Cette grande Inconnue à nos pères a versé, en ces derniers temps, tant de notions dans la connaissance humaine, qu’elle est certainement une formidable acquisition et un magnifique enrichissement pour toutes les facultés de l’esprit ; et l’imagination, comme les autres, a le droit, et je dirais presque le devoir, de se servir de ces notions qui tantôt ont leur certitude et tantôt leur mystère pour arriver à des effets de pathétique absolument nouveaux.
Cette faculté d’imitation, si facile qu’elle en paraît instantanée comme l’éclair, les Russes ont trouvé un mot pour l’exprimer sans faire saigner cette veine si pleine, toujours gonflée sur la joue rougissante de l’amour-propre national.
Destinés à paraître dans un journal sous cette forme de roman-feuilleton qui peut se permettre tant de hors d’œuvre et de bavardages, les romans actuels de Feydeau sont tout aussi victimes de la forme qu’ils ont revêtue que des idées fausses et des facultés décroissantes de leur auteur.
— Les facultés très connues de l’âme, sont l’intelligence, la raison, l’imagination, la mémoire, l’appétit, la volonté, etc, . ; mais, dans les doctrines de l’âme, il faut traiter de l’origine des facultés, et d’une manière physique, en tant qu’elles sont innées dans l’âme et qu’elles y sont attachées (50). […] Après tout, il nous faut une règle, c’est-à-dire une limite, même en littérature ; la mémoire est bornée et bornées nos facultés d’admiration ou même de goût. […] D’abord, si cette différenciation sensorielle était une faculté de la matière vivante, on ne la verrait pas, comme elle l’est, limitée dans ses pouvoirs. […] Le premier est un acte, la seconde une faculté indéterminée. Les amours sont du féminin, parce que l’idée est vague, générale, multiple, tandis que l’amour au masculin est un amour précis, unique, distinct de la simple faculté.
Le professeur de faculté voit la science dans son passé ; elle est pour lui comme parfaite dans le présent ; il la vulgarise en exposant dogmatiquement son état actuel. […] Cependant, nous devons dire que, si la mort a été assez rapide pour que les facultés nutritives n’aient été suspendues que peu de temps, il reste encore du sucre dans le foie. […] Une fois arrivé vers 18 ou 20 degrés, l’animal est devenu insensible dans les extrémités, a perdu la faculté de se réchauffer spontanément, ainsi que l’a déjà vu M. […] Le sucre qui apparaît dans les urines peut résulter en effet ou de ce qu’il se forme en trop grande quantité pour être complètement détruit, ou de ce que se produisant comme d’habitude, la faculté que l’organisme a de le détruire est devenue insuffisante. […] A l’occasion de l’enseignement qui m’a été confié à la Faculté des sciences, j’ai été conduit à faire quelques recherches de physiologie générale, qui m’ont amené à la découverte que je vais vous exposer aujourd’hui.
Bergeret, maître de conférences à la Faculté des Lettres. […] Bergeret, maître de conférences à la Faculté des lettres, est un George Dandin ineffable. […] Roux, qui est le meilleur boursier de la faculté. […] Bergeret, maître de conférences à la Faculté des Lettres, s’en va, penaud, préparer son cours. […] Pouvillon ne fréquenta guère ces messieurs de la Faculté.
. — Quelle est dans Shakspeare la faculté maîtresse. — Conditions de la représentation exacte. […] Il se gouverne et gouverne ses personnages ; il veut et sait tout ce qu’ils font et tout ce qu’il fait. — Mais par-dessus les habitudes d’ordonnance latine, il possède la grande faculté de son siècle et de sa race, le sentiment du naturel et de la vie, la connaissance exacte du détail précis, la force de manier franchement, audacieusement, les passions franches. […] Ainsi font les autres artistes de cet âge ; ils ont le même genre d’esprit et la même idée de la vie ; vous ne trouverez dans Shakspeare que les mêmes facultés avec une pousse plus forte, et la même idée avec un relief plus haut.
