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3106. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

Il y a des gens naissant armés de cette force du corps sans défaillance, qui fait la volonté à toute heure. […] « Cette force, dit-il, que j’ai, et qui m’a fait supprimer le cœur dans mes livres, c’est par le stoïcisme des muscles que j’y suis arrivé.

3107. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Cependant, comme toute vérité a ses contradicteurs, vous en tendrez peut-être répéter encore aujourd’hui par d’autres médecins que la physiologie ne peut être d’aucune utilité en médecine, que c’est dans les études médicales une science de luxe dont on pourrait parfaitement se passer, parce qu’il n’y a entre les phénomènes de la santé et ceux de la maladie aucun lien nécessaire, et que ces derniers constituent un domaine complétement séparé, dans lequel agissent d’autres forces et des propriétés toutes nouvelles. […] Si dans l’application il existe encore une infinité de faits morbides dont nous ne pouvons physiologiquement nous rendre compte, cela indique seulement qu’il reste encore beaucoup à faire dans la physiologie elle-même, mais cela ne saurait en aucune façon prouver que les symptômes pathologiques, au lieu d’être les manifestations de troubles physiologiques, soient le résultat de forces ou propriétés nouvelles créées par l’état pathologique, et sur lesquels la physiologie ne pourra jamais répandre aucune lumière. […] Il n’y avait donc plus moyen de considérer la maladie qui nous occupe comme une altération des fonctions digestives, et force fut alors de faire d’autres théories sur ce sujet. […] Si nous prenons leur travail pour texte de discussion, c’est simplement pour fixer les idées sur les arguments qui y sont reproduits, et qui doivent avoir là toute leur force, puisqu’ils sont donnés dans le but de nous combattre. […] Et il fait des efforts inouïs de travail et d’imagination, il se crée des agitations qui ne mènent à rien, pour vouloir à toute force voir les choses comme il les conçoit, et non comme elles sont.

3108. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Cette première arrestation de M. de Canillac, et celle d’un autre gentilhomme, M. de Montvallat, firent une grande impression dans les campagnes : à force d’y paraître appuyer les faibles, les Grands Jours rendirent tout à coup ceux-ci insolents, et peu s’en faut oppresseurs à leur tour.

3109. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. DE VIGNY (Servitude et Grandeur militaires.) » pp. 52-90

Son talent réfléchi et très-intérieur n’est pas de ceux qui épanchent directement par la poésie leurs larmes, leurs impressions, leurs pensées ; il n’est pas de ceux non plus chez qui des formes nombreuses, faciles, vivantes, sortent à tout instant et créent un monde au sein duquel eux-mêmes disparaissent : mais il part de sa sensation profonde, et lentement, douloureusement, à force d’incubation nocturne sous la lampe bleuâtre, et durant le calme adoré des heures noires, il arrive à la revêtir d’une forme dramatique, transparente pourtant, intime encore.

3110. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXIXe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 129-192

Je me jetai tout habillée sur mon lit ; je fermai les yeux et je recueillis en moi toutes mes forces dans ma tête pour inventer le moyen de nous sauver ensemble ou de le faire sauver au dernier moment, en le trompant innocemment lui-même et en mourant pour lui toute seule.

3111. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Je n’ai plus la force ni les moyens de consoler cette pauvreté qui augmente et fait frémir, entends-tu ?

3112. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — CHAPITRE IX »

C’est une figure toute neuve, au théâtre, que celle de ce comte de Lys, vrai Taciturne du mariage, ni sympathique ni odieux, ni attrayant ni blâmable, abstrait comme le droit, patient comme la force, inexorable comme la justice et tuant, comme elle, dans un cas prévu, à heure fixe, la montre en main, sans émotion et sans colère.

3113. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Deuxième leçon »

Le problème général de l’éducation intellectuelle consiste à faire parvenir, en peu d’années, un seul entendement, le plus souvent médiocre, au même point de développement qui a été atteint, dans une longue suite de siècles par un grand nombre de génies supérieurs appliquant successivement, pendant leur vie entière, toutes leurs forces à l’étude d’un même sujet.

