Il s’agit de choisir entre une femme et l’empire du monde. […] Ces jeunes gens s’imaginent qu’il s’agit de frapper fort Il suffit de frapper juste, comme dit l’autre. […] Si ce drame a pu être qualifié de « socialiste » (il ne s’agit pas ici de théories, mais d’aspirations vagues et violentes et peut-être, hélas ! […] « Ecoute, dit le vieil Ablamore à Alladine, j’étais venu pour te pardonner tout… Je croyais que tu avais agi comme nous agissons presque tous, sans que rien de notre âme intervienne. » Puis, quand il a surpris les deux amoureux et qu’il a déjà résolu de les enfermer dans le souterrain : « Je ne vous en veux pas. […] Il ne s’agit que de le laisser tremper une heure ou deux dans de l’eau tiède.
Il s’agit de Dumas à vingt ans, et tout le bien que j’en dirais ne vaudrait pas les quelques morceaux que je recopie. […] Il s’agit, en deux mots, d’un enfant (le héros du roman) qui vient d’être loué par un ex-ténor italien, devenu montreur de chiens savants, et qui quitte la maison paternelle. […] Je saute quelques pages ; il s’agit pour nos artistes ambulants de donner un concert. […] Il s’agit de sa première cause. […] Ma cuisinière commençait à prendre son chat, et j’hésitais entre mon argent et mes bottes, lorsqu’on a découvert qu’il ne s’agissait que d’un feu chez un boulanger de la rue du Bac, assez loin de chez moi.
Dans ses façons d’agir et de s’habiller, veston de velours, chemise rouge flamboyante, Bruant fait parade de la brutalité qui veut s’emparer de la foule et s’en empare, tandis que le regard pétillant et pétulant la charme et la dompte. […] « Le directeur vit bien que j’avais agi par folie, et me traita d’une façon convenable. […] C’est là que je termine la confession que j’avais à faire au monde : j’ai soulagé mon cœur et je me sens libre, à présent, d’agir à ma guise. […] Agissez d’après mes paroles. […] Sud et qui le fait agir comme il le fait, mais c’est plutôt l’embarras secret qu’éprouve l’homme du monde devant un objet étranger doué d’une vie mystérieuse, ou encore le dilettantisme surpris devant les choses de la nature.
Pétrone, parlant d’un poëme de la Guerre civile, en esquisse largement la poétique en ces termes : « Il ne s’agit pas, dit-il, de comprendre en vers tout le récit des faits, les historiens y réussiront beaucoup mieux ; mais il faut, par de merveilleux détours, par l’emploi des divinités, et moyennant tout un torrent de fables heureuses, que le libre génie du poëte se fasse jour et se précipite de manière qu’on sente partout le souffle sacré, et nullement le scrupule d’un circonspect récit qui ne marche qu’à couvert des témoignages102. » On se ressouvient involontairement de cette recommandation en lisant les Argonautes ; non certes que les fables et les prodiges y fassent défaut : ils sortent de terre à chaque pas ; mais ici ces fables et ces prodiges sont, en quelque sorte, la suite des faits mêmes, et il ne s’y rencontre aucune machine supérieure, aucune invention dominante et imprévue, pour donner au poëme son tour, son impulsion, sa composition particulière. […] Il s’agit pour eux d’obtenir, de gré ou de force, du roi Éétès qui y règne, la toison d’or que Jason doit rapporter. […] Junon expose l’affaire, et comment il s’agit de favoriser Jason, de le tirer de sa périlleuse entreprise.
… Il s’agit maintenant de déterminer quel genre de supplice mérite un homme qui a voulu que la république fût libre ! […] Voilà le fondement de l’accusation contre lui ; il s’agit de savoir quel supplice mérite un tel crime. » Cette lettre, récemment découverte, était adressée au prieur des Saints-Apôtres de Padoue ; elle atteste avec quelle aspiration puissante l’imagination italienne du moyen âge, même dans le clergé papal, remontait à l’antique liberté, bien que cette liberté ne fût plus que le rêve de ses poètes. […] Clément VI était trop doux pour se venger sur un tribun qui avait dépassé ses pouvoirs, mais qui avait agi cependant comme mandataire du pape.
Que le roi donc, après avoir bien considéré la loi divine, inflige justement les peines à ceux qui agissent injustement ! […] Toute intelligence est, par sa nature même, le résultat, à la fois ternaire et unique, d’une perception qui appréhende, d’une raison qui affirme, et d’une volonté qui agit. […] Tous les souverains agissent comme infaillibles. » Ce dogme, qui supprime à la fois le raisonnement et la résistance, une fois posé, l’auteur marche en liberté vers la tyrannie, d’un pas plus ferme que Machiavel.
Enfin, à un langage qui n’appartient pas en propre aux personnages, qui vise au trait, que gâtait un reste de pointes italiennes, il fallait substituer la conversation de gens exprimant naïvement leurs sentiments et leurs pensées, et n’ayant d’esprit que le leur ; il fallait, en un mot, plus observer qu’imaginer, plus trouver qu’inventer, et recevoir des mains du public les originaux qu’il s’agissait de peindre. […] Dans ce salon, on cause plus qu’on n’agit : que peuvent faire des oisifs autour d’une coquette ? […] Le théâtre veut de l’action ; et dans le Misanthrope, quoiqu’il ne se dise rien de trop, on n’agit qu’en parlant.
