Mais, au lieu de les laisser isolés, il faut les replacer dans le groupe social où ils se sont développés ; il faut, sans les rapetisser, rehausser la foule anonyme et les écrivains moins connus qui les environnent.
Aussi espère-t-il bien, dieu aidant, ne développer jamais sur la scène (du moins tant que dureront les temps sérieux où nous sommes), que des choses pleines de leçons et de conseils.
A cette heure avancée de la nuit qui me hâte et dans la première minute de ce grand deuil, oserai-je reprendre, souligner, développer le mot « provisoire » dont je qualifiais tout à l’heure cette attitude constante chez M.
» Ainsi s’est fait, à la longue, un corps social développé à faux et à demi-factice, dont les proportions ne sont plus normales et dont l’économie interne subit les troubles qu’on a décrits, avortements et déformations, étranglements et engorgements, appauvrissement vital et arrêt de croissance, çà et là, l’atrophie aggravée par l’hypertrophie, inflammations partielles, irritation générale, malaise permanent et sourd.
S’il développe un raisonnement, il ne se perd jamais dans une digression ; il a toujours son but devant les yeux ; il y marche par le chemin le plus sûr et le plus droit. […] Ce talent de démontrer est accru par le talent de développer. […] Pour moi, ce que je trouve complet ici, c’est l’art de développer. […] À force de développer, il allonge. […] Développée, abondante, elle éclaircit les faits obscurs, et ouvre aux plus ignorants les questions les plus compliquées.
Ainsi déjà s’exprimait Pétrarque dans une lettre à Boccace ; et en effet on mettra désormais son point d’honneur à développer en soi ce quiddam suum ac proprium, c’est-à-dire à différer des autres, pour arriver à les surpasser. […] Nous ne pouvons développer en nous que ce que la nature y a mis, et ce qu’elle y a mis, la nature en a eu ses raisons. Ce n’est donc pas nous, à vrai dire, c’est elle que nous suivons quand nous développons en nous notre originalité, de même qu’inversement, ou réciproquement, obéir à la nature c’est assurer le développement de notre personnalité ; et telle est bien la « philosophie » du roman de Rabelais, ou, si l’on se refusait à voir tant de profondeur et de mystère sous l’énormité de son éclat de rire, telle est au moins la signification de son Pantagruel. […] Cependant, et tandis qu’il étalait ainsi publiquement, cyniquement, sa religion de la nature, un autre sentiment, qui lui manque, naissait et se développait chez quelques-uns de ses contemporains : c’est ce sentiment de l’Art, que nous avons vu faire cruellement défaut au Moyen Âge, et dont la réapparition dans le monde est si caractéristique de l’esprit de la Renaissance. […] À en juger par les plus caractéristiques des symptômes que nous avons signalés, cette littérature sera surtout « sociale » ; et on veut dire par là qu’elle se proposera d’entretenir, de développer, de perfectionner l’institution sociale.
La confession d’Eudore, dans une lecture graduelle, dans un cours de littérature pratique (comme je le conçois), devrait précéder ; on y verrait le René agrandi, développé, hellénisé par une transposition ingénieuse et savante : on y admirerait Chateaubriand au complet dans son charme et sa splendeur.
L’émotion s’exprime spontanément par le cri inarticulé, la physionomie, le geste, l’action réflexe : pour la traduire en mots, en phrases intelligibles à tous, pour la développer visiblement par le langage, il faut un esprit qui l’analyse ; et plus l’esprit aura d’étendue naturelle, plus il aura acquis de pénétration et de finesse par l’activité habituelle, plus les sentiments se manifesteront avec clarté, avec intensité, avec nuances.
Cependant ce n’est pas là le défaut le plus commun dans les écoles et dans les lycées : les élèves, en général, y développent leur esprit en sens contraire de la nature ; ils y prennent des défauts qui ne sont pas de leur âge.
Ses formes même apparaissent, se développent, se dessèchent, et se dissolvent, selon leur rapport à l’état intime de la société ou du groupe de la société qu’il s’agit de manifester : en sorte que, par les genres mêmes qui prévalent, la littérature exprime toutes les modifications de l’esprit français.
C’est qu’il se rencontre avec le darwinisme dans ce principe commun que la force, quelle qu’elle soit, par où l’univers se développe, lui est intérieure et immanente.
Et cette remarque profonde, il nous la développe avec abondance et solennité.
Victor Hugo Quoique la faculté du beau et de l’idéal fût développée à un rare degré chez M.
Maeterlinck y exposait, sous la vivante forme de poèmes, sa méthode d’analogies, qui, développée et mûrie, a donné ses drames et ses essais, ainsi M.
Aussi la monarchie est-elle le gouvernement le plus conforme à la nature humaine, aux époques où la raison est le plus développée.
L’État a bien socialisé toutes les forces matérielles ; mais les forces spirituelles ne se sont nullement développées. La nouvelle organisation sociale elle-même contribue à ce qu’elles ne se développent pas. […] Votre droit ne consiste « qu’à développer sans entraves et avec toute l’extension possible une capacité temporelle ou spirituelle, utile à l’association ». […] La Révolution de 1830 développa en loi le révolutionnaire, d’abord parce qu’elle était en France, à la fois irréligieuse et bourgeoise ; ensuite parce qu’elle était européenne. […] L’esprit contenu dans la lettre se développe ; et la lettre est abolie. » Voilà le pas franchi.
