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1194. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Le mieux serait, j’en conviens, que tout fût nouveau, l’air et la chanson ; mais un si heureux privilège n’est donné qu’à un petit nombre. […] Pour moi je ne m’en suis jamais privé, et j’espère, en gardant la mesure qui convient, ne pas m’en priver encore, ici même. […] Convenons qu’il avait donné prise et prêté le flanc, bien gratuitement. — Alors ce fut une bataille. […] J’ajoute que son vers alexandrin héroïque y convient mieux, ce semble, que le vers plus court et moins ample du poète espagnol. […] A tout prendre, la pièce, il faut en convenir, est plus faible de construction dans Corneille que dans Alarcon.

1195. (1927) Les écrivains. Deuxième série (1895-1910)

Il avait été convenu que je devais aller à l’automne les planter dans son jardin d’Auteuil. […] … Je décidai que le silence convenait mieux à ma nature de penseur sublime, et que ce que j’aurais pu dire, il était de meilleur ton, et plus éloquent de le penser ! […] Jules Huret nous avait dévoilé l’âme, toute nue, du littérateur et du poète, et il faut convenir que ce n’était pas très beau. […] Ce qui, partout ailleurs, serait jugé comme une convention, n’est que de la simplicité ; de la simplicité voulue, la simplicité héroïque qui convient aux œuvres éternelles. […] Je conviens que cela fut un beau spectacle et surtout un spectacle consolant.

1196. (1900) La culture des idées

Ils croient qu’à celui-ci convient le style et à celui-là, rien. […] Cela convient. […] C’est au dieu de juger si le marché lui convient. Il lui convient assez souvent pour que l’homme soit confirmé dans sa croyance. […] À moins (ce que je crois) qu’ils ne jouent innocemment sur les mots, ils conviendront, et c’est d’ailleurs l’opinion de M. 

1197. (1864) Études sur Shakespeare

Son Miroir des magistrats, recueil d’aventures tirées de l’histoire d’Angleterre et présentées sous une forme dramatique, passa rapidement dans toutes les mains, et devint la mine où puisèrent les poètes : c’était là ce qui convenait à des esprits nourris des chants des ménestrels ; c’était là l’érudition où se plaisaient la plupart des gentilshommes dont les lectures ne s’étendaient guère au-delà de quelques collections de nouvelles, des ballades et des vieilles chroniques. […] Il paraît, non seulement au commencement de la pièce et entre les actes, mais dans le cours de l’acte même, aussi souvent qu’il convient d’abréger par le récit quelque partie moins intéressante de l’action, pour avertir le spectateur d’un changement de lieu ou d’un laps de temps écoulé, et transporter ainsi son imagination partout où une scène nouvelle demande sa présence. […] En 1609, Decker, dans un pamphlet intitulé Guis Hornbook, écrit un chapitre sur « la manière dont un homme du bel air doit se conduire au spectacle. » On y voit que, dans les salles publiques ou particulières, le gentilhomme doit d’abord aller prendre place sur le théâtre même : là il s’assiéra à terre ou sur un tabouret, selon qu’il lui conviendra ou non de payer un siège. Il gardera courageusement sort poste malgré les huées du parterre, dût même la populace qui le remplit « lui cracher au nez et lui jeter de la boue au visage » ; ce qu’il convient au gentilhomme de supporter patiemment, en riant « de ces imbéciles animaux-là. » Cependant si la multitude se met à crier à pleine gorge : « Hors d’ici le sot !  […] Quand Claudius et Laërtes sont convenus ensemble de l’assaut d’armes où doit périr Hamlet, entre ce moment et celui de l’événement on ne s’inquiète guère de savoir si deux heures ou une semaine se sont écoulées.

