Nommé ambassadeur dans des cours du Nord secondaires, il ne partit pas, ou il se hâta de revenir ; il ne lui convenait pas de languir oublié, Paris était sa scène. […] Son importance s’en accrut ; nommé pair de France par le roi, il changea de parti plusieurs fois par d’habiles transactions qui le menaient au but, tantôt foudroyant dans M. […] Nommé ambassadeur à Londres par M. de Villèle, qui voulait se débarrasser d’un concurrent dangereux à Paris, il alla à Londres, mais il ne tarda pas à y affecter un superbe ennui, et à demander un rôle plus actif au congrès de Vérone ; il y fut nommé. […] M. de Marcellus est nommé quelques jours après son secrétaire d’État par le prince de Polignac. […] Je suis royaliste, je suis jeune, je ne veux à aucun prix dater d’un coup d’État malheureux dans la politique, et commencer par une révolution où les Bourbons périront. » Je fus nommé ministre à Athènes, et je m’éloignai !
Napoléon, qui le fit comte et sénateur du royaume d’Italie, l’avait nommé, dans un temps, gouverneur de la Dalmatie, et Dandolo s’honora dans l’administration de cette province. […] Daru, dans son Histoire de Venise, l’a nommé comme un des savants contemporains les plus distingués, en s’autorisant du témoignage de Berthollet et de Fourcroy.
C’est ce qu’il n’eut pas honte de publier dans une épitaphe qu’il composa sur un de ses oncles ou cousins, nommé d’Is, dont il étoit héritier : Ici gît le bon monsieur d’Is, Plût or à dieu qu’ils fussent dix ! Mes trois sœurs, mon père & ma mère, Le grand Eléasar mon frère, Mes trois tantes, & monsieur d’Is : Vous les nommé-je pas tous dix ? […] Un d’eux, ayant été tué en duel par un jeune gentilhomme Provençal, nommé de Piles, il en fut au désespoir.
Rouillé chargé alors du département de la librairie, donna la préférence à un nommé La Serre. […] Sa veuve épousa un comédien nommé Guérin. […] Un nommé Donneau fit jouer à l’hôtel de Bourgogne la Cocue imaginaire à la fin de 1661. […] C’est une satire cruelle et outrée, Boursault y est nommé par son nom. […] Dans les premières représentations, l’imposteur se nommait Panulphe.
Répugnance a les nommer. […] Ils les nomment : la chose, l’être, la créature de brousse (kongomorho bambara, moutâné ndâzi) l’homme de l’eau (moutâné rouha), le maître de l’eau (diandiam en peuhl)70. […] Une faro habite entre Ségou et Mopti sur le Niger une île qu’on nomme Faroti. […] L’enfant qui en est affligé passe pour la réincarnation d’une larve, qui a fait à plusieurs reprises aux parents de l’enfant ainsi nommé la plaisanterie de s’incarner dans des mort-nés. […] Samako Niembelé m’a rapporté le fait suivant : « Il y a à Kayes un nommé Diéna Moussa qui passe pour avoir été élevé par les faro.
Dans l’intervalle des préliminaires de Léoben au traité de Campio-Formio (avril-octobre 1797), nommé gouverneur du Vicentin et d’autres parties du territoire vénitien, il se distingua par sa bonne administration et sa sagesse. […] Nommé un moment général en chef de l’armée du Rhin, puis, presqu’aussitôt, de l’armée d’Italie (octobre 1798), il se vit aux prises avec des difficultés de tout genre, devant lesquelles il commença à sentir un embarras extrême et son impuissance. […] Joubert, nommé au commandement de Paris peu avant ce petit coup d’État du 30 prairial (18 juin), y avait prêté la main et en approuvait l’esprit. […] Fouché, nommé par suite du revirement de prairial à l’ambassade de Hollande, a raconté qu’étant allé prendre congé de Sieyès, celui-ci lui dit « que jusque-là on avait gouverné au hasard, sans but comme sans principes, et qu’il n’en serait plus de même à l’avenir ; il témoigna de l’inquiétude sur le nouvel essor de l’esprit anarchique, avec lequel, disait-il, on ne pourra jamais gouverner. […] Dans une histoire universelle, si courte qu’elle soit, et fût-elle à la Bossuet, il est sûr par là d’être nommé.
Mais, pour être littéraire} il faut qu’une œuvre, quelle qu’elle soit, provoque ce genre de plaisir particulier qu’on a nommé le plaisir esthétique ; il faut qu’elle éveille, de façon forte ou légère, un sentiment qui a mille formes et mille degrés, le sentiment du beau. […] Sainte-Beuve s’arrête volontiers à ce qu’il nomme « les coteaux modérés ». […] D’autres, des rêveurs, comme Verlaine, jaloux de donner à leur poésie le vague de la musique, composeront en vers imprécis, flottants et en quelque sorte fluides, ce qu’ils nommeront des Romances sans paroles. […] Racine, à côté de ces grandes amoureuses qui s’appellent Hermione et Phèdre, a peint cette mère admirable qui s’appelle Andromaque, ce croyant fanatique qui se nomme Joad, cette ambitieuse qui est Agrippine. […] L’autre est la faculté modératrice, celle qui refrène les élans et les écarts de la première, qui essaie de lui imposer des règles et des limites : on la nomme la raison.
De là les clefs de La Bruyère : il s’est défendu, comme Molière, et avec raison aussi dans une certaine mesure, contre la malignité publique acharnée à nommer les personnes d’après lesquelles il avait travaillé. […] et ne devrait-on pas lui reprocher plus qu’à Boileau, de ne pas nommer La Fontaine, si simplement pittoresque et pathétique ? […] Les continuelles allusions au temps présent diminuent la chaleur et la vraisemblance du récit : il arrive trop d’aventures à point nommé, pour instruire Télémaque et par ricochet le duc de Bourgogne. […] François de Salagnac (mieux que Salignac) de la Mothe-Fénelon, né au château de Fénelon en Périgord (1651), entra dans les ordres, songea à se consacrer aux missions du Canada et du Levant, fut nommé supérieur des Nouvelles Catholiques (1678), puis chargé d’une mission en Saintonge et Aunis après la révocation de l’édit de Nantes, et enfin (1689) de l’éducation du duc de Bourgogne. […] Il fut nommé à l’archevêché de Cambrai en 1695.
Les écoles d’Autun, de Trêves, de Reims, de Besançon, de Toulouse (j’ai déjà nommé celles de Bordeaux), sont alors célèbres. […] « Dans l’Armorique de César, alors nommée Bretagne, on continuait à faire usage du celtique, dès lors, ou bientôt après, désigné par le nom de breton. […] Je ne nommerai que le plus spirituel et le plus sûr, M. […] J’ai nommé Génin : il est un de ceux qui s’étaient le plus occupés, dans les dernières années, de ces questions de vieille langue ; il y portait du savoir, de l’esprit, de la passion, et il avait su piquer l’attention du public. […] Un homme du plus grand mérite et des plus savants, qui l’est presque trop, tant il sait de choses à la fois, et que j’aurais déjà dû nommer, si je ne l’avais tenu en réserve pour ce moment, M.
Mais sous ce mode dualiste d’existence apparaît l’unité profonde de la vie, — surtout chez l’être supérieurement équilibré que l’on nomme génie. […] Ce n’est pas à la constatation banale d’un échange industriel entre deux infimes parcelles de groupes sociaux différents que nous voulons conclure, mais à la positive inter-dépendance, pour ainsi dire, cosmique, de ces agrégats de matière vivante et pensante que l’on nomme nations modernes. […] Il existe, à première vue, entre les nations ce que nous nommerons des liens matériels, se subdivisant en une multitude d’éléments. […] Ce qu’on nomme « Exposition universelle » n’est que la consécration de ce fait, que les « industrieux » envisagent le monde comme un vaste champ d’activité, dont les divisions politiques ne peuvent rompre l’unité. […] Nous devons saluer d’un regard de profonde sympathie et d’espoir ce que l’on nomme les congrès internationaux.
Il pourrait rester encore sur celui-ci, n’était qu’impatientée d’obscurité, l’auteur a fini par se nommer. […] Je ne chercherai point ; Quelque habiles que soient à costumer des poupées les petites filles grandies qu’on nomme des femmes, elles ne costument point d’abstraction ; et sous leur plume, je ne crois, moi, comme un beau diable, qu’à des portraits ! […] on ne le nommait pas ? Et même est-ce qu’on ne nommait pas plus bas encore la courtisane Pulchérie ?
D’heureux choix récents l’avaient relevée dans l’estime publique et lui avaient rendu quelque vie ; elle devait réparation à M. de Lamartine, et elle le nomma, quoique absent. […] Il a passé sous silence les secondes Méditations, supérieures encore aux premières, et plus admirables de plénitude et d’immensité ; il n’a pas nommé le Dernier chant de Child-Harold, où tant de sublimité abonde. […] Auteur dramatique, écrivain monarchique et religieux, l’un des fondateurs de la Société des Bonnes-Lettres, nommé de l’Académie française en 1817.
De ces trois propositions, les deux premières, étant préalables, se nomment prémisses, et la troisième, étant consécutive, se nomme conclusion. […] On l’a déjà vu pour ces premiers théorèmes qu’on se dispense de démontrer et qu’on nomme axiomes. […] Dans celui qu’on nomme parallélogramme, on met deux couples de parallèles qui se coupent. Dans celui qu’on nomme cercle, on met une infinité de lignes droites égales, qui ont un point commun. […] Posez que, dans ces sociétés de molécules qu’on nomme corps, les habitants et les matériaux sont une seule et même chose : la comparaison s’appliquera très exactement.
Bonald paraît oublier que les idées particulières, pour peu qu’elles soient remarquées, sont aussitôt rapportées à des genres et nommées intérieurement. […] Combien de choses senties et qui ne sont pas nommées ! […] Combien de choses senties, et qui ne sont pas nommées. […] Bossuet les connaît bien : l’extase est pour lui une série de petites perceptions, trop fines pour être nommées, trop spirituelles pour admettre une expression sensible. […] VII, « l’âme est : 1° imagination, 2° entendement, 3° sensibilité » ; la volonté n’est même pas nommée.
Cousin me nomma conservateur à la bibliothèque Mazarine. […] En 1844 je fus nommé à l’Académie française pour remplacer Casimir Delavigne. […] Nommé par M. […] Nommé, en dédommagement, maître de conférences à l’École normale par M. […] Rouland, nomma M.
Ampère qu’il est permis de nommer tout à côté d’eux, tant pour la portée de toutes les idées que pour la grandeur particulière d’un résultat. […] J’allais y joindre, pour avoir occasion de les nommer à côté de leur ami, MM. […] Ampère fut nommé, en décembre 1801, professeur de physique et de chimie à l’École centrale de l’Ain, il dut aller s’établir seul à Bourg, laissant à Lyon sa femme souffrante avec son enfant. […] Ampère, nommé professeur de mathématiques et d’astronomie, avait passé, selon son désir, au Lycée de Lyon. […] Lacuée de Cessac, président de la section de la guerre, nomma en vendémiaire an XIII (1804) M.
Je ne fera que nommer l’abbé Favre, un génie trop confiné, une source jaillissante de joyeuse et rabelaisienne humeur. […] A voir un poëte du peuple occuper et, selon eux, usurper ainsi l’entière renommée, de jeunes et beaux esprits provençaux s’étaient dit qu’ils avaient, eux aussi, un passé et un avenir ; ils se mirent de parti pris à remonter aux sources, à les rechercher et à étudier, tout en chantant ; ils fondèrent cette union de poëtes, la société des Félibres, assez singulièrement nommée, mais qui s’est justifiée et démontrée par ses œuvres : l’un d’eux, Mistral, charmant poëte, esprit cultivé et resté en partie naïf, s’est d’emblée tiré du pair et illustré par la pastorale de Mireïo. […] Je nommais tes yeux gris mes petites colombes, Tu nommais mes yeux noirs tes deux petits corbeaux… 64. […] Maintenant qu’il est de l’Académie française, on peut nommer, sans lui faire tort, M.
Or, déclarer au roi, dans une adresse, que ses ministres ne sont pas ceux de l’Assemblée et qu’on repoussera tout ce qui viendra d’eux, c’est, selon moi, dépasser les droits de l’Assemblée et nommer, en réalité, les ministres. Ce n’est pas la Charte, c’est le roi qui nomme les ministres. » M. […] Il a, dans cette image, l’air d’éternelle jeunesse qu’il avait dans ses plus beaux jours ; sa physionomie le nomme. […] Il était devenu ministre, le congrès de Vérone l’occupait ; M. de Chateaubriand, qui s’ennuyait à Londres et qui pensait déjà, de concert avec M. de Vitrole, à remplacer M. de Montmorency au ministère, parvint à se faire nommer plénipotentiaire à Vérone. […] Quelque temps après, Charles X nomma M. de Montmorency gouverneur du duc de Bordeaux, emploi qui lui convenait parfaitement, qui honorait son royalisme et qui unissait dans sa personne la fidélité aux Bourbons et la haute intelligence de la Charte.
