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383. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Raymond Brucker. Les Docteurs du jour devant la Famille » pp. 149-165

Il est sorti de l’oubli sous le coup de pied de la circonstance. […] Ainsi, on pourrait trouver qu’il manque d’ensemble et de méthode sévère, et on le comprend, si on se reporte aux circonstances dans lesquelles Brucker récrivit.

384. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 252-254

Dans celle de l’Infant Dom-Philippe, Duc de Parme, M. de Beauvais a su tirer avec habileté le plus grand parti des circonstances, & trouver le moyen de faire aimer son Heros, par l’adresse des détails, par un naturel & un ton de sensibilité qui lui est particulier.

385. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 418-420

Les Pieces qu’il a composées en ce genre, annoncent une adresse heureuse pour ajuster le merveilleux au fond du sujet, & le faire naître des circonstances amenées sans effort .

386. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 328-330

Comme dans les maladies on cherche à en connoître la cause, les progrès, & le terme : de même en ce qui concerne la marche des esprits, on auroit un moyen sûr, selon les diverses circonstances, d’employer les remedes, & de prédire ou de prévenir la révolution.

387. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 219-221

L’Abbé de Saint-Pierre. se seroit acquis le même nom, s’il eût travaillé dans les mêmes circonstances & dans le même Siecle.

388. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 253-255

Un Philosophe est donc, de l'aveu de M. de Voltaire, un être versatil, souple, artificieux, toujours prêt à profiter des circonstances, à quitter le masque, à le reprendre, dès que les métamorphoses peuvent servir à sa fortune ?

389. (1895) Les règles de la méthode sociologique « Introduction »

Un heureux concours de circonstances, au premier rang desquelles il est juste de mettre l’acte d’initiative qui a créé en notre faveur un cours régulier de sociologie à la Faculté des lettres de Bordeaux, nous ayant permis de nous consacrer de bonne heure à l’étude de la science sociale et d’en faire même la matière de nos occupations professionnelles, nous avons pu sortir de ces questions trop générales et aborder un certain nombre de problèmes particuliers.

390. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Un tel concours de circonstances doit se présenter rarement, et seulement à de longs intervalles. […] La raison doit en cette circonstance dominer l’imagination ; mais j’ai moi-même éprouvé trop vivement combien cela lui est malaisé d’y parvenir, pour être le moins du monde surpris qu’on hésite à étendre jusqu’à des conséquences aussi étonnantes le principe de sélection naturelle. […] De plus, il faut admettre qu’il existe un pouvoir intelligent, et ce pouvoir intelligent, c’est la sélection naturelle, constamment à l’affût de toute altération accidentellement produite dans les couches transparentes, pour choisir avec soin celle d’entre ces altérations qui, sous des circonstances diverses, peuvent, de quelque manière et en quelque degré, tendre à produire une image plus distincte. […] Ce n’est pas que nos grands quadrupèdes actuels, sauf en de rares circonstances, soient aisément détruits par les Mouches ; mais ils en sont au moins continuellement harassés, épuisés, si bien qu’ils deviennent sujets à plus de maladies ou moins capables, en cas de famine, de chercher leur nourriture ou d’échapper aux animaux de proie. […] En pareille circonstance, plus une espèce ou une variété très — variable serait exposée à une vive concurrence, c’est-à-dire plus les changements survenus dans l’économie de la contrée seraient considérables, plus la sélection naturelle de ses variations avantageuses serait puissante et ses résultats rapides.

391. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. BALLANCHE. » pp. 1-51

Quant au personnage même de l’héroïne, quelques circonstances précieuses et consolantes dans la vie du poëte avaient rehaussé encore et achevé de perfectionner les traits. […] L’Essai est donc à la fois un livre de théorie, et je dirai presque, une brochure de circonstance. […] Il croyait que la Restauration pouvait et devait être l’incarnation politique et civile du Christianisme ; l’instrument bourbonien lui paraissait nécessaire à son idée, bien qu’il le sentît rebelle ; simple erreur de moyen et de circonstance ! […] Je l’avais rencontré quelquefois chez Mme de Souza, et il se prévalait de cette circonstance pour obtenir de moi haut la main l’insertion de la lettre dans la Revue. […] J’acquis dans cette circonstance des lumières qui me furent très-utiles, sur l’esprit de parti, sur le peu de profit que tirent les vrais littérateurs et les esprits critiques à se mêler à des groupes politiques toujours plus ou moins intolérants ; car il faut, d’un côté ou d’un autre, se fermer des vues et consentir absolument à condamner des jours à son intelligence.

392. (1864) Études sur Shakespeare

Doué d’une puissance inutile si son horizon est moins étendu que la portée de sa vue, il ne voit que ce qui est autour de lui ; et le ciel qui lui prodigua des trésors n’a rien fait pour lui s’il ne le place dans des circonstances qui les lui révèlent. […] Shakespeare paraît avoir conservé, de cette circonstance de sa vie, un souvenir trop gai pour qu’on ne suppose pas qu’elle lui procura plus d’un divertissement. […] Quelle circonstance lui révéla sa mission ? […] Aussi les clartés qu’on y peut entrevoir sur quelques circonstances de sa vie sont-elles si douteuses qu’elles servent plutôt à inquiéter son historien qu’à le conduire. […] Qui pourrait, sans de telles circonstances, prendre intérêt à cette scène d’enfantillages maternels ?

393. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Œdipe, qui a occupé le théâtre depuis le commencement de la pièce exactement, le quitte pour aller mourir, et c’est par un messager que nous apprenons les circonstances de sa mort ou plutôt les circonstances qui ont entouré sa mort. […] Misanthrope de circonstance. […] Ce n’est ni un misanthrope de circonstance, ni un misanthrope en formation. […] C’est-à-dire, en vérité, que Brutus a l’air d’une pièce de circonstance, beaucoup plus que toutes les pièces de circonstance de 1789-1794. […] Une fillette de seize ans se présente, et, les circonstances aidant, — oh !

394. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Soumet, Alexandre (1788-1845) »

Avec un sentiment plus juste, plus raisonnable de sa vocation, il n’eût pas causé à ceux qui l’ont connu et aimé — c’est presque un pléonasme — le chagrin de le voir, malgré une somme considérable d’efforts, de savoir-faire et de mérite, placé, en fin de compte, au-dessous d’écrivains qui, nés avec moins d’ambition et dans des circonstances plus propices, ont su, quoique très moins doués sous beaucoup de rapports, acquérir des titres plus réels, plus durables à l’estime de la postérité.

395. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 285-288

On est fâché de voir le même Ecrivain qui fait si bien nous peindre l’avénement du Messie, la sublimité de sa doctrine, la sainteté de sa morale, l’éclat de ses miracles, les circonstances de sa passion, les ignominies de sa mort, donner dans des écarts, dont une sagacité aussi profonde & aussi déliée que la sienne auroit dû le garantir.

396. (1856) Cours familier de littérature. I « Épisode » pp. 475-479

Mais, hier, une circonstance heureuse et imprévue nous a, pour ainsi dire, contraint à nous souvenir que nous avions été poète aussi, et de répondre par un bien faible écho à la voix qui nous vient de l’Océan.

397. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Sénac de Meilhan. — II. (Fin.) » pp. 109-130

Cette circonstance prouve que les motifs de la détention des autres lui avaient paru fondés. […] Les causes véritables sont celles sans lesquelles l’événement n’aurait point eu lieu, quelques circonstances qui eussent été rassemblées. […] Quand on l’a connu, il est évident qu’il n’aurait jamais consenti à assembler les notables, et encore moins les États généraux ; et que, si l’on suppose des circonstances critiques, il n’aurait pas balancé, pour le rétablissement de l’ordre, à prendre les plus violents partis et à y persévérer.

398. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Il convient lui-même « qu’un de ses torts a été de se laisser un peu trop mondifier par les différentes circonstances commodes, agréables et flatteuses qu’il a rencontrées dans sa vie ». […] Malgré cela on me laissa lire jusqu’au bout, et le professeur ne me répondit que par des assertions et des raisons collatérales, de manière que mes trois observations restent encore dans leur entier, et je puis dire qu’il s’y trouve des bases neuves que je n’aurais pas eues sans cette circonstance. […] Jusqu’à ce moment je n’ai été témoin d’aucun des désastres qui ont désolé ma patrie dans cette circonstance, quoique je n’aie pas voulu quitter le royaume malgré les instances qui m’en ont été faites, notamment par Mme de Rosenberg, qui voulait m’emmener avec elle à Venise.

399. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Saint-Simon, présent à de telles paroles, et qui avec son œil de lynx lisait dans tous les plis de cet amour-propre avantageux et content de soi, content de se déployer au soleil, ne se sentait pas de colère : « Je laisse à penser, écrit-il, en une circonstance pareille, comment ce mot fut reçu venant d’un compagnon de sa sorte, élevé et comblé au point où il se trouvait. » Je doute cependant que l’éloquent duc et pair ait éclaté devant Villars, mais il rentrait chez lui outré, grinçant des dents, la tête fumante, et il couchait sur le papier toutes ses indignations contre cet homme « le plus complètement et le plus constamment heureux de tous les millions d’hommes nés sous le long règne de Louis XIV », et qui prétendait se donner comme heureux en effet sans doute, mais comme n’ayant pas atteint à toute sa fortune. […] La morale moyenne de son temps et les usages de la guerre, invoqués à titre de circonstances atténuantes, ne fourniraient que de faibles réponses : il vaut mieux passer condamnation. […] Un principe m’a guidé en l’étudiant : sous peine de rapetisser son objet et de voir d’une vue basse, il faut avant tout chercher dans chaque homme distingué, et à plus forte raison dans un personnage historique, la qualité principale, surtout quand elle a rencontré les circonstances et l’heure propice où elle a eu toute son application et tout son jeu.

400. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

La littérature est le lieu le plus fait pour admettre les circonstances atténuantes. — On a les noms de quelques-uns des garnements, ses compagnons et sujets, qu’il n’a eu garde d’oublier dans l’un ou l’autre de ses testaments. […] En vertu du don de joyeux avènement, leur peine était remise à tous les prisonniers d’une ville où le roi entrait après son sacre, et par le seul fait de la présence de Louis XI à Meung dans ces circonstances, Villon obtenait sa grâce et se trouvait libre6. […] Vieilli avant l’âge, sans en être devenu plus fort contre les vices de sa jeunesse, le cœur encore mal guéri de l’amour dont il avait tant souffert, sans ressource, sans espoir, dénoncé au mépris public par son passé et par sa prison récente ; — dans de pareilles circonstances, croyant en avoir fini avec la vie, et comme s’il eût déjà été étendu sur son lit de mort, il dicta le poème qui porte le titre de Grand Testament… Le Petit Testament contenait les adieux et les legs de Villon à ses amis en 1456 : Le Grand Testament renferme aussi une longue suite de legs satiriques ; mais ces legs, au lieu de constituer le fond même du poème, comme ils constituent celui du Petit Testament, n’en sont en réalité que le prétexte et que la partie accessoire.

401. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Rarement le même esprit a présenté au même instant toutes les circonstances et les preuves relatives au fait débattu. […] Les détails pénibles, les circonstances odieuses ou dégoûtantes de la traversée et des diverses stations nous sont exposés avec vérité, sans exagération comme sans voile. […] Je prie Votre Excellence d’agréer, etc. » C’est dans ces circonstances, sous le poids de ces fatigues et de ces anxiétés, aggravées encore par un conflit avec un sot commissaire des guerres, que le préfet fut atteint, à son tour, de la maladie régnante, dans les derniers jours de novembre.

402. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

Elle lui conseille, à lui et à leurs amis, de ne pas faire d’entreprise à la légère, comme aussi de ne pas désespérer trop tôt ; elle ne préjuge pas absolument, en ce qui la concerne, de ce que l’avenir pourra l’amener à décider ; elle semble revenir sur ce premier refus de fuir, et elle n’y mettrait pas d’obstination, dit-elle, si les circonstances empiraient. […] Bosc, je voyais dans cette circonstance un motif de plus de m’acquitter de cette tâche. […] Mme Roland, selon moi, si l’on veut bien laisser de côté en elle la Romaine et si on la sépare un moment des circonstances et des accidents extraordinaires qui ont compliqué sa destinée, nous a donné dans le récit de sa jeunesse, de sa propre éducation et de ce qu’elle enseignait à sa fille un tableau qui est comme l’image d’une quantité d’autres existences individuelles, et il faudrait retrancher peu de chose pour y trouver un modèle d’étude, de moralité, d’énergie bien dirigée, de santé de l’âme et de l’esprit mise à un excellent régime.

403. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Le volume se compose de deux parties : la principale, qui est la négociation du mariage de la princesse de Saxe, nièce du maréchal, avec le dauphin de France, père de Louis XVI, forme tout un ensemble, et peut être considérée comme un épisode entièrement neuf de la vie du héros, Français de gloire, Saxon de cœur, et qui sut concilier en cette circonstance les intérêts de ses deux patries. […] Il raconte cette conversation de point en point, dans toutes ses circonstances et ses nuances ; les sous-entendus y sont ; et il finit par un conseil héroïque au roi son frère, conseil qu’il eût fallu être Maurice lui-même pour suivre et pour exécuter : « Il ne m’appartient pas de donner des conseils à Votre Majesté, et surtout des conseils hardis ; mais, si j’étais à la place de Votre Majesté, je ferais marcher, cette lettre reçue, mes troupes vers les frontières de Bohême ; j’enverrais au roi de Prusse pour savoir s’il veut tenir bon, au cas que je me déclarasse pour lui et que je fisse entrer mes troupes en Bohème. […] Le comte Vitzthum insiste et s’étend sur toutes ces circonstances d’alors en homme d’Etat et en patriote saxon qui cherche dans le passé des lumières pour le présent, des enseignements ou du moins des rapports, des présages, des prophéties.

404. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le Général Franceschi-Delonne : Souvenirs militaires, par le général baron de Saint-Joseph. »

Ses talents, son intelligence, sa spécialité de courage et d’habileté, on venait de les voir à l’œuvre par un de ces soleils qui ne laissent rien dans l’ombre, et la suite des épreuves, même en des circonstances moins heureuses, ne fera que les confirmer. […] Le gouverneur de Majorque, à son tour, le général Reding, Suisse au service d’Espagne, se refusa obstinément à les recevoir ; « il y mit même une dureté qui semblait tenir de la cruauté bien plus que des circonstances, car il accompagna son refus de la menace de couler bas le navire, s’il n’avait pas viré de bord dans les vingt-quatre heures. » On dut reprendre le large. […] Le dossier de Franceschi au Dépôt de la Guerre contient un extrait de l’acte de mariage du général, daté du 15 février 1808 ; mais il s’y remarque une circonstance singulière : c’est que l’âge du contractant y est tout à fait dissimulé.

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