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486. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 484-486

Un autre Ouvrage de Charron, qui ne laisse aucun doute sur la sincérité de sa foi, c’est son Livre des trois Vérités, publié en 1594.

487. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 416-419

Mais aujourd’hui que des lumieres plus sûres, qu’un zele mieux entendu dirige les Ecrivains qui consacrent leurs travaux au maintien de la Foi & de ses Pratiques, tout ce vain appareil de triomphe tombe & s’évanouit.

488. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

La beauté comme celle de madame Récamier alors est comme un mystère : il faut y croire et ne pas le voir : il veut la foi. […] Passionnée pour le Génie du Christianisme, qui lui avait révélé la poésie de sa foi, elle aurait donné tous les spectacles pour le spectacle de ce beau front d’où était sortie cette renaissance de la religion antique. […] Elle avait tant vu familièrement la célébrité et la passion, qui n’avaient pas fait le bonheur de sa mère, qu’elle avait appris dès l’enfance à n’estimer que la vertu ; mais cette vertu était libre et grande, une vertu antique ; sa religion ne rétrécissait rien de ses pensées, sa foi donnait à sa physionomie une expression grave comme celle des femmes qui sortent des temples où elles ont eu commerce avec Dieu ; elle sortait à toute heure de l’infini. […] C’est sans doute à ces vives impressions de foi reçues dans l’enfance que je dois d’avoir conservé des croyances religieuses au milieu de tant d’opinions que j’ai traversées. J’ai pu les écouter, les comprendre, les admettre jusqu’où elles étaient admissibles, mais je n’ai point laissé le doute entrer dans mon cœur. » XXX On voit par ce passage, écrit bien longtemps après son enfance, que la foi de cette jeune fille était tempérée comme son âme, et que la religion fut toute sa vie une douce habitude de ses sens plutôt qu’une passion de son intelligence.

489. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Si cela n’était pas ainsi, les trois grands témoins de Dieu : l’intelligence, la conscience, l’évidence intérieure, auraient menti en nous, c’est-à-dire que ces trois grands témoins, subornés par la vérité suprême, Dieu, auraient été chargés par Dieu de se jouer en son nom de l’intelligence, de l’évidence, de la conscience, de la vérité, de la foi, de l’espérance de l’homme ! […] Comment voulez-vous, en effet, qu’il y ait pour les peuples nés dans la théogonie hébraïque ou chrétienne, des poètes de fantaisie qui puissent lutter avec cette poésie devenue dogme, et avec ce merveilleux devenu foi ? […] C’est le grand suicide de la métaphysique, qui s’anéantit dans la foi. […] À l’exception de Corneille, de Racine, de la Fontaine, de Pascal, de Nicolle, de Boileau, de Saint-Simon, presque tous les grands fondateurs du style sont des écrivains ou des orateurs sortis du sanctuaire ; et encore Racine, Pascal, Nicolle, Boileau, Saint-Simon lui-même, étaient-ils des espèces de lévites affiliés à la secte ecclésiastique et ascétique de Port-Royal, cette solitude sacrée des esprits absorbés dans les méditations de la foi. […] C’est là que je vous verrai plus triomphant qu’à Fribourg et à Rocroi ; et, ravi d’un si beau triomphe, je dirai en action de grâces ces belles paroles du bien-aimé disciple : Et hæc est victoria quæ vincit mundum, fides nostra (la victoire, celle qui met sous nos pieds le monde entier, c’est notre foi).

490. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Mais ce genre de persécutions n’avait eu pour effet, comme toujours, que d’exalter, en l’épurant, la foi passionnée des victimes. […] Que restait-il de libre si l’Église étendait son pouvoir dogmatique jusque sur les choses qui « ne blessaient ni la foi ni les mœurs » ? […] C’en est l’une au moins de celles qui ont le mieux entrevu l’opposition toute prochaine de la science et de la foi. […] Elle craint que « la philosophie n’altère la foi », et d’abord elle y renonce. […] Elles reparaissent avec Fontenelle, dont on sait, pour le dire en passant, que la foi cartésienne ira jusqu’à contester les théories de Newton.

491. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gilkin, Iwan (1858-1924) »

Pierre Quillard La connaissance plus précise de la magie, la foi sincère au catholicisme ésotérique ne suffisent pas toujours à distinguer nettement des canons baudelairiens les poèmes de M. 

492. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 285-288

Hardouin, son confrere & son maître ; trop de fécondité à trouver des raisons pour se séduire lui-même ; trop de fermeté, disons même trop d’opiniâtreté dans les sentimens qu’il avoit adoptés avec peu de précaution, ont répandu quelques nuages, non sur sa foi (car sa soumission en écarte toute idée désavantageuse), mais sur son discernement & sur sa prudence.

493. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 480-482

Si sa derniere maladie ne lui laissa pas le temps de recevoir les Sacremens, la vie qu’il avoit menée, son exactitude à remplir les devoirs d’un vrai Catholique, doivent placer cet événement au rang de ceux que la prudence ne sauroit prévoir, & il n’en peut résulter aucun soupçon au préjudice de l’intégrité de sa foi.

494. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 544-547

Mais la Foi soutient, au contraire, le courage des hommes pénétrés de ces vérités célestes.

495. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Chants du crépuscule » (1835) »

De là, dans ce livre, ces cris d’espoir mêlés d’hésitation, ces chants d’amour coupés de plaintes, cette sérénité pénétrée de tristesse, ces abattements qui se réjouissent tout à coup, ces défaillances relevées soudain, cette tranquillité qui souffre, ces troubles intérieurs qui remuent à peine la surface du vers au dehors, ces tumultes politiques contemplés avec calme, ces retours religieux de la place publique à la famille, cette crainte que tout n’aille s’obscurcissant, et par moments cette foi joyeuse et bruyante à l’épanouissement possible de l’humanité.

496. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Au moment de rentrer en France. — 31 août 1870 »

France, tu verras bien qu’humble tête éclipsée                                J’avais foi, Et que je n’eus jamais dans l’âme une pensée                                Que pour toi.

497. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

» Cette race, en effet, artistes et public, a si peu foi dans la peinture, qu’elle cherche sans cesse à la déguiser et à l’envelopper comme une médecine désagréable dans des capsules de sucre ; et quel sucre, grand Dieu ! […] Dans ces jours déplorables, une industrie nouvelle se produisit, qui ne contribua pas peu à confirmer la sottise dans sa foi et à ruiner ce qui pouvait rester de divin dans l’esprit français. […] Plus d’un écrivain religieux, naturellement enclin, comme les écrivains démocrates, à suspendre le beau à la croyance, n’a pas manqué d’attribuer à l’absence de foi cette difficulté d’exprimer les choses de la foi. […] La seule concession qu’on puisse raisonnablement faire aux partisans de la théorie qui considère la foi comme l’unique source d’inspiration religieuse est que le poëte, le comédien et l’artiste, au moment où ils exécutent l’ouvrage en question, croient à la réalité de ce qu’ils représentent, échauffés qu’ils sont par la nécessité. […] Legros et Amand Gautier possèdent la foi comme l’entend l’Eglise, mais très-certainement ils ont eu, en composant chacun un excellent ouvrage de piété, la foi suffisante pour l’objet en vue.

498. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. Joubert »

Tel qui nous inonde de publications spécieuses à la longue, de peintures assez en vogue, et qui ne sont pas détestables, ma foi ! […] A propos de ce beau chapitre de la Religion, qui est de la volée de Pascal, M. de Chateaubriand a remarqué que jamais pensées n’ont excité de plus grands doutes jusqu’au sein de la foi. […] Il a dit de ce siècle-ci, bien avant tant de déclamations et de redites, et avec le plus sublime accent de l’humilité pénétrée qui a foi en la miséricorde : « Dieu a égard aux siècles.

499. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre IV. Le patriarche de Ferney »

Des morts sortent du tombeau : le licencié Dominico Zapata, rôti à Valladodid l’an de grâce 1631, pose aux docteurs de l’Église soixante-sept questions subversives de la foi. […] Là comme toujours, l’amour, la foi transfigurent leur objet : ce grand rieur qui passa sa vie à se moquer de tout le monde, devient sous la plume de Mme Suard un apôtre attendri, doux et bénin : c’est un Voltaire idéalisé, le Voltaire des âmes sensibles, à mettre en face de Rousseau sur une console. […] La noblesse a été ramenée par les événements à la foi.

