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1291. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Rien ne montre mieux que cet exemple combien le théâtre est une bonne discipline, en ses rigueurs salutaires, pour les hommes de lettres. […] Il y a peu d’exemples d’une liberté plus souveraine, d’une intelligence, d’une compréhension plus prompte, plus facile, plus sûre et plus complète. […] Il en fait, pour donner l’exemple, et ramène vivement son siècle, qui sans lui, certainement, s’en écartait, à la littérature d’imagination. […] Il a, plus tard, vingt fois, démenti cet enthousiasme, en faisant remarquer combien Athalie est d’un mauvais exemple. […] Je crois en effet que l’art dans Voltaire n’est guère que de la critique qui se développe, et qui se donne à elle-même des raisons par-des exemples.

1292. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

L’exemple part des plus grands et du roi lui-même. […] L’Angleterre a raison de prendre contre l’une les précautions qu’elle a prises contre l’autre ; elle suit son propre exemple en ralliant aujourd’hui comme autrefois tous les neutres pour mettre une digue au torrent. […] Là-dessus l’exemple des États-Unis est décisif, et M. de Tocqueville l’invoque à notre appui. […] En tout cas, il est à souhaiter que son histoire soit la nôtre, et que cette noble intelligence nous redresse par son exemple après nous avoir charmés par ses fictions. […] Je le sens, et là-dessus l’exemple de M. de Loménie suffirait pour m’instruire.

1293. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Leur exemple fut assez pernicieux. […] Et l’on n’en possède aucun exemple d’aucun temps ni d’aucun pays. […] Les quatre exemples qu’il a découverts ne lui permettent pas, remarquera-t-on, d’aller à un dénigrement si général. […] Il faut, pour qu’on le sache, un exemple ; et « c’est toi le premier front que j’ai vu sombre et pâle ». […] Le jeune Baudelaire procéda quasiment ainsi, selon l’exemple de Bouddha ; son âme fut la cloche et demeura empoisonnée.

1294. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Vernet » pp. 130-167

On choisit un exemple, et ce fut le mot vertu. […] Nos philosophes auraient été d’accord sur leur définition de la vertu, si la loi était toujours l’organe de l’utilité publique ; mais il s’en manquait beaucoup que cela fût, et il était dur d’assujettir des hommes sensés, par le respect pour une mauvaise loi, mais bien évidemment mauvaise, à l’autoriser de leur exemple, et à se souiller d’actions contre lesquelles leur âme et leur conscience se révoltaient. […] Cependant je me soumettrai à la loi, de peur qu’en discutant de mon autorité privée les mauvaises lois, je n’encourage par mon exemple la multitude insensée à discuter les bonnes. […] Je m’en revenais donc, et je pensais que s’il y avait une morale propre à une espèce d’animaux et une morale propre à une autre espèce ; peut-être dans la même espèce y avait-il une morale propre à différens individus ou du moins à différentes conditions ou collections d’individus semblables, et, pour ne pas vous scandaliser par un exemple trop sérieux, une morale propre aux artistes, ou à l’art, et que cette morale pourrait bien être le rebours de la morale usuelle.

1295. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Gabriel Sarrazin les dresse devant nous, en pleine lumière, comme des exemples. […] Pour préciser et pour raisonner sur un exemple, choisissons un poème qui soit connu de tout le monde : les Nuits, si l’on veut. […] Je ne veux pas étendre trop la question, mais sans remonter plus haut que le xviie  siècle, on peut trouver d’éclatants exemples. […] Mais il est des exemples encore plus typiques, sinon plus glorieux : le Gaspard de la Nuit, d’Aloysius Bertrand, le Centaure, de Maurice de Guérin, plusieurs œuvres de Villiers de l’Isle Adam, son Axël en particulier ; certains passages excellents de la Montée, des Mémoires d’un Centaure et du Roi de la Mer, de M. 

1296. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire du Consulat et de l’Empire, par M. Thiers, Tome xix. (L’île d’Elbe, — L’acte additionnel. — Le champ de mai.) » pp. 275-284

Mais tout cela nous montre, dans un dernier exemple, la fièvre qui s’est emparée de quelques esprits sur ce chapitre de 1815, et comment chacun s’est mis à revoir et à repeindre cette époque de crise à travers ses préventions d’aujourd’hui.

1297. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

Je me flatte d’être le premier, chez nous, qui ait renouvelé l’exemple du sonnet en 1828 ; mais je n’en ai jamais fait que de temps à autre, par-ci par-là, et en entremêlant cette forme aux autres rythmes plus modernes.