Il y avait alors un acteur nommé Alizon qui y réussissait à merveille. […] Enfin, le troisième, qu’on avait vu sourdre dès sa seconde pièce, Clitandre, et que nous voyons aboutir au Cid, est ce qu’il nommait tragi-comédie, et qu’aujourd’hui on nomme drame. […] Chez lui, le père se nomme Don Beltran. […] Que Carlos nomme donc ses parents d’abord. […] Oui, mais, lors même qu’on se nomme Pierre Corneille, on ne fait le Cid qu’une fois.
Si, à quelque jour de congé, au spectacle, on lui avait nommé dans la salle quelque vaudevilliste illustre d’alors, il se sentait piqué au jeu comme au nom d’un Miltiade ; une ébauche de pièce ne tardait pas à suivre. […] Le nom de Scribe n’était pas d’abord sur l’affiche, par respect pour la robe future d’avocat ; on ne nommait que M. […] La comédie contemporaine n’est plus chez vous, pouvait-il dire au Théâtre-Français, elle est toute où je suis, dans l’Héritière, dans la Demoiselle à marier, dans cette foule de pièces chaque soir écloses, que chacun nomme et que je ne compte plus. […] La grâce recouvrait celles-ci ; la corruption mignonne de l’espèce y était corrigée par des teintes de sentiment, et y devenait tout avenante : Les vices délicats se nommaient des plaisirs. […] Au coin d’une autre rue moins bourgeoise, que notre parler délicat ne permet plus de nommer.
Pour prendre des noms très purs et presque consacrés qui représentent l’un et l’autre de ces deux aspects de la France, je nommerai comme expression de la raison publique alors, des hommes tels que M. […] De tels conseils étaient trop forts pour ceux qui les demandaient, et Marmont, nommé commandant de toute la maison militaire du roi, dut se borner à diriger la retraite vers la frontière et jusqu’à Gand. […] Il semblait naturellement être désigné pour la commander, et lui-même il se crut nommé jusqu’au jour où il vit le nom du général Bourmont, qui n’avait rien négligé pour le tromper, inséré, au lieu du sien, dans Le Moniteur 3. […] Dans tous les cas, passez chez le prince de Polignac, qui vous donnera des instructions. » Le maréchal, arrivé à Paris, passa chez le prince de Polignac, à l’hôtel des Affaires étrangères, et c’est là seulement qu’il eut connaissance de l’ordonnance signée depuis le dimanche, qui le nommait au commandement des troupes de la 1re division Marmont, depuis 1814, avait été accusé dans l’opinion pour avoir interprété trop librement son devoir militaire. […] Mais c’est précisément parce que M. de Bourmont faisait montre de cette liste, c’est parce qu’aux questions confidentielles et aux ouvertures du maréchal il répondait : « Je ne veux pas être nommé ; c’est vous que j’appuie et que je propose » ; c’est parce qu’il parlait ainsi, tout en sachant très bien que le maréchal ne serait pas nommé et qu’il devait l’être lui-même, c’est par routes ces raisons que j’ai dû m’exprimer sur son compte comme je l’ai fait.
En 1804, l’auteur d’une de ces Biographies universelles idiotes où l’on trouve moyen de raconter l’histoire de Calas sans prononcer le nom de Voltaire, et que les gouvernements, sachant ce qu’ils font, patronnent et subventionnent volontiers, un nommé Delandine, sent le besoin de prendre une balance et de juger Shakespeare, et, après avoir dit que « Shakespear, qui se prononce Chekspir », avait, dans sa jeunesse, « dérobé les bêtes fauves d’un seigneur », il ajoute : « La nature avait rassemblé dans la tête de ce poëte ce qu’on peut imaginer de plus grand, avec ce que la grossièreté sans esprit peut avoir de plus bas. » Dernièrement, nous lisions cette chose écrite il y a peu de temps par un cuistre considérable, qui est vivant : « Les auteurs secondaires et les poètes inférieurs, tels que Shakespeare », etc. […] Soyez les Furies, on vous nommera Euménides, les Charmantes ; tuez vos frères, on vous nommera Philadelphe ; tuez votre père, on vous nommera Philopator ; soyez un grand général, on vous nommera le petit caporal. […] Un curieux genre pudibond tend à prévaloir ; nous rougissons de la façon grossière dont les grenadiers se font tuer ; la rhétorique a pour les héros des feuilles de vigne qu’on appelle périphrases ; il est convenu que le bivouac parle comme le couvent, les propos de corps de garde sont une calomnie ; un vétéran baisse les yeux au souvenir de Waterloo, on donne la croix d’honneur à ces yeux baissés ; de certains mots qui sont dans l’histoire n’ont pas droit à l’histoire, et il est bien entendu, par exemple, que le gendarme qui tira un coup de pistolet sur Robespierre à l’Hôtel-de-Ville se nommait La-garde-meurt-et-ne-se-rend-pas.
Nommer, c’est constater l’existence : or ceci me paraît pour le moins autant au-dessus de l’homme que l’expression du sentiment de l’existence, qui repose dans le verbe. […] Et même je conçois que si, une fois, il avait pu s’élever à nommer, il aurait pu franchir la grande difficulté du mot-lien. […] Il paraîtrait plutôt, si ce n’est pas Dieu qui nomme, que c’est la société, ministre de Dieu en cela ; ou la tradition, organe de la société ; ou bien c’est la chose même qui se nomme, car quelquefois le nom sort de la chose. Platon, en disant que les noms ne sont point arbitraires, qu’ils ont un rapport avec les choses, dit, par là même, que le nom sort de la chose, et que l’homme n’a pas le pouvoir de nommer. Nous avons vu l’homme vouloir usurper la prérogative de nommer : alors il a mal nommé, et le nom n’est pas resté.
A un certain moment de la Restauration, le goût des littératures étrangères et de ce qu’on nomma la couleur locale vint aider collatéralement pour ainsi dire et prêter son reflet à l’entière explication des beautés classiques, en ce que celles-ci avaient gardé de singulier quelquefois et d’étrange. […] Mais, dans l’état actuel de nos connaissances, est-il bien permis encore de nommer de la sorte Homère comme un seul poëte, comme une personne, et n’est-on pas tenu d’ajouter immédiatement qu’on ne le nomme ainsi que par forme provisoire et comme qui dirait, sous bénéfice d’inventaire ? […] La Commission nommée par Pisistrate a-t-elle réellement inventé le plan de l’Iliade et de l’Odyssée, ou l’a-t-elle seulement retrouvé et restauré autant qu’elle l’a pu ?
La main gauche du progrès se nomme la Force, la main droite se nomme l’Esprit. […] Nous venons de signaler les théoriciens, quelques-uns d’ailleurs droits et sincères, qui, à force de craindre la dispersion des activités et des énergies et ce qu’ils nomment « l’anarchie », en sont venus à une acceptation presque chinoise de la concentration sociale absolue. […] D’abord, ce bonheur, d’autres le nommeraient d’un autre mot.
Il fit couler le sang des ennemis, avec cette fureur que les caractères atroces nomment justice : l’orateur, en le louant d’une humanité qu’il n’avait pas, tâche au moins de lui inspirer les sentiments qu’il devait avoir. […] Le destructeur de Carthage fut nommé l’Africain. Un autre s’appela Macédonien, parce qu’il avait fait de la Macédoine un vaste désert ; mais toi, prince, je veux que tu tires ton nom de la nation que tu as sauvée ; ainsi nous nommons les dieux, des pays qu’ils protègent. » Outre l’humanité et la clémence qui sont les premiers devoirs, l’orateur parcourt toutes les autres qualités du prince. […] À ma voix se joindront, pour te former, celle de Platon et celle du précepteur d’Alexandre ; à l’école des sages, deviens le bienfaiteur du monde. » Je finirai cet extrait, déjà peut-être trop long, en citant encore un morceau où Thémiste implore la grâce, d’un philosophe, dont le crime était d’avoir été le favori de Julien ; il ne le nomme pas, mais c’était probablement Maxime.
C’est humiliant pour ces milliards de créatures humaines qui passent comme les flots sous l’arche des ponts sans qu’on les compte ou qu’on les nomme ; c’est glorieux pour ce petit nombre d’hommes privilégiés qui donnent leur nom, leur individualité, leur pensée, leur mémoire à toute une race. […] Un lettré d’un ordre inférieur osa lui présenter sur le chemin une requête conçue en termes irrespectueux, pour lui intimer le conseil de se retirer du trône et de se nommer enfin un successeur. […] Dans cette salle de l’intérieur du palais, qui est nommée salle des purifications, il y a un tableau dont l’inscription porte ces quatre caractères : véritable grandeur, brillante gloire. […] Le Ciel suprême sait que ce que je dis ici est conforme à la plus exacte vérité, et que, si je ne nomme pas publiquement un successeur, c’est uniquement pour l’avantage particulier de mes enfants eux-mêmes et pour le bien général de tous mes sujets. […] Cependant le lettré rebelle a osé me proposer de me reconnaître coupable aux yeux de tout l’empire, et de nommer publiquement une autre impératrice, en réparation de ma faute et pour l’entière satisfaction de mes sujets.
Le récit est identique à celui de l’Anneau du Nibelung tel que nous le connaissons aujourd’hui ; c’est-à-dire, la fable — ce qu’on nomme vulgairement l’action — du drame est la même ; c’est absolument la même série d’événements ». […] Dans la rédaction de 1848 Wotan était à peine nommé, comme chef des Dieux ; en général, Wagner y parle des Dieux su pluriel, comme des Nibelungs et des Géants. […] Dès 1848 Wagner avait donc en main son « Esquisse de drame » et l’essai complet de dramatisation du dernier épisode, poème d’opéra qu’il nommait la Mort de Siegfried. […] Et peu de semaines après (décembre 1851), il termine sa Communication à mes amis en disant : « Je n’écris plus d’opéras ; ne voulant point inventer un nouveau mot, je nommerai mes œuvres des drames, car c’est le mot qui indique le plus clairement quel est le point de vue auquel il faut se placer pour juger ce que j’ai voulu faire ». […] On pourrait dire avec plus de raison que c’est parce qu’il exécute, comme il le fait, des œuvres de Wagner, qu’il ne peut être nommé Wagnérien.
Nous négligerons les premiers commencements de ce que nous pourrions nommer les balbutiements de cette renaissance, et nous ne la ferons dater, comme toutes les grandes choses, que de son premier grand homme : le Dante. […] Nommé ambassadeur de la république auprès du pape, il y négociait la paix et l’indépendance pour son pays. […] N’eût-il que ces deux scènes, Dante mériterait d’être nommé à côté d’eux ! […] « L’œuvre entière se divise en trois parties, dont la première se nomme Enfer, la seconde Purgatoire, la troisième et dernière Paradis. […] La deuxième partie a pour sujet le passage du vice à la vertu, qu’il nomme Purgatoire, pour montrer la transmutation de l’âme qui se purge de ses fautes dans le temps, car le temps est le milieu dans lequel toute transmutation s’opère.
Niel accompagne, en effet, les portraits de ses personnages de notices faites avec érudition et curiosité ; et, puisque j’ai nommé Gabrielle d’Estrées, on me permettra de détacher cette gracieuse figure, et, à mon tour, d’en reprendre à la plume le dessin, en profitant de tout ce que M. […] Au-dedans du royaume, il cherche encore parmi les princesses ; il nomme sa nièce de Guise, sa cousine de Rohan, la fille de sa cousine de Conti ; à toutes il trouve des inconvénients encore, et conclut à la normande en disant : Mais quand elles m’agréeraient toutes, qui est-ce qui m’assurera que j’y rencontrerai conjointement les trois principales conditions que j’y désire, et sans lesquelles je ne voudrais point de femme : à savoir qu’elles me feront des fils, qu’elles seront d’humeur douce et complaisante, et d’esprit habile pour me soulager aux affaires sédentaires et pour bien régir mon État et mes enfants, s’il venait faute de moi avant qu’ils eussent âge ? […] Bref, le roi insistant toujours sur ces trois conditions dont il veut être sûr à l’avance, que la femme en question soit belle, qu’elle soit d’humeur douce et complaisante, et qu’elle lui fasse des fils, Sully, de son côté, tenant bon et se retranchant à dire qu’il n’en connaît pas avec certitude de telles, et qu’il faudrait en avoir fait l’essai au préalable pour savoir ces choses, Henri finit par livrer son mot, le mot du cœur : « Et que direz-vous si je vous en nomme une ? […] Mais je vois bien où vous en voulez venir en faisant ainsi le niais et l’ignorant, c’est en intention de me la faire nommer, et je le ferai. » Et il nomme sa maîtresse Gabrielle comme réunissant évidemment les trois conditions : « Non que pour cela, ajoute-t-il un peu honteusement et en faisant retraite à demi, non que je veuille dire que j’aie pensé à l’épouser, mais seulement pour savoir ce que vous en diriez, si, faute d’autre, cela me venait quelque jour en fantaisie. » On voit quelle vive et vraie conversation il s’est tenu entre le roi et Sully dans ce jardin à Rennes ; il n’y a manqué pour faire une excellente scène de comédie historique que d’avoir été racontée par les secrétaires un peu plus légèrement.