1198. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

Cette affectation nuisoit sans doute à l’Eloquence, & nous blâmons avec raison ce défaut de goût ; mais convenons qu’alors, la plus grande partie des auditeurs ou des lecteurs, n’avoit pas besoin d’interprète : à peine au contraire, trouveroit-on aujourd’hui dans une assemblée nombreuse, quelques personnes assez instruites, pour pouvoir s’en passer. […]   Malgré l’évidence de ces défauts, qui deviennent de jour en jour plus communs, il semble qu’on se ligue aujourd’hui, pour ôter à la jeunesse le goût de la seule étude qui lui convienne, en ne l’occupant qu’à des exercices, sans doute utiles, mais qui pourroient si facilement s’allier avec ceux qui donnent à l’ame de la force & de l’élévation, au génie du ressort & de l’étendue, à l’esprit de la justesse & de la solidité. […] « Nous avouerons pourtant qu’il y a eu de nos jours, & que nous avons encore de très-bons Ecrivains : non-seulement nous en convenons avec plaisir, nous le soutenons même : mais de savoir juger quels ils sont, c’est ce qui n’appartient pas à tout le monde. […] « L’an 1437, lorsque Conrad Bayer, Evêque de Metz, fit exécuter le Mystère de la Passion en la Plaine de Veximiel près cette Ville, fut Dieu un Sire, appelé Seigneur Nicolle Don Neufchatel en Touraine, lequel étoit Curé de Saint Victour de Metz, lequel fut presque mort en la croix, s’il n’avoit été secouru, & convint que un autre Prêtre fût mis en la croix pour parfaire le personnage du crucifiement, & le lendemain ledit Curé de Saint Victour parfit la résurrection, & fit très-hautement son personnage….

1199. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Ainsi, après avoir reproché à l’homme ses négations et ses doutes, Hugo convient que ces négations ont leur raison d’être dans l’ubiquité du mal et de l’ombre : Après t’avoir montré l’atome (l’homme) outrageant tout, Il faut bien te montrer la grande ombre debout124. […] Je conviens que vous seul savez ce que vous faites, Et que l’homme n’est rien qu’un jonc qui tremble au vent. […] Puisque ces choses sont, c’est qu’il faut qu’elles soient ;     J’en conviens, j’en conviens !

1200. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Pour nous, qui n’avons pas l’avantage d’appartenir à cette double famille, mais qui savons en apprécier bien des qualités et des mérites, nous demandons à dire quelques mots de l’intéressant ouvrage que nous annonçons, à le louer comme il convient, et en même temps à soumettre à l’auteur quelques critiques ou observations, soit sur des points particuliers, soit sur l’ensemble.

1201. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Une décadence dont s’accommodaient Virgile et les meilleurs des Latins pour en faire leur profit me conviendrait assez, faute de mieux, et nos critiques soi-disant classiques, s’ils y réfléchissaient, se verraient forcés de modifier, dans leur plan de campagne, la ligne droite et courte qui est leur fort.

1202. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

En évitant tout éloge chargé, qui ne conviendrait ni à vous ni à moi, vous pourriez seulement recommander ses vues et les peines qu’il a prises pour ne pas être trivial dans un sujet usé, etc., etc.

1203. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. A. Thiers : Histoire de la révolution française — I. La Convention après le 9 thermidor. »

Certes il lui convenait mieux qu’à personne, à lui qui avait si bien prouvé les immenses services de la Montagne, de saluer d’un regret et d’une larme les hommes de ce parti, qui, à la fleur de l’âge et du talent, étrangers aux crimes et aux faveurs de la dictature, et coupables seulement d’exaltation républicaine, étaient proscrits au nom de la modération comme des brigands, et mouraient comme des martyrs en désespérant de la liberté.

1204. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XX. Du dix-huitième siècle, jusqu’en 1789 » pp. 389-405

Mais il faut aussi convenir de tout le charme, de toute la jouissance des images poétiques et des mouvements d’éloquence dont la prose perfectionnée nous offre de si beaux exemples.

