Il passa donc toute sa jeunesse en savant dégagé et libre, se promenant avec une curiosité infatigable dans le champ du savoir et de l’esprit humain, véritable amateur, au sens antique, parcourant toutes les sciences sans s’attacher à aucune, n’excluant rien, ne méprisant rien, mais se gardant aussi de surfaire. […] Quand il fut revêtu d’un caractère sacré, il s’attacha à disposer sa vie dans un parfait accord avec ses nouveaux devoirs.
À part cette comédie de Turcaret, qui fut comme une bataille livrée, et dans laquelle Lesage, piqué au jeu, s’attacha à rendre le vice haïssable, la satire chez lui, dans tous ses autres écrits, garde un caractère aimable autant qu’amusant, et c’est ce qui en fait le charme et l’originalité même. Tel est surtout le caractère qu’elle offre dans son roman de Gil Blas, ce facile et délicieux chef-d’œuvre, auquel son nom est à jamais attaché.
Cette terrible page de Chénier, jugement de l’honnête homme, mérite de rester attachée aux huit volumes des Révolutions de France et de Brabant comme la flétrissure qui leur est due. […] Dans son Brissot démasqué, surtout dans son Histoire des Brissotins, il accuse toute la Gironde ; il s’attache à démontrer en ceux qu’il appelle injurieusement Brissotins, des conspirateurs, des royalistes, des instruments d’intrigue et de vénalité.
— qui se rapportaient à la manière trop habituelle et très incomplète dont l’abbé Genest, en ses jours de distraction, attachait le vêtement que les Anglais n’osent nommer ; ce sont des plaisanteries de nature à n’avoir place que dans Le Lutrin vivant. […] Après ces premiers propos sur M. le Duc, on parla encore, mais un peu en sous-ordre, du président de Mesmes, que la duchesse voulait s’attacher pour gouverner par lui le Parlement.
Le système de Condorcet lui venait de Turgot, et il n’en fut nullement inventeur ; il le développa seulement, l’étendit et s’attacha de plus en plus à le réaliser, à le propager. […] Ami le plus intime de Turgot, de ce ministre de qui Condorcet lui-même était censé dire dans une épître en vers de Voltaire : Quand un Sully renaît, espère un Henri quatre, Condorcet, de raisonnement en raisonnement, de sophisme en sophisme, et faute d’être averti par ce sens moral direct qui dit non énergiquement au mal et à l’injustice dès la première vue, en viendra à émettre, dans le procès de Louis XVI, ce vote unique, ce vote hypocrite qui reste à jamais attaché à son nom, et dans lequel il cherchait à concilier encore ce qu’il appelait ses principes philanthropiques et sa prétention à la sensibilité avec l’excessive dureté de la conclusion : « Je vote pour la peine la plus grave dans le Code pénal, et qui ne soit pas la mort. » Il y avait dans cette réticence un sophisme de plus.
Dégagée de tous les protocoles que la bassesse inventa pour la vanité, et la faiblesse pour le pouvoir, elle en est plus faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges ; et, puisqu’il faut le dire, elle est de toutes les langues la seule qui ait une probité attachée à son génie. […] Le sentiment qui anime les derniers chapitres, et qui fait que cet homme au cœur trop desséché par l’air des salons se relève et surnage, par l’intelligence, du milieu de la catastrophe universelle, me rappelle quelque chose du mouvement d’un naufragé qui s’attache au mât du navire, et qui tend les bras vers le rivage.
Il semblait, en effet, que, comme cet empereur romain qui voulait mourir debout, La Harpe se fût dit dans sa passion littéraire : « Il convient qu’un critique (même converti) meure en jugeant. » Depuis une quinzaine de jours que je vis avec La Harpe, je me suis demandé (à part les bonnes parties du Cours de littérature qui sont toujours utiles à lire dans la jeunesse) quelles pages de lui on pourrait aujourd’hui offrir à ses amis comme à ses ennemis, quel échantillon incontestable de son talent de causeur, d’écrivain, d’homme qui avait au moins, en professant, un certain secret dramatique, et qui savait attacher. […] C’est à Robespierre surtout qu’il s’attache à porter les plus rudes coups : « Un Robespierre !
Qu’il nous suffise de dire que lorsqu’un des officiers longtemps attaché au maréchal, le colonel Fabvier, se plaignit vivement de cette qualification dans une note écrite qui fut mise sous les yeux de Napoléon, l’Empereur répondit alors au général Drouot qui s’en était chargé : « Calmez Fabvier ; ce que j’ai dit, j’ai dû le dire dans l’intérêt de ma politique. […] [NdA] Un ancien officier attaché à l’état-major de M. de Bourmont, M. d’Ault-Dumesnil, a cru devoir réclamer sur ce point par une lettre insérée dans Le Constitutionnel du 27 avril 1852.
Je ne tiens qu’à bien faire comprendre et à bien décrire un personnage remarquable, et, malgré les restes de flamme qui peuvent s’attacher à son nom, à le mettre à son rang dans ce monde froid et durable où une critique respectueuse s’enquiert de tout ce qui a eu bruit et éclat parmi les hommes. […] Ce fut longtemps son rêve et finalement son regret ; il y revenait en idée dans les derniers temps, à travers les courts et sombres intervalles de réflexion que lui laissaient ses luttes de presse de plus en plus désespérées ; c’était à une telle œuvre qu’il aurait aimé à attacher la gloire de son nom.
C’est ici la pierre philosophale ; tandis qu’à la campagne il reste de la moralité, et qu’en faisant un bon sort de son vivant, on peut trouver serviteur d’attache… On pourrait arrêter ici le philosophe et lui demander pourquoi il y a à la campagne un fonds restant de moralité plutôt qu’à la ville, et si cela ne tient pas précisément à ce qu’il a voulu détruire. […] Il attache de l’importance à tout ce qu’il dit : cela fait que l’on trouve souvent qu’il en met trop aux petites choses ; mais on le lui pardonne, parce qu’il traite les grandes avec le soin qu’elles méritent.
