Un caractère qui est essentiel chez lui et qu’on ne tarde pas à découvrir comme faisant le fond de son mérite, c’est une excellente judiciaire, ainsi qu’on disait autrefois, une appréciation juste et moyenne des choses, de quelque côté qu’il se retourne et qu’il dirige sa vue. […] Il insérera à dessein, à côté d’une lettre d’importance, un billet insignifiant, dont il a soigné la forme et le tour. […] Les états généraux mis ainsi de côté, notre ancienne monarchie se définissait plus sûrement, au gré de Pasquier, une monarchie qui s’était tempérée elle-même par ce grand et perpétuel Conseil de la France, qu’on appelait Parlement. […] Une lettre admirable de lui, et qui le peint dans la sérénité de son rajeunissement final, est celle qu’il adresse à Achille de Harlay, retiré également des charges publiques, sur les douceurs de la retraite, sur les charmes d’une étude paisible et variée, désormais toute confinée à l’intérieur du cabinet, et dont on se dit qu’on ne sortira plus : « J’ai d’un côté mes livres, ma plume et mes pensées ; d’un autre, un bon feu tel que pouvoit souhaiter Martial quand, entre les félicités humaines, il y mettoit ces deux mots : focus perennis.
Le goût s’est vivement reporté à toutes les choses du siècle de Louis XIV, et, du moment qu’on y entrait surtout par le côté de l’esprit, elle était sûre d’y être comptée pour beaucoup et d’y tenir un des premiers rangs. […] C’est là un côté qui nous échappe aujourd’hui et que les lettres de Mme de Maintenon ne nous laissent qu’entrevoir. […] Vieille, incommodée par le froid dans ces vastes appartements, elle ne pouvait prendre sur elle de mettre un paravent autour de son fauteuil, car le roi y venait, et cette irrégularité de coup d’œil lui eût déplu : « Il fallait périr en symétrie. » Toutes les querelles, les zizanies, les complications de la famille royale retombaient sur elle : « Je viens d’être tirée, non à quatre chevaux, mais à quatre princes », disait-elle un jour dans son excès de fatigue ; et il fallait, avec l’art dont elle se piquait, qu’elle tournât tous ces ennuis en agrément et en manière de gaieté : elle n’en gardait, de son côté, que les épines. […] Deux côtés seulement la laissent très recommandable aux yeux de la postérité : la fondation de Saint-Cyr d’abord, et son talent d’excellent écrivain.
Quand il était au chœur de la Sainte-Chapelle, il chantait, dit-on, des deux côtés, et toujours hors de ton et de mesure. […] M. le Prince, voulant déconcerter l’orateur, qu’il ne connaissait pas, affecta d’avancer sa tête et son grand nez du côté du doyen pour faire semblant de le mieux écouter, mais en effet pour le faire manquer s’il pouvait. […] Par ses premières Satires, composées en 1660 et qui commençaient à courir (Damon, ce grand auteur, etc. ; Les Embarras de Paris), par celles qui suivirent immédiatement : Muse, changeons de style (1663), et la Satire dédiée à Molière (1664), Boileau se montrait un versificateur déjà habile, exact et scrupuleux entre tous ceux du jour, très préoccupé d’exprimer élégamment certains détails particuliers de citadin et de rimeur, n’abordant l’homme et la vie ni par le côté de la sensibilité comme Racine et comme La Fontaine, ni par le côté de l’observation moralement railleuse et philosophique comme La Fontaine encore et Molière, mais par un aspect moins étendu, moins fertile, pourtant agréable déjà et piquant.
Ce côté de poète qui se dissimulait dans la correspondance avec M. de Suhm, et qui disparaissait dans le philosophe amateur de la vérité, se déclare tout à fait et en toute naïveté dans les lettres à Jordan. […] Il y a tout à côté, dira-t-on, des railleries et des sarcasmes appelés jeux de prince, des coups de griffe du lion qui compensent bien des douceurs. […] Non pas qu’il ait, comme d’autres grands capitaines, espérance et foi dans son étoile ; son étoile, à lui, ne rayonne pas ; il compte simplement sur cette divinité obscure, le hasard : J’ai trop d’ennemis ; cependant, avec un peu de fortune de notre côté et un peu de sottise du leur, on en peut venir à bout. […] Je me suis attaché à démontrer un côté que je crois bien vrai et bien essentiel en Frédéric ; quiconque abordera sans prévention la lecture de ses lettres en sera frappé.
