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1340. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Quelques-uns des principes de Ruskin sont d’une incontestable fausseté ; par exemple, celui-ci : « Le meilleur tableau, écrit-il33, est celui qui renferme le plus d’idées et les idées les plus hautes » A quoi il ajoute comme commentaire, que « les plus hautes idées sont celles qui tiennent le moins à la forme qui les revêt, et que la dignité d’une peinture, comme l’honneur dont elle est digne, s’élèvent exactement dans la même mesure où les conceptions qu’elle traduit en images sont indépendantes de la langue des images. […] Je nommerai tout d’abord le groupe glorieux des peintres français, mal nommé Impressionnistes, les Claude Monet, les Sisley, les Pissarro et les Renoir, presque aussi méconnus dans leur pays que mal connus au dehors, et qui sont cependant l’honneur de cet art nouveau.

1341. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Un cataclysme venant à détruire l’œuvre entière de nos civilisations, Faustus et Stella recommençant la vie humaine, on rebâtirait les empires, les religions, la science, mais nul ne nous rendrait Dante Alighieri… Mettons-les à la place d’honneur, ces poètes dont le génie entra dans l’absolu ; mais n’oublions pas les légions d’ouvriers modestes qui les ont préparés, sans lesquels ils ne seraient pas. […] Si les historiens me font l’honneur d’une discussion, ils relèveront des points faibles, des contradictions apparentes, suggéreront des explications, des modifications dans le groupement, et c’est pour leur répondre que je réserve toute ma documentation.

1342. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre XII : Pourquoi l’éclectisme a-t-il réussi ? »

Dans cette servitude des esprits et des corps, c’était un honneur, une vertu, un refuge et une révolte que de rêver95. […] Soutenez la liberté française encore mal assurée et chancelante au milieu des tombeaux et des débris qui nous environnent, par une morale qui l’affermisse à jamais ; et cette forte morale, demandons-la à jamais à cette philosophie généreuse, si honorable pour l’humanité, qui, professant les plus nobles maximes, les trouve dans notre nature, et qui nous appelle à l’honneur par la voix du simple bon sens96. — Sorti du sein des tempêtes, nourri dans le berceau d’une révolution, élevé sous la mâle discipline du génie de la guerre, le dix-neuvième siècle ne peut en vérité contempler son image et retrouver ses instincts dans une philosophie née à l’ombre des délices de Versailles, admirablement faite pour la décrépitude d’une monarchie arbitraire, mais non pour la vie laborieuse d’une jeune liberté environnée de périls97.

1343. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Dans la nouvelle vie qui lui est faite, elle apprécie tout ce que le cœur de l’homme qu’elle appelle son père, renferme de bonté et d’honneur. […] Frappée au cœur, elle va mourir, quittant ce monde qu’elle a si mal compris, mais donnant à sa fille agenouillée près de son lit une leçon d’honneur, elle qui meurt pour n’avoir pas su défendre le sien. […] Ils sont nombreux, en toute langue, les refrains à hoquets rimés pour la plus grande gloire de ceux que Rabelais nommait les « humeurs de piot », et ce n’est point à l’honneur de la poésie cosmopolite. […] C’est ce qu’est heureux de constater celui qui fut un de ses plus modestes collaborateurs, et à qui il fit le grand honneur de le traiter en ami. […]   Dans ce livre, la dynastie des Sanson occupe naturellement la place d’honneur.

1344. (1923) Nouvelles études et autres figures

Nous en avons conservé quelques vestiges : les notes périodiques, les concours, les tableaux d’honneur. […] Il est regrettable du reste qu’un Hugo soit écarté d’un honneur qu’ont obtenu tant de remarquables incapacités. […] C’est pourquoi, si j’avais l’honneur de compter parmi les hommes considérables appelés à en choisir le titulaire, je voterais pour M.  […] » Mais qu’attendre des hommes qui auraient volontiers illuminé, le soir de Sadowa, en l’honneur de la Prusse, de la Science et de Luther ? […] Pourquoi n’en faisait-on pas honneur au Moyen Âge ?