Chamfort, dans une anecdote dénuée de toute authenticité, est allé jusqu’à nommer la personne du sexe dont il le prétend occupé d’une manière mondaine9. Les contemporains de Massillon ont nommé plus positivement une autre personne de qualité parmi celles qu’il dirigeait10. […] Le Petit Carême, qui fut prêché en 1718 par Massillon déjà nommé évêque, devant Louis XV enfant, dans la chapelle particulière des Tuileries, est depuis les jeunes années dans toutes les mémoires. […] Massillon avait été nommé à l’évêché de Clermont en 1717, au refus de l’abbé de Louvois. […] On a beaucoup parlé de celle de Massillon, qui consentit à être l’un des deux évêques assistants pour le sacre du cardinal Dubois, nommé archevêque de Cambrai ; ce sacre eut lieu solennellement au Val-de-Grâce (juin 1720).
Il y est dit, entre autres griefs, que Foucault se servait, pour la conversion du menu peuple, d’un homme de néant nommé Archambaud, que cet Archambaud menait des gens de sa sorte au cabaret et trouvait le moyen de les enivrer ; que le lendemain, lorsqu’ils étaient revenus à eux-mêmes, il leur allait dire, ou qu’ils avaient promis d’aller à la messe, et que s’ils prétendaient s’en dédire, il les ferait traiter comme des relaps ; ou qu’ils avaient mal parlé du gouvernement et des mystères catholiques, et que le seul moyen de se racheter d’une sévère punition était de se ranger à la religion romaine ; que l’affaire, ainsi amorcée et entamée sur des gens du commun, se poursuivit ensuite sur ceux d’une condition supérieure ; qu’en général l’artifice de l’intendant était de faire faire aux réformés, sous quelque prétexte, un premier acte extérieur qui pût être interprété pour une adhésion à la communion romaine, comme d’assister à un sermon, par curiosité ou par intimidation, et qu’ensuite, moyennant la peur d’être déclarés relaps et traités comme tels, il avait raison de son monde ; que, sans avoir eu besoin de demander des troupes, il s’était servi de celles qu’on faisait filer alors sur la frontière de l’Espagne et que commandait le marquis de Boufflers, et qu’il avait été commis par ces troupes, lui les dirigeant et les conduisant de ville en ville, de village en village, de véritables horreurs et cruautés. […] Aussi le chancelier d’Aguesseau s’est-il contenté, dans sa manière mesurée et polie, d’imputer à Foucault, sans aucun détail, le triste honneur d’avoir appliqué le premier en grand la méthode militaire des conversions : « Je ne nommerai point, nous dit cet honnête homme timide, l’intendant qui, par une distinction peu honorable pour lui, fut chargé de faire le premier essai d’une méthode si nouvelle pour la conversion des hérétiques. […] Je dois dire que nulle part, ni avant ni après le voyage de Paris, le misérable embaucheur Archambaud, dénoncé par Élie Benoît comme l’agent subalterne des conversions parmi le peuple, n’est nommé dans ce Journal de Foucault ; mais cela ne prouve rien : il y a de ces agents qu’on emploie, qu’on paye, et qu’on rougirait de nommer. […] Foucault y est gêné dans ses allures ; il ne peut procéder avec la même liberté que dans le Béarn ; il y a près de lui un nouveau converti, devenu lui-même ardent convertisseur, le marquis de Vérac, que Louvois a nommé lieutenant de roi du haut Poitou, et qui est en fréquent conflit d’autorité avec l’intendant.
Peu après, Mallarmé fut nommé professeur d’anglais à Tournon, puis à Avignon et c’est là que Mendès et Villiers le retrouvent, après une séparation de sept ans, installé avec sa femme et sa fille, « dans une petite maison rose, derrière des arbres ». […] Savez-vous qu’on a peur de nommer trop haut celui qu’on estime de peur que la gloire ne l’enlève et le gâte et l’annule. […] (Rappelons-nous tels sonnets descriptifs d’une console, d’un lit… où tout l’effort du poète tendit à décrire, sans les nommer, ces meubles), Mais souventes fois M. […] Partant de ce principe bizarre que « nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu », il s’interdit de traiter autrement que par allusions, les vers et les proses qu’il offrait à la sagacité de ses lecteurs… Il accuse les mots de ne pas représenter suffisamment ses concepts. […] Mais, d’autre part, il leur confère une fonction nouvelle à quoi personne n’avait pensé jusqu’alors : « Il faut, dit-il, que de plusieurs vocables, on refasse un mot total, neuf, étranger à la langue et comme incantatoire… qui nous cause cette surprise de n’avoir ouï jamais tel fragment ordinaire d’élocution en même temps que la réminiscence de l’objet nommé baigne dans une neuve atmosphère.
Les génies, les esprits, ce nommé Eschyle, ce nommé Isaïe, ce nommé Juvénal, ce nommé Dante, ce nommé Shakespeare, ce sont des êtres impérieux, tumultueux, violents, emportés, extrêmes, chevaucheurs des galops ailés, franchisseurs de limites, « passant les bornes », ayant un but à eux, lequel « dépasse le but », volant brusquement d’une idée à l’autre, et du pôle nord au pôle sud, parcourant le ciel en trois pas, peu cléments aux haleines courtes, secoués par tous les souffles de l’espace et en même temps pleins d’on ne sait quelle certitude équestre dans leurs bonds à travers l’abîme, indociles aux « aristarques », réfractaires à la rhétorique de l’État, pas gentils pour les lettrés asthmatiques, insoumis à l’hygiène académique, préférant l’écume de Pégase au lait d’ânesse.
Mais lorsque, sous les rapports chrétiens, on vient à penser que l’histoire des Israélites est non seulement l’histoire réelle des anciens jours, mais encore la figure des temps modernes ; que chaque fait est double, et contient en lui-même une vérité historique et un mystère ; que le peuple juif est un abrégé symbolique de la race humaine, représentant, dans ses aventures, tout ce qui est arrivé et tout ce qui doit arriver dans l’univers ; que Jérusalem doit être toujours prise pour une autre cité, Sion pour une autre montagne, la Terre Promise pour une autre terre, et la vocation d’Abraham pour une autre vocation ; lorsqu’on fait réflexion que l’homme moral est aussi caché sous l’homme physique dans cette histoire ; que la chute d’Adam, le sang d’Abel, la nudité violée de Noé, et la malédiction de ce père sur un fils, se manifestent encore aujourd’hui dans l’enfantement douloureux de la femme, dans la misère et l’orgueil de l’homme, dans les flots de sang qui inondent le globe depuis le fratricide de Caïn, dans les races maudites descendues de Cham, qui habitent une des plus belles parties de la terre91 ; enfin, quand on voit le Fils promis à David venir à point nommé rétablir la vraie morale et la vraie religion, réunir les peuples, substituer le sacrifice de l’homme intérieur aux holocaustes sanglants, alors on manque de paroles, ou l’on est prêt à s’écrier avec le prophète : « Dieu est notre roi avant tous les temps. » Deus autem rex noster ante sæcula. […] « Au temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un prêtre nommé Zacharie, du sang d’Abia : sa femme était aussi de la race d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth. […] Arrivé aux premières générations, et continuant à nommer les races, il dit : Cainan qui fuit Henos, qui fuit Seth, qui fuit Adam, qui fuit Dei.
. — et nommons ici le plus diligent et le plus génial, l’exemplaire Christophe Glück — jusqu’à ce que vinssent deux maîtres les derniers nés de la musique : Beethoven, qui inventa en ses derniers quatuors le mystère des plus hautaines expressions musicales, et qui, superbe et patricien de l’art, nous laissa l’épouvante de ses musiques vierges essentiellement de toutes compromissions ; et cet énigmatique ménétrier, âme d’authentiques aristocraties et de fondamentales démocraties mêlée, Wagner. […] Mais ici nommerai-je les Meistersinger de Nurnberg, une féerie, intermède de l’œuvre, la fantaisie gracieuse d’un esprit épris un jour d’amusements et de belles frivolités, avec des accents profonds ; aussi les marches, le Festmarsch, le Kaisermarsch, où le génie wagnérien assoiffé de musique s’abandonna par de fous développements, enfin Siegfried-Idyll et quelques antérieures mélodies, tous précieux et plaisants jeux. […] Dans le drame racinien, l’anecdote, eût-elle d’encore plus grandes magnificences d’écriture, n’est donc pas ce qui intéresse, mais le développement par elle symbolisé de psychologies ; et les noms de Bajazet, Roxane, Acomat sont un moyen de ne pas nommer les personnages algébriquement A. […] — L’être tend à croître dans son être ; et cette tendance, tantôt elle se nomme tendance à la perfection, tantôt désir du salut, tantôt progrès ; c’est la montée vers l’idéal, la recherche de l’absolu, le besoin de l’assouvissement, la complétude des fonctions ; encore, l’entrée en Dieu, l’absorption en l’infini, l’effacement en le néant ; encore, la suprême sagesse, l’ataraxie ; et cet éternel formulement, l’aspiration à l’idéal ; la nommerons-nous encore le désir de l’accomplissement. […] Oh, quoi que ce soit, pour que j’oublie. » Ainsi l’âme se déchire en ses deux instincts, qui lors se nomment Parsifal et Kundry ; jusqu’à l’effondrement de tout et la disparition, en l’attente des convalescences.
Il y avait encore une arrière-garde, qui, spontanément, a fait de curieuses campagnes : ce sont les Norvégiens, qui se nommaient aussi les Héros, Wikings. […] Toutes ces peuplades émigrantes n’étaient que des branches du même vieux tronc, de cette tribu Aryenne qui, en Europe, fut nommée Germaine. […] Nous indiquons seulement la vieille parenté de sang produite, entre les peuples qui aujourd’hui se nomment français et allemand, par les Gaulois, les Goths, les Francs, les Burgondes, les Normands, auxquels nous devons ajouter les Alémans et les Suèves. […] Vinfried, nommé le Boniface, porta la doctrine salutaire plus loin, sous les chênes des barbares de la Germanie ; mais il était encore d’une civilisation romaine et sémitique. […] Nous nommons société un nombre d’individus entre eux coalisés pour différents buts. « Le peuple, dit Wagner, consiste en tous ceux qui sentent une misère commune. » La lutte pour l’existence et les besoins métaphysiques sont reliés par l’art qui ainsi a une signification pratique.
La science ainsi entendue est bientôt faite ; il n’y a rien à chercher ni à trouver dans une pareille action, puisqu’elle est simple ; une fois qu’on l’a nommée, on est à bout. […] Ce sont eux que nous avons nommés images. — Voilà un second groupe de sensations, si semblables aux premières qu’on peut les appeler sensations réviviscentes, et qui répètent les premières, comme une copie répète un original ou comme un écho répète un son. […] Là-dessus, ils lui firent des remontrances, mais en même temps ils accrurent ses craintes en imitant les gémissements des blessés et des mourants, et quand il demandait, ce qu’il faisait souvent, qui était tombé, ils lui nommaient ses amis particuliers. […] Maury, et je me rendais souvent dans un village voisin, nommé Trilport, situé sur la Marne, où mon père construisait un pont. […] Était-ce là une pure imagination, ou y avait-il eu à Trilport un garde du port nommé G… ?
Enfin un chef de pasteurs, un père de famille, nommé Isaï, de Bethléem, lui amène ses sept fils ; ils sont rejetés. […] Un guerrier colossal, un bâtard de Geth, une espèce d’Achille asiatique, nommé Goliath, défiait et immolait tous les jours les plus valeureux guerriers de Saül. […] XVIII David, sachant qu’un homme riche, nommé Nabal, habite sur le plateau du Carmel, ordonne à ses compagnons mourants de faim de respecter ses troupeaux ; puis il lui envoie demander des vivres pour lui et pour eux. […] L’Écriture, en effet, nous parle d’abord d’un petit berger, fils d’un nommé Isaï, de Bethléem, que les officiers de la tente de Saül ont entendu jouer délicieusement de la flûte sur la colline en gardant les brebis de son père. […] Voici ce passage de la Bible : « Un homme de la montagne d’Éphraïm, nommé Elcana, avait une femme stérile, nommée Anne.
De qui est-il question, puisqu’il ne nomme pas ? […] C’est ici que je rappelle que, même dans Clymène, il avait nommé Horace, ou l’avait fait nommer par Apollon, qui figure comme personnage de Clymène, et il l’avait fait nommer avec honneur. […] Cependant il ne pouvait pas s’empêcher de songer à Marot quand il faisait des contes ou quand il parlait des contes qu’il avait écrits, et dans la préface de son second recueil de Contes, Marot est encore nommé avec révérence. De la même époque — nous sommes encore à l’époque de sa jeunesse — il faut encore nommer l’Astrée d’Honoré d’Urfé.
