C’est devant la nature tout entière, humanité, animalité, végétalité, qu’il s’est placé, c’est-à-dire qu’il renouvelle les plus belles tentatives de l’antiquité, celle de Lucrèce et celle de Virgile. […] Car, remarquez-le, l’amour des animaux est quasi le seul amour désintéressé que l’humanité connaisse j’ai dit quasi, parce que je ferai une petite réserve tout à l’heure est en vérité l’amour pur ; car il est le seul amour désintéressé.
Je ne suis pas un sentimental historique, — un philanthrope qui se cabre devant l’humanité, parce qu’elle est laide et que l’imbécile la croyait charmante ! […] Il l’a étudié et décrit comme il eût étudié et décrit le système organique de quelque monstrueux cétacé, dans une histoire générale des poissons… Il l’a étudié et décrit, sur ses propres témoignages à lui-même, dans un livre construit avec des milliers de citations et où presque chaque phrase en est une, ce qui fait la plus puissante des nomenclatures, et il a montré, dans le principe de sa vie et dans toutes les manifestations de son action, ce genre de monstre qui a constitué le jacobin dans la bête humaine, à un certain moment de l’histoire de France et de l’humanité, Ce livre incompatible, plus haut que les partis, et qui n’a été écrit pour être agréable à personne, mais pour la vérité, est un peu lourd, on doit le reconnaître, et pour le lire il faut quelque chose de la volonté ferme qu’il a fallu pour l’écrire ; mais cette lourdeur tient à sa force même.
C’est elle qui est en train de nier l’héroïsme et les héros, posant en principe, par la plume de tous ses petits polissons, « qu’il n’y a plus de héros dans l’humanité », et que tous les lâches et les plats de la médiocrité les valent et sont même mille fois plus intéressants qu’eux. […] Il n’y a pas jusqu’au cochon de la légende, dans lequel le symbolisme profond du Moyen Âge voyait la personnification des vices de l’humanité qui traînent encore derrière le talon des plus saints dans leur sillon de lumière, où la légion des farceurs, qui est éternelle, ne vît je ne sais quelles sales et sottes analogies entre ce porc, gris ou noir, encapuchonné de ses oreilles et baissant humblement son groin vers la terre, et le moine qu’il accompagnait et qu’il fallait bien (histoire de rire !)
Royer-Collard le patriarche ; mais le monde va, l’humanité subsiste et se transforme ; les sectes morales les plus nobles elles-mêmes passent ; et dans le lointain quel effet nous font-elles ?
Pour moi, comme bienfaiteur de l’humanité, je place Voltaire bien au-dessous de l’honnête Beccaria avec son petit livre.
À ces impressions, personnelles et intimes, le poëte a marié, par une analogie symbolique, l’état du siècle lui-même qui nage dans une espèce de crépuscule aussi, crépuscule qui n’est peut-être pas celui du soir comme pour l’individu, car l’humanité a plus d’une jeunesse.
Ceux qui ne gardaient aucune attache avec la religion portaient dans le culte de l’humanité, dans l’amour du progrès même industriel, un enthousiasme d’apôtres, des dons étranges d’attendrissement sentimental et du ravissement mystique.
Mais, en lui, la prudence critique s’affermit par le sens aigu de la vie, par la connaissance désabusée et sans amertume de l’humanité, par la disposition avisée à ne voir la nature ni en noir ni en bleu.
Néanmoins l’humanité retiendra le nom du divin poète qui chanta dans un jardin de joie, Erynna, le Festin des Dieux et l’Âme de Coelio, et qui écrivit aussi le Forgeron.
Mais alors que d’autres se crurent quittes envers l’art et envers eux-mêmes quand ils eurent poussé tel quel le cri arraché à leur chair sanglante par le hasard des heures mauvaises, Leconte de Lisle se haussa toujours jusqu’à une parole d’humanité universelle et voulut que toute glose devint inutile en éliminant de ses poèmes une allusion indiscrète aux événements particuliers qui leur avaient donné naissance, et, comme il refusait fièrement d’avertir et d’apitoyer, on déclara par arrêt sommaire que ses strophes étaient dénuées de sens et indigentes d’émotion.