Il est un humoriste ; c’est ce que les Anglais répondent à toutes les critiques que nous adressons au dernier de leurs conteurs, et c’est ce qu’il s’agit de comprendre si l’on veut expliquer tout Dickens, déterminer la nature singulière de son art, de son esprit, et analyser ainsi complètement, en un type extrême, une propriété mal connue de l’âme chez toute une catégorie d’êtres plus émotifs que raisonneurs. […] Qu’il s’agisse au contraire du faste glacial d’un riche et sombre hôtel, tel que celui de M. […] Mais ces descriptions pures sont rares dans Dickens ; le plus souvent, ce qui remplit ses pages, ce sont les aventures, les conversations de ses héros, les scènes où ils parlent et agissent à la fois, et ici encore, soit dans ses procédés de personation, soit dans l’aspect résultant de ses personnages, le romancier anglais demeure l’écrivain impressionnable et essentiellement subjectif que nous avons appris à connaître.
Il s’agit de savoir comment s’est faite cette évolution. […] Le sens et la nature de l’évolution sont donc ici bien clairs : il s’agit d’une différenciation des genres. […] Il est d’abord comme entendu que l’on n’écrira pas en français pour écrire, mais pour agir ; et que cette action aura pour objet la propagation des idées générales.
Le morceau dont il s’agit ici est le plus beau de ceux qu’il a exposés. […] Il y a un moyen sûr de faire prendre à celui qui nous écoute un puceron pour un éléphant ; il ne s’agit que de pousser à l’excès l’anatomie circonstanciée de l’atôme vivant. […] S’il s’agissait d’un dessin à placer dans l’ouvrage d’un voyageur, il n’y aurait pas le mot à dire ; il faut alors une exactitude rigoureuse.
Ces précédents historiques terribles, accablants pour un prêtre et un cardinal, qui n’oublia jamais, du moins politiquement, qu’il était cardinal et prêtre, firent de la situation de Richelieu quelque chose d’effroyablement compliqué, où un homme seul, de son agilité et de sa force, pouvait se mouvoir et agir. […] Tous, sans exception, agirent sous la pression de cette tassée d’hommes qui venaient derrière eux et en qui, millions de poitrines haletantes de haine et d’envie, soufflait l’Esprit qui avait poussé Alaric à brûler Rome ! […] Michelet, avec son talent mystico-sensuel, peut beaucoup agir.
Quand il s’agit de nommer des consuls définitifs et qu’on eut arrêté le premier choix de Cambacérès, Roederer, qui pouvait avoir des espérances pour la troisième place, dut les perdre lorsqu’un jour Bonaparte, en le voyant entrer, lui dit comme pour répondre à sa pensée : « Citoyen Roederer, vous avez des ennemis. » — « Je les ai bien mérités, répondit-il, et je m’en félicite. » Et il fut, l’instant d’après, le plus vif à recommander à la désignation du premier consul le nom considéré de Lebrun59. […] On le trouve toujours plus grand que soi quand il parle, quand il pense, quand il agit.
Il ne s’agit point de cela avec Bonstetten, il s’agit de l’éducation des choses, de l’éducation vive, de ce qui fait dire à ceux qui en sont témoins : « Il y a des esprits diligents qui sont comme les abeilles, et qui ne rentrent que pour sortir aussitôt. » Sur cette vigilance du dedans, sur cette éducation continuelle qui fait qu’on ne se fige pas à un certain âge, qu’on ne se rouille pas, et que de toute la force de son esprit on repousse le poids des ans, — et sur l’inconvénient de ne le pas faire —, il a écrit des choses bien spirituelles, bien piquantes et aussi très élevées : La bêtise a son développement comme l’esprit, par des lois inverses de celles de l’esprit.
Il s’agit là de ceux qui ont à parler en public, et qui ont à faire usage parfois de l’arme de l’ironie ou du ridicule ; la recommandation en ce qui les concerne est, on le conçoit, d’une importance bien plus grande encore, tout actuelle, pour ainsi dire, et tout immédiate : « Parcendum est maxime caritati hominum, ne temere in eos dicas qui diliguntur. » Il ne s’agit pas d’aller se moquer d’un personnage généralement aimé.
Il est homme du métier aux yeux des gens du métier ; il a la méthode, il ne s’agit plus que d’oser l’appliquer. […] Le contraste entre la distance de la tombe et du berceau y est marqué, et même par deux fois : il s’agit non pas du même Ida que dans Virgile, mais d’une ville d’Hyda, en Lydie.
