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1502. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Il n’avait du premier rang que ce qu’il en voulait et d’ailleurs tous les avantages du second plan, même la liberté et l’intimité. […] On ne connaissait, en effet, que le milieu de sa carrière, son éclat et ses succès de femme du monde ; les deux extrémités étaient restées peu éclaircies, et la fin même tout à fait obscure. — Sa famille est d’ailleurs bien connue, et jouissait déjà avant elle d’une illustration gracieuse : les Mémoires du xviie siècle ont beaucoup parlé de l’aimable Anne de Gampet de Saujon, qui eut tant d’empire (en tout bien tout honneur) sur Gaston d’Orléans.

1503. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

D’ailleurs, apprenant ce que j’avais ignoré, il aurait fallu que la tête m’eût tout à fait tourné, pour porter si haut mes concurrences. […] Si elle a eu pour moi quelques effets moins agréables, une telle considération et celle de l’état où vous êtes ne me permettraient pas d’en garder de ressentiment ; mais d’ailleurs je n’étais nullement disposée à en avoir… » La série entière de ces lettres de Mme de Boufflers mériterait d’être donnée avec celles de Jean-Jacques qui s’y rapportent, et nous la montrerait bien dans toute la noblesse de ses qualités et avec sa virilité d’âme ; il y a quelque chose de mâle dans son amitié30.

1504. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Fabre, d’ailleurs, tenait son rang, et des plus distingués, dans le cercle de la comtesse ; il y marquait par son tour d’idées et par l’accent de son esprit. […] La modération était, d’ailleurs, dans les habitudes de son esprit.

1505. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

— Rodrigue a pris haleine en vous la racontant », réplique don Diègue, par une de ces fanfaronnades qu’on applaudit toujours et qu’on peut passer d’ailleurs à un tel père. […] Certes, et quelque objection d’ailleurs qu’on y puisse faire, la forme de tragédie qui a amené Corneille à trouver une telle scène, de tels jets héroïques, est une bien belle et bien noble forme de l’esprit.

1506. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette »

Telle est depuis longtemps mon idée sommaire de Marie-Antoinette, et rien de ce que je viens de lire dans les volumes nouveaux ne m’en a fait revenir et n’a réfuté en moi un jugement qui n’a rien d’ailleurs d’une accusation ni d’un reproche. […] Feuillet tenait à ne pas avoir lu, — à ne pas paraître avoir lu, — ce premier article avant d’avoir publié lui-même son Introduction : or, dans cette Introduction, il me semble, au contraire, qu’il y a trace et indice très-probable qu’il m’a lu, comme il était naturel d’ailleurs qu’il le fît tout en terminant son travail et en corrigeant ses épreuves.

1507. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Il était écrit que tout se ferait à contresens. » Malouet lui-même convient, d’ailleurs, qu’il eut aussi, à cette époque, ses erreurs de vue et ses préventions92. […] Il racontait régulièrement deux fois de suite la même anecdote qu’on savait d’ailleurs, et il ne faisait entre ces première et deuxième narrations que frapper de deux doigts bien secs sur une table, en disant : C’est joli, je ne sais pas si on en sent toute la finesse.

1508. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

(26 décembre 1821.) » — Cette Mme de Launay, nièce par alliance de l’ancien gouverneur de la Bastille, avait la plume alerte et gaie, l’esprit légèrement bigarré, railleuse, bonne royaliste d’ailleurs, et même, ce semble, assez bonne catholique : elle accommodait tout cela dans son joli caquetage, nouvelles de coulisses et nouvelles d’église : « (15 août 1822)… Tu dois savoir, par les journaux, que Damas (du Théâtre-Français) vient de donner sa démission. […] Sa lanterne magique est d’ailleurs des plus variées ; il n’y manquait rien.