1345. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Il y a quelque honneur à lui de n’avoir été au commencement du dix-huitième siècle ni un courtisan dissolu, ni un philosophe de bel air, ni un parlementaire étroit, mais de s’être montré dès l’abord citoyen sérieux sous la Régence, économiste sous le système, et plus tard ministre intègre sous Pompadour.

1346. (1874) Premiers lundis. Tome I « Dumouriez et la Révolution française, par M. Ledieu. »

On peut assez le comprendre et l’excuser sans lui faire honneur d’une probité si inflexible.

1347. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Un galion espagnol tout chargé d’or, ou une riche cargaison hollandaise ne vaut pas à ses yeux l’honneur d’humilier l’Allemand qui siège au trône d’Angleterre, le plaisir de faire couler Saint-George au fond de l’eau.

1348. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre VIII. De la clarté et des termes techniques »

Mais avec du talent, de la conscience, une connaissance solide de la langue, on se tire avec honneur de la difficulté.

1349. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Elle partagea avec Molière l’honneur de faire tomber les affectations et tous les ridicules de la préciosité ; triomphe qui ne fut ni long ni difficile à obtenir ; car les précieuses avaient commencé en 1651, et, Boileau disait déjà, en 1677, en parlant d’une précieuse : reste de ces esprits jadis si renommés, que Molière a diffamés.

1350. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 181-190

Il a eu l’honneur de recevoir une visite de Jacques II, Roi d’Angleterre, &c.

1351. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Joseph Scaliger, et Scioppius. » pp. 139-147

Ils publièrent contre tous ses rivaux quantité de libèles, comme autant de trophées élevés en son honneur.

1352. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Juigné jouit pourtant des honneurs de la réimpression, parce qu’alors on n’avoit rien de mieux ni en françois, ni en latin.

1353. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Introduction »

Lyell et le Dr Hooker, qui connaissaient mes travaux, me firent l’honneur de penser qu’il était bon d’éditer, en même temps que l’excellent mémoire de M. 

1354. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 31, que le jugement du public ne se retracte point, et qu’il se perfectionne toujours » pp. 422-431

Il n’a point fait cet honneur à Renard, à Boursault ni aux deux auteurs du grondeur, non plus qu’à quelques poetes comédiens, dont les pieces l’ont diverti quand elles ont été bien représentées.

1355. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Émile Augier »

Un marquis tarte à la crème, deux caillettes, dont l’une n’est que la Bélise de Molière servilement copiée, et un type d’Henri Monnier, à présent commun comme la borne, voilà les épouvantables éléments dont se compose le cléricalisme qui fait trembler, et auquel Augier, cette tête de linotte dramatique, oppose, pour l’aplatir, Giboyer le vénal, monsieur son bâtard et la demoiselle Fernande, née de l’adultère… La critique, cette courtisane de tous les publics dont elle devrait être l’institutrice, a battu des mains comme un simple Gringalet du lustre, et fait ensuite, sur le tremplin du lieu commun, sa pirouette mélancolique en l’honneur des partis vaincus.

1356. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Je profiterai de l’occasion inappréciable qui m’est offerte pour parler de Camille Jordan, pour rappeler ce qu’il fut dans la vie publique et pour le montrer dans l’intimité, aimé, goûté, presque adoré de femmes supérieures ou charmantes, et justifiant la vivacité de cette prédilection par des qualités et des trésors de simplicité, de sincérité, de candeur, d’honneur, de dévouement et de franchise. […] « Oui, ils étaient royalistes, mais ils étaient vos mandataires ; une Constitution républicaine avait été commise à leur garde, et, s’il eût fallu opter entre l’amour d’une opinion et la foi d’un dépôt, ces hommes délicats sur l’honneur n’eussent pas connu même l’hésitation. […] Je crois encore pour l’honneur du cœur humain que, s’il en avait eu l’idée tout entière, il aurait reculé devant elle. — J’ai la conviction que c’est moi qui suis cause que votre oncle est rappelé : il aura voulu vous donner une compensation. […] Immortel honneur de son nom ! […] Ô vous que le ciel doua d’une âme si expansive et si tendre, cette erreur est belle sans doute, elle fait honneur à vos cœurs ; mais c’est une erreur cependant, et la raison ne saurait perdre ses immuables droits.

