Bible et des meilleurs Pères de l’Eglise.

956. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

Au point de vue absolu de l’histoire et de sa vérité morale, comme au point de vue de son autorité et de son influence sur les imaginations et sur les cœurs, un livre pareil, nous n’hésitons pas à dire le mot, est détestable. […] Quel désespoir pour l’imagination confondue !

957. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Sixte-Quint et Henri IV »

Dans un tel sujet, qui élève l’artiste au-dessus de ses vaines fantaisies, on regrette pourtant, au nom de l’imagination, mais de l’imagination catholique, que le gardeur de pourceaux dans Sixte n’ait jamais existé, — pas plus que la scène tonitruante de l’Ego sum papa !

958. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Mais, grande ou petite, voilà leur originalité et l’explication de leur succès parmi nous, les affaiblis de la raison, qui n’avons d’intérêt que pour les arts de l’imagination et de la main ! […] III Franchement, c’était prestigieux d’exécution et curieux d’érudition, de mots recueillis, de citations et d’anecdotes, et il y avait là une vie d’impression, d’imagination et d’âme, très intense, que ne connurent pas, depuis, les romans de MM. de Goncourt.

959. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Charles d’Héricault » pp. 291-304

— plus sot et plus lâche que ce lâche et ce sot… Quelque mépris qu’on ait pour les hommes, on répugne à donner sa démission de l’humanité… L’imagination grandit les êtres qui ont été des fléaux, et voilà ce qui a grandi ce petit homme de Robespierre, même après sa chute… Comme son maître Rousseau, c’était une âme de laquais qui voulait devenir grand seigneur, et qui s’y prenait mal pour cela. […] Les plus belles, les plus nobles imaginations de ce siècle furent ébranlées et éblouies par le sang, — cette pourpre qui éblouit quand il s’agit de juger celui qui le verse, — et qui fut versé par ce lâche et ce sot.

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