1205. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

Il vaudrait mieux rendre plus profond encore l’abîme qui sépare le vice de la vertu, réunir l’amour des lumières à celui de la morale, attirer à elle tout ce qu’il y a d’élevé parmi les hommes, afin de livrer le crime à tous les genres de honte, d’ignorance et d’avilissement ; mais, quelle que soit l’opinion qu’on ait adoptée sur ces conquêtes du temps, sur cet empire indéfini de la raison, il me semble qu’il est un argument qui convient également à toutes les manières de voir.

1206. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre IV »

L’autre, qui suggère et dirige, enveloppe le tout dans les Droits de l’Homme et dans la circulaire de Siéyès. « Depuis deux mois, écrit un commandant du Midi797, les juges inférieurs, les avocats dont toutes les villes et campagnes fourmillent, en vue de se faire élire aux États Généraux, se sont mis après les gens du Tiers-état, sous prétexte de les soutenir et d’éclairer leur ignorance… Ils se sont efforcés de leur persuader qu’aux États Généraux ils seraient les maîtres à eux seuls de régler toutes les affaires du royaume, que le Tiers, en choisissant ses députés parmi les gens de robe, aurait le droit et la force de primer, d’abolir la noblesse, de détruire tous ses droits et privilèges, qu’elle ne serait plus héréditaire, que tous les citoyens, en la méritant, auraient le droit d’y prétendre ; que, si le peuple les députait, ils feraient accorder au Tiers-état tout ce qu’il voudrait, parce que les curés, gens du Tiers, étant convenus de se détacher du haut clergé et de s’unir à eux, la noblesse et le clergé, unis ensemble, ne feraient qu’une voix contre deux du Tiers… Si le Tiers avait choisi de sages bourgeois ou négociants, ils se seraient unis sans difficulté aux deux autres ordres.

1207. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre IV. La langue française au xviie  »

Mais dans tout système de signes, c’est un avantage de n’en avoir pas plus qu’il ne faut, à condition que la valeur de chacun soit constante et bien définie ; il importe aussi qu’on n’emploie jamais que des signes connus et convenus.

1208. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Richepin, Jean (1849-1926) »

Jean Richepin sut, en se servant des éléments traditionnels, donner à certaines de ses poésies la verdeur et le mouvement qui conviennent.

1209. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XXIV. Conférence sur la conférence » pp. 291-305

Je vis bien dès l’abord tout ce qu’ils y perdraient, et combien il resterait peu, au discours, de la documentation et de la technique qui ne conviennent qu’à la rédaction lente et à la lecture reposée.

1210. (1890) L’avenir de la science « VI »

À Dieu ne plaise que nous cherchions à rabaisser ces nobles et utiles fonctions qui préparent des esprits sérieux à toutes les carrières ; mais il convient, ce semble, de distinguer profondément la science de l’instruction et de donner à la première, en dehors de la seconde, un but religieux et philosophique.

1211. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

L’expression [Greek : gnôstoi] peut, il est vrai, convenir aux « parents. » Luc cependant (II, 44) distingue les [Greek : gnôstoi] des[Greek : sungeneis].

1212. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre II. Filles à soldats »

Sur la différence de sens qu’il convient d’établir entre les mots style et écriture voir, au chapitre XI, la fin de l’étude consacrée à Rem y de Gourmont.

1213. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

Il a fait encore des Dialogues sur l’Eloquence pleins de réflexions lumineuses, qui, prouvant son génie, ne sauroient convenir qu’à des génies aussi heureux que le sien.

1214. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Si Dieu n’est qu’un objet de pure spéculation, on ne voit pas pourquoi chacun ne pourrait pas penser là-dessus ce qui lui conviendrait et pourquoi telle hypothèse ferait plus scandale que telle autre ?

1215. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Renou » pp. 301-307

Un petit nombre de syllabes emphatiques et lentes lui ont suffi pour étendre la tête de sa figure ; cette tête est énorme lorsqu’elle touche le ciel, il en faut convenir ; et l’imagination a passé, malgré qu’elle en ait, de l’image d’un enfant de quatre ans à l’image d’un colosse épouvantable.

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