Mais c’est lui qui les choisissait, qui parfois les faisait faire et qui nous les accommodait à sa façon. […] Les directeurs de l’Odéon n’ont donc pas si mal choisi, cette fois. […] Peu lui importe le tyran, puisqu’il avait d’abord choisi, pour le frapper, un pape, avant de jeter son dévolu sur Alexandre de Médicis. […] Adolescent, c’est le conseil des ministres qui lui a choisi sa première maîtresse : une de ses tantes. […] Vraiment, c’est encore Angèle qui a choisi la meilleure part. « Moi ?
En ce temps-là encore, pour le dire en passant, quand l’Imprimerie nationale voulait envoyer aux expositions un chef-d’œuvre de sa typographie, ce n’était point les œuvres de son directeur qu’elle choisissait, c’était celles de Molière. […] Il faudra donc choisir ; et comment choisira-t-on ? […] Mais, dans nos Recueils de morceaux choisis ou dans nos histoires de la littérature, si quelqu’un tient encore trop de place, c’est le vénérable d’Aguesseau. […] C’est un acteur interprétant un rôle, et un rôle qu’il n’a pas choisi, le rôle que son client, que les circonstances de la cause lui imposent. […] On n’imite déjà plus la nature tout entière ; on choisit, on assortit, on combine ; et ce n’est certes pas encore être idéaliste, mais pourtant on y tend, ou plutôt, et pour mieux dire, on le serait, — si l’on le pouvait.
Je m’attarde au chatoiement des deux colombes roucoulantes que la gracieuse reine a choisies pour symbole de ses gaietés sentimentales. […] Chasse Theophanô de ton lit, de ton palais, de ta capitale, sinon tu ne régneras point. » Jean n’avait pas coutume d’hésiter lorsque les circonstances l’obligeaient de choisir entre l’amour et l’ambition. […] Paul Hervieu choisit ses jeunes premiers à l’École française d’Athènes. […] Max Collignon a bien choisi son temps pour nous conter en détail comment le ciseau des sculpteurs grecs, après avoir tâtonné sur le bois, joué sur l’ivoire, flâné sur l’argile, s’attaqua résolument aux blocs de Paros et du Pentélique, éveilla le sourire sur des lèvres de marbre et substitua triomphalement aux fétiches enfantins qu’adoraient les mariniers des Cyclades l’image rayonnante des dieux olympiens. […] Depuis ce temps, les polisseurs appelés phaedryntes, chargés de verser de l’huile sur l’ivoire du colosse, afin de le préserver de l’humidité, sont toujours choisis parmi les descendants de Phidias.
Choisissons un autre exemple. […] Pour lui, il n’y a plus ni genre ni espèce ni classe, il n’y a que des êtres vivants, et s’il en choisit un pour ses études, c’est ordinairement pour la commodité de l’expérimentation. […] C’est certainement dans cette vue que Galien avait choisi pour sujet de ses expériences le singe, et Vésale le porc, comme ressemblant davantage à l’homme en sa qualité d’omnivore. […] C’est un expédient que plusieurs expérimentateurs auraient pu choisir pour se tirer d’embarras. […] La critique expérimentale est toujours fondée sur cette même base, soit qu’on se l’applique à soi-même, soit qu’on l’applique aux autres ; c’est pourquoi dans ce qui va suivre nous donnerons en général deux exemples : l’un choisi dans nos propres recherches, l’autre choisi dans les travaux des autres.
çà, paraissez, venez en présence, développez-nous les énigmes de la nature, choisissez, ou ce qui est loin, ou ce qui est près, ou ce qui est à vos pieds, ou ce qui est bien haut suspendu sur vos têtes ! […] Soyez sûr, après cela, qu’en traçant dans Marianne le personnage de M. de Climal il ne choisissait pas ses traits sans avoir quelque arrière-ambition de refaire Tartuffe. […] Aussi l’auteur assez souvent choisit-il son censeur. […] Ce fut le moment, au contraire, que Diderot choisit pour attirer l’attention sur lui par la publication de son Père de famille. […] écrivait un jour Galiani, qui savait choisir ses correspondants, à Mme d’Épinay.