Je ne sais où mon père avait pris de nous donner pour gouverneur un des sots hommes que j’aie connus ; il se nommait Andoche Gaillardot ; il était fol, imbécile, ignorant, libertin et hypocrite ; il rapportait tout à mon père, et voilà toutes ses armes pour nous réprimer. […] Il fut nommé intendant du Hainaut et du Cambrésis en 1721. […] Il crut devoir en parler à M. de Chauvelin, qui lui répliqua avec assez de feu : « qu’il ne le souhaitait pas, que cela était au-dessous de lui, qu’il trouverait à s’instruire dans son cabinet de toutes choses, et que c’étaient des fanatiques et de mauvais royalistes que tous ceux qu’il lui nommait… » Il ressort de ces indications précises que M. de Chauvelin, qui voulait toute sorte de bien à d’Argenson et faire de lui un homme de gouvernement, s’efforçait de le mondaniser le plus possible, et aussi de le prémunir contre son penchant à traduire la politique en discussion et en raisonnement : il voulait l’empêcher de tourner à l’abbé de Saint-Pierre. […] Ils se plaignaient, entre autres choses, de ce que mon père menait avec lui à l’auditoire (à l’audience) un grand chien à collier, à peu près comme était le mien, mort depuis peu et nommé Calot… Et il continue sur ce ton, en passant aux commencements de la fortune et de l’élévation de son père, due tout entière à son mérite et à ses talents dès qu’ils furent connus. […] 30 juin 1732. — J’ai chassé un laquais nommé Bourguignon.
Son successeur Retz n’a besoin que d’être nommé : son règne épiscopal ne fut qu’un orage et un long danger. Au sortir de là et sa démission obtenue, le roi avait nommé M. de Marca, un savant homme, un ancien magistrat devenu homme d’Église, et qui mourut brusquement dans le temps même où il recevait ses bulles : on se rabattit alors à messire Hardouin de Péréfixe, ancien précepteur du roi, écrivain assez agréable dans sa Vie de Henri le Grand, assez instruit, assez bonhomme, mais sans caractère, sans élévation d’âme ni aucune dignité extérieure : il ne fut jamais au niveau de sa haute position, et il encourut en plus d’un cas le ridicule. […] À peine rentré en faveur auprès du roi, il avait été nommé, lui le plus jeune et le moins ancien des archevêques, à la présidence de l’Assemblée du Clergé ; et l’on peut dire que ce fut désormais une de ses fonctions habituelles que de présider cette illustre Assemblée en chacune de ses sessions ordinaires ou extraordinaires. […] Ariste, bien nommé, homme de mérite, qui avait longtemps servi sous l’ancien secrétaire d’État Brienne. […] Cette première chimère s’évanouissant, et comme pis aller, il crut devoir se mettre en mesure pour le cas très vraisemblable où il serait nommé chancelier, et il prit pour guide dans l’étude des lois civiles un homme des plus habiles en cette branche, Jean Legendre, qui n’a rien de commun avec le nôtre, avec l’abbé de ce nom.
On distingue alors de chaque côté de la cheminée, garnie de ces grands chenets en cuivre jaunes, deux petits sièges analogues à ceux que nous nommons causeuses et que les bonnes bourgeoises du xviie siècle appelaient des caquetoires ; ils sont un peu usés, et l’on a dû s’y asseoir souvent auprès du feu pour caqueter à son aise, comme dit Furetière. […] C’est l’éclaireur, le fournisseur de chandelles de l’Illustre Théâtre, un nommé Antoine Fausser, maître chandelier, qui fait arrêter Molière pour la somme de cent quarante-deux livres. Un usurier prêteur, appelé Pommier, survient aussi pour sa part dans cet emprisonnement, et un linger nommé Dubourg obtient à son tour son arrêt de prise de corps contre le pauvre et illustre garçon, qui ne resta pourtant que peu de jours sous les verrous (août 1645). […] Moland est, en effet, le contraire de ces critiques dédaigneux qui incorporent et s’approprient sur le sujet qu’ils traitent tout ce qu’ils rencontrent et évitent de nommer leurs devanciers ; qui affectent d’être de tout temps investis d’une science infuse et plénière, ne reconnaissant la devoir à personne ; qui ont l’air de savoir de toute éternité ce qu’ils viennent d’apprendre au moment même, et, dont le premier soin est de lever après eux l’échelle par laquelle ils sont montés : ces critiques-là se piquent d’être nés tout portés et installés à la hauteur qu’ils occupent. Lui, il ne s’arroge rien d’emblée ; il est graduel pour ainsi dire, et laisse subsister les traces ; il tient compte de tous ceux qui l’ont précédé et aidé ; il les nomme, il les cite pour quelques phrases caractéristiques ; il est plutôt trop indulgent pour quelques-uns.
La mémoire est le premier élément de cette création, parce qu’elle retrace les choses passées et disparues à notre âme ; aussi les Muses, ces symboles de l’inspiration, furent-elles nommées les filles de mémoire par l’antiquité. […] IV Il y avait dans la ville de Magnésie, colonie grecque de l’Asie Mineure, séparée de Smyrne par une chaîne de montagnes, un homme originaire de Thessalie, nommé Mélanopus. […] Mélanopus s’y maria avec une jeune Grecque aussi pauvre que lui, fille d’un de ses compatriotes, nommé Omyrethès. […] Crithéis, portant dans son sein celui qui couvrait alors son front de honte, et qui devait un jour couvrir son nom de célébrité, reçut asile à Smyrne chez un parent de Cléanax, né en Béotie et transplanté dans la nouvelle colonie grecque ; il se nommait Isménias. […] Il y avait en ce temps-là, à Smyrne, un homme peu riche aussi, mais bon et inspiré par le cœur, tels que le sont souvent les hommes détachés des choses périssables par l’étude des choses éternelles ; il se nommait Phémius ; il tenait une école de chant.
Cette table avait un complice nommé Hilarius. […] Ses contemporains le nommaient Lumière. […] Pline se scandalise d’Hipparque ; Hipparque, à l’aide d’un astrolabe informe, essaye de compter les étoiles et de les nommer. […] De ce puits qu’on nomme Ézéchiel à ce précipice qu’on nomme Juvénal, il n’y a point pour le songeur solution de continuité.
« Dès sa jeunesse, dit Brantôme, elle aimait fort à voir jouer des comédies et même celles des Zanni et des Pantalon, et y riait tout son saoul comme une autre. » Une troupe, dirigée par un nommé Ganasse ou Ganassa, était venue à Paris en 1570 et avait donné un certain nombre de représentations publiques. […] Flaminio Scala avait alors dans sa troupe quatre rôles de vieillards ou de pères nobles, comme nous dirions aujourd’hui : le Pantalon ou le Magnifico, tenu par un acteur nommé Giulio Pasquati ; Cassandro da Siena, joué on ne sait par qui ; Zanobio, le vieux bourgeois de Piombino, représenté par Girolamo Salembeni de Florence ; enfin le docteur, il dottore Gratiano Forbisone, dont Lodovico de Bologne portait la robe. […] L’acteur qui jouait le second zanni, sous le nom d’Arlequin, se nommait Simone, de Bologne. […] Une actrice, nommée Antonella Bajardi, jouait des rôles de caractère sous le nom de Vittoria.
Enfin, à quarante minutes plus loin, sur la pente aride qui s’étend d’Aïn-Tabiga à l’embouchure du Jourdain, on trouve quelques huttes et un ensemble de ruines assez monumentales, nommés Tell-Hum. […] À l’endroit nommé Khorazi ou Bir-Kérazeh, au-dessus de Tell-Hum. […] , VII, 1 ; Josué, XXIV, 11), serait l’emplacement nommé maintenant Kersa ou Gersa, sur la rive orientale, à peu près vis-à-vis de Magdala. Marc (V, 1) et Luc (VIII, 26) nomment Gadara ou Gerasa au lieu de Gergesa.
Après avoir passé la journée aux disputes du temple, Jésus descendait le soir dans la vallée de Cédron, prenait un peu de repos dans le verger d’un établissement agricole (probablement une exploitation d’huile) nommé Gethsémani 951, qui servait de lieu de plaisance aux habitants, et allait passer la nuit sur le mont des Oliviers, qui borne au levant l’horizon de la ville 952. […] Des deux sœurs, l’une, nommée Marthe, était une personne obligeante, bonne, empressée 958 ; l’autre, au contraire, nommée Marie, plaisait à Jésus par une sorte de langueur 959, et par ses instincts spéculatifs très développés. […] Un jour, un groupe de pharisiens et de ces politiques qu’on nommait « Hérodiens » (probablement des Boëthusim), s’approcha de lui, et sous apparence de zèle pieux : « Maître, lui dirent-ils, nous savons que tu es véridique et que tu enseignes la voie de Dieu sans égard pour qui que ce soit.
Dans Huon de Bordeaux, elle se nomme Gloriande et a pour amant Jules César, et Obéron est son fils ; dans Spenser, elle se nomme Gloriana, et Obéron est son père ; dans Shakespeare, elle se nomme Titania, et Obéron est son mari. […] Hardi donc à la promiscuité triviale, à la métaphore populaire, à la grande vie en commun avec ces exilés de la joie qu’on nomme les pauvres !
C’est l’âge des philosophes qu’Aristote83 a nommés, les uns physiciens, les autres théologiens, pour marquer les deux objets de contemplation qu’ils se partageaient, et qu’ils essayaient parfois de réunir. […] Platon nomme d’ailleurs Parménide à côté d’Hésiode, comme tous deux ayant raconté d’anciennes histoires des dieux. […] Nommons d’abord, à ce titre, un philosophe né dans les lieux qu’habita souvent Pindare, et mêlé dans sa jeunesse aux fêtes que le poëte avait illustrées. […] C’est ainsi que moi-même aujourd’hui je suis transfuge du ciel et voyageur errant. » Cette fiction cependant et bien des vers çà et là conservés par Aristote, sur la puissance des éléments et les passions allégoriques dont Empédocle anime la matière, ne nous permettraient pas de le ranger parmi ceux qu’on a nommés ingénieusement les prophètes de la science.
On lit dans Le Moniteur de cette date : La commission des primes à décerner aux ouvrages dramatiques, nommée cette année conjointement par M. le ministre d’État et de la Maison de l’Empereur et par M. le ministre de l’Intérieur, était composée de MM. […] La commission a nommé M. […] M. le ministre d’État et de la Maison de l’Empereur et M. le Ministre de l’Intérieur de désigner les ouvrages dramatiques, dont les auteurs lui paraîtraient dignes des primes instituées par l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851, vient vous prier de vouloir bien transmettre à MM. les ministres qui l’ont conjointement nommée le résultat des travaux auxquels elle s’est livrée et que vous avez si bien dirigés vous-même.
On les nomme perceptions ou sensations extérieures. […] C’est ce contenant fictif que nous nommons le moi. […] Ces deux facultés sont nommées facultés expérimentales. […] C’est ce que Spencer nomme l’inconnaissable. […] Elle est alors nommée sensualisme.
Celui de l’écriture peut se diviser également en deux parties correspondantes que nous nommerons Lexicographie & Logographie. […] Mais ce que la grammaire greque nomme esprit se trouve quelquefois sur les voyelles & quelquefois sur des consonnes. […] C’est la figure que l’on nomme communément hyperbate. […] Les deux prépositions élémentaires servent à indiquer avec plus d’énergie la nature de la chose nommée. […] C’est un hébraïsme connu que la répétition d’un adjectif ou d’un adverbe, que l’on veut élever au sens que l’on nomme communément superlatif.
La comédie parut d’abord une satyre publique, injurieuse, licencieuse, bouffonne et outrée, où les personnages étaient nommés sans ménagement, avec les qualifications les plus odieuses et les charges les plus ridicules. […] Dans la comédie ancienne, il y avait un chœur, que l’on nommait grex.
Vous n’avez aucun titre pour les nommer. […] L’autre était un jeune homme du Dauphiné aussi, nommé M. […] Je ne suffirais pas à nommer toutes les célébrités, tous les talents, tous les engouements même qui traversèrent sous mes yeux ce salon. […] Chambolle dans le Siècle, à M. de Girardin seul contre tous dans la Presse ; nommer les écrivains de la presse politique, ce serait nommer tous les hommes de lettres. […] Les nommer paraîtrait me désigner moi-même.
Gandar, qui venait d’être nommé professeur titulaire d’éloquence française à la Faculté des lettres de Paris. […] — C’était prêcher un converti, car quel crève-cœur pour moi de renoncer au spectacle de cette ville unique au monde qu’on a nommée d’un nom pittoresque, la flotte de pierre ! […] Il ne fit guère que passer dans la Conférence, ayant été nommé suppléant à la Faculté des lettres dès la fin de cette année 1861. […] Son dernier succès fut sur Diderot, à la veille du jour où il allait être nommé professeur en titre : « (18 décembre 1867)… Mon cours, du reste et comme à point nommé, fait merveille ; nous avons, Diderot et moi, beaucoup d’amis en Sorbonne ; plus d’appelés que d’élus, et j’ai dû samedi, pour arriver jusqu’à la chaire, marcher sur de braves gens qui n’avaient pas trouvé d’autres sièges que les gradins de l’escalier. […] Nommé titulaire de sa chaire le 8 février 1868, il mourait le 22.
