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904. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre III. Madame de Staël »

Elle dispute finement sur la différence du bon goût de la société et du bon goût de la littérature : elle montre que l’un est essentiellement négatif, et que l’autre est funeste, s’il ne contient un élément positif ; elle affranchit ainsi tout à fait l’art littéraire des convenances mondaines.

905. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Elle a laissé à la bourgeoisie une foule d’avantages, dont le plus grand est une sorte de solidarité de caste fortifiée par l’acceptation mutuelle de certaines tares morales ; les égoïstes s’allient volontiers, et rien ne solidarise comme l’aversion partagée envers tout élément altruiste et sensitif.

906. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre onzième. »

Enfin, il est des vérités métaphysiques dont les éléments ne sont ni des faits généraux ou particuliers, ni des motifs de conduite ; celles-là ne sont comprises que par les esprits à la fois élevés et rigoureux.

907. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Par quel mystère les éléments de cette matière friable qu’est le charbon en viennent-ils à constituer un bloc résistant, doué de privilèges spéciaux ?

908. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

Mais ces discours étant en contradiction absolue avec ceux des évangiles synoptiques, lesquels représentent sans aucun doute les Logia primitifs, ils doivent compter pour des documents de l’histoire apostolique, et non pour des éléments de la vie de Jésus.

909. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Notre langue n’étant qu’un métal d’alliage, il faut la dompter par le travail, afin d’incorporer ses divers éléments.

910. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Le maréchal Marmont, duc de Raguse. — III. (Suite et fin.) » pp. 47-63

À la bravoure et à l’amour de la gloire, naturels aux Français, ils joignaient un grand respect pour la discipline, et une confiance sans bornes en leur chef, premiers éléments du succès… Les soldats d’aujourd’hui marchent dignement sur les traces de leurs devanciers ; et le courage, la patience, l’énergie qu’ils ne cessent de montrer dans la longue et pénible guerre d’Afrique, prouvent que toujours et partout ils répondront aux besoins et aux exigences de la patrie.

911. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

On a souvent raconté comment il échoua auprès de Ducis, qui refusa tout, le Sénat, la Légion d’honneur : Je suis, disait-il, catholique, poète, républicain et solitaire : voilà les éléments qui me composent, et qui ne peuvent s’arranger avec les hommes en société et avec les places… Il y a dans mon âme naturellement douce quelque chose d’indompté, qui brise avec fureur, et à leur seule idée, les chaînes misérables de nos institutions humaines.

912. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre III. Le Bovarysme des individus »

IV Avant de clore ces considérations sur le Bovarysme des individus on va seulement retenir trois cas où le phénomène se manifeste avec une grande clarté et où les éléments qui le composent se montrent assemblés selon des proportions très diverses.

913. (1913) Le bovarysme « Troisième partie : Le Bovarysme, loi de l’évolution — Chapitre I. Le Bovarysme de l’individu et des collectivités »

Mais par-delà la restriction apportée par la nouvelle formule, l’esprit continua de percevoir comme élément principal du Bovarysme ce pouvoir de se concevoir autre sur lequel le Bovarysme des personnages de Flaubert avait attiré l’attention ; le Bovarysme devint ce pouvoir même, si bien que l’on en est venu à conserver ici pour désigner la faculté d’évolution elle-même ce terme de Bovarysme qui fut employé d’abord pour désigner une défaillance de cette faculté.

914. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « J. K. Huysmans » pp. 186-212

Mais parmi ces éléments mêmes qui sont les parties extérieures et communes de toute œuvre réaliste, il en est deux, l’exactitude de la vision et la richesse du style, que M. 

915. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

» ; mademoiselle Bénigne, « une fleur d’innocence édénique, la simplicité d’un élément, la bêtise immaculée, une bêtise céleste », selon son frère.

916. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre VII. Le cerveau et la pensée : une illusion philosophique »

D’abord il est fragmentaire ; il ne retient d’ordinaire que quelques éléments de la perception primitive.

917. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

C’est par l’union de ces deux éléments qu’elle a rejeté le vieux dogmatisme trop peu informé et trop abstrait, à la d’Aubignac. […] Tout change, et pourtant il y a un élément stable, des lois foncières de l’esprit. […] Mais le style d’un grand écrivain, voilà un présent céleste et un élément nouveau, dont lui seul pouvait nous enrichir et nous ravir. […] Il s’aperçut que son précieux moi reposait sur des éléments héréditaires, locaux et nationaux. […] Taine a fourni les éléments du critérium vrai, dans sa Philosophie de l’art.

918. (1901) Figures et caractères

Elle est faite de trop d’éléments pour ne pas être sujette à des soubresauts, à des secousses. […] L’imperceptible y vit à côté du gigantesque ; la science s’y mêle à la rêverie ; l’élément y explique l’animal. […] On pourrait en décomposer les éléments et en reconstituer le mélange. […] Il y a dans une page ou dans un vers de Stéphane Mallarmé tous les éléments nécessaires à sa clarté ; seulement ils s’y trouvent épars, situés au lieu exact de leur utilité pour l’élégance graphique de la phrase. […] Maintenant, solitaire et brutal, il s’impose à l’élément et ne lui demande plus que la condition première de sa viabilité.

