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1119. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Celle-ci étant réservée pour la fin, on aura donc, avant tout, la suite du peuple de Dieu et de la religion, le peuple juif à tous les moments de son existence, tant qu’il fut le peuple choisi et préféré entre tous, et depuis même qu’il est le peuple rejeté et réprouvé ; la vocation divine longtemps fixée et circonscrite en lui, puis étendue plus tard et transférée à l’immensité des Gentils.

1120. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

L’œuvre de Veyrat laisse fort à désirer ; mais son existence, sa destinée, sont bien celles d’un poëte, d’un des blessés du temps dans la lutte des idées, et aujourd’hui que Savoie et France ne font qu’un et que sa patrie est nôtre, il mérite d’être visité et honoré de nous dans sa tombe.

1121. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite et fin.) »

Ô fleur qui n’es pas fugitive, Qui nais tard et vis longuement, Quand des beaux jours la fleur hâtive A l’existence d’un moment, Tu nous dis que l’œuvre légère De la jeunesse est passagère, Et que, dans son travail parfait, L’œuvre lente de notre automne Vit. — Loin que le temps s’en étonne, Il respecte ce qu’il a fait.

1122. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « APPENDICE. — CASIMIR DELAVIGNE, page 192. » pp. 470-486

Qu’on se rappelle, dans le quatrième acte, le moment décisif entre Mortins et Édouard : faut-il jouer le tout pour le tout, et, sur l’espérance d’un avenir peut-être chimérique, sacrifier le présent, l’ordre établi, tant de fortunes et d’existences ?

1123. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Jean-Baptiste Rousseau »

Son existence littéraire, comme on voit, ne laissait pas de devenir considérable : il était membre de l’Académie des Inscriptions ; l’opinion le désignait pour l’Académie française, comme héritier présomptif de Boileau.

1124. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

Ce jour levant, ce vert de l’arbre jaillissant de l’ombre, cet éveil du ciel et des oiseaux avec leurs notes bienheureuses, tombant dans une agonie, dans une fin de jeune existence, c’est bien horrible !

1125. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre III. La personne humaine et l’individu physiologique » pp. 337-356

. — Non qu’il soit un simple total ; car le verbe est, qui joint le sujet à l’attribut, énonce non seulement que l’attribut est inclus dans le sujet comme une portion dans un tout, mais encore que l’existence du tout précède sa division.

1126. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Le même coup qui étouffa l’éloquence politique fut mortel à l’éloquence judiciaire, qui est liée naturellement à l’existence et au progrès de l’autre.

1127. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre I. La lutte philosophique »

Pour Rollin, dans ces histoires anciennes qu’il conte à la jeunesse, il y a du moins une chose que ce vieux martyr du jansénisme, ce doux révolté qui se fit chasser de son collège, casser du rectorat, exclure des assemblées de l’Université plutôt que d’accepter l’abominable bulle, il y a une chose qu’il voit dans l’antiquité, et il la fait voir, sans se douter combien elle est subversive de l’ordre établi : c’est la raide énergie des âmes, le sacrifice volontaire et répété des intérêts, des affections, des existences à une idée de patrie, de liberté ou de vertu.

1128. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

Telle quelle, l’Académie ne peut ambitionner que d’offrir, au mieux, une figuration partielle de l’activité littéraire française ; elle qui, en réclamant ce qui appartient à la France, pourrait affirmer l’existence d’un empire intellectuel français plus vaste que celui de Napoléon.

1129. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Les preuves physiques et métaphysiques de l’existence de Dieu les eussent laissés indifférents.

1130. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Je tiens pourtant à montrer le philosophe et le politique américain dans ses conditions antérieures, avec son existence déjà si remplie avant son arrivée et sa faveur en France, avant qu’il embrasse Voltaire.

1131. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « L’abbé Barthélemy. — II. (Fin.) » pp. 206-223

Il avait eu jusque-là une existence des mieux arrangées et des plus heureuses ; il la vit chaque jour se détacher pièce à pièce et lui échapper.

1132. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Th. Dostoïewski »

La sordide saleté des mansardes, où rôde un solitaire, qu’empeste toute une famille, la puanteur des escaliers pauvres, la nourriture immangeable et rare, la nausée et la rage que met dans la tête le vide de l’estomac, l’existence farouche du déclassé dans l’étincellement des capitales, requièrent l’âpre insistance de son style ; et au-delà de ces choses physiques, il a vu les vices et les atroces indélicatesses auxquelles condamne l’inclémence de ce sort.

1133. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Ds leur impuissance volitionnelle, on peut déduire leur incapacité de vivre dans la société, leur aspiration, vaine pour les uns, satisfaite pour des Esseintes, vers une existence monacale, solitaire et recluse, enfin leur absolu pessimisme, leur misanthropie acerbe, leur dégoût de toute vie active.

1134. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Préface de la seconde édition »

Ce sont des choses qui ont leur existence propre.

1135. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une croisade universitaire » pp. 107-146

En vain nous lui avons lu et relu le passage du journal où tu voues ton existence au bonheur des Romagnes ; il s’est mis à rire et nous a tourné le dos.