500. (1890) L’avenir de la science « II »

Je comprends la foi, je l’envie et la regrette peut-être. […] Parcourez en effet l’histoire, vous ne trouverez rien d’analogue à ce fait immense que présente tout le XVIIIe siècle : des philosophes, des hommes d’esprit, ne s’occupant nullement de politique actuelle, qui changent radicalement le fond des idées reçues et opèrent la plus grande des révolutions, et cela avec conscience, réflexion, sur la foi de leurs systèmes. […] Gens de peu de foi à la nature, laissez-les donc au soleil.

501. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

Et c’est si bien cela, que Chasles se soucie fort peu de déshonorer Galilée, qu’il appelle à chaque page de son livre un menteur, un épicurien et un lâche, parce que ce malheureux savant, faible comme tant d’hommes enivrés de l’orgueil d’une découverte, chancela jusqu’à sa dernière heure entre cet orgueil et sa foi. […] Chasles déclare à sa nièce, toujours devant le soleil, comme un Guèbre, « que sa misanthropie a foi en elle » ; car s’il est misanthrope, si sa philanthropie, qui va sortir tout à l’heure, n’est pas sortie, il n’est pas misogyne encore. […] « L’époque où la foi et l’amour se fondront sur l’examen est encore éloignée, — dit-il. — Mais on y viendra. » C’est avec ces bourdes qu’il s’est tricoté le gilet de flanelle de sa vieillesse, ce dandy — car il l’était ! 

502. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Il est juif avec une sorte de fidélité qui est encore de la foi. […] Loin de l’en blâmer, il faut le louer de confesser sa foi. […] Je ne renie pas ma foi. […] Si quelqu’un ne mit jamais sa foi en délibération, c’est bien Pascal. […] Les autres lui soumettaient leurs doutes sur les matières de la foi.

503. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Elles sont Une très modeste contribution à ce problème des rapports de la foi et de la science qui fut le constant objet des méditations de ces deux grands écrivains. […] « Notre Père… » Ces deux mots contiennent toute la foi religieuse à laquelle, pour ma modeste part, je me rallie absolument. […] La Révolution lui devient une Foi, une Espérance, l’émouvante et consolante exaltation. […] C’est que la foi et le besoin d’être utile n’ont  jamais été séparés chez lui. […] Elle prouve que les fervents de l’époque si hardiment incriminée sont inquiétés dans leur foi.

504. (1888) Poètes et romanciers

On veut savoir si la foi qu’on avait en soi-même venait d’une juste conscience ou d’une misérable illusion. […] On se rappelle ce périlleux voyage, raconté par le poète avec candeur, avec une sorte de foi dans la brillante et austère fiction de son esprit. […] Hermann, une grande âme dévastée, qui marche dans l’ombre du poète, l’interroge : « Quelle est ta foi, quelle est ta bible ? […] Qui donc pourrait refuser de le reconnaître pour un spiritualiste décidé, après une profession de foi aussi nette ? […] Mais il s’apercevra bientôt qu’il est vaincu par l’amour plus que par la foi, et il reculera devant sa sincérité alarmée.

505. (1913) Le bovarysme « Quatrième partie : Le Réel — I »

Elle date de l’époque où la foi en l’existence d’une vérité objective était le point de départ de toute spéculation mentale.

506. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre premier. Beaux-arts. — Chapitre VI. Architecture. — Hôtel des Invalides. »

Plus les âges qui ont élevé nos monuments ont eu de piété et de foi, plus ces moments ont été frappants par la grandeur et la noblesse de leur caractère.

507. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Pour juger Giusti avec équité, il faut commencer par accepter sa foi politique. […] Ramené à la foi catholique par les conseils d’un poète illustre, pour ne pas renier son passé, il s’était réfugié dans le silence. […] Étrange manière de comprendre la foi catholique ! […] Il est bon sans doute d’avoir foi en soi-même, car, sans la foi en soi-même, il serait impossible d’affronter l’indifférence ou le rire de la foule ; mais il ne faut jamais oublier que le savoir n’est le patrimoine et le privilège de personne. […] Avec la meilleure volonté du monde, il est bien difficile d’ajouter foi aux serments qu’il prononce.

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