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2206. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre I. De l’intensité des états psychologiques »

Comme nous devinons presque l’attitude qu’il va prendre, il paraît nous obéir quand il la prend en effet ; la régularité du rythme établit entre lui et nous une espèce de communication, et les retours périodiques de la mesure sont comme autant de fils invisibles au moyen desquels nous faisons jouer cette marionnette imaginaire.

2207. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Dans cet état, nous dit Nietzsche, non seulement l’homme renoue l’alliance avec l’homme, mais la nature elle-même, hostile ou soumise, célèbre de nouveau sa réconciliation avec ce fils prodigue. […] Si, par là, il est bien un fils de son temps, un disciple de Rousseau et de la Révolution, la pureté de ses sentiments, la fermeté de son énergie, l’élévation de son courage lui donnent une physionomie bien à part et c’est ce qui sauvera son art de toute décadence. […] Prenons son Clavecin bien tempéré, ce merveilleux recueil de préludes et de fugues qu’il écrivit pour l’éducation musicale de ses fils, — je le suppose dans toutes les mains.

2208. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Eh bien, c’est quand il a tout fait pour se préparer, quand il s’est amassé des fonds de science et d’érudition considérables dans tous les sens, qu’il a sondé et fouillé les littératures étrangères pour en rapporter des notions précises et tous les termes élevés et lumineux de comparaison, qu’il s’est attaché à diversifier son goût, à l’étendre et à l’éclairer par les connaissances accessoires des beaux-arts étudiés dans leurs chefs-d’œuvre, qu’il n’a négligé ni voyages, ni lectures sur place, ni vérifications de toute nature ; c’est quand il a, pendant des années, travaillé, affermi et assoupli son organe et sa parole de manière à remplir un vaste auditoire, à le tenir attentif, suspendu à ses lèvres, et à l’associer à ses impressions sérieuses, à sa gravité consciencieuse et concentrée, d’où il tirait parfois des sources de chaleur morale et d’admiration émue ; c’est alors, quand tous ces stages et comme ces degrés d’apprentissage sont terminés, quand il se sent prêt et digne de passer maître, quand il a noué sa ceinture, serré et fortifié ses reins pour la grande lutte, pour le vrai début et l’inauguration suprême, c’est alors que le courageux et patient athlète, qui n’avait jamais faibli, qui pour un homme d’étude avait tout l’aspect d’un de ces hommes primitifs du nord, solides et robustes, ἒμπεδος, une tête énorme sur des épaules carrées (et lui-même en plaisantait bien souvent155), c’est alors que du jour au lendemain ce fils prudent du travail et de la sagesse, atteint d’un mal secret sans cause connue, tout d’un coup s’affaisse, pâlit et tombe.

2209. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIIe entretien. Balzac et ses œuvres (3e partie) » pp. 433-527

Le panneau d’entre les croisées grillagées offre aux pensionnaires le tableau du festin donné au fils d’Ulysse par Calypso.

2210. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Zola lui-même en fait l’aveu : « Si nous sommes condamnés à répéter cette musique, nos fils se dégageront.

2211. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Ceci dit, j’ajouterai que, pourtant, les Flûtes de Franc-Nohain ne sauraient me donner, à elles seules, toute la poésie et qu’il m’arrive aussi d’éprouver avec quelques savoureux émois à l’audition des grandes et magistrales orgues du Père — admiré — Hugo, et aux violons si câlinement tendres ou pervers du Fils — aimé — Verlaine.

2212. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

l’enthousiasme, c’est ce qui a toujours le plus manqué à Gœthe, à cette nature d’antiquaire qui fut plus heureuse de voir Rome que de voir la mer, à cette âme sans passion, meublée de manies, qu’il arrangeait comme une chambre et époussetait comme un musée ; à cette âme qu’il tenait d’un père baguenaudeur comme lui en art et en littérature, et d’une mère affectée, douce égoïste, qui ne voulait pas qu’on lui parlât de son fils quand, enfant, il était malade, parce que (textuel) « cela faisait mal à ses sentiments…  » Deux âmes qui n’étaient pas capables d’en faire une troisième, et qui, aussi, ne firent que Gœthe.

2213. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Mais vienne un accident qui dérange l’équilibre maintenu par le cerveau entre l’excitation extérieure et la réaction motrice, relâchez pour un instant la tension des fils qui vont de la périphérie à la périphérie en passant par le centre, aussitôt les images obscurcies vont se pousser en pleine lumière : c’est cette dernière condition qui se réalise sans doute dans le sommeil où l’on rêve.