Et comme en tout ceci il ne s’agit de donner tort à personne (ce qui serait puéril), mais seulement d’étudier à fond la situation morale d’une âme, je produirai la suite des passages qui ne laissent rien à désirer et qui sont comme la confession de La Mennais sur ce point capital et décisif de sa carrière. […] Je crois plutôt que nous autres, qui venons au monde pour écrire, grands ou petits, philosophes ou chansonniers, nous naissons avec une écritoire dans la cervelle. » Et Béranger en concluait qu’il ne s’agissait que de verser l’encre sur le papier pour dégager la cervelle elle-même.
Ces jalousies, en offrant un appui à vos ennemis, doivent leur donner souvent la tentation d’agir. […] Dans deux jours, je saurai si je suis définitivement condamné ; car vous pensez bien que, dans cette horrible position, il s’agit d’être ou de ne pas être (to be or not to be) et si je ne suis rien après un événement comme celui de Bautzen, quel espoir me restera-t-il ?
… Dans une pièce de vers qui obtint, il y a peu d’années, le prix à l’académie de Lausanne, je trouve ces beaux traits de nature ; il s’agit d’un voyageur : Il voit de là les monts neigeux Et les hauts vallons nuageux : Puis il entend les cornemuses Des chevriers libres et fiers, Perdus dans la pâleur des airs Par-dessus les plaines confuses ; et cette autre gracieuse peinture des ébats auxquels se plaisent les nains et les sylphes de la montagne : Sur les bords de l’eau claire, à l’ombre des mélèzes. […] Voici, j’imagine tout spécieusement d’après lui-même, de quelle façon il s’y est pris pour atteindre à cette difficile perfection : « Il s’agit, dit-il14, d’apprendre notre langue à fond, d’en pénétrer le génie, d’en connaître les ressources, d’en apprécier les qualités et les défauts, de nous l’approprier dans tous les sens ; et ne me sera-t-il pas permis d’ajouter (puisque je parle du français et que j’en parle en vue de la culture vaudoise) que le français est pour nous, jusqu’à un certain point, une langue étrangère ?
Sue, si l’on prend l’ensemble de ses œuvres et si l’on se représente bien la famille de romans dont il s’agit, se trouve en combiner en lui l’esprit, la mode, la fashion, l’habitude, avec distinction, je l’ai dit, avec sang-froid, avec fertilité, avec une certaine convenance. […] Il s’agissait pour lui, à son début, de se faire jour dans le monde littéraire par quelque chose d’original et qui attirât l’attention.
A propos des similitudes frappantes et presque des symétries d’accidents qui sautent aux yeux entre l’avénement de la seconde race et celui de la troisième, il disait : « Cette analogie de causes et d’effets est remarquable, et prouve combien les choses agissent avec suite, s’accomplissent de nécessité, et se servent des hommes comme moyens, et des événements comme occasions. » Après avoir montré dans saint Louis le principal fondateur du système monarchique, il suivait les progrès de l’œuvre sous les plus habiles successeurs, et faisait voir avec le temps la royauté de plus en plus puissante et sans contrôle, roulant à la fin sur un terrain uni où elle n’éprouva pas d’obstacle, mais où elle manqua de soutien ; si bien qu’un jour « elle se trouva seule en face de la Révolution, c’est-à-dire d’un grand peuple qui n’était pas à sa place et qui voulait s’y mettre, et elle ne résista pas. […] S’attachant à un ordre unique de causes, il négligea toutes celles qui n’avaient agi que pour une part indéterminée et confusément appréciable, comme s’il en avait trop coûté à son esprit rigoureux d’admettre de la réalité autre part que là où il découvrait de l’ordre et des lois.
Il ne s’agit ni de réhabiliter ni de proposer pour modèle, mais simplement de reconnaître ce qui fut, de retrouver, s’il se peut, la poésie aux moindres traces où elle a passé. […] On m’assure qu’il y aura du danger pour ma vie ; mais elle m’est si peu considérable quand il s’agit de vos intérêts, que je la hasarderai avec toute la joie dont est capable une personne qui a pour vous une tendresse infinie.
Un grand art de combinaison, un calcul exact d’agencement, une construction lente et successive, plutôt que cette force de conception, simple et féconde, qui agit simultanément et comme par voie de cristallisation autour de plusieurs centres dans les cerveaux naturellement dramatiques ; de la présence d’esprit dans les moindres détails ; une singulière adresse à ne dévider qu’un seul fil à la fois ; de l’habileté pour élaguer plutôt que la puissance pour étreindre ; une science ingénieuse d’introduire et d’éconduire ses personnages ; parfois la situation capitale éludée, soit par un récit pompeux, soit par l’absence motivée du témoin le plus embarrassant ; et de même dans les caractères, rien de divergent ni d’excentrique ; les parties accessoires, les antécédents peu commodes supprimés ; et pourtant rien de trop nu ni de trop monotone, mais deux ou trois nuances assorties sur un fond simple ; — puis, au milieu de tout cela, une passion qu’on n’a pas vue naître, dont le flot arrive déjà gonflé, mollement écumeux, et qui vous entraîne comme le courant blanchi d’une belle eau : voilà le drame de Racine. […] Il s’agit du premier crime de Néron, de celui par lequel il échappe d’abord à l’autorité de sa mère et de ses gouverneurs.