Les chroniqueurs et les historiens, jusqu’au commencement de ce siècle, jugeant les faits à première vue et les expliquant par une doctrine superficielle mais relativement juste, en étaient venus à concentrer tout l’intérêt et le mérite de chaque entreprise dans les individus, rois, ministres, généraux dont le nom lui était resté attaché. […] Si l’on conçoit la suite des sciences qui, prenant la matière organique à ses débuts, dans les cornues des chimistes ou l’abîme des mers, en conduisent l’étude à travers la série ascendante des plantes et des animaux, jusqu’à l’homme, le décrivent et l’analysent dans son corps, ses os, ses muscles, ses humeurs, le dissèquent dans ses nerfs, sa moelle, son cerveau, son âme enfin et son esprit ; si, abandonnant ici l’homme individu, on passe à la série des sciences qui étudient l’être social, de l’ethnographie à l’histoire, on verra que ces deux ordres de connaissances, les plus importantes sans aucun doute, et celles auxquelles s’attache l’intérêt le plus prochain, se terminent en un point où ils se joignent : dans la notion de l’homme individu social, dans la connaissance intégrale, biologique, physiologique, psychologique de l’individu digne de marquer dans la société, constituant lui-même par ses adhérents et ses similaires un groupe notable, propageant dans son ensemble particulier ou dans l’ensemble total, ces grandes ondes d’admirations, d’entreprises, d’institutions communes qui forment les États et agrègent l’humanité.
rien de plus incohérent en apparence, rien de plus mal attaché, rien de plus mal déduit. […] Il importe de bien attacher les penseurs.
Enfin, pour tout dire, accepter une vérité transmise sans la choisir, même après réflexion et contrôle, c’est ressembler aux pies et aux perroquets qui prononcent certaines paroles sans y attacher aucun sens. […] Ceux qui sont attachés à certains principes d’ordre et de tradition qu’ils regardent comme la base nécessaire de toute société, doivent se guérir de leurs défiances envers la liberté de penser, car elle est pour eux aussi bien que pour leurs adversaires.
Le sauvage perd cette férocité des forêts qui ne reconnaît point de maître, et prend à sa place une docilité réfléchie qui le soumet et l’attache à des lois faites pour son bonheur. […] N’est-ce pas un phénomène bien étonnant que des écoles d’éducation publique barbares et gothiques, se soutenant avec tous leurs défauts, au centre d’une nation éclairée, à côté de trois célèbres Académies, après l’expulsion des mauvais maîtres connus sous le nom de jésuites, malgré la réclamation constante de tous les ordres de l’État, au détriment de la nation, à sa honte, au préjudice des premières années de toute la jeunesse d’un royaume et au mépris d’une multitude d’ouvrages excellents, du moins quant à la partie où l’on s’est attaché à démontrer les vices de cette éducation.
Il s’agit bien de montrer ici un homme qui passe ; là un pâtre qui conduit ses bestiaux, ailleurs, un voyageur qui se repose ; en un autre endroit un pêcheur sa ligne à la main et les yeux attachés sur les eaux ! […] Sur une planche attachée à un poteau lampe alumée.
À nos lecteurs ACTION n’est point faite pour la satisfaction de quelques écrivains mais pour celle des lecteurs attachés à la révélation d’œuvres ardentes et novatrices qui garantissent notre force vitale. […] De style viril, combattant toutes décadences et avant tout créatrice, elle ne s’attachera qu’à étudier les idées des hommes vivants et leurs œuvres.
« Attaché à un idéal sévère, j’ai toujours eu peur d’être exclusif », dit-il quelque part, et il a toujours eu trop peur. […] Nisard, l’incomparable valeur de ces deux volumes où l’écrivain a prouvé, par son exemple, que la pureté de la conscience n’impliquait la fermeture de l’esprit à aucune notion littéraire, et que l’attache aux principes — et à tous les principes — n’empêchait pas non plus d’avoir de la grâce dans l’esprit, car il en a beaucoup, et de l’agrément, puisqu’on jure par ce mot, dans une société dont le premier besoin à l’heure que voici est peut-être d’être amusée.
Il faut qu’il soit bien décidé ; ses bras sont tranquillement croisés ; un fort gros pavé est attaché à son cou avec une corde. […] Grandville est un esprit maladivement littéraire, toujours en quête de moyens bâtards pour faire entrer sa pensée dans le domaine des arts plastiques ; aussi l’avons-nous vu souvent user du vieux procédé qui consiste à attacher aux bouches de ses personnages des banderoles parlantes.
Et maintenant, si de ces hauteurs nous descendons à de menus détails littéraires, à ces petites choses auxquelles pour ma part j’attache de l’importance, j’ai besoin de rectifier sur quelques points le passage, très-bienveillant d’ailleurs et tout favorable, qui m’est accordé dans le livre de biographie domestique intitulé : Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie ; on y lit (t.
Si parfois pourtant il s’est attaché à quelques individus et a paru les distinguer avec plus de soin, ce n’est pas toujours qu’il leur accorde une importance personnelle beaucoup plus prononcée, et qu’il prenne plaisir à se surfaire leur valeur historique.
Il eût été plus sage et plus noble de se sacrifier de bon gré ; elle ne le fit pas, et subit jusqu’au bout le refus de sa prétention avec l’odieux attaché au retard de la paix.
Les traducteurs, surtout ceux de Tacite, n’ont rien à quoi ils doivent plus s’attacher qu’à cette continuité du discours.