1357. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Son père Grandet a trop de millions, son cousin Pons des bibelots trop rares, sa cousine Bette des rancunes trop féroces, son marquis d’Espard une susceptibilité d’honneur trop aiguë. […]  » Dans sa pensée, ce n’était pas à lui, Pasteur, qu’allait cet honneur. […] Voyez le père se redresser contre l’outrage, et tout d’abord sacrifier à l’honneur du nom ce domaine que les siens ont fait. […] N’est-elle pas autre chose encore : une chaîne solide de traditions, une hérédité d’honneur, de probité, de courage ? […] À l’occasion des fêtes données à Clermont en son honneur, au mois d’août 1923.

1358. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Benjamin Constant et madame de Charrière »

Si j’avais eu là mon consolant opium, c’eût été le bon moment pour achever en l’honneur de l’ennui le sacrifice manqué par l’amour104. […] Je veux voir ce qu’on dira et ce qu’on ne dira pas, car je m’attends plus au châtiment de l’obscurité qu’à l’honneur de la critique. […] Cette catastrophe soudaine, dans laquelle Benjamin se montra un fils dévoué et ne songea plus qu’à défendre l’honneur de son nom, vint troubler et empoisonner les préliminaires et les premiers mois de son mariage, qui eut lieu au commencement de 1789. […] Je ne comprends ni le but, ni l’architecte, ni le peintre, ni les figures de cette lanterne magique dont j’ai l’honneur de faire partie. […] Duplessis vous assure de ses respects ; il aura l’honneur de vous écrire.

1359. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Véron aurait sans cela demandé l’imposition des mains à Louis-Philippe en place de la croix d’honneur. […] Méry me fit l’honneur de mettre son chapeau sur le mien !!! […] Il m’a affirmé que non, pour l’honneur de son acte de vaudeville. […] Il a reçu de Louis XVIII la croix d’honneur, et une pension qu’il n’a plus depuis 1830. […] Il leur fait en croquant les gens beaucoup d’honneur.

1360. (1882) Types littéraires et fantaisies esthétiques pp. 3-340

Sa découverte parut dans son genre aussi surprenante que celle de la littérature sanscrite ou de la langue zend, et lui valut le même honneur. […] Il parlera d’un pauvre honorable et se hâtera de demander si un pauvre peut avoir de l’honneur. […] Daniel Stern raconte dans son livre un fait curieux qui est au plus grand honneur de l’Église catholique. […] Pendant longtemps, nobles et lettrés tinrent à honneur d’être affiliés à la secte. […] Le plaisir de la représentation historique que donne à son insu le célèbre virtuose, s’ajoutant au plaisir que donne son talent, inspirerait presque le désir de l’applaudir deux fois à ceux qui le contemplent et l’écoutent : une fois en l’honneur de la musique et une fois en l’honneur de l’histoire.

1361. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Napoléon III ne mérita jamais « ni cet excès d’honneur ni cette indignité » d’être traité comme un monstre. […] Maman appuya sa main sur le front de Charles, et je pense que c’était une bénédiction ; puis elle l’embrassa tendrement et désigna la place d’honneur. […] Son honneur eut des nausées. […] Plus d’honneur, plus de foi, plus rien, plus de serinent. […] Il se porte à merveille, Dieu merci, et moi, qui ai toujours eu l’honneur de l’accompagner.

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