Baudelaire les avait naturellement choisis ignorants et bavards, — allaient promenant partout la frénésie de leur admiration et élevant petit à petit l’édifice de sa renommée. […] L’idéal choisi par MM. de Goncourt n’est pas, tant s’en faut, celui de M. […] Il n’avait qu’à choisir dans son Épopée du peintre. […] Ici l’on m’arrête, et l’on me fait observer que l’exemple est des plus mal choisis, la beauté étant, de l’aveu de tous, chose assez commune dans le monde des comédiennes. […] L’arme choisie était l’épée.
Le point de vue choisi par M. […] Au contraire, la comédie choisit immédiatement ses sujets dans le monde dont les passions s’agitent sous ses yeux. […] Poitou sur le terrain qu’il s’est un peu trop commodément choisi. […] le moment serait mal choisi. […] Aussi était-ce les magistrats les plus habiles et les plus considérés que l’on choisissait pour ces sortes de mission.
Du donjuanisme intellectuel : « Choisir, c’est renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste. » Aversion pour les foyers, les familles, les fidélités, pour n’importe quelle possession par peur de ne plus posséder que cela : chaque nouveauté doit nous trouver toujours disponibles. […] Au surplus, je ne l’ai pas précisément blâmé ; je comprends qu’un écrivain sensible, qui n’a pas les obligations d’un critique de carrière, choisisse ses lectures et ne reçoive dans sa bibliothèque que de vrais amis de son cœur et de son esprit. […] On lira, on relira, avec plaisir, les deux volumes de morceaux choisis de M. […] André Gide ce désir de ménagements et cette crainte de se compromettre : à la vérité, il se rattrape aujourd’hui sur le point auquel je viens de faire allusion et qui n’est peut-être pas très bien choisi.
Tout peuple qui s’aime lui-même sent, d’instinct, qu’il a à choisir entre le besoin malsain d’égalité et le besoin légitime et salutaire de persévérer dans l’être, et que ceci ne peut être si cela est. […] C’est pour cela que j’avais choisi pour titre de cette série d’études les mots : Politiques et Moralistes. […] Stendhal a choisi pour l’aimer un peuple qui lui semblait s’éloigner le plus possible de la raison froide, de la raison pratique et de la raison des convenances. […] Montesquieu, peu démocrate, à tout prendre, avait dit : « Le peuple est admirable pour choisir ses magistrats » ; et il était assez naturel qu’on fût de son avis. […] Et lequel choisir de ces expédients multiples ?
Dans cette compagnie de jeunes filles fort indisciplinées, dont quelques-unes l’entraînaient soit à leur suite, soit à leur tête, sa gaieté, un instant assoupie, se réveilla et même à l’excès ; elle devint diable, elle aussi, un nom caractéristique choisi par les pensionnaires qui ne voulaient se classer ni parmi les sages, ni parmi les bêtes. […] Dans ce conflit d’opinions et de doctrines, sa force nerveuse s’était épuisée à essayer de tout comprendre, de tout concilier ou de choisir. […] Ici encore, on voudrait choisir dans cette œuvre si mélangée. […] Le paysage ne va jamais seul, chez elle ; il est choisi en harmonie ou en contraste avec l’état de l’âme qui s’y répand. […] Faites la charité à un gueux qui a de l’or plein sa paillasse, mais qui ne veut se nourrir que de phrases bien faites et de mots choisis… Mais, bêta, fouille dans ta paillasse et mange ton or.
