[Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]
Grenier a, dans son style, la pureté racinienne ; il est un des rares survivants de l’école de Lamartine, mais il a plus de correction que le maître.
Il y a de ce Meings deux autres pastels à l’École militaire.
J’ai pour moi tous les étudiants de l’École de médecine, et pour moi encore les étudiants de l’École de droit, — mais ceux qui ne sont pas assidus au théâtre, les étudiants pas chic, les étudiants peu fortunés. […] Au sortir de l’école des Jésuites de Vannes, vers ses dix-sept ans, il tombe à Paris pour faire son droit, mais n’est occupé qu’à faire la noce. […] Au fond il y a eu une peinture primitive italienne et allemande ; ensuite la vraie peinture qui compte quatre noms : Rembrandt, Rubens, Velasquez, le Tintoret ; et à la suite de cette école de l’ingénuité et de cette école du grand et vrai faire, encore de jolies et spirituelles palettes en France, et surtout à Venise, et après plus rien que de pauvres recommenceurs, — sauf les paysagistes du milieu de ce siècle. […] Or, il avait obtenu de se faire inscrire parmi les concurrents pour l’admission à l’École, et à quinze ans, il était admis le premier, sur l’éloge que Carpeaux faisait de son morceau de sculpture. […] Puis, à quelques années de là, Lenoir obtenait le second prix au concours de Rome, était découragé, dégoûté du travail de l’École, allait passer à ses frais huit mois en Italie, puis revenait à Paris, où il obtenait une seconde, et enfin une première médaille aux Salons.
L’auteur doit être, comme son livre et son éditeur, un brave homme de provincial ; ses manières doivent être simples et ses mœurs pures… Est-il besoin d’ajouter qu’il n’appartient à aucune école, à aucune coterie de gens de lettres ?
Léon Barracand De cette école poétique qui a pris, dans l’histoire littéraire, le nom de Parnasse, M.
George Sand est idéaliste, sans doute, et c’est par là qu’elle se distingue profondément de l’école des romanciers qui l’ont suivie. […] Toutes ces querelles d’écoles nous paraissent vaines. […] Ce n’est que beaucoup plus tard que l’école, s’étant formée, attribua au chef un système absolu qui n’avait été d’abord qu’une préférence de goût. […] En réalité, peut-on dire que chacun de ces noms représente une école ? […] C’est contre cette école que George Sand use les dernières armes de sa dialectique toujours jeune malgré l’âge.
— Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880). — Histoire des enseignes de Paris (1884). — Histoire des jouets (1889).
[Souvenirs poétiques de l’école romantique (1880).]
Cette révolution qui a surpris cette école n’était pas fin effet sans cause. […] Il a payé l’école de l’hospitalité en railleries, en épigrammes. […] Dumas fils doit être classé dans l’école réaliste avec MM. […] Feydeau, statuaire de l’école de Pradier, a fouillé avec un ciseau curieux. […] Flaubert, Feydeau, Mürger et des romanciers de cette école.
Il est reçu à l’École normale, le quatrième seulement. […] Ses années d’école se passent à la prendre et la reprendre en idée, tout en préparant ses examens. […] Celui-ci sort de l’École normale vers 1888, je crois. […] Quel conseil Augustin Cochin, encore à l’école de droit, demande-t-il à son oncle Benoît d’Azy ? […] Pas un seul mot d’auteur, rien d’abstrait, rien qui sente l’École.
Relativement à ce qui est, à ce que nous n’avons pas voulu, il n’est pas trop fou de penser qu’un prix n’est humiliant pour un écrivain enclin à vivre autrement qu’il fut assidu à l’école, que dans la mesure où il le sollicite, où il le pourchasse. […] Et tous ces aviateurs merveilleux, obligés aux plus rudes métiers pour se payer l’école du pilote. […] Ce n’est pas à pareille école que se forment les bons écrivains. […] On fait son bouquin « pour le prix » en tâchant de plaire à l’électeur influent, comme on fait son esquisse à l’école pour décrocher la médaille, selon le genre de dessin du professeur qui corrigera.
Il est en outre d’une haute importance d’avoir formé son esprit et son goût à l’école des grands écrivains, si l’on ne veut pas rester-étranger aux choses dont on s’occupe dans le monde et à la langue qu’on y parle. […] Quand ils reçoivent l’instruction parmi des contes faits à plaisir, ils sont, par manière de dire, ravis d’aise et de joie. » Pénétré de cette vérité, nous avons mis tous nos soins à nous dépouiller de la gravité des écoles ; et, sans prétendre à vous ravir d’aise et de joie, comme le veut le philosophe de Chéronée, notre ambition sera satisfaite si nous parvenons à vous inspirer quelque intérêt pour nos études, et quelque bienveillance pour nous-même. […] Les écoles spéciales ne manquent point à Paris, pour former des hommes de science et de talent. […] MILLET, professeur d’histoire à l’École militaire de Saint-Cyr.
