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2274. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre V : Lois de la variabilité »

C’est de plus faire des œuvres de Dieu une sorte de moquerie mensongère.

2275. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Ce Dieu de la nation, ce Poète que le peuple des vérsificateurs encense, parce que chacun d’eux aspire secrettement & sent qu’il peut aspirer à sa manière non inventive ; Racine est bien en particulier le Poète Dramatique sans génie & sans caractère, considéré, non comme Ecrivain, mais comme Peintre des évènemens des hommes & des passions ; il n’a rien au dessus de Pradon, que d’écrire mieux que lui ; c’est le même homme quant au plan, quant aux caractères, quant à la maniere de choisir & de disposer ses sujets ; il en fit l’aveu lui-même & l’on diroit qu’il s’est bien connu. […] Ne voit-on pas le sceau de la barbarie dans cet empressement à faire un Dieu de tout homme un peu extraordinaire ?

2276. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Parlant du relâchement et de l’anarchie croissante au sein du pouvoir, elle prédit la ruine aussi nettement qu’Aïssé l’a fait tout à l’heure : «  À moins que Dieu n’y mette visiblement la main, il est physiquement impossible que l’État ne culbute. » (Lettre de Mme de Tencin au duc de Richelieu, du 18 novembre 1743.)

2277. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre I. Le Roman. Dickens. »

L’étoile lui avait montré le chemin qui mène au Dieu des pauvres, et son humilité, ses misères, son oubli des injures, l’avaient conduit au repos de son rédempteur1339. » Ce même écrivain est le plus railleur, le plus comique et le plus bouffon de tous les écrivains anglais.

2278. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIe entretien. Épopée. Homère. — L’Iliade » pp. 65-160

Priam, dans l’attitude et de la voix d’un suppliant, fait entendre ces mots : « “Souviens-toi de ton père, Achille égal à un Dieu ; ton père est du même âge que moi ; il touche comme moi le seuil funeste de la vieillesse ; peut-être qu’en ce moment même des voisins nombreux l’assiègent, et il n’a personne pour écarter ces malheurs et ces périls ; mais du moins, sachant que tu vis encore, il se réjouit secrètement dans le fond de son cœur, et tous les jours il se flatte de voir son fils chéri revenir d’Ilion… Et moi, malheureux !

2279. (1925) La fin de l’art

Il croyait en Dieu en disant sa messe et le reste du jour vénérait Épicure.

2280. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Kepler disait, avec Aristote : — Tout doit être beau dans l’œuvre de Dieu ; la ligne circulaire est la plus belle des lignes ; donc les astres doivent décrire des cercles, même ceux qui, comme Mars, semblent avoir un trajet si irrégulier. — Seulement Kepler, lui, chercha la confirmation de son hypothèse, et il trouva non des cercles, mais des ellipses.

2281. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Les perceptions de la monade de Leibnitz ne se nécessitent pas davantage les unes les autres ; il faut que Dieu en ait réglé l’ordre par avance.

2282. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Il ne serait même pas déraisonnable d’affirmer que l’histoire proprement dite des différentes époques est moins instructive que leurs fables… Gardons-nous de croire avec les esprits chagrins que l’homme aime et embrasse l’erreur pour l’erreur elle-même : il n’y a pas, et même il ne peut y avoir de folie qui n’ait son coin de vérité, qui ne tienne à des idées justes sous quelques rapports, mais mal circirconscrites et mal liées à leurs conséquences 61. » En ce qui concerne le stoïcisme, Cabanis ne fait en quelque sorte, dans cette lettre, que poser la doctrine d’un stoïcisme moderne plus perfectionné, et traduire, interpréter dans le langage direct de la science, et sous forme de conjectures plus ou moins probables, les conceptions antiques de cette respectable école sur Dieu, sur l’âme, sur l’ordre du monde, sur la vertu. […]  » — « Avancez, pour Dieu !

2283. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

C’était son Dieu, son idole, sa passion, un phénomène auquel il ne pouvait s’accoutumer, et qui le surprenait davantage à chaque rencontre : il y pensait le jour, il en rêvait la nuit, et comme Lafontaine, qui disait aux passants : « Avez-vous lu Baruch ?  […] C’est là que je saurais, fort d’un génie étrange, Dans la création d’un bonheur sans mélange,         Être plus artiste que Dieu ! […] L’Enfance du Christ, oratorio d’une naïveté charmante, et où la musique s’amuse à balbutier les premières paroles du Dieu nouveau-né, qu’accompagne le chant des anges, parut être mieux comprise du public.