3114. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1894 » pp. 185-293

Et ces bustes de femmes, où dans la force et la puissance de l’exécution — ce qui n’arrive jamais chez les sculpteurs, qui font joli — il y a la délicatesse de construction, la finesse des arêtes, la mignonnesse des traits, et pour ainsi dire, la spiritualité matérielle de la créature féminine. […] Ce soir, je tombe au cirque, à mon spectacle aimé des tours de force, au vrai spectacle, et me voilà, avant le commencement de la représentation, me promenant avec une certaine jouissance dans les antichambres et les écuries de ce lieu, que j’ai un peu immortalisé dans Les Frères Zemganno.

3115. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LONGUEVILLE » pp. 322-357

On peut voir juste et n’avoir pas la force de faire juste.

3116. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Par là ce grand homme est le plus étonnant des écrivains ; car il force notre raison d’applaudir à l’éloquence qui la nie, et il obtient du vaincu de consentir à sa défaite.

3117. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Elle fait entendre la voix des syrènes qui dans l’éloignement semble gagner des inflexions encore plus alanguies, et se penchant amoureusement vers son oreille, paraît instiller goutte à goutte dans ses veines un incurable poison, une défaillance voluptueuse qui accable de chaînes indissolubles ses forces évanouies.

3118. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IV »

Lamoureux, trop confiant certes en sa puissance, ait refusé le concours direct et personnel de toutes les forces, même modestes, du parti wagnérien ?

3119. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Je ne saurais douter de l’exactitude de cette observation qui a presque la force d’un axiome parmi les éleveurs.

3120. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

riposta le marquis de ***, s’il est vrai que les Turcs sont maintenant bien disciplinés, & que la rage de voir l’audaciaux mépris avec lequel l’impératrice de Russie les insulte & les brave, doublera leur force & leur valeur. […] La femme assurément n’est ni plus méchante, ni plus menteuse que nous, mais leur état comme leur éducation, les force, pour ainsi dire, à user de duplicité…. […] Il avoit alors la fievre, & il en prit occasion de s’emporter très-sérieusement contre un coq qui chantoit avec force, & qui n’étoit rien moins qu’incommodé. […] Comment, messieurs, s’écria-t-elle, vous vous êtes si promptement lassés de courir le monde, tandis que moi qui suis d’un sexe timide & délicat, je me sentirois la force d’aller jusqu’en Asie.

3121. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon » pp. 423-461

Mais l’idée de force, qui est si essentielle au talent de Saint-Simon, reste absente, et elle est sans doute dissimulée par la jeunesse.

3122. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

C’est à cette date de l’an VII que naquirent aussi les Quatre Métamorphoses, de Lemercier ; les Priapeia de l’abbé Noël n’avaient précédé que de quelques mois (an VI) ; je mentionne à peine le Poëte de Desforges, et je passe sous silence le De Sade ; mais une simple liste des ouvrages publiés en cette fin d’orgie est parlante, et déclare assez le progrès d’une contagion dont les hommes honorables n’avaient plus toujours la force de se préserver.

3123. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre III. La poésie romantique »

Il chanta, avec plus de force et de fougue qu’on n’aurait cru, les grandes idées démocratiques, la fraternité des peuples, le cosmopolitisme humanitaire, et c’est ainsi qu’aux premiers jours de 1848 il fut maître de la France : il en exprimait toutes les illusions naïvement généreuses, en laissant tomber sur les foules les consolantes idées dont il avait toujours vécu.

3124. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Ne convient-il pas, si l’on exige à toute force des solennités, de s’attacher à de plus nobles noms ?

3125. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Ampère »

Ampère, dans toute la force et le zèle de l’intelligence, eût usé un corps trop faible.

3126. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque (2e partie) » pp. 81-155

Et si ces sensibilités profondes et délicates, comme celle de Pétrarque, ont été douées par la nature et par l’art du don d’exprimer avec force, grâce, naturel et harmonie leurs enthousiasmes, de chanter leurs soupirs, de moduler leurs larmes, de confondre leur passion profane pour une créature divinisée avec cette passion sainte pour l’éternelle beauté qui devient la sainteté de la passion, alors ces âmes s’emparent du monde par droit de consonance avec tout ce qui sent, souffre ou aime comme elles ont aimé ; car le cœur de l’homme a été fait, comme le bronze ou comme le cristal, sonore ; il vibre à l’unisson de tous les autres cœurs créés de la même argile et susceptibles des mêmes accords, dans le concert universel des sensations.

3127. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

ce sera votre faute si je reste entre les mains de cette… » Et comme il vit que la force du mot m’étonnait : — « Oui, de cette…, entendez-vous bien, monsieur de Lamartine !

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