Je ne suis pas le critique d’une école. Même, si je ne me trompe, ceux que j’aime sont tous assez nobles et assez forts pour mépriser les écoles. […] Lacuzon insulte de brocards amusants la « coalition pathologique » des symbolistes d’école. […] Mais, pour Lacuzon, le symbole ne se constitue pas, comme le veut une école récente, « d’invraisemblables métaphores d’une complexité déroutante, sinon d’un agrément de rébus ».
C’était presque toujours celle de l’école polytechnique qui jouait à croix ou pile le sort de nos pièces10. […] Ce ridicule a si bien gagné votre école que bientôt on ne comprendra plus les livres de vos imitateurs. […] Le reproche n’est pas juste, car il est impossible de faire autrement ; et la nouvelle école n’a pas fait un grand progrès en y substituant le viol, la prostitution, et des boulettes de poison ; d’autant plus qu’elle ne peut elle-même varier ce moyen, et que cette façon d’émouvoir le public peut être beaucoup plus nouvelle, mais à coup sûr est beaucoup plus immorale. […] Elles seraient distribuées à toutes les académies, à tous les professeurs de l’université, aux élèves de l’école polytechnique, de droit, de médecine, et enfin à tous les jeunes gens qui reçoivent une haute instruction de la générosité de la nation.
Il fut, avec Philippe de Chennevières, l’auteur des Contes de Jean de Falaise , d’un groupe d’esprits rares qui forma un moment une sorte de petite école dont la Normandie aurait le droit d’être fière et qui eût fait plus de bruit si les gens du pays du cidre étaient aussi retentissants et ardents et hardis que les félibres méridionaux.
Attaché comme professeur à l’école militaire de Saint-Cyr, M. […] L’établissement de l’École militaire vers le milieu du siècle suivant, et dont le principal honneur revient à Pâris-Duverney, fut le complément nécessaire de ces fondations monarchiques, et remplaça ce que les compagnies de cadets avaient d’insuffisant. […] C’est de la diction de Racine en prose, du Massillon plus court et plus sobre, toute une école pure, nette, parfaite, dont était le duc du Maine ; une jolie source, plus vive du côté des femmes, bien que peu fertile.
» Le comte de Maistre, dans une des charmantes lettres à sa fille, Mlle Constance de Maistre, a badiné agréablement sur cette question, et il y a mêlé des vues pleines de force et de vérité : « L’erreur de certaines femmes est d’imaginer que pour être distinguées, elles doivent l’être à la manière des hommes… On ne connaît presque pas de femmes savantes qui n’aient été malheureuses ou ridicules par la science. » Au siècle dernier, un jésuite des plus éclairés et des plus spirituels, le père Buffier, qui était de la société de Mme de Lambert, dans une dissertation légèrement paradoxale, s’est plu à soutenir et à prouver que « les femmes sont capables des sciences » ; et après s’être joué dans les diverses branches de la question, après avoir montré qu’il y a eu des femmes politiques comme Zénobie ou la reine Élisabeth, des femmes philosophes comme l’Aspasie de Périclès et tant d’autres, des femmes géomètres et astronomes comme Hypatie ou telle marquise moderne, des femmes docteurs comme la fameuse Cornara de l’école de Padoue, et après s’être un peu moqué de celles qui chez nous, à son exemple, « auraient toutes les envies imaginables d’être docteurs de Sorbonne », — le père Buffier, s’étant ainsi donné carrière et en ayant fini du piquant, arrive à une conclusion mixte et qui n’est plus que raisonnable : À l’égard des autres, dit-il, qui ont des devoirs à remplir, si elles ont du temps de reste, il leur sera toujours beaucoup plus utile de l’employer à se mettre dans l’esprit quelques connaissances honnêtes, pourvu qu’elles n’en tirent point de sotte vanité, que de l’occuper au jeu et à d’autres amusements aussi frivoles et aussi dangereux, tels que ceux qui partagent la vie de la plupart des femmes du monde. […] Par malheur, en touchant si juste dans son attaque contre cette fausse veine, Mme Dacier, préoccupée des idées d’école, donnait à l’instant dans une erreur d’un autre genre ; elle croyait pouvoir offrir dans Homère la perfection et jusqu’à la symétrie du poème épique, tel que le système en avait été autrefois trouvé par Aristote et surtout tel que l’avait récemment présenté dans un traité ad hoc un savant chanoine, le père Le Bossu ; et, par là, elle allait prêter le flanc aux gens d’esprit qui, battus ou repoussés sur une des ailes de leur corps de bataille, prendront leur revanche sur l’autre aile. […] Mme Dacier, en tant qu’écrivain, retarde un peu sur son époque ; elle n’a point passé par l’école de Boileau, de Racine ; elle est plus antique et se rattache, par Huet, par M. de Montausier, aux écrivains d’auparavant.