Allons chercher ce secret dans ses œuvres impérissables, et, s’il le faut, au pied de cette tombe que le vieillard épique s’est si bien choisie, tombe solennelle et mystérieuse qui a la mer pour compagne de solitude, pour sentinelle d’éternité. […] Quant aux exemples choisis, peut-être ne sont-ils pas assez probants pour vérifier l’éloquente récrimination du tribun de la poésie. […] De quiconque a choisi le cœur aux dépens du reste on peut dire ce qu’a dit le Christ, raillé par tous les utilitaires de son temps : Optimam partem elegit . […] Lui-même en propres termes nous avoue qu’il eût choisi cette ville natale. […] À deux lieues Michelet et sa femme choisissent Nervi qu’on leur donne pour un paradis.
Il ne choisissait pas les sujets de ses poèmes ; il était inapte à disposer froidement les parties d’une œuvre en vue d’un idéal préconçu ; l’objectif l’émouvait peu. […] Et puisque la mode est à l’alliance franco-russe, je l’adopte — parmi les Russes, je choisis Bakounine. […] Je choisis à dessein ce poème, parce qu’il est considéré, avec juste raison, comme classique et parce qu’il est un des plus évocatoires que Hugo ait écrit. […] Il est nécessaire qu’un poème nous expose nettement le sujet choisi par le poète sinon il y a équivoque, une glose devient nécessaire et cette glose même n’élucide souvent rien du tout. […] L’idée choisit, se nourrit des fruits de ce labeur et en tire des floraisons qui peuvent être éternelles.
Si j’ai choisi comme exemple un repas de théâtre, c’est que la mise en scène en est toujours périlleuse. […] En outre, les tons doivent être plus francs et choisis en vue de l’éclairage spécial des théâtres ; les ornements doivent être d’un dessin plus simple et d’une plus grande sobriété de détails. […] Nous dirons de plus, au sujet des costumes, que, quelle que soit la vérité présumée de ceux que l’on choisit, ils ne peuvent être jugés et considérés à part de la personne même de l’acteur ou de l’actrice. […] Si toute autre, au lieu de Phèdre, eût fait partie du répertoire courant c’est celle-là que j’eusse choisie. […] Mais il est inutile de multiplier ces exemples ; les deux que nous avons choisis plus haut suffisent.
Tout cela t’explique assez que je vis en pleurs, ma bonne amie, sans avoir le droit de me plaindre que Dieu ne m’ait pas choisie pour répandre ses consolations sur les miens, lui qui m’a faite si tendre pour eux… « Pour mettre un peu de baume sur les tristesses que je te cause, je finis en parlant des consolations divines que nous devons à mon cher Hippolyte. » Il lui restait, on vient de le voir, une dernière sœur, l’aînée, Cécile, qui habitait aussi Rouen ; elle paraît avoir été d’un esprit plus simple et aussi d’un cœur moins expansif que les autres membres de la famille, ou peut-être n’était-ce qu’un effet de l’âge et des malheurs : du moins la correspondance avec elle est plus rare et ne roule guère que sur d’humbles envois ; mais il est touchant de voir comme Mme Valmore s’efforce de réveiller son sentiment, d’intéresser sa vieillesse, de l’attendrir par l’aveu des misères communes ou par l’appel à de chers souvenirs59 : « (9 novembre 1854)… La dame qui m’aide souvent à trouver l’argent d’emprunt pour passer mon mois, à la condition de le rendre à la fin de ce mois même, n’a pu venir encore à mon secours, à travers la pluie et toutes les difficultés de sa propre vie. […] Ce morceau a été écrit pour servir d’introduction aux Poésies choisies de Mme Valmore, publiées dans la Bibliothèque-Charpentier.
Venu environ un siècle et demi après Théocrite, après ses diminutifs Bion et Moschus, arrivé le lendemain de la grande moisson, il eut l’idée naturelle de glaner, de choisir dans tout ce qui était épars, de nouer la dîme des gerbes et de les ranger. […] Je fais remarquer seulement que le mot de sauterelle en grec (ἀχρὶς) n’a rien que d’agréable, et que, de plus, tous les mots dans cette petite pièce sont choisis dans un sentiment imitatif, et de manière à exprimer le cricri fondamental combiné avec une certaine harmonie : ces nuances échappent en français : « Sauterelle, tromperie de mes amours, consolation du sommeil qui me fuit ; Sauterelle, muse rurale à l’aile sonore, imitation toute naturelle de la lyre, touche-moi quelque chose d’enchanteur en frappant de tes pieds chéris tes ailes babillardes ; ainsi chasse de moi les fatigues d’un souci toujours en éveil, en ourdissant, ô Sauterelle, un son qui distraie l’amour.