1509. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

D’ailleurs ce n’est pas vous, qui comprenez si bien la pensée de toutes choses, qui pouvez être un mauvais juge de la mienne. »  Vers ces premiers temps de notre connaissance, qui coïncidait avec l’entrée de George Sand à la Revue des Deux-Mondes, les directeur et propriétaires de cette Revue réunirent les principaux de leurs rédacteurs ou amis à un dîner chez Lointier, rue Richelieu.  […] La même raison m’empêche de changer la manière générale du conte ; pour cela, il faudrait le recommencer, et il n’en vaut d’ailleurs pas la peine.

1510. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

Cette image du violon brisé, puis rajusté et trouvé plus sonore, cette particularité technique, si difficile, ce semble, à rencontrer et à exprimer, et qui prouve que les poëtes savent toujours ce dont ils ont besoin, s’applique en toute exactitude à Mme Desbordes-Valmore, sauf que le rajustement mystérieux est demeuré inachevé en quelques points ; imperfection, d’ailleurs, qui nuit peu à l’ensemble et qui est une grâce39. […] Il ne nous appartient pas de lui assigner une place parmi les talents de cet âge ; on aime mieux d’ailleurs la goûter en elle-même que la comparer.

1511. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Ce n’est point d’ailleurs le rôle de la critique de prédire sans cesse le lendemain, d’outrepasser les horizons ; elle l’a voulu trop faire jusqu’ici. […] Ainsi le xviiie  siècle, ainsi les deux régences qu’exploite à l’envi une escouade d’écrivains, dont quelques-uns d’ailleurs bien spirituels.

1512. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « DU ROMAN INTIME ou MADEMOISELLE DE LIRON » pp. 22-41

Bien qu’un peu raisonneuse, elle reste autant naïve qu’il est possible de l’être aujourd’hui, et, ce qui rachète tout d’ailleurs, elle aime comme il faut aimer. […] Pour moi, je l’avoue, ce repas très-frugal bien qu’appétissant, et où préside d’ailleurs une exacte privation, n’a rien qui me choque, comme le font, dans la charmante correspondance de Diderot, certains aveux sur les quinze mauvais jours dont mademoiselle Voland paie un petit verre de vin et une cuisse de perdrix de trop ; et ce n’est pas du tout non plus le cas épicurien de Ninon vieillie écrivant au vieux Saint-Évremond : « Que j’envie ceux qui passent en Angleterre, et que j’aurois de plaisir à dîner encore une fois avec vous !

1513. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre II. De l’expression »

Un homme au collège s’est laissé dire qu’un vers est une ligne de douze syllabes sans élisions, laquelle finit par un son pareil à celui de la ligne voisine ; tout le monde peut fabriquer des lignes semblables, c’est affaire de menuiserie ; d’ailleurs il se souvient qu’il en a fait en latin, presque aussi bien que Claudien, bien plus joliment que Virgile ; maintenant que le voilà inspecteur des douanes, officier en retraite, il rabote et aligne des vers, compose des fables, traduit Horace, exactement comme d’autres, ses confrères, confectionnent des boîtes et des bilboquets avec un tour. […] C’est d’ailleurs le propre de la poésie de faire des ensembles.

1514. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série «  Paul Bourget  »

Leconte de Lisle et, en général, de tous les écrivains purement « artistes » (si moderne que soit d’ailleurs chez eux le fond de philosophie latente), il ne semble pas que M.  […] La situation de cet Hamlet moderne, d’un caractère si décidé, et qui n’hésite d’ailleurs pas un instant sur son droit, cette situation est telle que d’abord, étant donné le caractère de ce personnage, elle n’implique chez lui qu’un assez petit nombre de sentiments et fort simples, dont la description sans cesse recommencée devient un peu monotone, et qu’en outre nous ne nous intéressons pas très fortement à ce qu’il éprouve.