1136. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Le Poète semble persuadé que notre existence n’est pas renfermée dans un seul jour, qu’il y a unité du berceau à la tombe : quand il tient une jeune tête, s’il ne l’abat pas, il ne vous la rendra que blanchie ; le temps lui a remis ses pouvoirs. […] Émersion d’un état antérieur et immersion dans un état futur, voilà notre vie, depuis notre naissance jusqu’à notre mort… « Notre moi, notre personnalité, notre vie véritable, consiste essentiellement et uniquement dans notre mode d’existence, en passant d’une situation à une autre. […] Cependant on constate déjà dans cette œuvre du ; premier romantisme cet élément psychologique, cette mélancolie qui prend sa source dans la lutte qui s’établit entre une âme fière et sensible qui cherche à se contenter d’une existence idéale, et les exigences impérieuses de la société. […] de cette réalité brutale, de cette existence toute matérielle on a su faire jaillir encore quelques gerbes de poésie. […] Ton titre devant Dieu, c’est d’être son ouvrage, De sentir, d’adorer ton divin esclavage ; Dans l’ordre universel, faible atome emporté, D’unir à ses desseins ta libre volonté, D’avoir été conçu par son intelligence ; De le glorifier par ta seule existence, Voilà, voilà ton sort.

1137. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

C’est une faculté de l’âme qui cherche à se développer, une faculté maîtresse, assez puissante pour se subordonner toutes les autres et déterminer ainsi l’orientation d’une existence humaine. […] Elle n’a plus d’existence locale. […] On ne saurait d’ailleurs nier l’existence de ce courant souterrain de pensée logique, quand on le voit affleurer dans plus d’une composition symbolique. […] Avant même d’avoir entendu parler de la beauté il la reconnaît, comme s’il l’avait contemplée, suivant le mythe platonicien, dans une existence antérieure. […] À coup sûr ces images ne veulent pas représenter un homme, une femme, mais un être supérieur à l’humanité, qui vit d’une existence plus noble, plus sereine, plus heureuse que la nôtre, loin de nos misères et de nos vulgarités.

1138. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

« Son existence s’écoula, paisible et bonne, entre son mari et ses livres de commerce. […] « Je me souviens du temps où l’Italie, comme le Phénix, renaissait à une nouvelle existence. […] J’aurais mis la jeunesse à la fin de l’existence humaine. […] Quand le trône de Charles X s’est écroulé, sans qu’il pût en aucune façon le défendre, il a sans doute désiré passionnément échapper à l’exil commun et continuer à mener en France une existence heureuse entre toutes. […] « Enfin le moment arriva où notre présence à Alger devint incompatible avec l’existence à Paris d’un gouvernement révolutionnaire et où nous dûmes aller rejoindre à l’étranger notre famille exilée.

1139. (1890) Causeries littéraires (1872-1888)

Halévy, nous avons le récit d’une existence entière ou peu s’en faut. […] C’est ce frétillement qui nous permet de les entrapercevoir, car, sans cela, nous n’en aurions pas soupçonné l’existence. […] Dumas espère nous faire croire à l’existence de cette Compagnie fantastique ! […] Aussi, quand il apprend la triste vérité, sentons-nous confusément que la meilleure part de son existence n’est pas atteinte ; son bonheur était ailleurs, et ce n’est pas en quelque sorte le naufrage complet de sa vie. […] Au lieu de ce long et triste combat dont souffrirait l’existence entière, que nous montre-t-on ?

1140. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Tendance idéaliste du roman au xviie  siècle ; — et que des parodies, comme celle de Sorel dans son Francion, ne font qu’en confirmer l’existence ; — si l’on ne parodie que ce qui est à la mode. — La complication de l’intrigue ; — et à ce propos, des rapports de la tragédie de Corneille avec le roman de La Calprenède et avec celui de Mlle de Scudéri. — Même emploi de l’histoire et même préoccupation de l’actualité. — On donne seulement au hasard ce que Corneille imputait à l’action de la volonté. — L’allure épique et le caractère impersonnel dans le roman du xviie  siècle. — Son intérêt « documentaire », et sa valeur psychologique. […] Entretiens avec Eckermann] ; — et que ni la perfection de ses chefs-d’œuvre, — ni les chagrins de l’existence de Molière ne sauraient nous empêcher de voir et de marquer les bornes de son génie. — Qu’une partie de sa philosophie est faite de la caricature ou de la dérision de toute délicatesse [Cf.  […] 2º L’Orateur. — Absence de renseignements sur sa jeunesse ; — et manque de toute espèce d’événements dans sa vie ; — sincérité de sa vocation ; — simplicité de son existence ; — et unité de son œuvre. — Ses débuts dans les chaires de Paris, 1669 ; — et du mot de Voltaire : « que Bossuet ne passa plus pour le premier prédicateur dès que Bourdaloue eut paru ». — Bourdaloue à la cour : — Avents de 1670, 84, 86, 89, 91, 93, 97, et Carêmes de 1672, 74, 76, 80, 82, 95. — Succès prodigieux de Bourdaloue [Cf. les Lettres de Mme de Sévigné, passim, et le Journal de Dangeau]. — Si ce succès doit être attribué au caractère exclusivement moral et rarement dogmatique de sa prédication ? […] Continuation, ch. 23 et 24]. — Mort de Bayle. — Dignité parfaite de sa vie. — Son désintéressement. — Il n’a eu que des vices intellectuels ; — et comme Spinoza ; — quoique d’ailleurs son existence ait eu moins de noblesse ; — il est l’un des premiers chez qui le libertinage des mœurs — n’ait pas été l’occasion du libertinage de la pensée. — Importance de ce fait [Cf.  […] Les Œuvres. — Elles se divisent, ou plutôt on les a divisées, dans l’édition de Versailles, en cinq classes : 1º Ouvrages de théologie et de controverse, dont les principaux sont le Traité de l’existence et des attributs de Dieu, 1712, 1718 ; — la Lettre à l’évêque d’Arras sur la lecture de l’Écriture sainte en langue vulgaire, 1707, 1718 ; — et la Réfutation du Traité de la nature et de la grâce, qui n’a paru pour la première fois qu’en 1820 [t. 

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