1298. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

il m’est arrivé souvent de désirer, en le lisant, que M. de Saint-Victor suivît cet exemple et n’y mît pas plus de façons.

1299. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « en tête de quelque bulletin littéraire .  » pp. 525-535

M. de Lamartine, qui peut sembler comme le prince des poëtes du jour, l’est dans un sens purement honorifique et pour l’ornement bien plus que pour l’exemple et la discipline.

1300. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Rossignol, que depuis la majestueuse épopée jusqu’à la vive épigramme aiguisée en un simple distique, chaque poëme eut son style et son harmonie, ses mots, ses locutions, son dialecte propre, son rhythme particulier ; et quoique la limite qui séparait deux genres fût quelquefois légère et peu sensible, il n’en fallait pas moins la respecter, sous peine d’encourir l’anathème d’un goût difficile et ombrageux. » L’auteur donne ici de piquants exemples tirés de la métrique des anciens ; le déplacement d’un seul pied suffisait pour changer tout à fait le caractère et l’effet d’un chant.

1301. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

Cosima elle-même m’en offre un exemple, et, en assistant au dénouement, je me disais : Non, Cosima dans la vie ne s’empoisonnerait pas encore à ce moment-là ; elle céderait, elle s’enfuirait avec l’homme indigne, avec l’amant exécrable, et ce ne serait que quinze jours après que, repentante, éperdue, ayant épuisé l’illusion jusqu’à la lie, elle se donnerait la mort. — Il est vrai que si Cosima se tue à ce moment dans le drame, c’est parce que la faute en son cœur était consommée.

1302. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre V. Des personnages dans les récits et dans les dialogues : invention et développement des caractères »

On ne peut faire mieux que de suivre cet exemple selon ses forces.

1303. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Voulant donner la définition de ce qu’on entendait par ce mot, qui, étymologiquement, veut dire liens (lazzi, parole lombarde, au lieu de lacci, parole toscane), Riccoboni se sert de l’exemple suivant : « Dans la pièce d’Arlequin dévaliseur de maisons, Arlequin et Scapin sont valets de Flaminia, qui est une pauvre fille éloignée de ses parents et qui est réduite à la dernière misère.

1304. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Il y a pourtant, de cette revanche d’ailleurs légitime, des traces bien frappantes jusque dans le répertoire de l’Arlequin Dominique : en voici un remarquable exemple : un peu plus d’un an après la première représentation du Malade imaginaire, les Italiens en donnèrent une grossière copie sous le titre de : Le Triomphe de la médecine, représenté le 14 mai 1674, presque en même temps que la dernière œuvre de Molière était reprise par la troupe française.

1305. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre X. L’antinomie juridique » pp. 209-222

Prenons un exemple.

1306. (1890) L’avenir de la science « I »

D’illustres exemples prouveraient au besoin que cette haute harmonie des puissances de la nature humaine n’est pas une chimère.

1307. (1890) L’avenir de la science « IX »

Je vais éclairer par un exemple la manière dont on pourrait faire servir les sciences particulières à la solution d’une question philosophique.

1308. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Comme exemple de la folie humaine, Jésus aimait à citer le cas d’un homme qui, après avoir élargi ses greniers et s’être amassé du bien pour de longues années, mourut avant d’en avoir joui 492 !

1309. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre III. L’analyse externe d’une œuvre littéraire » pp. 48-55

Procède-t-il par abstractions ou par exemples ?

1310. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Les fautes instruisent autant que les beaux exemples, & nous ne nous sommes jamais proposé que d’instruire.

1311. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1824 »

On a rassemblé ci-dessus quelques exemples pareils entre eux de ce faux goût, empruntés à la fois aux écrivains les plus opposés, à ceux que les scholastiques appellent classiques et à ceux qu’ils qualifient de romantiques ; on espère par là faire voir que si Calderon a pu pécher par excès d’ignorance, Boileau a pu faillir aussi par excès de science ; et que si, lorsqu’on étudie les écrits de ce dernier, on doit suivre religieusement les règles imposées au langage par le critique, il faut en même temps se garder scrupuleusement d’adopter les fausses couleurs employées quelquefois par le poëte.

1312. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Abailard, et saint Bernard. » pp. 79-94

Il observoit, dans sa nourriture, la même simplicité que dans ses habits ; & condamnoit, par ses discours & son exemple, non seulement le superflu, mais l’étroit nécessaire.

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