2284. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Et le roman se termine par un jugement de Dieu, devant un tribunal où, en champ clos, les deux femmes, soutenues par le cadet, combattent et tuent l’assassin, à la suite de quoi le valeureux frère est fait samouraï par un daïmio. […] Or, sa sœur cadette venue d’une province lointaine, apprend à l’aînée son histoire, et les deux sœurs se mettent à la recherche du malfaiteur et, comme autre fois existait au Japon le droit à la vengeance, le duel devant Dieu de l’ancienne Europe, les deux sœurs arrivent à tuer l’assassin de leur père. […] Puis se succèdent les gravures d’Isanaghi, le premier homme de la terre du Japon tuant Kagoutsouti, le mauvais génie de la contrée ; de Foumeitchôja, mettant en fuite le renard à neuf queues ; du soldat Sadayo, tout percé de flèches et mourant en enfonçant des deux mains son sabre dans le corps d’un ennemi étendu sous lui ; du Dieu du tonnerre s’humiliant devant la hache monstrueuse de Kintoki ; de Yorimitsou, qui vient de trancher la tête du géant de la montagne de Ohyéyama : tête qui est en train de retomber et d’aller se ficher sur les cornes du casque du jeune guerrier ; de l’intrépide explorateur qui entra le premier dans la grotte du Fouzi-yama et que l’on voit la parcourir la torche à la main ; du cavalier Ogouri Hangwan, faisant assembler les quatre pieds de son cheval sur la tablette d’un étroit jeu de go ; du général Yoshisada demandant au génie de l’Océan, dans la logette faite par la courbe d’une vague, demandant de retirer la marée pour laisser passer son armée.

2285. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Dimanche 6 octobre Les honneurs rendus aux grands hommes — tout Pasteur qu’ils peuvent être — deviennent, il me semble, un peu excessifs : ils héritent peut-être trop, de ce qui appartenait à Dieu, autrefois.

2286. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Troisième partie. Dictionnaire » pp. 243-306

. — Le Dieu nouveau, tragédie jouée le 3 juillet à, Champigny.

2287. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre II. La parole intérieure comparée à la parole interieure »

Voici ce qu’elle me dit : [suit un dialogue d’Augustin avec cette voix de « la Raison » qui lui dicte d’écrire après avoir demandé l’aide de Dieu dans une prière écrite].

2288. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Grâce à Dieu, nous avons assez de clairvoyance pour comprendre qu’ils ont rompu depuis longtemps avec la littérature et relèvent exclusivement de l’industrie. […] À Dieu ne plaise que je confonde les devoirs du poète et les devoirs de l’historien.

2289. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Dieu merci, il n’était que temps de ne plus condescendre à la promiscuité avec cette infamie, avec ces ordures ». […] au fond de quelles douleurs avait-il puisé cette force de Dieu, cette puissance illimitée de créer ?

2290. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

Comme lui, il sépare l’âme du corps, et, quoiqu’il admette entre eux une concordance préétablie par Dieu, il leur refuse toute espèce d’action réciproque. […] Au premier rang se trouvait l’âme raisonnable et immortelle se confondant en Dieu, ensuite l’âme sensitive et mortelle, ayant pour agent un autre archée principal, qui lui-même commandait à une foule d’archées subalternes, les blas.

2291. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1888 » pp. 231-328

» Jeudi 27 décembre Discussion à table avec Daudet, où je soutiens qu’un homme qui n’a pas été doué par Dieu du sens pictural, pourra peut-être, à force d’intelligence, goûter quelques gros côtés perceptibles de la peinture, mais n’en goûtera jamais la beauté intime, la bonté absconse au public, n’aura jamais la joie d’une coloration, et je lui parlais à ce propos de l’eau-forte, de ses noirs, de certains noirs de Seymour-Haden qui mettent l’œil dans un état d’ivresse chez l’homme, au sens pictural.

2292. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Vendredi 29 juillet Je lis les Conversations de Goethe, par Eckermann, et je trouve que l’écrivain allemand divisait l’humanité en deux classes : les poupées, jouant un rôle appris, et les natures, le petit groupe d’êtres, tels que Dieu les a créés.

2293. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

« Dès ma première enfance, j’avais besoin de me faire un monde intérieur à ma guise, un monde fantastique et poétique… Me voilà donc, enfant rêveur, candide, isolé, abandonnée à moi-même, lancée à la recherche d’un idéal et ne pouvant pas rêver un monde, une humanité idéalisée, sans placer au faîte un Dieu, l’idéal même… Et voilà qu’en rêvant la nuit, il me vint une figure et un nom. […] Mon fantôme s’appelait Corambé et ce nom lui resta… Je voulais l’aimer comme un ami, comme une sœur, en même temps que le révérer comme un Dieu.

2294. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

La religion persecutée par Antiochus, et soûtenuë par le zéle intrépide de la mere des Machabées et de ses enfans : or les hautes idées que les israélites avoient de Dieu, les figures de leurs prophetes qui leur étoient devenuës familieres, le grand nombre de miracles où contre le cours ordinaire de la nature les élémens avoient subi la loy du createur, le courage et la confiance de ces génereux martyrs devant qui tout est vil et méprisable auprès des intérêts de Dieu et de la grandeur de ses promesses ; tout cela répand de soi-même un sublime dans le discours qui le plus souvent ne coûte pas plus qu’une autre convenance, puisque les matériaux en sont préparée.

2295. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Il remporta, en 1817, le premier prix de philosophie au concours général ; le sujet était l’énumération des preuves de l’existence de Dieu.

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