Nous n’avons pas d’un côté une froide intelligence qui contemplerait indifféremment les qualités des choses, et une sensibilité qui n’apprécierait que les intensités ; ces deux personnages ne pourraient jamais s’entendre. […] Bref, le sentir est intimement associé au côté volontaire ou, comme on dit, animal de notre organisation, par opposition au côté automatique et végétatif. […] Il y a un côté vrai dans la théorie pessimiste : c’est que la peine a, en général, une plus grande force que le plaisir pour mouvoir l’activité, pour lui faire changer de direction au lieu de la laisser à l’état rectiligne, pour lui donner même une direction déterminée au lieu de la laisser à l’état flottant.
La classification, qui, au premier abord, paraît une fonction tout intellectuelle et rationnelle, renferme ainsi un côté sensitif et mécanique, et fonctionne d’abord comme une merveilleuse machine à calculer. […] Du côté psychologique, le vrai lien primitif des idées est leur rapports l’unité de l’appétition, de l’effort, de la volonté, jointe à l’unité de l’émotion et à l’unité de conscience. Du côté physiologique, leur lien est leur rapport à l’unité de la tension cérébrale, chaque décharge particulière étant, comme nous l’avons vu, fonction de l’énergie totale. […] Ribot et Maudsley s’en sont tenus trop exclusivement au côté physique et n’ont pas étudié l’action spontanée de l’appétit, puis l’action réfléchie de la conscience sur la conservation des souvenirs et sur leur reproduction.
À côté, il y a l’historien, il y a l’observateur, — un observateur d’un autre calibre que le porteur de loupe qui est le fond du philologue. […] VI C’est là le côté animant, le côté vivant de son Histoire de la Comédie, et par lequel aussi elle vivra toute. […] Cette conception incomplète de la Critique d’un côté, et de l’autre un léger manque d’ordonnance et de distribution dans la composition d’un livre qui a du trop-plein, comme un flacon engorgé et dont le liquide se précipite et se répand par soubresauts au lieu d’harmonieusement couler, voilà les seuls reproches qu’on puisse raisonnablement adresser aux deux volumes actuels de cette grande Histoire de la Comédie chez tous les peuples.
Plus tard encore, une Correspondance diplomatique, tirée de l’ombre des chancelleries épaissie par la précaution, et misérablement altérée dans un intérêt de parti, révélait encore assez du de Maistre des Œuvres complètes pour qu’à côté du mensonge de l’altération on vît éclater la vérité de l’irréductible génie et tomber et passer sur l’imposture comme une rature sublime ! […] Et si c’est vrai, — ce que j’ose hasarder, — si les hommes de force absolue n’ont pas, comme je le crois, dans leur vie, de vol tes et de contre-voltes, ne tâtonnant pas, ne battant pas le buisson et ne changeant pas leur fusil d’épaule, comme on dit, ainsi que la plupart d’entre nous ; s’ils poussent toujours du même côté, tirant leurs coups toujours dans la même ligne, c’est qu’ils portent en eux un principe interne qui ne fléchit pas plus que le principe qui fait du chêne un chêne et qu’on appellera du nom qu’on voudra, mais que je me permettrai d’appeler le principe du génie. […] Et le morceau d’à côté, intitulé : Les bienfaits de la Révolution, avec l’ironie qui était la meilleure flèche du carquois de de Maistre et celle dont il se servait le plus, est encore une preuve faite avec de l’histoire. […] ce n’est que la moitié du vrai de Maistre, et qui ne le connaît que par ce côté seul des principes ne le connaît pas !
Tous, ils ont un pied dans le malheur et l’autre dans le crime, et ils boitent de l’un et de l’autre côté, comme dit l’Écriture. […] Généreux d’instinct, il n’a vu que les côtés sombres, cruels, vicieux, menaçants de la pauvreté, comme le grand Balzac (ce qui, du reste, n’est pas une excuse), ne vit que les côtés mauvais du paysan dans ses Paysans. […] Ces pièces de vers, en effet, d’un talent tout à la fois exécrable et magnifique, sont accumulées les unes sur les autres par une main d’Hercule pour en faire un bûcher où brûler Dieu et le monde, et c’est là précisément qu’est le côté humain, pathétique et déchirant de cette poésie qu’on a dit n’être qu’une rhétorique.