919. (1897) Aspects pp. -215

« Bon, s’écria le diable, là je trouverai les éléments d’un philtre qui me permettra de m’envoler par la cheminée… Voici les boyaux d’un poète parnassien : Il aimait trop la rime — et nous l’avons tué Voici l’épithalame que M.  […] Il fallut vous piquer des dards de la bise, vous brûler, vous fustiger de pluie, tordre vos nerfs sous l’effluve électrique ; à chaque fonction nouvelle que vous aviez acquise, vous créer de nouveaux désirs et enfin vous répéter sans cesse : « Aimez-vous assez vous mêmes pour vous asservir les éléments qui vous pressent de toutes parts. […] — choie la plupart des individus moulés sur le type courant, très fort chez lui qui est marqué pour l’évolution lui montre jusqu’à l’évidence : que les divers éléments du corps social sont solidaires au même titre que les organes d’un animal ou d’une plante entre eux. […] On a vu jadis des esthètes préoccupés d’exposer longuement, d’analyser par le menu les éléments d’une œuvre future. […] Ils m’aiment et je les aime : Voilà tout mon secret. » Sans doute, une telle esthétique paraîtra bien étroite aux peintres frelatés de mauvaise littérature qui dissimulent sous des intentions grandioses leur sécheresse et leur ignorance des éléments de leur art.

920. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Il faut tenir compte de l’élément de curiosité. […] Cette vilaine petite gare de chemin de fer, sans goût et sans style, devient un élément de beauté dans le paysage qu’elle enlaidissait d’abord. […] Elle emprunterait ses éléments soit à la comédie, soit à la physiologie. […] Le ministère trouvera, pour recommander ces études et en tracer le programme, les éléments d’autant de commissions qu’il lui plaira d’en instituer. […] L’œil absorbe aussitôt le mot tout entier, et il le reconnaît non d’après ses éléments, mais d’après sa forme générale.

921. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Aujourd’hui, quelques mots encore sur plusieurs des éléments de la langue nouvelle. […] Il apprenait, d’après quelques traités grecs et latins, les éléments de la géométrie. […] Un autre élément de la poésie moderne, la rime était orientale. […] Ce sont de curieux éléments pour l’histoire, et non des spectacles pour l’imagination. […] D’autres éléments venaient s’y mêler.

922. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Au lieu de cela, il sema sa force sur l’élément stérile, sur la plaine où l’on ne vendange pas. […] Que si le système adopté par lui l’a conduit à forcer un peu dans l’application certaines lois dont le sens général est vrai, à mettre parfois trop d’ordre et de régularité dans l’étude qu’il a faite des éléments divers du passé, n’est-ce pas là une faute heureuse et préférable au défaut contraire, et n’est-il pas infiniment mieux d’avoir introduit un peu trop d’ordre dont on peut toujours rabattre, que d’avoir laissé subsister une confusion d’où l’on ne serait pas sorti ?

923. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

L’élément féminin lui manquait. […] — Depuis lors, soit que l’élément féminin ou femmelin (comme l’a nommé un censeur austère) ait augmenté et redoublé chez les auteurs, soit que les femmes, de plus en plus appelées à l’initiation littéraire, aient répondu de plus en plus vivement, chaque écrivain célèbre a eu son cortège nombreux de femmes ; et si l’on retranche même ce qui est de la mode, de l’engouement, ce qui ne signifie rien en soi, puisque telle femme qui se jetait à la tête de lord Byron, de Chateaubriand ou de Lamartine, à leur moment, se serait jetée en d’autres temps à la tête d’un autre, il reste bien des physionomies particulières, distinctes, bien des figures non méconnaissables, dont l’entourage et l’accompagnement aideraient à définir le génie propre de l’écrivain et du poète ; car on aime si bien un auteur et on ne le préfère si décidément à tous, que parce qu’on s’apparente par quelque côté avec lui.

924. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

XXIV C’est là tout le tableau ; c’est-à-dire ce sont là tous les personnages ; mais l’expression profonde, variée, naïve, et pourtant auguste, de toutes ces figures ; mais les attitudes, ces physionomies du corps ; mais les costumes, ces draperies de la statue animée de l’homme et de la femme ; mais le geste, cette langue du silence ; mais l’ombre, cette contre-épreuve de la réalité des personnages ; mais le jour, cet élément de la couleur ; mais l’horizon, cet infini de la toile ; mais l’air, cet élément impalpable qu’en ne doit voir qu’on ne le voyant pas, quelle plume pourrait donner l’impression d’un tel pinceau ?

925. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

Quand le vent de Libecio agitait les vagues, on voyait frissonner la mer et courir l’écume avec ce sentiment de gaieté et d’immortalité que donne au regard cette surabondante vie et cette renaissante jeunesse des éléments qui semblent vivre et qui vivent en effet d’une nouvelle vie tous les matins. […] Quelques vagues, attardées comme nos cœurs, gardent leurs derniers reflets et les roulent jusqu’à la nuit, d’un rivage à l’autre, avec des lueurs et des soupirs qui donnent leur mélancolie même aux éléments.

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