J’en compte un peu plus de trente (les nommer serait trop long) qui contribuèrent, du moins je l’imagine, à développer en moi un certain amour de la beauté et de l’harmonie. […] « Mon poète », j’ai une grande difficulté à vous le nommer. […] Mais je suis en fait bien libre, et il vivrait encore, que c’est Hugo que je vous nommerais. […] S’il ne faut en nommer qu’un, aucune hésitation n’est possible, n’est-ce pas ? […] Hugo serait en tout cas le dernier que je pourrais nommer ; comme poète, et c’est encore là qu’il fut le meilleur, il a rompu le vers sous prétexte de l’émanciper, il a brisé la sensibilité française, délicate et logique, pour le remplacer par un amas confus de déclamations outrées.
c’est lui qui, sans le nommer, accuse M. […] [NdA] Il y a un endroit de son article où il le nomme poliment par précaution à cause du recueil dans lequel il écrit (la Revue des deux mondes), mais auparavant il le désigne et l’accuse sans le nommer.
. — Il est nommé procureur général syndic. — Moment de l’expérience ; épreuve de la démocratie […] Les nomme-t-on encore ? […] Ainsi, dans son audace première il voulait d’abord en tout et partout le triomphe du principe électif ; il voulait l’élection des juges, celle des dépositaires du Trésor et du corps même des finances : ces dépositaires du Trésor eussent été nommés par l’Assemblée et responsables devant elle ; il voulait que l’armée fût assermentée à la nation, toutes conditions reconnues depuis incompatibles avec la Constitution monarchique. […] Nommé de ce comité avec le duc de La Rochefoucauld, Dupont de Nemours, Adrien Duport, Talleyrand, Defermon, il se distingua entre tous par ses connaissances positives, l’étendue de ses vues, la fertilité ingénieuse de ses moyens et procédés. […] Dans la discussion au sujet du marc d’argent qu’on imposait pour condition aux éligibles, et que Roederer eût trouvé plus juste d’imposer aux électeurs, M. de Talleyrand lui écrivait : « Vos réflexions, monsieur, sont excellentes ; elles appartiennent à un homme qui médite avec l’esprit le plus et le mieux philosophique. » Après l’Assemblée constituante, Roederer nommé par le collège électoral de la Seine procureur général syndic de ce département se trouva, comme administrateur, à même de sentir la faiblesse de l’instrument que l’autorité avait en main contre l’anarchie ou plutôt contre la démocratie organisée.
S’il fallait définir l’académicien modèle dans le meilleur sens du mot, l’homme qui aime à cultiver les lettres en commun, avec une émulation profitable, avec conseil et critique mutuelle, sans susceptibilité, sans envie, dans un sens d’ornement et de perfectionnement social, il suffirait de nommer M. […] Daru aussi fit nommer dans les derniers temps professeur d’histoire à Saint-Cyr, et dont il combla de soins la vieillesse, est une de ces physionomies graves et douces des vénérables maîtres d’autrefois, qui unissaient la piété, la connaissance du monde, la modestie pour eux, l’orgueil seulement pour leurs élèves, une affection éclairée et une finesse souriante. […] Daru livra alors à l’impression et sans se nommer (1788). […] Lorsque Horace nous montre le sage qui sait vivre de peu et qui est content si la salière de ses pères brille sur sa petite table (« cui paternum splendet in mensa tenui salinum »), Daru ne nous nomme pas cette salière, il ne la fait pas luire de sa propreté nette et brillante, il se contente de parler en général de table frugale et de simple mets. De même dans cette épître (« Hoc erat in votis… ») qu’il rend d’ailleurs avec sentiment, dans le morceau célèbre sur le bonheur des champs, il ose bien nommer la fève que le poète devenu campagnard sert sur sa table, mais il recule devant ces petits légumes assaisonnés de fin lard, et dont Horace nous laisse arriver le fumet : Uncta satis pingui ponentur oluscula lardo ; et il dit en échange : Quand verrai-je ma table offrir du lait, des fleurs !
Chasles l’a très bien nommée « la fille d’Émilie », de celle qui, dans la prostration et le silence de tous devant un seul, s’écriait : Mais le cœur d’Émilie est hors de son pouvoir ! […] Nommé député à l’Assemblée législative, Merlin y arriva dans tout le feu et toute l’exaltation de cette seconde génération révolutionnaire, de celle qui sautait à pieds joints par-dessus la royauté constitutionnelle pour atteindre du premier bond à la République. […] Il était déiste ; mais son Dieu était très lointain ; il avait l’habitude de le nommer non pas l’Être suprême comme faisait Robespierre d’après Rousseau, mais le Créateur des étoiles fixes, le rejetant ainsi jusque par-delà les planètes. […] L’évêque de cette ville était pour lors un Montmorency-Laval ; le jeune Merlin, bien recommandé, fut nommé de sa chapelle. […] Dom Colignon avait reçu de l’éducation ; il était bel homme, fort aimable, parlant bien ; procureur de la maison de Metlach, il allait succéder à l’abbé tombé en imbécillité, quand la cure de Valmunster était venue à vaquer ; le presbytère était joli et commode, le pays riche, peuplé, fort agréable, arrosé par la Sarre : sacrifiant l’ambition à la liberté, il avait fait nommer abbé un de ses amis, qui lui avait ensuite conféré la cure, la seigneurie et les revenues de Valmunster.
Un gentilhomme nommé Pierrepont, qui était ou avait été lieutenant des gardes du corps, avait pour maîtresse une Mlle Varenne ou de La Varenne, fille d’un musicien et chanteuse elle-même. […] Deux autres ecclésiastiques compromis, l’un notamment nommé Bourdin, ami et compagnon de Le Noir, et qui confessait avoir pris part aux libelles de ce dernier, en s’offrant de prouver tout ce qu’on avait avancé et en demandant d’être renvoyé par devant le juge d’Église, seul compétent, au lieu des juges laïques qu’on lui avait donnés, furent condamnés aux galères, et Bourdin aux galères perpétuelles (1683). […] C’étaient douze juges du Châtelet nommés en commission avec le lieutenant de police La Reynie et M. […] Depuis 1690, il était désigné et nommé par le roi pour le chapeau de cardinal, mais sans espoir du côté de Rome, de l’obtenir. […] Cette dame, à un moment, crut ou fit semblant de croire que son royal amant la redemandait, et elle retourna en Angleterre (juillet 1678) ; mais Charles II la renvoya en disant qu’il était fort surpris qu’elle eût quitté la France où elle avait de si bons amis, et il nomma le chevalier de Cluitillon et l’archevêque de Paris.
En 1845, il était nommé professeur au lycée Saint Louis. […] En 1848, il n’avait pas cru qu’une république se fondât en plantant des arbres, et, le ministre Carnot ayant voulu le nommer « lecteur du peuple », il avait refusé cette fonction vague et idyllique. […] Duruy était nommé maître de conférences à l’École normale et inspecteur de l’Académie de Paris ; en février 1862, inspecteur général ; la même année, professeur d’histoire à l’École polytechnique. […] Or, le 23 juin 1862, étant à Moulins en tournée d’inspection, une dépêche lui apprit qu’il était nommé ministre de l’Instruction publique. […] Car (pour ramener la complexité des choses à des expressions toutes simples) on aurait presque tout dit en disant que si la Grèce s’éleva par sa générosité charmante, elle périt par quelque chose d’assez approchant de ce que nous nommons le dilettantisme ; et de même, si c’est en somme par la vertu que grandit la république romaine, dire que, avant de mourir par les barbares, l’Empire mourut du mensonge initial d’Auguste et de n’avoir pas eu les institutions qui en eussent fait une patrie au lieu d’un assemblage de provinces, et à la fois de la corruption païenne et de l’indifférence chrétienne à l’égard de la cité terrestre, et encore de l’abus de la fiscalité qui amena la disparition de la classe moyenne, c’est dire, au fond, qu’il périt faute de franchise ou de bon jugement chez ses fondateurs, faute de liberté et d’égalité, faute de communion morale entre ses parties et, finalement, faute de bonté. — Et toutefois le sévère historien sait gré à Rome d’avoir eu quelque chose de ce qu’il lui reproche de n’avoir pas eu assez.
Nommé en 1791 député suppléant à l’Assemblée législative, Raynouard fut alors ramené à Paris par ses devoirs publics, et il avait l’œil en même temps à ce qui pouvait aider son arrière-pensée secrète de faire son chemin dans les lettres. […] Il y a longtemps, que, sous Domitien, un avocat nommé Matemus faisait à Rome des lectures très applaudies de sa tragédie de Caton, dont bien des traits choquaient les puissances. […] En décembre 1813, nommé membre de la commission du Corps législatif pour prononcer sur l’état des négociations entamées auprès des puissances, il osa, avec MM. […] Supposant un concours solennel entre les poètes de toutes les nations, chaque nation n’ayant droit qu’à nommer un seul représentant : Les Grecs, s’écrie Raynouard, nommeraient Homère ; les Latins, Virgile ; les Italiens, le Tasse ou l’Arioste (il serait, je crois, plus juste de mettre Dante) ; les Anglais, Milton (lisez plutôt Shakespeare) ; et nous tous, — oui, vous-mêmes qui savez admirer Racine… ah !
Quand je contracte un de mes muscles, j’ai une de ces sensations qu’on nomme musculaires, et je puis la considérer à deux points de vue. — En premier lieu, la sensation que j’ai est plus ou moins forte ; elle est extrême, si l’effort va jusqu’au déboîtement du muscle ; sa limite est la douleur qu’on appelle crampe ; son caractère est l’intensité plus ou moins grande, et à ce titre je puis comparer ma sensation à d’autres sensations du même muscle plus ou moins intenses. […] Ce sont là les caractères essentiels de la substance ; partant, rien d’étonnant si nous nommons ces possibilités des substances et si elles jouent le rôle prépondérant dans notre esprit. […] « Mais cette probabilité naturelle se change en certitude, quand nous faisons entrer en ligne de compte cette loi universelle de notre expérience, qu’on nomme loi de causalité, et qui nous rend incapables de concevoir le commencement d’une chose quelconque sans une condition antécédente ou cause. […] Mais, comme la loi qui prédit cet événement sous telles conditions est générale et, partant, permanente, l’une et l’autre apparaissent comme permanentes et se trouvent ainsi érigées en substances, ce qui les oppose aux événements passagers et les classe à part. — À présent, sous le nom de forces, les possibilités permanentes se ramènent sans difficulté à ce que nous nommons matière et corps ; nous ne répugnons pas à admettre que le monde dans lequel nous sommes plongés soit un système de forces ; du moins telle est la conception des plus profonds physiciens. […] C’est cette série, plus ou moins courte, d’états successifs compris entre un moment initial et un moment final, et définis seulement par leur ordre réciproque, que nous nommons le mouvement pur. — Or nous avons toutes les raisons du monde pour l’attribuer à ces inconnus que nous nommons des corps, pour-être certains que, de l’un, elle passe à l’autre, et pour poser les règles de cette communication ; car l’analogie qui nous permet d’accorder à telle forme animale des sensations, perceptions, souvenirs, volontés semblables aux nôtres, nous permet également d’accorder à cette balle des mouvements semblables aux nôtres.
Joubert, qu’il nomme souvent dans sa relation de Loano, dut à sa belle conduite d’être nommé général de brigade. […] Et bientôt, quand il sera nommé par Bonaparte, à la veille de Rivoli, général de division, ce sera bien pis ! […] Mais Bonaparte, nommé général en chef, arrivait à Nice le 27 mars et venait prendre en main cette armée de braves, sans habits, sans pain et sans souliers, qui n’attendait qu’un tel chef pour faire ses prodiges.
Colbert le fit nommer, en 1665, secrétaire de la Commission établie pour la réformation de la justice. […] Le roi ayant créé par édit (janvier 1674) huit charges de maîtres des requêtes ; Colbert, qui était le-patron des Foucault, conseilla au père d’en prendre une pour son fils, promettant de le faire nommer à une intendance. […] Il se vit immédiatement nommé à l’intendance de Montauban, une des plus importantes du royaume (février 1674) ; il n’avait que trente et un ans. […] Foucault prend pitié de ces pauvres petits, et il propose, en conséquence, qu’on nomme un ministre exprès pour faire ces baptêmes, et si les parents hésitent à s’adresser à ce ministre désigné par la Cour, eh bien !
Giscon était près de réussir dans la composition qui se négociait, lorsque deux hommes dont l’histoire a conservé les noms se jetèrent à la traverse : un certain Campanien nommé Spendius, autrefois esclave chez les Romains, homme fort et hardi jusqu’à la témérité, et qui craignait, si les affaires s’arrangeaient, d’être rendu à son maître comme fugitif ; et un certain Mathos, Africain, qui, engagé dans la première sédition, avait tout intérêt à pousser les choses à l’extrémité. […] On nomma à sa place Hamilcar Barca, le père d’Hannibal, aussi habile capitaine qu’homme d’État ferme et vigoureux. […] Sa réputation, la haute estime qu’il inspirait, lui attirèrent l’alliance d’un certain chef numide nommé Naravase, qui était d’abord avec les révoltés, mais qui, faisant subitement défection, vint s’offrir à lui avec ses cavaliers. […] Un jeune chef numide semble surtout la dévorer des yeux : c’est ce même Naravase (ici Narr’Havas), que le bon Rollin, qui n’y regardait pas de si près, appelle « un jeune seigneur », et que Polybe a nommé comme un des prochains auxiliaires d’Hamilcar, lequel lui promettra sa fille en mariage.