Platon développait dans ses écrits la sagesse que Socrate avait enseignée par ses discours & son exemple. […] Cependant les Arts transplantés en France y laisserent un germe qui se développa dans des tems plus favorables. […] Il analysoit en Physicien ce que son Collegue développait en Philosophe. […] Fagan était né avec le germe du bon comique ; mais il fit peu d’efforts pour le développer. […] Les principes de l’art ne sont ni développés, ni même connus chez la plûpart de ces Nations.
Ils constituent le schéma que doit s’attacher à développer l’art du cinéma. […] Chadourne développe un thème qu’un poète très minime du nom d’Eugène Manuel mit à la portée des enfants en des vers sans artifice. […] Seillière développe sur le plan historique ces mêmes idées que MM. […] On a beau construire et développer le discours de Lysias, il faut en présence de l’amour vrai en venir toujours à la palinodie de Socrate. […] Mais il l’a développé dans trois récits convergents qui sont des chefs-d’œuvre de composition savante et originale.
Schmidt n’ait pas cru devoir les développer lui-même. […] Alors se développe une sorte de poésie philosophique, où le goût a plus de part que le génie, où l’imagination cède la place à l’intelligence, où la raison et la science tiennent lieu d’inspiration. […] C’est celui que l’auteur a développé avec le plus d’éloquence et de sobriété. […] L’Allemagne a eu cette bonne fortune qu’au moment où la grande poésie s’est développée chez elle, les mœurs étaient d’une simplicité extrême. […] L’histoire d’amour a le tort de se développer trop tard et d’entrer dans sa péripétie la plus intéressante quand déjà le lecteur ne s’attend plus qu’à un dénouement.
À l’aurore du siècle, les dames, entre deux révérences, développent des portraits étudiés et des dissertations subtiles ; elles entendent Descartes, goûtent Nicole, approuvent Bossuet. […] Ce christianisme vit, car il se développe ; on voit la séve toujours coulante de l’examen et de la foi protestante rentrer dans de vieux dogmes, desséchés depuis quinze cents ans. […] Le déisme et l’athéisme ne sont ici qu’une éruption passagère que le mauvais air du grand monde et le trop-plein des forces natives développent à la surface du corps social. […] Je n’ai point à raconter leurs vies, ni à développer leurs caractères ; il faudrait entrer dans le détail politique. […] De même, en Italie, les intrigues pour donner ou ôter des culottes aux capucins développaient l’habileté politique et diplomatique.
A ce point de vue, Dieu se développe sans cesse ; il n’est pas, il devient, il se fait. […] Il ne suffit pas de développer avec éclat et imagination l’idée d’une évolution de la nature : tout le monde sait qu’il y a une évolution, ou du moins une échelle dans la nature. […] Vacherot est le vrai représentant parmi nous, se crée de bien plus grandes difficultés en admettant que le monde se développe, non au hasard, mais suivant une loi interne et par un progrès latent qui le conduit par degrés continus du moins parfait au plus parfait. Dans le monde tel que le comprennent Épicure et Spinoza, il n’y a point de but ; tout se déduit et se développe suivant une loi nécessaire : c’est le monde de la fatalité et de la résignation passive. […] Cette objection a été développée par M.
L’heureuse poésie d’Homère se développe abondamment en amples récits, en riches et longues images. […] … — La terre n’était pas encore — verte de gazon ; — mais l’Océan, — noir d’une obscurité éternelle, — au loin et au large — couvrait les chemins déserts66. » Ainsi parlera plus tard Milton, héritier des voyants hébreux, dernier des voyants scandinaves, mais muni, pour développer sa pensée, de toutes les ressources de l’éducation et de la civilisation latines. […] Boëce avait pour lecteurs des sénateurs, des hommes cultivés qui entendaient aussi bien que nous les moindres allusions mythologiques ; toutes ces allusions, Alfred est obligé de les reprendre, de les développer, à la façon d’un père ou d’un maître qui prend entre ses genoux son petit garçon, lui contant les noms, qualités, crimes, châtiments que le latin ne fait qu’indiquer ; mais l’ignorance est telle que le précepteur lui-même aurait besoin d’être averti ; il prend les Parques pour les Furies, et donne gratuitement trois têtes à Caron comme à Cerbère. […] La puissante imagination germanique, où les visions éclatantes et obscures affluent subitement et débordent par saccades, faisait contraste avec l’esprit raisonneur dont les idées ne se rangent et ne se développent qu’en files régulières, en sorte que si le barbare, dans ses essais classiques, gardait quelque portion de ses instincts primitifs, il ne parvenait qu’à produire une sorte de monstre grotesque et affreux. […] En tout cas, jusqu’ici, la race est intacte, intacte dans sa grossièreté primitive ; la culture qui lui est venue de Rome, n’a pu ni la développer, ni la déformer.