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797. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

L’impulsion dont tout esprit a besoin, et qui arrive à son heure, lui était venue. […] Rien n’est capable d’ôter l’ivresse de la nouveauté comme la vue d’une grande bibliothèque ; c’est proprement le cimetière des esprits. […] L’homme d’esprit dont je parle sait bien à quoi s’en tenir. […] Magnin a dit en nous le montrant au bivouac avec son Homère : « Son esprit s’empreignit d’atticisme. […] Raynouard exprimait le vœu qu’un homme d’instruction et d’esprit intervînt et mît ordre à la question éparse et confuse.

798. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

Des esprits sensés, laborieux et patients peuvent aller loin. […] Esprits riverains, ne méprisons pas les torrents : le premier ravage passé, ils font alluvion sur nos rivages. […] On y gagne, quand on juge le moyen âge, de le faire dans un esprit plus détaché de toutes les analogies contemporaines ; mais on y perd aussi quelque chose en notions continues. […] L’Esprit des Journaux le remplissait très-bien. […] Esprit des Journaux, avril 1786 (extrait du Journal encyclopédique.

799. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Le bon sens des esprits droits, le bon goût des délicats ne restent pas les dupes des manœuvres commerciales d’un faux-artiste. […] Charles Maurras, est un des derniers esprits vraiment français. […] Bérenger a de l’esprit, il le doit à Rochefort. […] On dira cependant que la confusion actuelle qui règne dans les esprits n’a pas été sans écho dans l’œuvre de M.  […] L’esprit traditionniste royaliste, l’idéal classique de M. 

800. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre II. Réalité des idées égalitaires »

À moins d’admettre en elles que les institutions et les mœurs sont choses suspendues entre ciel et terre, qui se font et se défont toutes seules, il faut bien reconnaître qu’elles reposent, en un sens, sur l’entente des esprits à chacun desquels elles s’imposent. — et que par conséquent leur état est révélateur de l’état de l’esprit public. […] De quoi sont frappés et chagrinés les esprits qui cherchent aujourd’hui leur voie ? […] Or, s’il est vrai que, dans la civilisation, occidentale, les classes ne semblent plus assez fortement constituées pour tenir tête à l’esprit individualiste, les nations ne le sont-elles pas assez, pour faire tort à l’esprit humanitaire ? […] La période qui précède immédiatement l’ère moderne — celle de la féodalité — suppose un esprit tout contraire au nôtre ; mais, pour la période antérieure à celle-ci, en est-il de même ? […] En un mot, malgré toutes les survivances de l’esprit de la cité antique, à la fin de l’Empire romain, l’étranger a forcé les portes du droit, l’esclave va les forcer à son tour.

801. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

N’est-ce pas dans l’Inde pourtant, toute morcelée par les castes, que vit l’esprit le plus contraire à l’esprit égalitaire ? […] Nous nous rappelons en effet que le caractère « démocratique » des institutions des cités grecques elles-mêmes ne doit pas nous faire illusion : un esprit tout différent de l’esprit des démocraties modernes les anime. […] En ce sens l’idée d’humanité est assurément plus naturelle à l’esprit du citoyen moderne qu’à l’esprit du citoyen antique. […] Les habitudes d’esprit que ce perpétuel va-et-vient nous impose ne sont-elles pas de celles qui s’accommodent le mieux avec les exigences égalitaires ? […] Ils sont capables d’y changer beaucoup, puisqu’ils changent les habitudes d’esprit des hommes.

802. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Ils ne font pas de philosophie, parce qu’ils sont aux antipodes mêmes de l’esprit philosophique. […] Ceux qui vivent avaient reçu l’esprit de vie, et ceux qui meurent étaient caducs. […] C’est toujours l’esprit de l’homme qui donne le prix aux choses, et l’esprit de l’homme est sujet à de profondes modifications périodiques. […] Mais l’esprit de bataille et d’aventure est toujours de saison et partout il trouve une matière pour s’exercer. […] À l’esprit de demain il faut ajouter, pour plaire toujours aux hommes, l’esprit d’après-demain.

803. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre IX. De l’esprit général de la littérature chez les modernes » pp. 215-227

De l’esprit général de la littérature chez les modernes Ce ne fut pas l’imagination, ce fut la pensée qui dut acquérir de nouveaux trésors pendant le moyen âge. […] La plupart en devenaient presque dignes : leur esprit n’acquérait aucune idée, et leur âme ne se développait point par de généreux sentiments. […] Les romans, ces productions variées de l’esprit des modernes, sont un genre presque entièrement inconnu aux anciens. […] Les modernes, influencés par les femmes, ont facilement cédé aux liens de la philanthropie, et l’esprit est devenu plus philosophiquement libre, en se livrant moins à l’empire des associations exclusives. […] Le plus grand pas qu’ait fait l’esprit humain, c’est de renoncer au hasard des systèmes, pour adopter une méthode susceptible de démonstration ; car il n’y a de conquis pour le bonheur général, que les vérités qui ont atteint l’évidence.

804. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Toutes ces idées confuses hantent l’esprit de Victor Hugo. […] Nous sommes deux au fond de mon esprit, lui, moi. […] Ce ciel infini, embrasé de lumière, c’est pour l’esprit la nuit même. […] Mabeuf, que ses habitudes d’esprit avaient le va-et-vient d’une pendule. […] Les Quatre Vents de l’esprit(Le Livre lyrique).

805. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

emblème éclatant fait pour occuper l’esprit bien plus que l’oreille. […] De Maistre, sain de corps et d’esprit, regarde la destinée en face. […] C’est une magnifique curiosité plutôt qu’un monument durable de l’esprit humain. L’exagération y fausse tout, jusqu’à la vérité, qui est la modération de l’esprit. […] Ce n’est plus là l’arsenal de l’esprit de parti ; c’est le portefeuille d’un homme de bien, d’un homme de cœur, d’un homme d’esprit.

806. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Était-ce parce qu’ils se défiaient des commentateurs qui s’attachent à la lettre, et qui y emprisonnent volontiers l’esprit ? […] Ses Dialogues ont été le perpétuel entretien de la Grèce : ils ont préparé l’esprit humain à la métaphysique de saint Paul et à l’école philosophique d’Alexandrie. […] Le livre tombe des mains avant d’avoir dit son dernier mot, tant on a perdu de mots oiseux à l’attendre ; l’esprit est saisi à chaque instant d’une de ces impatiences fébriles qui bouillonnent en nous jusqu’à un véritable accès de colère, croyant toujours toucher à un but qu’on lui dérobe toujours ; or, irriter et impatienter l’esprit, ce n’est pas un bon procédé pour le convaincre. […] Enfin, ce mode d’enseignement par dialogues est lent, verbeux, diffus ; il emploie inutilement cent fois plus de paroles que la vérité n’a besoin d’en employer pour se manifester à l’esprit. […] Quant au mahométisme, c’est l’insurrection même de l’unité de Dieu, dans le cœur des Arabes, contre les idolâtries qui infectaient leurs ancêtres, ou qui tenteraient d’infecter de nouveau l’esprit humain.

807. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

La Fontaine, esprit naïf, gracieux, discinctus, pour nous servir de l’expression latine qui rend seule le débraillement de ce caractère, faisait déjà partie, souvent inaperçue, toujours muette, de cette société de grands esprits. […] Elle leur répondit fort froidement : — Je ne suis plus admise à ces mystères. — Comme ils lui trouvaient beaucoup d’esprit, ils en furent mortifiés et étonnés. […] Mon talent avec eux n’est pas de leur faire sentir que j’ai de l’esprit, mais de leur apprendre qu’ils en ont. […] L’esprit de la Bible avait soufflé sur lui comme il soufflait sur les prophètes. […] Terrible leçon pour les hommes qui consultent, dans leurs actes, leur esprit de parti, au lieu de consulter l’infaillibilité de leur propre cœur.

808. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Ni l’état des esprits ni l’état des mœurs ne le permettent. […] Très différent de l’esprit anglais, tel qu’on le saisit presque à son origine dans les Contes de Chaucer, il ne l’est pas moins de l’esprit allemand. […] C’est comme si l’on disait qu’en même temps qu’il se manifestait comme un esprit de satire et de fronde, l’esprit français se déterminait d’autre part comme un esprit de logique et de clarté. Et il se déterminait enfin, par opposition à l’esprit féodal, qui est un esprit d’individualisme et de liberté, comme un esprit d’égalité, pour ne pas dire précisément de justice et de « fraternité ». […] Et il est possible, après cela, il est même probable qu’à défaut de l’esprit de la Renaissance, un autre et nouvel esprit se fût emparé, pour le vivifier, de ce reste d’existence.

809. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Plusieurs de ces compositions ont, comme nous l’avons dit, une tournure très-italienne — et ce mélange de l’esprit des vieilles et grandes écoles avec l’esprit de M.  […] Chasseriau, il est évident que bien des révolutions s’agitent encore dans ce jeune esprit, et que la lutte n’est pas finie. […] C’est bon — il y a là dedans du courage, de l’esprit, de la jeunesse. […] Guillemin, qui a certainement du mérite dans l’exécution, dépense trop de talent à soutenir une mauvaise cause ; — la cause de l’esprit en peinture […] Curzon ont quelque analogie ; elles ont surtout ceci de commun, qu’elles sont bien dessinées — et dessinées avec esprit.

810. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface des « Voix intérieures » (1837) »

L’auteur a toujours pensé que la mission du poète était de fondre dans un même groupe de chants cette triple parole qui renferme un triple enseignement, car la première s’adresse plus particulièrement au cœur, la seconde à l’âme, la troisième à l’esprit. […] Il faut qu’il sache se maintenir, au-dessus du tumulte, inébranlable, austère et bienveillant ; indulgent quelquefois, chose difficile, impartial toujours, chose plus difficile encore ; qu’il ait dans le cœur cette sympathique intelligence des révolutions qui implique le dédain de l’émeute, ce grave respect du peuple qui s’allie au mépris de la foule ; que son esprit ne concède rien aux petites colères ni petites vanités ; que son éloge comme son blâme prenne souvent à rebours, tantôt l’esprit de cour, tantôt l’esprit de faction. […] Il faut enfin que, dans ces temps livrés à la lutte furieuse des opinions, au milieu des attractions violentes que sa raison devra subir sans dévier, il ait sans cesse présent à l’esprit ce but sévère : être de tous les partis par leur côté généreux, n’être d’aucun par leur côté mauvais. […] Le résultat de l’art ainsi compris, c’est l’adoucissement des esprits et des mœurs, c’est la civilisation même.

811. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 43, que le plaisir que nous avons au théatre n’est point produit par l’illusion » pp. 429-434

Il ne sçauroit y avoir d’illusion dans l’esprit d’un homme qui est en son bon sens, à moins que précedemment il n’y ait eu une illusion faite à ses sens. […] Les tableaux plaisent, quoiqu’on ait présent à l’esprit qu’ils ne sont qu’une toille sur laquelle on a placé des couleurs avec art. […] Notre esprit trop inquiet et trop en mouvement pour se fixer sur rien de particulier, ne joüit veritablement de rien. […] Ainsi quand nous voïons une belle tragédie, ou bien un beau tableau pour la seconde fois, notre esprit est plus capable de s’arrêter sur les parties d’un objet qu’il a découvert et parcouru en entier. […] Alors l’esprit se livre sans distraction à ce qui le touche.

812. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « L’abbé Noirot »

— que ces idées n’ont pas, sous la plume la plus scrupuleuse et la mieux comprenante, toute la virtualité qu’elles auraient si l’esprit qui les a combinées les exprimait. […] Malgré des formes élémentaires translucides de limpidité, on sent la force de l’esprit qui commande au sujet qu’il traite. […] Ainsi encore, nous avons noté sur l’intuition tout un passage qui doit renverser de fond en comble, pour les esprits naturellement déducteurs, ce que la philosophie nous donne pour vrai depuis Bacon, et replacer à son vrai rang dans l’ordre des grands faits de la pensée le mysticisme si insolemment dégradé. […] — nourrie et préservée des faillances de l’erreur par la tradition, qui empêche les esprits les plus impétueux d’aberrer, et la réponse sera faite pour jamais aux philosophes qui prétendaient que le domaine de la vérité était exclusivement à eux. […] Un des esprits les plus voyants de ce temps, qui fut l’élève aussi de l’abbé Noirot, a dit excellemment : « Suivre l’homme dans ses actes, ce n’est point encore le connaître.

813. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — II » pp. 268-284

Du premier jour, et à chaque coup, il a enfoncé son clou d’airain dans les esprits. […] Le dernier mot d’un esprit, d’une nature vivante ! […] Arriver ainsi à la formule générale d’un esprit est le but idéal de l’étude du moraliste et du peintre de caractères. […] Cicéron convient qu’un tel travail est ce qu’on lui demande et ce que tout le monde attend de lui ; mais il faudrait pour cela un complet loisir et une liberté d’esprit qui lui est refusée. […] Il a été piquant sans remords, il a eu par instants une sorte de raillerie amère, celle des esprits vigoureux et sévères : vigueur et amertume, les anciens ont toujours aimé à rapprocher ces deux qualités parentes.

814. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Il n’est rien de tel pour fortifier son jugement et accroître son expérience que d’écouter les esprits supérieurs et de recueillir leurs témoignages quand ils ne s’expriment pas en vue de la foule et pour amuser la galerie, mais quand ils parlent avec netteté et simplicité pour se laisser voir tels qu’ils sont à ceux qui sont dignes de les bien voir. […] La mère de Catherine, moins prudente et moins avisée que sa fille, court risque de la compromettre dans l’esprit de l’Impératrice ; elle entre dans des intrigues de cour. […] Ensuite je rendis au comte Gyllenbourg son écrit, comme il m’en avait priée, et j’avoue qu’il a beaucoup servi à former et à fortifier la trempe de mon esprit et de mon âme. » Si nous suivons le parallèle des deux intelligences et des deux caractères si mal appareillés par le sort, quel contraste ! Pendant ce temps-là, le grand-duc, « qui est discret comme un coup de canon », parle au premier venu de tout ce qui lui traverse l’esprit, non pas de ce qu’il pense (car il ne pense pas), mais de tout ce qu’on lui dit et qu’il répète. […] Baronius traduit en russe, et l’Esprit des Lois, et Tacite.

815. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre 2. La littérature militante »

Sa gloire inquiéta Ronsard, d’autant que l’esprit de parti se plut à exalter l’auteur des Semaines aux dépens de l’auteur des Discours. […] Mais ce sujet n’en est pas moins tout descriptif, et je reconnais là l’esprit de la Pléiade dégénérée. […] En somme, il ne faut pas y voir une des forces qui opérèrent la réunion des esprits sous la royauté légitime, mais l’expression des volontés à l’instant de cette réunion. […] Bourgeois et érudits, ils écrivent en bourgeois et en érudits : ils ont l’esprit de leur classe et de leur temps : de là vient que leurs inspirations se fondent et se confondent si bien. […] Et ainsi la Ménippée tient sa place dans l’histoire de la pénétration de l’esprit français par le génie ancien.

816. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

J’aimerais assez cela, si Mme George Sand était capable de se juger, si réellement elle était un esprit critique. […] Je n’ai pas tant d’esprit que cela. […] J’ai un peu d’utopie dans l’esprit, c’est vrai : ………. […] Mme Sand ne connut jamais ce tas d’esprits-là ! […] Mme Émile de Girardin, qui n’avait pas de génie, était aussi une femme d’esprit.

817. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Sceptique en religion ou incrédule, tirant de petites comédies du catholicisme pratiqué par les âmes frivoles, — (ce que vous pardonneront les âmes et les esprits profonds, monsieur !)  […] Au point de vue de l’esprit seul, voilà qui tire, d’un coup, le livre de Gustave Droz de la cohue des productions de notre époque, et qui l’élève au-dessus d’elles. […] Le moraliste a été assez profond dans cet esprit qui n’était qu’une rose hier encore, pour aller… oui ! […] Ce qui domine, pour moi, dans ce livre, c’est l’esprit ; l’esprit étincelant, brillant, damasquiné ; l’esprit du dialogue, et du mot, et de la réplique ; l’esprit français dans toute sa gloire, qui ferait merveille à la scène, si on l’y parlait, — si Droz, par exemple, s’avisait un jour de faire du théâtre. […] il a plus d’esprit à son petit doigt que Flaubert dans tout son grand corps de Suisse robuste.

818. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre V : M. Cousin historien et biographe »

Son esprit ressemblait à celui du dix-septième siècle ; il n’a pu s’empêcher d’aimer, d’admirer, de louer uniquement le dix-septième siècle. […] L’esprit du dix-septième siècle, surtout pendant la première moitié, est, comme le sien, tout oratoire. […] On s’étudie à développer une idée, à la présenter successivement sous plusieurs formes, à l’introduire par un côté ou par un autre dans l’esprit le moins attentif et le moins pénétrant. […] Avec le style lourd, l’esprit oratoire produit le style plat. […] Mais dans cette passion nouvelle, il a gardé ses anciennes habitudes d’esprit ; il a loué sa dame comme il aurait loué Descartes ; et en galanterie, comme en philosophie, il est resté professeur.

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