Le besoin d’aimer, qui fut toujours le premier chez elle, la conduisit à faire succéder à des amis qu’elle avait perdus d’autres amis plus jeunes qu’elle choisit avec goût, et dont la nouvelle affection la trompait sur ses pertes. […] Un jour, des airs languedociens bien choisis arrachent des larmes à l’aïeule et vont réveiller d’attendrissants souvenirs dans sa mémoire affaiblie.
« L’Assemblée choisit le pire. […] J’avais choisi dans ce général, qui m’était inconnu, le seul chef républicain de l’armée, afin que les républicains ne pussent pas l’inculper de royalisme, et ne se divisassent pas devant le danger commun le jour de la sédition prochaine.
« Mais, avant de paraître devant celui pour lequel tu n’es qu’un indigne hommage », dit-il à son poème, « présente-toi d’abord à celui qui fut choisi par le ciel pour me donner, de son propre sang, la vie ; c’est par lui que je chante, que je respire, que j’existe, et, s’il y a quelque chose de bon en moi, c’est de lui seul que j’ai tout reçu ! […] Tels furent les instincts qui portèrent le Tasse à choisir pour gloire l’épopée, et pour sujet les croisades.
Je ne choisis pas ; j’ouvre son premier roman, et je lis (page 152) : « Indiana opposait aux intérêts de la civilisation érigés en principes les idées droites et les lois simples du bon sens et de l’humanité ; ses objections avaient un caractère de franchise sauvage qui embarrassait quelquefois Raymon et qui le charmait toujours par son originalité enfantine… » Et sur Ralph : « Il avait une croyance, une seule, qui était plus forte que les mille croyances de Raymon. […] Souvent, le dernier petit poids qui emporte la balance n’a l’air de rien : ce rien est tout, venant après le reste… Ou bien, quand on accorde à ces étrangers le privilège de savoir rendre seuls « l’entour de la vie », veut-on dire que, tandis que le romancier français « choisit, sépare un personnage, un fait, du chaos des êtres et des choses, afin d’étudier isolément l’objet de son choix, le Russe, dominé par le sentiment de la dépendance universelle, ne se décide pas à trancher les mille liens qui rattachent un homme, une action, une pensée, au train total du monde, et n’oublie jamais que tout est conditionné partout ?
Tout reposant pour lui sur l’autorité infaillible de l’Écriture et de l’Église, il n’y a pas à choisir. […] Je suis bien tenté, monsieur, de choisir ce dernier parti ; car, bien que je sois décidé à descendre encore au séminaire, pour conférer avec vous et avec mes supérieurs, néanmoins j’aurais beaucoup de répugnance à y faire un long séjour dans l’état d’âme où je me trouve.
Le musicien, qui choisit ce thème pour introduction à son drame d’amour, ne pouvait, puisqu’ici il se sentait entièrement en le propre illimité élément de la musique, se soucier que de ceci : comment il se limiterait, puisqu’un épuisement du thème est impossible. […] Le public, un public choisi, était accouru en masse : l’immense salle était littéralement remplie, et ce qui prouve que la musique de Wagner commence à être très appréciée à Anvers c’est que presque personne n’a quitté la salle avant le dernier accord de l’orchestre. — Cela prouve en même temps que l’exécution s’est trouvée tout à fait digne de cette musique grandiose qui ne souffre pas la médiocrité dans l’interprétation.
« Infatué par un vain espoir, Xerxès a laissé là une armée choisie. […] Et toi, vieille et chère mère, retourne au palais, choisis pour ton fils de heaux vêtements, et va ensuite au-devant de lui.