Il lui faut la faculté de se montrer ouvert en restant impénétrable ; d’être réservé avec les formes de l’abandon, d’être habile jusque dans le choix de ses distractions ; il faut que sa conversation soit simple, variée, inattendue, toujours naturelle et parfois naïve ; en un mot, il ne doit pas cesser un moment, dans les vingt-quatre heures, d’être ministre des affaires étrangères. […] Il avait la faculté singulière de dormir très peu : il passait la nuit au jeu ou à causer, ne se couchait, le plus souvent, qu’à quatre heures du matin et se trouvait réveillé de fort bonne heure.
Villemain s’étend assez naturellement jusque vers 1823 ou 1824, époque où il reprit son cours à la Faculté des lettres après diverses interruptions. […] Decazes ce que le grand usage du monde avait commencé de lui donner, cette merveilleuse faculté de garder, au milieu des distractions et des emplois divers, et à travers mille occupations graves ou épineuses, un esprit vif, alerte, détaché, toujours présent, jamais obscurci, tout au plus capricieux par moments et fugitif ; c’est, à lui, sa seule manière d’être préoccupé et appesanti.
Contre le collecteur et le receveur il n’a qu’une ressource, sa pauvreté simulée ou réelle, involontaire ou volontaire. « Tout taillable, dit encore l’assemblée provinciale du Berry, redoute de montrer ses facultés ; il s’en refuse l’usage dans ses meubles, dans ses vêtements, dans sa nourriture et dans tout ce qui est soumis à la vue d’autrui. » — M. de Choiseul-Gouffier683 voulant faire à ses frais couvrir de tuiles les maisons de ses paysans exposées à des incendies, ils le remercièrent de sa bonté et le prièrent de laisser leurs maisons comme elles étaient, disant que, si elles étaient couvertes de tuiles au lieu de chaume, les subdélégués augmenteraient leurs tailles. » — « On travaille, mais c’est pour satisfaire les premiers besoins… La crainte de payer un écu de plus fait négliger au commun des hommes un profit qui serait quadruple684 » — «… De là, de pauvres bestiaux, de misérables outils et des fumiers mal tenus, même chez ceux qui en pourraient avoir d’autres685. » — « Si je gagnais davantage, disait un paysan, ce serait pour le collecteur. » La spoliation annuelle et illimitée « leur ôte jusqu’au désir de l’aisance ». […] Notez de plus qu’une infinité de places et de fonctions, sans conférer la noblesse, exemptent leur titulaire de la taille personnelle et réduisent sa capitation au quarantième de son revenu : d’abord toutes les fonctions publiques, administratives ou judiciaires, ensuite tous les emplois dans la gabelle, dans les traites, dans les domaines, dans les postes, dans les aides et dans les régies714. « Il est peu de paroisses, écrit un intendant, où il n’existe de ces employés, et l’on en voit dans plusieurs jusqu’à deux ou trois715. » Un maître de poste est exempt de taille pour tous ses biens et facultés, et même pour ses fermes jusqu’à concurrence de cent arpents.
C’est à lui qu’il pensait quand il écrivait : « L’artiste, l’écrivain, le philosophe doivent avoir toutes les facultés plus une : le génie. […] Volontiers, il interrogerait les nourrices sur les facultés émotives de leurs nourrissons.
Or, ce déploiement de la faculté inventive et poétique, qu’est-ce autre chose souvent qu’une réaction de l’esprit littéraire contre les timidités et même contre les prétentions exorbitantes de l’esprit scientifique ? […] Quand on parlait à Victor Hugo de cette mort prochaine, il se mettait à rire et répondait122 : « Force gens de nos jours, volontiers agents de change et souvent notaires, disent et répètent : La poésie s’en va. — C’est à peu près comme si l’on disait : Il n’y a plus de roses ; le printemps a rendu l’âme : le soleil a perdu l’habitude de se lever ; parcourez tous les prés de la terre, vous n’y trouverez pas un papillon ; il n’y a plus de clair de lune et le rossignol ne chante plus, le lion ne rugit plus, l’aigle ne plane plus ; les Alpes et les Pyrénées s’en sont allées ; il n’y a plus de belles jeunes filles et de beaux jeunes hommes ; personne ne songe plus aux tombes ; la mère n’aime plus son enfant ; le ciel est éteint ; le cœur humain est mort. » Le fait est que l’imagination est en l’homme une faculté non moins essentielle et immortelle que la raison ; et c’est pourquoi la poésie non seulement garde à côté et au-delà de la science son royaume inviolable, mais aussi sait puiser dans la science-même des éléments de vie et d’inspiration.