Chapelain était fort savant, d’une science solide, et il se montra judicieux, bien qu’avec pesanteur, tant qu’il n’eut affaire qu’à des auteurs et à des ouvrages qui se rapportaient aux habitudes de toute sa vie et qui dépendaient de l’école littéraire où avait été nourrie sa jeunesse. […] qu’avait Marolles d’être seul de son bord et d’aller toujours, d’être le maître et l’écolier de son école unique, le licencié et le docteur de sa propre université, et de s’applaudir tout seul et souriant dans son théâtre vide : Vacuo laetus sessor plausorque theatro. […] À côté d’une faculté qui dévie et qui divague, il peut, dans le même homme, s’en rencontrer une autre où il excelle et où il mérite d’être considéré ; et tel qui le raille aisément pour des défauts qui sautent aux yeux, aurait tout profit d’aller à son école pour la qualité qu’il a.
Cette littérature tout intérieure et confinée aux ornements des écoles avait de la gaieté, et laissait à ces aimables maîtres (encore un coup, je ne parle que de ceux qui ne faisaient pas les théologiens) une certaine enfance de mœurs et d’esprit qui de près n’était pas sans charme. Pline le Jeune, parlant d’un vieux et aimable rhéteur, Isée, qui avait un prodigieux talent de parole et d’amplification, une élégance et une pureté de diction réputée attique, ajoute : « Il a plus de soixante ans, et il n’en est encore qu’à s’exercer au sein des écoles ; c’est dans cette classe d’hommes qu’on trouve le plus de simplicité, de sincérité et de bonté pure ; car, nous autres, qui passons notre vie au barreau et dans les contestations réelles, nous y apprenons, bon gré, mal gré, beaucoup de malice32. » Gresset, même dans le temps de ses plus grandes malices, fut toujours un peu un homme de cette nature, un scholasticus comme Pline le dit en bonne part du rhéteur Isée, et comme Voltaire l’a dit moins bénignement de lui dans ces vers si connus : Gresset doué du double privilége D’être au collége un bel-esprit mondain, Et dans le monde un homme de collége. […] « La prétention d’avoir trop péché n’est qu’une forme de la vanité qui se glisse jusque dans le repentir. » C’est un moraliste de l’école de La Rochefoucauld qui a dit cela.
On les connaîtra plus tard et par leurs actions elles-mêmes, quand, en Touraine, ils assommeront à coup de sabots le maire et l’adjoint de leur choix, parce que, pour obéir à l’Assemblée nationale, ces deux pauvres gens ont dressé le tableau des impositions, ou quand, à Troyes, ils traîneront et déchireront dans les rues le magistrat vénérable qui les nourrit en ce moment même et qui vient de dresser son testament en leur faveur Prenez le cerveau encore si brut d’un de nos paysans contemporains, et retranchez-en toutes les idées qui, depuis quatre-vingts ans, y entrent par tant de voies, par l’école primaire instituée dans chaque village, par le retour des conscrits après sept ans de service, par la multiplication prodigieuse des livres, des journaux, des routes, des chemins de fer, des voyages et des communications de toute espèce730. […] Dans le Toulousain, sur cinquante paroisses, dix ont des écoles Dans la Gascogne, dit l’Assemblée provinciale d’Auch (24), « la plupart des campagnes sont sans maîtres d’école ni presbytères » En 1778, le courrier de Paris n’arrive à Toulouse que trois fois par semaine ; celui de Toulouse pour Alby, Rodez, etc., deux fois par semaine, pour Beaumont, Saint-Girons, etc., une fois. « À la campagne, dit Théron de Montaugé, on vit pour ainsi dire dans la solitude et dans l’exil. » En 1789, le courrier de Paris n’arrive à Besançon que trois fois par semaine (Arthur Young, I, 257).
Prêcher la science aux gens du monde, c’est se ranger à leurs yeux parmi les pédants d’école. […] Les encyclopédistes latins, Martien Capella, Boèce, Isodore de Séville, ne font guère que compiler des cahiers d’école et mettre bout à bout des données traditionnelles. […] À propos du célèbre passage Regnum meum non est de hoc mundo… NUNC AUTEM regnum meum non est hinc (Joann, XVIII, 36), plusieurs écoles, dans des intentions très différentes, ont insisté sur le vüv [en grec], et, le traduisant par maintenant, en ont tiré diverses conséquences.