Il est curieux de voir dans le récit de Napoléon, à côté des noms des grands divisionnaires d’alors, Laharpe, Masséna, Augereau, Stengel trop tôt enlevé, poindre coup sur coup et comme s’échelonner les nouveaux noms destinés à l’illustration prochaine : Joubert en tête, distingué pour le combat du 13 avril à l’attaque de Cosseria et à la prise des hauteurs de Biestro ; Lanusse, adjudant général, décidant de la victoire du 15 à Dego ; Lannes fait colonel pour sa conduite dans le même combat ; Murat suppléant et vengeant dans une charge dernière Stengel tué le 21 à Mondovi. […] Il est à l’avant-garde de Masséna, et de bonne heure il se trouve placé entre le lac de Garde et l’Αdige, à la forte position de Corona, au-dessus de Rivoli, regardant le Tyrol italien et faisant face aux troupes impériales qui tendent sans cesse, à chaque recrue considérable, à déboucher et à forcer de ce côté. […] De quel côté Alvinzi, avec le gros de ses forces, essayerait-il de percer ?
Le capitaine, de son côté, était venu dans cette ville et était sur le point d’y prendre femme. […] Il s’assied au milieu de la scène et se dispose à manger, quand deux voleurs viennent, le saluent très poliment et s’assoient sans façon de chaque côté de lui. […] Flaminia apparaît également, de l’autre côté, à la fenêtre du docteur et accuse la lenteur de l’aurore qui lui fait attendre la vue de Flavio.
Saint-Marc Girardin n’a jamais fait ainsi ; il a été frappé à première vue des défauts, des travers, des ridicules du temps, et il les a raillés, il en a badiné avec un côté de raison sérieuse et piquante ; il a tiré parti de tout ce qu’il voyait, de tout ce qu’il lisait, pour se livrer au jeu auquel son esprit se complaît surtout et excelle, pour moraliser. […] Le fort de sa spirituelle critique s’est concentré sur le dramatique, et c’est de ce côté qu’il bat les modernes. […] Lors même que la décadence du goût est déjà avancée, quand Tacite (ou tout autre) écrivait ce Dialogue des orateurs, où toutes les opinions, même celles des romantiques du temps, sont représentées, l’agrément et la raillerie ne nuisaient pas au sérieux ; aucun système n’est sacrifié dans cet excellent dialogue, et chaque côté de la question est défendu tour à tour avec les meilleures raisons et les plus valables.
Ces hommes-là, ces grands artisans de la civilisation, sans lesquels on en serait resté pendant quelques siècles de plus aux glands du chêne, Virgile les a placés au premier rang, et à bon droit, dans son Élysée ; il nous les montre à côté des guerriers héroïques, des chastes pontifes et des poètes religieux, Inventas aut qui vitam excoluere per artes. […] Une des grandes erreurs du dernier régime a été de croire qu’on ne dirige pas l’opinion, l’esprit littéraire, et de laisser tout courir au hasard de ce côté. […] On a tant dit qu’il dégénérait ; et nous l’avons vu se relever tout à coup du côté où l’on s’y attendait le moins, et la tradition s’y réconcilier avec la jeunesse.
A côté et au dedans de ce genre traditionnel, se sont produits certains travaux sur les œuvres d’art qui ne peuvent être assimilés aux précédents que par une erreur de langage. […] Cette conception indiciaire de l’œuvre entendue comme « document », avait déjà fait l’objet d’une promotion récente, avant qu’Émile Hennequin ne s’en empare, par Paul Bourget, dans ses Essais de psychologie contemporaine, qui écrivait de son côté en 1883 : « Le lecteur, en effet, ne trouvera pas dans ces pages, consacrées pourtant à l’œuvre littéraire de cinq écrivains célèbres, ce que l’on peut proprement appeler de la critique. […] Son nom reste notamment attachée à la « querelle de l’impressionnisme » qui l’opposa, aux côtés d’Anatole France, au « dogmatisme » évolutionniste de Brunetière.
Du même côté, plus encore sur le fond, un petit groupe de figures sur un bout de roche, assises et attentives. Tout à fait dans l’enfoncement, et terminant la scène de ce côté, une portion de rotonde, un temple ouvert en arcades. […] Je vous avais conseillé, il y a deux ans, de ne plus peindre ; un peintre de son côté vous avait conseillé de ne plus écrire ; puisque vous avez pu suivre un de ces conseils, pourquoi n’avez-vous pas pu suivre l’autre ?
