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822. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Ni l’un ni l’autre n’a cherché à effacer sa personnalité. […] Ils ont l’un et l’autre cherché à l’utiliser. […] Qu’y cherchait-il ? […] « Portrait dépaysé », écrit-il, « je cherche mon cadre. […] cherchez-le.

823. (1901) Figures et caractères

Il n’y faudrait pas chercher une description des fêtes. […] On cherche toujours des remèdes. […] Les escadres se cherchent, se rencontrent, s’attaquent. […] Kipling a senti tout cela et il a cherché à l’exprimer par ses poèmes. […] Le poète cherchera moins à dire qu’à suggérer.

824. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Et je m’apercevais qu’elle lui tendait le mouchoir de la nuit, plein de sang, et que ses maigres mains cherchaient à cacher. […] Paul Margueritte que ce qu’il y a mis de son propre fonds, sans chercher s’il était peu ou prou engagé dans les sentiers familiers à M.  […] Il ne chercha pas à éclaircir ce mystère. […] L’écrivain, qui ne cherche qu’à se distraire, évoque tout ce qu’il peut retrouver dans sa mémoire, et c’est du plus lointain qu’il y va chercher. […] Puis les années viennent et l’esprit de Joseph de Maistre cherche un aliment à son activités.

825. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

Gaston Paris, contre les désespoirs ou les fantaisies de la génération précédente ou présente, et à ce propos il nous donne une idée de l’art poétique rajeuni qui est le sien, et dont il voudrait faire la loi de ses jeunes contemporains : A défaut des vieillards, les jeunes le diront, Ils chercheront du moins ; leur fierté répudie Du doute irréfléchi le désespoir aisé. […] Non, mais je cherche en toi cette force qui fonde, Cette mâle constance, exempte du dégoût… Il cherche, en un mot, la vertu la plus absente, la qualité la plus contraire au défaut qui s’est trop marqué ; et il se plaît ici, en regard et par contraste, à exposer en disciple d’Hésiode et de Lucrèce, en lecteur familier avec le bouclier d’Achille et avec les tableaux des Géorgiques, l’invention des arts, la fondation des cités, la marche progressive et lente du génie humain, tout ce qui est matière aussi de haute et digne poésie.

826. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

vous cherchez les traces que l’humanité a laissées dans sa marche ; vous voulez saisir la direction et le but du mystérieux voyage ; vous aspirez à en assigner la raison et la loi ; et dès le premier pas que vous faites dans cette recherche, voilà que vous ne tenez aucun compte des points radieux et des sommets où elle s’est posée avec complaisance ; vous ne daignez voir ni l’Himalaya, ni l’Ithome et le Lycée, ni le Sina, ni le Calvaire, ni le Capitole ; mais vous vous inquiétez beaucoup de quelque vallée obscure, de quelques jardins philosophiques, où elle ne s’est pas même arrêtée ! […] Vous supposez dès le début que l’homme est condamné à chercher ici-bas la vérité, seul, par lui-même, à la sueur de son front ; et tout cet effort infatigable de l’humanité pendant des siècles, ce sang, ces larmes répandues à travers ses diverses servitudes, ces joies quand elle se repose et se développe harmonieusement, ces religions qui fondent, ces philosophies qui préparent ou détruisent, cette loi de perfectibilité infinie et d’association croissante, tout cela n’aura abouti pour vous qu’à la conception mélancolique et glacée d’un ensemble d’êtres rationnels avant tout, destinés à s’observer, à se connaître, s’ils en ont la capacité et le loisir, à chercher concurremment ce qu’aucun ne sait, ce qu’aucun ne saura ; honnêtes gens tristes et solitaires, sortis d’un christianisme philosophique d’où la foi et la vie ont disparu, ayant besoin d’espérer, s’essayant à croire, oubliant et rapprenant la psychologie tous les ans, pour s’assurer qu’ils ne se sont pas trompés, et pour vérifier sans cesse les résultats probables de leur observation personnelle.

827. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Ils ont si peu cherché, si constamment fui tout ce qui est singularité ou exception, que, dès le jeune âge, on peut les goûter sans idolâtrie, autrement que sur parole, par une claire intelligence de leur profonde vérité. […] Dans cette continuelle opposition, votre personnalité se formera, se reconnaîtra, votre esprit s’habituera à tenir tête aux pensées d’autrui, à chercher les raisons de ses jugements, à débrouiller la masse confuse de ses sentiments, à secouer le joug de la chose écrite. […] Eh bien, n’allez pas chercher dans un dévot à Molière les formules des jugements et des louanges qu’on peut appliquer à la pièce : lisez dans la Lettre à Dalembert la critique si fine et si fausse de J.

828. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

Villemain, largement, un peu lâchement, en orateur, avait établi les relations de quelques grands mouvements littéraires aux faits sociaux correspondants : Sainte-Beuve pousse plus loin, cherche des correspondances plus fines, des déterminations plus rigoureuses. […] Il cherche, dans l’œuvre littéraire, l’expression, non plus d’une société, mais d’un tempérament : tous ses jugements sur les livres sont des jugements sur les hommes. […] Mais l’histoire n’est pas, pour Sainte-Beuve, le terme ou le but de la critique : il a la prétention d’être un philosophe, un savant ; il cherche des lois générales.

829. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « (Chroniqueurs parisiens II) Henry Fouquier »

Cherchez bien, et vous finirez par découvrir chez M.  […] Chercher la loi du monde est même une folie : il n’y a qu’à la subir. […] Et son bon sens, nourri d’une sérieuse connaissance des hommes, a souvent des hardiesses comme celle-ci, que je recueille sans l’avoir cherchée : « L’idéal trop élevé du mariage est une source de désordres sociaux… » Volontiers il résoudrait tous les problèmes par l’amour de la femme.

830. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre I : Des sens, des appétits et des instincts. »

Sans chercher à le suivre, bornons-nous à choisir dans cette étude deux points essentiels, traites avec originalité et profondeur : la nature du sens organique, la perception du monde extérieur par le toucher et la vue. […] Ce que nous avons à chercher maintenant, c’est jusqu’à quel point le sens du toucher contribue à notre notion fondamentale du monde extérieur, l’étendue, dont la distance, la direction, la position et la forme ne sont que des modifications. […] C’était dans cette obscure région des phénomènes primitifs de la vie affective, qu’il fallait chercher les germes des plaisirs, douleurs, passions de toute sorte, que le jeu de la vie féconde, transforme, affine incessamment.

831. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle a de l’intérêt par elle-même ; il n’est pas indifférent à la morale, de voir comment cette femme, née dans une prison, d’un père protestant, qui se ruina au jeu et mourut à la Martinique, où elle fut laissée en gage à un créancier par sa mère obligée de venir chercher du pain en France ; renvoyée à sa mère, à quatorze ans, par ce créancier qui trouvait trop onéreux de la nourrir ; devient à quarante-cinq ans l’amie, la confidente d’un roi galant, parvient à le détacher de ses maîtresses, ne voulant prendre la place d’aucune, et à quarante-huit ans devient la femme de ce roi, plus jeune qu’elle de trois ans. […] Elle ne peut être l’effet d’une ambition vulgaire, ni d’aucun des secrets qui sont à son usage, de l’hypocrisie, de l’intrigue, de la coquetterie, il faut en chercher la noble cause ailleurs. […] Madame de Neuillan, à la charge de qui elle restait, chercha à s’en débarrasser par un établissement.

832. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Bossuet, et Fénélon. » pp. 265-289

Ses amis lui cherchèrent un port assuré dans le sein de la tempête. […] Les esprits modérés cherchèrent à concilier les deux prélats. […] Les peuples trouvent, dans cet ouvrage, un ami zèlé qui ne cherche qu’à les rendre heureux ; & les rois un ennemi implacable de la flatterie.

833. (1912) L’art de lire « Chapitre IX. La lecture des critiques »

Il doit indiquer l’esprit général d’un temps d’après tout ce qu’il sait d’histoire proprement dite ; l’esprit littéraire et artistique d’un temps, ce qui est déjà un peu différent, d’après tout ce qu’il sait d’histoire littéraire et de l’histoire même de l’art ; mesurer, ce qui du reste est impossible, mais c’est pour cela que c’est intéressant, les influences qui ont pu agir sur un auteur ; s’inquiéter de la formation de son esprit d’après les lectures qu’on peut savoir qu’il a faites, d’après sa correspondance, d’après les rapports que ses contemporains ont faits de lui ; s’enquérir des circonstances générales, nationales, locales, domestiques, personnelles dans lesquelles il a écrit tel de ses ouvrages et puis tel autre ; chercher, ce qui est encore une manière de le définir, l’influence que lui-même a exercée et c’est-à-dire à qui il a plu, les répulsions qu’il a excitées et c’est-à-dire à qui il a déplu. […] Il y a le professeur qui ne cherche qu’à rapprocher tous ses élèves d’un type convenu de bon sens, de rectitude d’esprit et de bon goût. […] Il y aussi le professeur qui, par souci, certes très louable, de chercher la personnalité et de la faire naître, prend, avec une bonne volonté touchante, pour des marques de personnalité hésitante encore et se cherchant, mais pouvant aboutir, de simples signes de bizarrerie, ou de simples boutades d’espiègle.

834. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

D’abord, avant tout, elle y cherchera Madame Récamier et elle ne l’y trouvera pas ; car on peut écrire deux volumes et même trois sur quelqu’un sans nous le montrer vivant, parlant, agissant, dévoilé et compréhensible. […] Je l’y cherche encore. […] Madame Lenormant, qui veut des lettres à tout prix, s’imagine que des lettres à Madame Récamier sont des lettres de Madame Récamier, Il y a Récamier sur l’adresse, on mettra Récamier sur la couverture, et le trébuchet auquel les niais se prendront est tout prêt… Empressés, affriandés, ils chercheront Madame Récamier dans ce paquet de lettres, et ils trouveront, à leur grand dam, Camille Jordan, le philosophe, Madame de Boigne (pas Madame de Staël !)

835. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XX. De Libanius, et de tous les autres orateurs qui ont fait l’éloge de Julien. Jugement sur ce prince. »

« Vous cherchiez, dit-il à l’empereur, un homme qui eût assez d’élévation pour savoir dédaigner les richesses, assez de courage pour savoir déplaire, assez de fermeté pour braver la haine ; vous avez cru trouver ces qualités en moi, et vous m’avez choisi dans un temps où les provinces épuisées par les pillages des barbares et par des brigandages non moins funestes que honteux, imploraient votre secours. » Le même empereur le fit ensuite préfet des gardes prétoriennes, et lui confia le gouvernement de plusieurs provinces. […] Tâchons d’écarter, s’il se peut, l’éloge et la satire ; et sans un faux enthousiasme, comme sans injustice, cherchons la vérité. […] qu’il fut beaucoup plus philosophe dans son gouvernement, et sa conduite que dans ses idées ; que son imagination fut extrême, et que cette imagination égara souvent ses lumières ; qu’ayant renoncé à croire une révélation générale et unique, il cherchait à chaque instant une foule de petites révélations de détail ; que, fixé sur la morale par ses principes, il avait, sur tout le reste, l’inquiétude d’un homme qui manque d’un point d’appui ; qu’il porta, sans y penser, dans le paganisme même, une teinte de l’austérité chrétienne où il avait été élevé ; qu’il fut chrétien par les mœurs, platonicien par les idées, superstitieux par l’imagination, païen par le culte, grand sur le trône et à la tête des armées, faible et petit dans ses temples et dans ses mystères ; qu’il eut, en un mot, le courage d’agir, de penser, de gouverner et de combattre, mais qu’il lui manqua le courage d’ignorer ; que, malgré ses défauts, car il en eut plusieurs, les païens durent l’admirer, les chrétiens durent le plaindre ; et que, dans tout pays où la religion, cette grande base de la société et de la paix publique, sera affermie ; ses talents et ses vertus se trouvant séparés de ses erreurs, les peuples et les gens de guerre feront des vœux pour avoir à leur tête un prince qui lui ressemble.

836. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Tous les soirs, en revenant à pied, mes yeux cherchent, du plus loin qu’il leur est donné de voir, si ma maison est debout. […] Je passe devant le café du Helder, où mes yeux cherchent naturellement une figure militaire. […] On va chercher un interne qui tâte le cadavre, et dit : « — Oui, il est bien mort !  […] Il est venu chercher à Paris un renseignement pour sa Tentation de saint Antoine. […] On cherche à expliquer l’énigme de ce personnage mi-charlatan, mi-mystique.

837. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Ils l’ont cherché en dehors, et c’est en dedans qu’il était seulement possible de le trouver. […] Gautier cherche à amollir un peu sa manière. […] Chercher la poésie de parti pris dans la conception d’un tableau est le plus sûr moyen de ne pas la trouver. […] — Cherchez, je vous prie. — Cela représente un monsieur surprenant un album libertin dans les mains de deux jeunes filles rougissantes. […] Lottier, au lieu de chercher le gris et la brume des climats chauds, aime à en accuser la crudité et le papillotage ardent.

838. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

Mais le sommeil réparateur se fait attendre ; tourmentés par l’insomnie, nous ne pouvons faire taire notre pensée ; nous l’entendons alors, car elle a une voix, elle est accompagnée d’une parole intérieure, vive comme elle, et qui la suit dans ses évolutions ; non seulement nous l’entendons, mais nous l’écoutons, car elle est contraire à nos vœux, à notre décision, elle nous étonne, elle nous inquiète ; elle est imprévue et ennemie ; nous cherchons à la combattre, à la calmer, à la détourner, pour l’éteindre, sur des objets indifférents. […] Dans la conversation, d’ordinaire, on invente peu, on répète plus volontiers ce que l’on a déjà dit, appris ou pensé ; la parole intérieure, au contraire, est le langage de la pensée active, personnelle, qui cherche et qui trouve et s’enrichit par son propre travail ; elle a donc pour mesure chez la plupart des hommes l’énergie et la vivacité de la pensée. […] » — « Que cherche notre esprit quand il cherche une pensée ? […] La remémoration littérale, la récitation intérieure, dont Cardaillac ne parle pas, est souvent passive et machinale ; mais quelquefois on cherche ses mots : elle devient active. […] Cardaillac l’a négligé, et avec raison ; car, en fait, quelquefois nous cherchons nos mots, et souvent nous ne cherchons pas nos idées.

839. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

« — Nous n’avons plus de vin, dit un des jeunes buveurs ; tu serais bien aimable si tu voulais aller nous en chercher. […] Tu cherchais la pure lumière, n’est-ce pas ? […] pourquoi me cherchez-vous dans la poussière ? […] C’est lui qu’à ma fenêtre Je cherche à l’horizon ! […] Il a noyé son humiliation et sa douleur dans quelques verres de vin ; il vient à tâtons chercher le seuil de son enfance et s’assurer si sa sœur n’a pas été calomniée par la malignité des voisins.

840. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Le parti opposé crie au scandale, lit ces livres, y cherche et y trouve des excès d’esprit et des paradoxes qui vont jusqu’aux défis du bon sens et jusqu’à la justification du supplice comme argument de controverse. […] Le nom longtemps inconnu est lancé et relancé à la tête des combattants ; criblé tour à tour d’auréoles ou d’invectives, ce nom se répand dans le combat ; les livres se popularisent dans la dispute ; l’un y cherche des ridicules, l’autre des oracles ; tout le monde y découvre un prodigieux style et une forte vertu. […] Il signa et chercha à passer la plume à la main du comte de Maistre. […] On le chercha en vain dans le château et dans les jardins ; nul ne savait par où il s’était éclipsé. […] Il manifeste déjà à demi-mot, dans ses dépêches un peu récriminatoires, l’intention de chercher une plus solide base de sa vie auprès de l’empereur Alexandre.

841. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre onzième. La littérature des décadents et des déséquilibrés ; son caractère généralement insociable. Rôle moral et social de l’art. »

Sa folie, au lieu de se chercher des motifs de souffrance dont elle est à peine dupe elle-même, eût réussi à se tromper et à nous tromper en s’appuyant sur tout un système du monde et de la vie. […] L’imagination sénile cherche alors à ranimer la sensation par des raffinements et des ragoûts. […] Tous les cerveaux de décadence, depuis Pétrone jusqu’à Baudelaire, se plaisent dans des imaginations obscènes, et leurs voluptés sont toujours plus ou moins contre nature ; leur style même est contre nature : ils cherchent partout le neuf dans le corrompu. […] Il dit le mot qu’on cherchait, fait résonner la corde qui n’était encore que tendue et muette. […] A entendre Zola, le romancier cherche les causes du mal social ; il fait l’anatomie des classes et des individus pour expliquer les « détraquements qui se produisent dans la société et dans l’homme ».

842. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Cherchez une plus haute formule, vous ne la trouverez pas. […] Lucrèce, esprit qui cherche le fond, est placé entre cette réalité, l’atome, et cette impossibilité, le vide ; tour à tour attiré par ces deux précipices, religieux quand il contemple l’atome, sceptique quand il aperçoit le vide ; de là ses deux aspects, également profonds, soit qu’il nie, soit qu’il affirme. […] Il tâte sa tête par moments, comme s’il la cherchait. […] Néron cherche tout simplement une distraction. […] Mariez les amants ou emparadisez les âmes, c’est bon, mais cherchez le drame ailleurs que là.

843. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

C’était évidemment là que l’Italie littéraire et poétique devait éclore, car l’esprit humain cherche par instinct les terres libres pour dérober, comme l’aigle, ses œufs à la tyrannie. […] Cette Athènes de la Toscane était donc assez naturellement prédestinée à donner une langue et une littérature à la confédération des villes italiennes qui cherchaient à reconstruire un esprit moderne sur cette terre antique. […] Un secret une fois trouvé ne se cherche plus avec tant d’acharnement. […] Un esprit tel que le sien eût été bien nécessaire à ce temps de contention pénible où la philosophie, redevenue religieuse, et où l’orthodoxie, redevenue platonicienne, si elles ne peuvent pas se confondre, cherchent néanmoins à s’avancer dans une concorde divine sur la double voie que la raison et le cœur cherchent vers le même but : la science est le service de Dieu. […] C’est la poésie qu’il faut chercher dans ce livre ; ce ne sont pas des opinions posthumes ou des allusions mortes.

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