2214. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Dans ses Entretiens sur le Fils naturel (1757) et dans sa Poésie dramatique (1758), il critique le théâtre de Racine au nom du naturel.

2215. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Voici le sujet du roman : Lorsque Zacharias Kobus, juge de paix à Hanebourg, mourut, en 1832, son fils Fritz Kobus, se voyant à la tête d’une belle maison sur la place des Acacias, d’une bonne ferme dans la vallée de Meisenthâl, et de pas mal d’écus placés sur solides hypothèques, essuya ses larmes et se dit, avec l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité !

2216. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Tous les héros du théâtre d’alors sont tels qu’Anne d’Autriche représente son fils, « tendres et raisonnables. » Ceux-là seuls intéresseront toujours l’esprit humain.

2217. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

Couperai-je ici les testicules à mon fils, là, foulerai-je aux pieds ma fille pour la faire avorter ?

2218. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Racine, Mithridate, début de l’acte I, scène 3 où Pharnace, l’un des deux fils du vieux roi Mithridate qu’on croit mort, presse la princesse Monime qui était destinée à son père, de l’épouser et de le suivre : « Venez, fuyez l’aspect de ce climat sauvage, / Qui ne parle à nos (et non vos) yeux que d’un triste esclavage. » 20.

2219. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Les conducteurs nerveux représentent de véritables fils électriques organiques ; ils sont constitués par un tube rempli d’une substance appelée moelle nerveuse, destinée à protéger un filament central. […] Voyez mes Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses, Baillière et fils, 1856.

2220. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Aussi l’atlas tactile et musculaire ne comprend-il point d’images qui correspondent aux très petits objets, à la forme et à la proximité de deux fils dans une mousseline, ni d’images qui correspondent à la diversité des plans colorés, à la présence, à la forme, au mouvement de tous les objets situés hors de la portée de notre main, comme les nuages, le ciel et les astres ; primitivement du moins, toutes ces images manquent dans l’atlas musculaire et tactile ; si elles y entrent, ce n’est qu’ultérieurement et à peu près, grâce à la traduction réciproque que nous pouvons établir entre les deux atlas.

2221. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Et là, ce nous est une occasion d’observer encore combien ce bonhomme qui chanta la chair et sa misère, pleura bourgeoisement sa femme et son fils, était dénué de volonté artistique.

2222. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Boehm et fils, 1866.

2223. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Souvent même le rêveur cherche une sorte de mise en scène, il aime à s’entourer des objets dont il a éprouvé par expérience la vertu poétique ; il ira chercher la rêverie dans les lieux où il l’a rencontrée déjà ; il y retrouvera des images éparses et flottantes, fils légers auxquels il renouera ses nouveaux rêves. […] Les personnages dramatiques, si l’auteur disposait arbitrairement de leur vie intime, ne seraient plus des êtres vivants, mais de simples marionnettes dont il tirerait les fils.

2224. (1885) L’Art romantique

Lohengrin, fils de Parcival, descend de la nacelle, revêtu d’une armure d’argent, le casque en tête, le bouclier sur l’épaule, une petite trompe d’or au côté, appuyé sur son épée. « Si je remporte pour toi la victoire, dit Lohengrin à Elsa, veux-tu que je sois ton époux ? […] Les littérateurs français, à les entendre, ne savaient pas même l’orthographe du nom de Shakspeare ; ils ne comprenaient rien à son génie, et la France abêtie ne connaissait que deux auteurs, Ponsard et Alexandre Dumas fils, les poëtes favoris du nouvel Empire, ajoutait l’Illustrated London News.

2225. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre premier. La Formation de l’Idéal classique (1498-1610) » pp. 40-106

» C’est une question, qu’il y aurait lieu de discuter, et, dans cette sorte de stupeur admirative que nos dilettantes éprouvent ou feignent d’éprouver en présence d’un César Borgia, — lequel peut-être, en sa qualité de fils de son père, était espagnol autant qu’italien, — on trouverait qu’il entre bien de l’ingénuité.

2226. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Le mari achète sa femme, le père vend sa fille, le fils vend sa mère.

2227. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Quoique le coup l’eût frappé au cœur, nul ne s’aperçut qu’il était blessé ; et pareil à ce lutteur rhodien de son Télémaque, qui, renversé par le fils d’Ulysse, tâche encore de le mettre dessous154, il sut faire à son vainqueur un dernier tort de la grâce même avec laquelle il tomba.

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