Cependant, sans entrer très avant dans l’étude des faits, il n’est pas difficile de conjecturer de quel côté il faut chercher les propriétés caractéristiques des types sociaux. […] On y voit rapprochées, dans la plus étonnante confusion, les sociétés les plus disparates, les Grecs homériques mis à côté des fiefs du xe siècle et au-dessous des Bechuanas, des Zoulous et des Fidjiens, la confédération athénienne à côté des fiefs de la France du xiiie siècle et au-dessous des Iroquois et des Araucaniens.
Le succès de nos livres, les encouragements qui nous sont venus de tous côtés, les approbations nombreuses que nous ont données professeurs, écrivains et artistes, adouciraient au besoin notre amertume, si l’on pouvait en avoir contre un adversaire qui vous sort si publiquement de l’obscurité. […] D’un côté, les vénérateurs d’un saint mystère, et de ceux qui l’honorent par des communions saintes ; ici, un si pur et si admirable sacrifice, là des pécheurs envieillis, tout sortant de leur infamie ; une victime toute sainte et un Dieu de sainteté ; des mains souillées et des bouches toutes souillées… « On a tant dit de mal de l’antithèse, qu’on nous a dispensés d’en dire, Pascal en a médit plus spirituellement que personne, lorsqu’il a comparé « ceux qui « font des antithèses en forçant les mots » à ceux qui font de fausses fenêtres pour « la symétrie ». […] Balzac déclarait que son côté faible était le style.
Il fallait une époque comme la nôtre, un temps amoureux fou des mots, pour songer à introduire dans l’auréole sanglante du vainqueur d’Hermosillo et du condamné de Guaymas l’auréole, si pâle à côté, d’un talent littéraire réel, mais qui ne trouva sa sincérité et sa plénitude que dans les lettres où l’observateur politique, l’homme d’intuition et d’exécution, le lutteur contre la difficulté, dominent tout ! […] Mais la Madelène, qui est de son temps, et de plus écrivain, n’a pu s’empêcher de découvrir ce petit côté de poésie et de phrase que le xixe siècle aime à choyer dans les plus mâles et les plus réels d’entre nous. Ce petit côté était dans Raousset.
Et précisément, en acceptant tout cela, l’historien a fait saillir davantage le côté inspiré d’un homme qui n’avait pas la science, disent les savants, et qui a toujours agi comme la science et une science infaillible aurait agi ; et c’est ainsi que sur les diminutions historiques de la grandeur humaine de Colomb il a élevé et plus solidement établi l’homme providentiel ! […] Il n’est pas un côté de cerveau, de cœur, de visage de son bien-aimé grand homme, qu’il n’ait inondé de lumière, et, de quelque côté qu’il se soit tourné, il a toujours trouvé la beauté immuable, la majesté du Saint, éternellement aux ordres de Dieu et en sa présence.
Sans méconnaître le côté sinistre et livide de ce caractère jaloux, sans contester non plus la médiocrité littéraire du rhéteur, l’historien croit découvrir sous son jargon sentimental une logique puissamment systématique, et l’intelligence des plus hautes vérités, des principes les plus fondamentaux qui doivent présider à toute renaissance sociale. […] Thiers et Mignet ne nous ont pu montrer que par leurs côtés saillants, achèveront de s’y dessiner en détail.
A chacune de ces contradictions nouvelles, elle a gagné d’un côté ce qu’on lui interdisait de l’autre ; elle a perdu, chaque fois, quelque chimère, quelque fiction dont elle ne s’était pas assez gardée dans le premier enivrement ; et aujourd’hui que tous les obstacles sont enfin levés, elle remet en commun tous ces progrès si lents, tous ces résultats conquis un à un durant quarante années : il n’y a que les chimères qu’elle a laissées en chemin. […] Mais ce n’est point par ce côté que la nation l’honore aujourd’hui : c’est pour son génie militaire, son code civil, son chatouilleux orgueil d’indépendance nationale, que la France, dans son bon sens, l’accepte comme un héros de cette Révolution qui s’achève et qu’il domine de son souvenir.
Mais ici, le philosophe, par une psychologie moins abstraite et moins exclusivement rationnelle, aborde l’homme du côté des penchants actifs, des passions et instincts qui sont les mobiles réels des facultés de l’intelligence ; il marche davantage sur les traces d’Adam Smith, et nous donne sa théorie des sentiments moraux. […] La nature humaine, par bien des côtés exorbitants, échappe, ce nous semble, et pour son malheur, à cette simple, chaste et indulgente théorie.