Vuillart que j’ai seulement nommé, — ce « cher monsieur Vuillart » comme l’appelait Racine lui-même ? […] M. de Moramber le fils, qu’on nomme Riberpré, du nom d’un fief qu’a le père à Éclaron, me vint voir quelques jours après à son retour de la campagne. […] Racine me nomme le Raphaël de cette alliance, et dit le dernier jour au pasteur et bon ami de Saint-Séverin100 qu’il n’oublierait jamais l’obligation qu’il a à l’entremetteur. […] Je m’acquitterai du devoir de l’offrir à Dieu et en même temps tous ceux qui y ont part, afin qu’il daigne se trouver à ces noces chrétiennes et y apporter de ce bon vin que lui seul peut donner, qui met la vraie joie dans le cœur, et qui donne aux vierges une sainte fécondité en plus d’une manière : Vimim germinans virgities, comme parle un prophète. » Vous éprouvez sans doute, monsieur, qu’il n’est besoin de vous nommer l’auteur, ni de vous le désigner plus clairement. » Ainsi échangeaient de loin leurs bénédictions, ainsi s’exprimaient entre eux avec une prudence mystérieuse ces hommes de piété et de ferveur dont le commerce semblait un crime, et en qui l’esprit de parti prétendait découvrir de dangereux conspirateurs.
On a nommé, et moi-même j’ai rappelé à propos des divertissements de Berny, ceux de la Cour de Sceaux. […] C’est presque une profanation, à côté de cette Mlle Leduc, même épousée et devenue comme dans une mascarade marquise de Tourvoie, de nommer la comtesse de Bouflers qui présidait avec tant d’intelligence et de goût au salon de l’Isle-Adam, cette généreuse amie de Hume, de Rousseau et de Gustave III, esprit supérieur malgré de légers travers, et dont quelques pages, aujourd’hui retrouvées, sont dignes de l’histoire41. […] Louvigny, son capitaine des chasses, avait, dans une ronde de nuit, surpris un braconnier des plus habiles nommé La Bruyerre : il l’avait remis à la disposition de M. d’Estimonville, capitaine des chasses du prince de Condé, qui l’avait fait jeter en prison. […] Il n’a pas été général, quoique ayant assez bien fait la guerre au début. — Il n’a pas été bon académicien, quoique ayant consenti à se faire nommer, et il n’a pas eu le courage du discours de réception. — En trempant aussi avant que personne dans les mœurs et dans les licences du jour, il n’a pas su soutenir la gageure ni être jusqu’au bout un hardi viveur comme Maurice de Saxe, ou un libertin de bel air comme Richelieu. — Mélange peu relevé d’homme d’Église, d’homme de guerre, d’homme de plaisir et finalement de dévot ; au demeurant, fort bonhomme, mais un Condé dégénéré.
Dois-je nommer encore M. […] J’en nommerais bien quelques-uns si je ne craignais (ô vanité humaine ! […] de fâcher presque autant les nommés que les omis. […] 3° Je fais un troisième groupe, et de poëtes encore : ceux que j’y place, je les nommerais ici bien moins, quoiqu’ils ne soient pas à mépriser.
Lorsque les comédiens italiens allaient représenter à Versailles, à Saint-Germain-en-Laye, à Chambord, à Fontainebleau, ils avaient des gratifications ou ce qu’en langage technique on nommerait des feux. […] Pantalon, gouverneur de la ville où l’action se passe, a une fille nommée Aurelia ; le Docteur, juge de la même ville, a un fils nommé Ottavio ; les deux vieillards ont projeté d’unir leurs enfants, Aurelia en est au désespoir ; elle fait avertir Valerio qu’elle aime et promet de fuir avec lui. […] Cette scène faisait certainement partie du premier canevas de Scaramouche, pédant scrupuleux, quoique Cailhava l’attribue à un personnage nommé Don Gilli (Don Gilles), il n’est pas besoin de dire que la situation analysée ci-dessus formait un des éléments d’une intrigue plus ou moins compliquée.
qu’importe, répondit-il à cette dame, dont il devinoit les intentions, qu’on m’ait nommé dans une satyre, qu’on y ait mis « les saints qu’a célébré Bussi, pour dire les cocus. […] En la donnant au public, il mit à la tête une excellente préface sur l’atrocité de nommer, dans des satyres, des gens d’esprit & d’honneur. […] Louis XIV en fut si content, qu’il le nomma sous-précepteur de Monseigneur : mais l’ignorance d’une langue nécessaire pour ce poste l’empêcha de le remplir. […] Cette seule plaisanterie empêcha l’abbé Cassaigne de prêcher à la cour un carême pour lequel il avoit été nommé.
De nos jours mêmes, Jean Moréas, le chef de l’École romane, a nommé Silves un de ses recueils. […] Un poète précieux, nommé Charles Fontaine, fit, au xvie siècle de ces poésies, Les Ruisseaux de Fontaine, mais Jacques Yver le dépasse par son recueil le Printems d’Yver. […] Voici enfin l’Homme blanc des rochers ou Loganie et Délia, par un nommé Toulotte. […] Et l’on acquiert une exacte notion de la vanité des hommes à voir un nommé Morin publier en 1662 les Pensées de Morin, tout comme ces Messieurs de Port-Royal allaient, après la mort de leur grand ami, survenue cette même année, imprimer les Pensées de Pascal.
Un de nos camarades nommé Vignon, avait fait un travail sur Louise Labé, dans lequel, en sa qualité de Lyonnais et de fervent catholique, il avait surfait beaucoup le mérite et surtout la chasteté de son héroïne. […] » Il fut ou parut être la dupe de cette espièglerie, reprocha à Vignon d’avoir omis ce texte important, reçut ses excuses et mit le manuscrit dans sa poche… » En prenant sur moi de citer cette jolie lettre qui vaut mieux que tous les commentaires et qui en dispense, je ne puis m’empêcher de nommer et de remercier M.
N’étant pas Mme Sand, je ne décrirai rien, et je ne les nommerai même pas, de peur de faire quelque grossière confusion : ce que je sais bien, c’est que c’étaient des fleurs rares, de qualité ; nobles de port, vives ou tendres de couleur, exquises de parfum. […] Je ne vois rien dans ce qui forme l’écorce ou la tige ou les racines, — les viles racines, s’il est permis de les nommer, — je ne vois rien dans cette enveloppe de nous-mêmes qui soit en rapport avec le parfum : c’est chose à part, légère, sacrée, et quels effets ne produit-il pas ?
Le jeune enfant n’était même pas encore écolier 76 ; le ministre le nomma élève du Prytanée français (Louis-le-Grand), seul collége tout récemment rouvert ; il voulut l’y mener lui-même, et le présenta aux professeurs et aux camarades. […] M. de Chauvelin nommé, ou un mot propre à travers toute une scène, c’étaient d’insignes triomphes. […] Il visita ces sites vénérés que la beauté décore, qu’a nommés la Muse, et parmi lesquels Ithaque, la pierreuse Ithaque, l’attirait plus tendrement par le souvenir d’Ulysse, et comme eût fait une patrie. […] Lebrun fut nommé tout aussitôt après M. […] votre Académie a fait un fort bon choix, Le public avec vous a nommé cette fois.
Garat eut le bon goût de deviner et la légèreté de nommer Fontanes114. […] Mon opinion est qu’il ne faut pas nommer pendant plusieurs années les conseillers ordinaires. […] Dans les premières séances d’un Conseil ainsi nommé, je le répète, tous les esprits diffèrent ; chacun apporte sa théorie et non son expérience. […] Il fit nommer conseiller encore le Père Ballan, oratorien, son ancien professeur de rhétorique ; M. […] M. de Montesquiou, qui ne fut nommé qu’en 1810.
La parole intérieure calme est donc l’expression légitime, normale, de tout un ordre de fonctions psychiques ; elle exprime ce qu’on peut nommer d’un seul mot la réflexion, c’est-à-dire l’état psychique où l’internité de nos phénomènes est apparente et déclarée, où l’âme, se connaissant, sait qu’elle se connaît, et n’externe à aucun degré, ni sérieusement ni par jeu, ce dont elle a conscience. […] L’autre serait peut-être mieux nommée la parole imaginaire ; l’illusion qui l’accompagne, et qui la distingue à la fois de la forme calme et de la parole physique, serait ainsi clairement désignée. […] L’ancienne psychologie distingue l’imagination créatrice et l’imagination reproductrice ou mémoire imaginative, qu’il vaudrait mieux nommer mémoire des sensations. […] Le concevoir est aisé, le nommer est difficile. […] En tant qu’habitude positive, elle est une œuvre de l’âme, et en tant qu’habitude générale, elle est un instrument de l’activité psychique ; cette activité est sans terme : il n’est aucune de ses œuvres qui ne lui soit un instrument pour construire des œuvres nouvelles ; dans l’enchaînement de ses créations, il en est une qu’il faut nommer à la fois une œuvre parfaite et un incomparable instrument : c’est la parole intérieure.
Boulogne-sur-Mer possède sa place d’Alton : elle est ainsi nommée depuis 1801, et les titres d’honneur qui se rattachent à ce nom n’ont certes point diminué depuis. […] William d’Alton, né le 1er janvier 1766, volontaire à quinze ans (avril 1781) au régiment d’infanterie de Berwiek, y avait gagné ses premiers grades lorsque la Révolution éclata ; il eut à subir bien des vicissitudes ; il était en 1793 à l’armée du Rhin, commandée par Beauharnais ; il fit la campagne de 1795 dans l’armée de Rhin-et-Moselle, puis passa dans l’armée de l’Ouest, où il devint aide de camp du général Hédouville ; il l’accompagna à Saint-Domingue en 1798 ; il était estimé de Hoche, sous qui il avait servi en Vendée ; mais cette expédition de Saint-Domingue l’avait retardé dans sa carrière ; il eut quelque peine à se voir confirmé dans le grade de chef de brigade (colonel) que le général Hédouville lui avait conféré dans la traversée ; nommé par le premier consul aux fonctions d’adjudant commandant (titre analogue), employé à l’armée d’Italie, il allait enfin pouvoir se produire sur un théâtre en vue, quand la fortune du premier coup le mit en lumière et le frappa. […] » En marge on lit d’une autre main : « Il est mort de ses blessures. » Le décret qui le nommait général de brigade était rédigé.
Dans un autre courant intellectuel que celui où je viens de pécher quelques noms, il me suffira de nommer Gautier, et surtout Baudelaire. […] * * * J’ai nommé les peintres novateurs. […] Qu’ils me permettent pourtant de les nommer en groupe, puisqu’aussi bien plus que des amitiés les rapprochent.
» Poser la question, c’était la résoudre, et sans être prophète, comme le veut l’évangéliste, le grand-prêtre put très bien prononcer son axiome sanglant : « Il est utile qu’un homme meure pour tout le peuple. » « Le grand-prêtre de cette année », pour prendre une expression du quatrième évangéliste, qui rend très bien l’état d’abaissement où se trouvait réduit le souverain pontificat, était Joseph Kaïapha, nommé par Valérius Gratus et tout dévoué aux Romains. […] L’un d’eux, nommé comme son père Hanan, fit lapider Jacques, frère du Seigneur, dans des circonstances qui ne sont pas sans analogie avec la mort de Jésus. […] Il se retira dans une ville peu connue, nommée Ephraïn ou Ephron, du côté de Béthel, à une petite journée de Jérusalem 1034.
Elle était née dans la finance, et se nommait mademoiselle Hesselin. […] Quand il fut nommé colonel général des dragons, il prit le frère de madame de La Sablière pour secrétaire. […] Quand mademoiselle de Montpensier commença à sentir de l’inclination pour Lauzun, elle s’informa de ses habitudes au comte de Rochefort dont il était l’ami : et « elle apprit, dit-elle, que Lauzun allait quelquefois chez une petite dame de la ville, nommée madame de La Sablière.
c’est son mari qu’elle apostrophe, sans le nommer.) […] Elle l’aurait nommé, elle, son cher et grand mari, si elle avait annoncé un de ses chers et grands livres ! […] Il ne la nomme pas.
En attendant qu’elles soient hommes tout à fait par la tête, elles se font hommes parle nom, croyant sans doute comme Mahomet, ce singulier et terrible nominaliste, que « nommer les choses, c’est les créer ! […] Les roses vieillissent vite et vous savez nomme on les appelle, quand on ne les nomme plus des roses… Je ne voudrais pas effacer le nom que je donne encore à Mme Henry Gréville et plus tard être obligé de l’appeler justement et insolemment : un bas-bleu !