1515. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

St-Pol Roux n’est pas loin de se spécialiser à ce genre d’allégorie qui d’ailleurs y répugne peut-être un peu moins. […] D’ailleurs, si cette méthode de poésie peut créer des monstres et si, à mon avis, elle reste inférieure au symbole, elle a au moins sur l’expression directe un avantage certain : comme le symbole elle suppose toujours l’image et suscite souvent comme lui une plastique continue ; en sorte que l’œuvre, imparfaite en tant que poème, peut être parfaite selon l’art au sens restreint de ce mot.

1516. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

  D’ailleurs la définition ci-dessus démasquée n’eût-elle pas été fausse, elle serait vaine : au plus elle énoncerait un effet du théâtre, non sa cause qui seule importe. […] L’une et l’autre, d’ailleurs, se pénétraient.

1517. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

II D’ailleurs la définition ci-dessus démasquée n’eût-elle pas été fausse, elle serait vaine : au plus elle énoncerait un effet du théâtre, non sa cause qui seule importe. […] L’une et l’autre, d’ailleurs, se pénétraient.

1518. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mlle de Lespinasse. » pp. 121-142

Mais nul lieu commun d’ailleurs, nulle déclamation ; tout est de source et vient de nature. […] c’est peut-être à cette louange généreuse que nous devons la conservation des Lettres, que tout d’ailleurs, entre de telles mains rivales, semblait devoir anéantir.

1519. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Il confesse qu’à une époque d’inexpérience, il donna dans l’excès du vin et dans d’autres excès auxquels il n’était pas d’ailleurs naturellement porté, mais il tirait vanité de s’entendre appeler un homme de plaisir. […] Le sévère Johnson, qui d’ailleurs n’était pas impartial à l’égard de Chesterfield, et qui croyait avoir à se plaindre de lui, disait, au moment de la publication de ces Lettres, « qu’elles enseignaient la morale d’une courtisane et les manières d’un maître à danser ».

1520. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Diderot. (Étude sur Diderot, par M. Bersot, 1851. — Œuvres choisies de Diderot, avec Notice, par M. Génin, 1847.) » pp. 293-313

Il semble souvent, en effet, qu’il ne manque chez lui qu’un rayon pour tout éclairer, et l’on dirait volontiers de l’athéisme de Diderot comme il disait de ces deux vues de Vernet, où le moment choisi de la chute du jour avait rembruni et obscurci tous les objets : « À demain, lorsque le soleil sera levé. » Avec tout cela, cependant, on ne fera jamais de Diderot un croyant sans le savoir, ni une manière de déiste selon le sens et l’esprit du mot ; une telle discussion serait ici, d’ailleurs, trop délicate et trop épineuse pour que je l’aborde de près ou de loin. […] Ce serait, d’ailleurs, un moyen d’éclairer le tableau d’une manière bien piquante.

1521. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Le duc de Lauzun, d’ailleurs, a laissé des Mémoires, et par là il appartient de droit à la littérature. […] D’ailleurs, c’était un enfant ; elle n’avait pas onze ans.

1522. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Monsieur de Bonald, (Article Bonald, dans Les Prophètes du passé, par M. Barbey d’Aurevilly, 1851.) » pp. 427-449

Qu’on veuille être tranquille d’ailleurs : je n’ajouterai pas un mot à ce que je crois vrai sur ce penseur supérieur et respectable. […] Mis même en circulation et livré à la publicité, il n’aurait pu avoir d’ailleurs aucune influence à cause de sa forme obscure, difficile et dogmatique.

1523. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — I. » pp. 1-22

Il avait fait une grande étude du cœur humain : cette science est d’ailleurs pour ainsi dire l’apanage des peuples demi-barbares, où les familles sont dans un état constant de guerre entre elles, et, à ces titres, tous les Corses la possèdent. […] Un Français, un Allemand et un Anglais seront toujours très inférieurs sous ce rapport, toutes choses égales d’ailleurs en facultés, à un Corse, un Albanais ou un Grec ; et il est bien permis de faire entrer encore en ligne de compte l’imagination, l’esprit vif et la finesse innée qui appartiennent comme de droit aux méridionaux, que j’appellerai les enfants du soleil.

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