Il y faisait déjà pressentir son évolution dans la préface où il se traçait un vaste système philosophique, rêvant d’évoquer l’humanité en larges fresques, depuis les origines jusqu’aux temps à venir.
Je n’ai aucune intention de me professer partisan de l’une ou de l’autre ; toutes deux ayant beaucoup fait pour l’humanité ; toutes deux devant être nécessairement connues de quiconque aborde les questions philosophiques, chacune ayant beaucoup profité des critiques de l’autre.
C’est ainsi que, prenant un à un les différents sentiments, les différentes passions qui peuvent servir de ressorts au drame, il nous en fait l’histoire chez les Grecs, chez les Latins, chez les modernes, avant et après le christianisme : « Chaque sentiment, dit-il, a son histoire, et cette histoire est curieuse, parce qu’elle est, pour ainsi dire, un abrégé de l’histoire de l’humanité. » M. de Chateaubriand avait, le premier chez nous, donné l’exemple de cette forme de critique ; dans son Génie du Christianisme, qui est si loin d’être un bon ouvrage, mais qui a ouvert tant de vues, il choisit les sentiments principaux du cœur humain, les caractères de père, de mère, d’époux et d’épouse, et il en suit l’expression chez les anciens et chez les modernes, en s’attachant à démontrer la qualité morale supérieure que le christianisme y a introduite, et qui doit profiter, selon lui, à la poésie.
Matthew Arnold (1822-1888) : fils du Docteur Thomas Arnold, proviseur de la Rugby School, poète, essayiste, critique littéraire, traducteur, défenseur de l’hellénisme, pédagogue, inspecteur des écoles, Arnold a notamment publié des réflexions sur la littérature classique, issues de cours donnés à Oxford (On Translating Homer, 1861), et un essai dans lequel il analyse la place des humanités dans la société victorienne (Culture and Anarchy, 1869).
Lorsqu’une question qui intéresse l’Europe, c’est-à-dire l’humanité entière, est obscure, si peu de lumière qu’on ait, on doit l’apporter.
Ils ont tressailli dans la matrice universelle, l’humanité.
A cette époque, le tout absorbe les parties, l’État l’individu, l’humanité les peuples et les républiques.
cela paraît plus extraordinaire et plus contre la nature, que le loup rempli d’humanité, dont il nous a parlé quatre ou cinq fables plus haut.
Il est, dans l’histoire de l’humanité, des époques de véritable hermaphrodisme social, où l’homme s’effémine et la femme s’hommasse, et quand ces fusions contre nature se produisent, c’est toujours, pour que l’ordre soit troublé davantage, la femelle qui absorbe le mâle jusqu’à ce qu’il n’y ait plus là ni mâle ni femelle, mais on ne sait plus quelle substance neutre, pâtée à vainqueur pour le premier peuple qui voudra se l’assimiler !
Elle a cru qu’elle allait changer le Byron de l’opinion faite et en nous l’affirmant sans preuves et sans notions nouvelles à l’appui de son affirmation, nous faire son Byron, — à elle, — son Byron purifié et rectifié ; car le sens du livre qu’elle publie, c’est, ne vous y trompez pas, je vous prie, une délicate purification de Byron…… J’ai parlé plus haut de petites chapelles, élevées discrètement et chastement, tout le long du livre, à la mémoire de Byron ; j’ai dit même que je comprenais très bien qu’elles y fussent élevées… Mais je les crois trop en albâtre… Il y en a à la religion, à l’humanité, à la bienveillance, à la modestie, à toutes les vertus de l’âme de Byron (textuellement), à son amour de la vérité, mais c’est aussi par trop de chapelles… Les vertus de Byron font un drôle d’effet… Sont-ce les cardinales ?
Mais être l’Hamilton du chevalier de Grammont, c’est plus difficile ; car le génie, comme la conscience, c’est la perle divine qu’on trouve au fond de la coquille d’huître de l’humanité, et que tous les monteurs de pierres fausses ne pourront imiter jamais !
— une humanité pensante sur le bout du doigt, nous trouvons des pages d’une grande vie qu’il faut citer pour donner une idée de ce que la préoccupation de d’Arpentigny nous fait perdre.