Dès 1736, il avait presque la certitude d’être nommé à l’ambassade de Portugal. […] Il se crut donc presque à coup sûr nommé, et ses amis l’en félicitaient déjà ; mais parut tout à coup M. […] Il y a de lui une page bien naturelle, où il pense tout haut, et qui est toute l’histoire du Pot au lait : Le 28 avril 1737. — J’ai été nommé par le roi ambassadeur en Portugal ; tout mon dessein, en acceptant pareil emploi, a été de me rendre digne et de me mettre à portée des places du ministère, où mon ancienneté au conseil pouvait naturellement m’élever dès que je ne démériterais pas, à plus forte raison si je montrais du mérite et du courage. […] Trois ans après, en mai 1744, le cardinal de Fleury étant mort, le roi nomma M. d’Argenson conseiller au conseil royal, à la condition qu’il quitterait les affaires du duc d’Orléans, car on ne peut servir deux maîtres. […] [NdA] En nommant Maurepas, je nomme l’antipathique de d’Argenson et l’homme qui personnifie le mieux le vice en question et cette mauvaise influence : « Août 1738. — Mon frère est naturellement fait pour le secret, le mystère, et même la profonde dissimulation ; mais il est si esclave du bon air et du goût d’imitation, que, voyant M. de Maurepas indiscret, il se pique de l’être aujourd’hui. » 19.
Sauf un ou deux cas d’exception, — Pascal, Bossuet, — on reconnaît et l’on peut toujours nommer quelque ancien derrière un moderne il eût semblé autrement que la caution, la marque de garantie lui manquait. […] Cette Eudora si souvent nommée et invoquée dans les Mémoires de sa mère, elle était devenue à son tour une des preuves vivantes d’une disposition générale des esprits, un des symptômes du temps. […] Un vieux geôlier, nommé Fontenay, dont le bon cœur avait résisté à trente ans d’exercice de son cruel métier, vint lui ouvrir la grille en pleurant. […] Arrivant à Lyon par la Saône, et se faisant débarquer un peu avant l’île Barbe, il entend nommer les jolies maisons de campagne devant lesquelles on passe et dont est bordée cette rive, et il ajoute : « C’est, je pense, dans les environs de ce pays-ci, qui probablement s’appelle Neuville, que la femme que je respecte le plus au monde avait un petit domaine. […] Après Mme Roland, l’histoire ne pourra guère nommer que Mme de La Valette et Mme la duchesse de Berry. » Beyle s’amuse ; il pirouette, il fait le léger et un peu l’insolent, comme c’est son plaisir : mais il a recueilli un souffle vivant, une voix de plus, une impression enthousiaste sur Mme Roland, et c’est pourquoi je l’ai introduit.
Vous avez nommé Marmontel : mais quel ouvrage de Marmontel conseillez-vous ? […] Les jours de fête, il arrivait quelquefois à l’un des écoliers les plus favorisés quelque friand morceau ; ces jours-là le régal était en commun, et par une attention délicate, pour ne pas affliger les plus pauvres, celui qui avait reçu le morceau de préférence ne se nommait pas : « Lorsqu’il nous arrivait quelqu’un de ces présents, la bourgeoise nous l’annonçait : mais il lui était défendu de nommer celui de nous qui l’avait reçu, et lui-même il aurait rougi de s’en vanter. […] Lorsqu’en germinal an V (avril 1797) Marmontel, retiré à son hameau d’Abloville, fut nommé membre du Conseil des Anciens par le département de l’Eure, il fut expressément chargé par ses commettants de défendre dans l’Assemblée nationale la cause de la religion catholique, alors proscrite et persécutée, et il composa à cet effet un discours qu’on peut lire, sur le libre exercice des cultes. […] Nommé par le tiers état de la Commune de Paris électeur en 1789, avec Bailly, Target, Guillotin, etc., il fut d’abord l’objet d’une faveur marquée, et on peut dire qu’il tenait dans ses mains son élection aux États généraux ; mais, voyant au prix de quelles concessions il fallait l’acheter, il y renonça.
Cette création seconde, qui n’est autre chose que l’action divine faite par l’homme, c’est ce qu’on nomme le génie. […] Cecchi a eu beau déchirer Dante, on n’est pas sûr qu’il ne se nomme point Cecco. […] Le de Visé quelconque qui « éreinta » Molière, est en même temps un nommé Donneau ; il s’était surnommé de Visé par goût de noblesse. […] Comme la grande larve d’Albert Durer, Hamlet pourrait se nommer Melancholia. […] Macbeth a une femme que la chronique nomme Gruoch.
Ce vaincu chassé d’une ville à l’autre se nomme Dante Alighieri ; prenez garde. […] Est-il vrai que le prophète Osée, pour montrer son amour de sa patrie, même tombée en opprobre et devenue infâme, ait épousé une prostituée, et ait nommé ses enfants Deuil, Famine, Honte, Peste, et Misère ? […] Si vous vous obstinez, on vous mène à un endroit nommé Westminster où il y a des rois, une foule de rois ; il y a aussi un coin qu’on appelle coin des poètes. […] Partout, dans toutes les rues, sur toutes les places, à chaque pas, de gigantesques points d’admiration sous forme de colonnes : colonne au duc d’York, qui devrait, celle-là, être faite en points d’interrogation ; colonne à Nelson, montrée du doigt par le spectre de Caracciolo ; colonne à Wellington déjà nommé ; colonnes pour tout le monde ; il suffit d’avoir un peu traîné un sabre. […] Sous Élisabeth, et pendant Shakespeare, le poëte d’Angleterre se nommait Drummond.
Le roman actuel, si mal nommé Mémoires de Hollande 24, parce que l’action s’y passe en 1630, n’a rien de cette fleur d’âme qui est tout madame de la Fayette. […] Quelques détails de toilette assez gracieux et vivement rendus, et qui révèlent une main de femme dans un temps où l’on ne décrivait pas, ne sont point assez pour qu’on nomme hardiment madame de la Fayette, cette platonicienne sans le savoir, qui ne voit absolument rien dans le monde que l’expression chaste des sentiments.
L’organisation des services étant moins précise et moins rigoureuse qu’elle ne l’a été depuis, il put être considéré à un moment comme détaché de l’École et fut nommé secrétaire de l’Observatoire, où il se trouva le collaborateur de M. […] Cette nouvelle espèce de direction donnée à sa carrière, et que je n’ai ni le droit ni la pensée d’appeler une dispersion, devint pour lui un devoir selon ses goûts lorsqu’il eut été nommé secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences en remplacement de Fourier, le 16 juin 1830. […] Arago, introduisant une idée française au milieu de la société de nos voisins, s’étonne après cela que Watt n’ait pas été nommé en son temps pair d’Angleterre : « La pairie est en Angleterre, dit-il, la première des récompenses. Vous devez naturellement supposer que Watt a été nommé pair. — On n’y a pas même pensé. — S’il faut parler net, tant pis pour la pairie que le nom de Watt eût honorée !
Essayons d’Halévy ; il a déjà les suffrages du public. » Halévy fut nommé et trouva son genre aussitôt. […] » Halévy, pour peu qu’il eût vécu, eût sans doute été nommé de l’Académie française. […] Ravaisson, si ingénieux, si original, si profondément philosophe en toutes ses vues ; Berlioz, artiste et penseur élevé, mais solitaire et un peu sombre ; Beulé, l’heureux Beulé, que la Victoire de Phidias a pris dès le début sous son aile, et qui obtient, à heure fixe et comme à point nommé, tout ce qu’il mérite, le choix est déjà fait. […] si l’on est d’un art particulier, tout en restant le confrère et l’ami des artistes, savoir s’élever cependant peu à peu jusqu’à devenir un juge ; si l’on a commencé, au contraire, par être un théoricien pur, un critique, un esthéticien, comme ils disent là-bas, de l’autre côté du Rhin, et si l’on n’est l’homme d’aucun art en particulier, arriver pourtant à comprendre tous les arts dont on est devenu l’organe, non-seulement dans leur lien et leur ensemble, mais de près, un à un, les toucher, les manier jusque dans leurs procédés et leurs moyens, les pratiquer même, en amateur du moins, tellement qu’on semble ensuite par l’intelligence et la sympathie un vrai confrère ; en un mot, conquérir l’autorité sur ses égaux, si l’on a commencé par être confrère et camarade ; ou bien justifier cette autorité, si l’on vient de loin, en montrant bientôt dans le juge un connaisseur initié et familier ; — tout en restant l’homme de la tradition et des grands principes posés dans les œuvres premières des maîtres immortels, tenir compte des changements de mœurs et d’habitudes sociales qui influent profondément sur les formes de l’art lui-même ; unir l’élévation et la souplesse ; avoir en soi la haute mesure et le type toujours présent du grand et du beau, sans prétendre l’immobiliser ; graduer la bienveillance dans l’éloge ; ne pas surfaire, ne jamais laisser indécise la portée vraie et la juste limite des talents ; ne pas seulement écouter et suivre son Académie, la devancer quelquefois (ceci est plus délicat, mais les artistes arrivés aux honneurs académiques et au sommet de leurs vœux, tout occupés qu’ils sont d’ailleurs, et penchés tout le long du jour sur leur toile ou autour de leur marbre, ont besoin parfois d’être avertis) ; être donc l’un des premiers à sentir venir l’air du dehors ; deviner l’innovation féconde, celle qui sera demain le fait avoué et’reconnu ; ne pas chercher à lui complaire avant le temps et avant l’épreuve, mais se bien garder, du haut du pupitre, de lui lancer annuellement l’anathème ; ne pas adorer l’antique jusqu’à repousser le moderne ; admettre ce dernier dans toutes ses variétés, si elles ont leur raison d’être et leur motif légitime ; se tenir dans un rapport continuel avec le vivant, qui monte, s’agite et se renouvelle sans cesse en regard des augustes, mais un peu froides images ; et sans faire fléchir le haut style ni abaisser les colonnes du temple, savoir reconnaître, goûter, nommer au besoin en public tout ce qui est dans le vestibule ou sur les degrés, les genres même et les hommes que l’Académie n’adoptera peut-être jamais pour siens, mais qu’elle n’a pas le droit d’ignorer et qu’elle peut même encourager utilement ou surveiller au dehors ; enfin, si l’on part invariablement des grands dieux, de Phidias et d’Apelle et de Beethoven, ne jamais s’arrêter et s’enchaîner à ce qui y ressemble le moins, qui est le faux noble et le convenu, et savoir atteindre, s’il le faut, sans croire descendre, jusqu’aux genres et aux talents les plus légers et les plus contemporains, pourvu qu’ils soient vrais et qu’un souffle sincère les anime.
Il a écrit pour des hommes et des femmes qui peuvent pénétrer et compléter son idée, deviner les sous-entendus, peser les mots, et faire à côté de l’œuvre du maître ce qu’on pourrait nommer l’œuvre du lecteur. […] Il se nomme Jacques et il est amoureux ; il se nomme Albert et il pleure sur l’abandon de sa meilleure amie ; il se nomme Dominique et des embarras de fortune lui rendent difficile la résignation nécessaire à la vieillesse qui s’annonce.
Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul Or, ces vapeurs dont je vous parle, venant à passer du côté gauche où est le foie, au côté droit où est le cœur, il se trouve que le poumon, que nous appelons en latin armyan, ayant communication avec le cerveau, que nous nommons en grec nasmus, par le moyen de la veine cave que nous appelons en hébreu cubile, rencontre en son chemin lesdites vapeurs qui remplissent les ventricules de l’omoplate ; et, parce que lesdites vapeurs ont une certaine malignité, qui est causée par l’âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs… ossabandus, nequeis, nequer, potarinum, quipsa milus. […] 142 Il en nomme deux cent seize. […] Avec L’Impromptu de Versailles, Jean-Paul nomme aussi le Tartuffe, qu’il appelle prosaïque et immoral, § 36.
C’est que, nous avons beau faire effort pour nous affranchir, il est des cas où, en vertu de notre éducation, nous fixons malgré nous des limites à la liberté d’esprit, et nous sommes tout prêts à la nommer autrement quand elle insulte à certains sentiments que nous jugeons sacrés et hors de discussion. […] Si Franklin existait, je le nommerais. […] Ils n’osent pas nommer leur chambre, ils ne parlent pas assez de ce qui les entoure. — Ducis semble avoir oublié qu’il n’est point de sensibilité sans détails.
Elle ne se nomme point, je ne la nommerai pas et ce sera sa pénitence. […] Qu’il suffise aujourd’hui de savoir que c’est une femme, une chausse bleue comme Mme de Blocqueville, dont je vais parler après elle, et qui, elle, s’est nommée à son premier livre, car les femmes ont mis la hardiesse, à la place de la pudeur, dans leur envahissement de la littérature.
Shakespeare lui-même, devant lequel tout nom et tout génie s’abaissent, n’y a rien compris, et quand j’ai nommé celui-là, je n’ai pas besoin de nommer les autres. […] Elles y sont si nombreuses et elles y prennent si pleinement tant de place, que le livre n’a plus que la valeur d’un plagiat dont le plagiaire n’a pas eu honte de se nommer.
« J’avais pris sur mon habitation de Saint-Domingue et amené avec moi en France un jeune nègre nommé Aza, âgé de treize à quatorze ans. […] » Nommé ambassadeur en Russie, M. de Ségur quitta la France, et vit en passant Frédéric à Berlin.
Il y avait justement, au sud du mont Sion, un endroit nommé Hakeldama (le champ du sang) 1225. […] La tradition qui nomme Haceldama la nécropole située au bas de la vallée de Hinnom remonte au moins à l’époque de Constantin.