Ribot, les facultés affectives s’éteignent bien plus lentement que les facultés intellectuelles72. » C’est qu’elles sont ce qu’il y a en nous de plus profond et de plus intime ; les états affectifs ont beau être vagues et indescriptibles pour l’intelligence, ils sont le fond dont l’intelligence réfléchie ne saisit que la forme.
On connaît l’objection tirée des neutres, qui déploient des facultés que les insectes femelles, par exemple la reine des abeilles, ne semblent point avoir. […] Grâce à notre faculté spontanée de motivation, toutes nos impulsions tendent à s’intellectualiser, à se formuler elles-mêmes en jugements, comme la chaleur qui finit par se projeter en lumière.
L’histoire d’une langue n’est que l’histoire de déformations successives, presque toujours monstrueuses, si on les juge d’après la logique de la raison ; — mais la faculté du langage est réglée par une logique particulière : c’est-à-dire par une logique qui oublie constamment, dès qu’elle a pris son parti, les termes mêmes du problème qui lui était posé. […] Pour qu’il fût permis de considérer comme véritablement déformés certains modes verbaux, il nous faudrait d’abord instituer les règles d’une faculté que nous ne connaissons que par ses résultats.
Leur accorder une pareille prépondérance, c’est donner aux facultés inférieures de l’intelligence la suprématie sur les plus élevées, c’est se condamner à une logomachie plus ou moins oratoire. […] Cf. notre Introduction à la Sociologie de la famille, in Annales de la Faculté des lettres de Bordeaux, année 1889.
C’est, dans l’intérêt d’un dégourdissement de facultés quelconques, l’attaque d’un sujet faite par une main audacieuse ou prudente, mais toujours rapide, car qui s’appesantit sur un sujet ne l’essaie plus. […] Ce n’est pas une rhétorique, c’est une faculté, et qui n’existe que quand on l’applique à quelque chose qui n’est pas elle.
Il était trop glorieux pour écouter l’intérêt de sa gloire… En ce temps-là, c’était le moment de s’élever le premier dans l’ordre des Poètes ; mais, malgré ses facultés soi-disant immortelles, il laissa passer ce moment-là. […] La Critique, qui, pour être féconde, doit rappeler aux hommes leurs devoirs envers leurs propres facultés au lieu de répéter cent fois les mêmes reproches à un talent qui tombe dans les mêmes trous, — mettons que ce soient des abîmes, — devait rappeler à Victor Hugo le respect qu’il devait à son génie.
Enfant gâté qui, comme tous les enfants gâtés, a l’esprit de contradiction et le porte en toutes choses, il a entendu dire à la Critique que peut-être il sera moral demain, et il est remonté vers son immoralité de la veille, indifférent à tout, si ce n’est au jeu même de ses facultés. […] Or, le retour à la première manière est presque toujours un progrès dans un homme, car la première manière est la vraie ; elle est d’instinct pour les facultés, quelle qu’en soit la force ou la faiblesse.
Nous suivons encore une marche analogue à celle de ces premiers hommes, mais c’est à l’égard des choses intellectuelles, telles que les facultés de l’âme, les passions, les vertus, les vices, les sciences, les arts ; nous nous en formons ordinairement l’idée comme d’autant de femmes (la justice, la poésie, etc.), et nous ramenons à ces êtres fantastiques toutes les causes, toutes les propriétés, tous les effets des choses qu’ils désignent. […] Homme est une abstraction qui comprend génériquement le corps et toutes ses parties, l’intelligence et toutes les facultés intellectuelles, le cœur et toutes les habitudes morales.
Il a, pour ainsi dire, toutes ses facultés en dehors, et ne les tourne point en dedans.
Il avait un don qui aide fort au bonheur de qui le possède, et qui simplifie extrêmement ce monde d’ici-bas, la faculté de répandre et d’exhaler la poésie comme à volonté.