Dans l’instrument nommé télescope, l’idée de voir de loin n’est aucunement essentielle, mais si on la croyait nécessaire, le mot longue-vue était bien suffisant, et capable de porter, comme lunette, une double ou une triple signification. […] Les indigènes du Gabon, qui ne savent pas le grec, ont nommé le bateau à vapeur bateau fumée, ce qui est fort joli.
Après que l’usage de ne plus chanter toutes les poësies eut été introduit, et qu’on eut commencé à reciter simplement quelques especes de vers, on ne laissa pas de continuer à nommer toujours chant la récitation de toute sorte de poësie. […] Isidore De Seville nomme également chantres, ceux qui joüoient les tragedies et ceux qui joüoient les comedies.
Le comte de Lennox, père de Darnley, beau-père de Marie, aïeul de Jacques, fut nommé régent. […] Un jeune homme du comté de Derby, nommé Babington, élevé chez le comte de Schrewsbury, où il avait connu la reine pendant qu’elle y était prisonnière, avait résolu de la servir et de la sauver. […] Deux jésuites de Reims, nommés Allen et Ballard, ne reculèrent pas devant ce régicide ; Ballard vint à Londres, chercha Babington qui y était revenu, l’embaucha pour le salut de la reine d’Écosse et embaucha par lui une poignée de conspirateurs catholiques, prêts à tout pour le triomphe de la religion. […] Un de ces espions, nommé Giffard, dont le dévouement paraissait au-dessus du soupçon à l’ambassade de France, dépôt des correspondances, recevait les lettres, feignait de les faire parvenir à leurs adresses, mais les portait préalablement à Walsingham. […] Élisabeth, après de longues et sérieuses hésitations devant son conseil, nomma enfin trente-six juges pour aller entendre Marie Stuart et pour faire leur rapport au conseil.
Et en dehors il y a l’immense tourbe de ceux qui ne sont pas même capables de pécher, et que je nommerai les intellectuels ou les intellectualistes dans l’ordre du péché ; de la grâce ; du salut. […] Et que je nommerai les intellectuels dans l’ordre du bonheur. […] Il est impossible de ne pas considérer, avec un saisissement, combien cette théorie cartésienne est fidèlement apparentée, combien elle est parallèle à la théorie chrétienne et catholique de la grâce, à ce que nous avons le droit de nommer le mécanisme de la grâce. […] C’est ça qu’on nomme une révolution, ce grand effort momentanément couronné. […] Ce sont les morales raides où il peut y avoir des niches, à poussières, à microbes, des moisissures et des creux de pourriture, dans des coins dans les raideurs, des dépôts, lues, et ce que nos Latins nommaient situs, une moisissure, une saleté venant de l’immobilité, d’être laissé là.
Nourri aux champs, les enfants de son village l’ont nommé roi, et il a fait tout ce que les rois qui règnent réellement ont coutume de faire. […] Il supposa qu’il avait reçu des tablettes (il y avait écrit lui-même ce qui convenait à son projet), puis il convoqua les Perses, ouvrit ces tablettes en leur présence, et, les ayant lues publiquement, il fit croire à l’assemblée qu’Astyage l’avait nommé général des Perses. […] Les poissons de ce lac sont de deux genres : un que l’on nomme le paprax et l’autre le tilon. […] Peu de temps après qu’ils y furent établis, la femme d’Aristodémus, qui se nommait Argia, fille, à ce qu’ils disent, d’Autésion, fils de Tisamène, petit-fils de Thersandre et arrière-petit-fils de Polynice, accoucha de deux enfants jumeaux, et Aristodémus, qui eut à peine le temps de les voir, mourut de maladie. […] Quelque temps après cette proscription, Épialte revint à Anticyre où il fut tué par un habitant de Trachis nommé Athénade, mais pour un motif étranger à sa trahison, et que j’aurai par la suite l’occasion de faire connaître.
Fier de suivre à mon tour des hôtes dont le nom N’a rien qui cède en gloire au nom de Lamoignon, J’ai visité les lieux, et la tour, et l’allée Où des fâcheux ta muse épiait la volée ; Le berceau plus couvert qui recueillait tes pas ; La fontaine surtout, chère au vallon d’en bas, La fontaine en tes vers Polycrène épanchée, Que le vieux villageois nomme aussi la Rachée 12, Mais que plus volontiers, pour ennoblir son eau, Chacun salue encor Fontaine de Boileau. […] Comment tout démêler, tout dénoncer, tout suivre, Aller droit à l’auteur sous le masque du livre, Dire la clef secrète, et, sans rien diffamer, Piquer pourtant le vice et bien haut le nommer ?
Santi venait de mourir, laissant son atelier à son fils ; son premier ouvrier, nommé Lucagnolo, gouvernait la maison. […] Il avait quatorze ans, et se nommait Paulin. […] Il avait une sœur nommée Faustine, aussi belle que lui. […] Diego, il se nommait ainsi, s’écria en se voyant si beau : Oh Dieu ! […] Le cardinal Farnèse, nommé pape quelques jours après, envoie lui demander son travail et l’assurer de sa protection.
« L’Empereur passe outre ; arrivé jusqu’à moi, il s’écrie, avant que le cardinal Fesch m’eût nommé : “Ô cardinal Consalvi, que vous avez maigri ! […] « Ayant dans mon testament, écrit tout entier et de ma propre main et daté de ce même jour, nommé et institué mon héritier fiduciaire Mgr Alexandre Buttaoni, promoteur de la foi, avec charge de remettre en temps et lieu l’héritage à mon héritier propriétaire, je déclare par ce feuillet, qui fait partie de mon testament, ne rien posséder qui, en vigueur du motu proprio du 6 juillet de l’année 1816, ne soit parfaitement libre de toute charge et de tout fidéicommis ; et je nomme, institue, déclare mon héritier universel de tous et chacun de mes biens, crédits, droits, la Sacrée Congrégation de la Propagande de la foi, à laquelle néanmoins j’interdis formellement et de la manière la plus expresse, la détraction de la quatrième Falcidia, de quelque manière et à quelque titre que ce soit. « J’entends, je veux, je déclare que, tant que vivra un seul de mes serviteurs gratifiés par mon testament, ou de ceux qui ont reçu un legs annuel à vie, la Sacrée Congrégation ci-dessus nommée ne puisse jouir (excepté de ce qui sera indiqué plus bas) de mon héritage, ni en prendre en aucune manière l’administration, voulant que cette administration soit laissée entière et libre aux mains de mon héritier fiduciaire, Mgr Alexandre Buttaoni (ainsi qu’aux mains de celui ou de ceux qui lui succéderont dans son administration). […] d’une mort qui ne lui laisserait pas le temps de nommer son successeur dans l’administration de mon héritage, devra, en vertu du mandat reçu, nommer son successeur dans un écrit qui sera déposé clos et scellé dans un office caméral, pour être ouvert après sa mort ; et j’entends imposer successivement la même obligation aux autres administrateurs.
Ses entretiens faisaient le charme du château ; il se nommait M. de Davayé, il était le cousin de mon père. […] Les chances de la guerre ayant soumis la Belgique à Custine ou à Dumouriez, il était venu plus récemment chercher asile et sécurité à Lauzanne ; il se nommait M. de Surville, il était né dans le Vivarais, sur une de ces montagnes qu’arrose et ravage l’Ardèche. […] Ce livre qu’il déchiffrait et qu’il retouchait laborieusement était, disait-il, extrait des mémoires et des poésies d’une de ses aïeules, nommée Clotilde de Surville. […] Un second poëte, nommé Tylphis, récite en termes légers et courts l’aventure héroïque de Chloé sa maîtresse, qui, poursuivie par son tuteur jaloux, triomphe de lui, l’enferme dans son cachot, se sauve à la nage sur le bord opposé du Rhône et épouse Tylphis. […] Un jeune chevalier calabrais, nommé Colamor, parut ensuite.
Seulement alors il demandait qu’on l’injectât de morphine, mais à des doses infinitésimales, et qui lui donnaient le repos et le calme, pendant quelques minutes, puis il revenait à sa vie douloureuse, se secouait, et disait à l’ami médecin, qui se trouvait près de lui : « Faisons un peu de gymnastique intellectuelle, causons de… » Et il nommait une thèse médicale quelconque, voulant conserver intactes les facultés de son cerveau, jusqu’au bout. […] » Il ajoute : « Au fond, on ne le sait pas, mais ce qu’il aimait, c’était la science et la philosophie… Quand Robin a été nommé sénateur, cette nomination lui a fait autant de plaisir que les élections de 76. Il disait : “Voilà Robin nommé, c’est le commencement, nous serons un jour les maîtres de l’Académie de Médecine, et alors… — ajoutait-il avec ce ton vainqueur et goguenard qu’il avait habitude de prendre, — nous les mènerons loin ! […] Là, il avait pour maîtresse, une grande fille, nommée Esperanza qui l’aimait beaucoup, et qui dans les récréations, s’asseyait sur les marches de l’escalier, lui renversant la tête sur ses genoux, et lui caressant les cheveux, pendant que le petit fouillait de son regard amoureux le bleu profond du ciel. […] Je voudrais que la contexture fût différente, que ce livre eût le caractère de Mémoires d’une personne, écrits par une autre… Décidément le nom roman ne nomme plus les livres que nous faisons.
Zola peut se nommer après ces noms fameux. […] , barbouillées de sang séché, avec cette dureté de crânes vides qui les fait nommer têtes de mort (c’est complet !). […] Je n’ai pas besoin de la nommer. […] Et déjà, dans une foule de livres que je pourrais nommer, il l’y avait prise… Mais il y était mêlé à des choses plus ou moins élevées, qui en atténuaient l’effet immonde. […] Zola, comme dans tous les livres des réalistes de ce temps, il n’est pas question plus de l’âme que de Dieu, qui n’est point, je crois, dans L’Assommoir, nommé une seule fois.
Député de la Virginie à l’ancien Congrès, nommé avec John Adams, Franklin, Sherman et Livingston, du comité pour la déclaration de l’indépendance, il en rédigea l’admirable manifeste, frontispice d’une politique de droiture et de vérité, exposé pour la première fois au monde. Employé ensuite à la réforme des statuts anglais et à la confection d’un code unique, puis gouverneur de la Virginie, député de nouveau au Congrès, de là, ministre plénipotentiaire en France à l’origine de notre Révolution, rappelé et nommé par le président Washington secrétaire d’État du nouveau Cabinet, vice-président et ferme à son poste d’opposition à la tête du sénat sous la présidence de John Adams, président enfin lui-même de 1800 à 1808, il remit alors par un bienfait signalé le gouvernement de son pays dans les voies sincèrement démocratiques d’où Washington, vers les derniers temps, l’avait laissé dévier, et d’où John Adams, si respectable d’ailleurs, l’avait de plus en plus éloigné à dessein. […] Je vous donnerais la fièvre, si je vous nommais les apostats qui sont devenus les fauteurs de ces hérésies ; des hommes qui étaient des Salomons dans le Conseil et des Samsons sur le champ de bataille, et qui se sont laissé couper les cheveux par la prostituée d’Angleterre.
Or, elle se nomme la comtesse Martin-Bellème ; elle est la fille d’un financier puissant, la bru d’un ministre du second empire, la femme d’un ministre de la troisième République. […] Le premier amant se nomme Robert Le Ménil. […] France goûte pleinement le plaisir satanique de comprendre, de douter, de nier ; mais il semble qu’à chaque instant aussi il l’épuise, il en touche le néant… Je suis bien curieux de savoir où cela le mènera… J’ai nommé Choulette.
“Si j’étais sûr de la récompense, dit Arlequin, je le nommerais.” […] — Oui, sire. — Nomme-le donc, et tu auras la somme promise et la grâce de quatre bons camarades.” […] « Arlequin est forcé de sortir de sa retraite pour chanter et boire à la santé d’une des favorites de Don Juan ; son maître lui fait signe de nommer Dona Anna, fille du commandeur.
On avait décidé de nommer acrochordons les verrues, emprosthotonos les convulsions, lipothymie la pâmoison, alexipharmaques les contre-poisons, anacathartiques les expectorants, eccoprotiques les purgatifs, anaplérotiques les cicatrisants ; il y eut des médicaments antihypocondriaques, à savoir : l’ellébore noir, la scolopendre, l’hépatique, le senné, le safran de mars, les capillaires et l’extrait panchimagogue. […] La petite maladie des paupières qu’Ambroise Paré nommait ingénument des grêles, ses héritiers l’ont baptisée chalazion ; ce mot était technique dans la médecine grecque, mais grêles [mot en caractère grec] le traduit fort bien, image pour image. « Les médecins, dit avec sagesse M. […] Elle est singulière la légendaire pauvreté d’une langue où l’on pourrait dans l’écriture d’un paysage nommer trente fois une plante sans répéter deux fois le même nom !
X…, comme on dit, pour se dispenser de nommer l’homme qu’on traîne sur la claie et que tout le monde a nommé, on n’est plus qu’un bas-bleu, qui se venge en bas-bleu, et les bas-bleus ne sont pas des Cosaques ! […] Franz et faire des X comme un mathématicien, quand il s’agit de nommer les gens par leur nom, car il n’y a pas que son amant qui s’appelle X… dans ses Souvenirs.
Ne l’avait-on pas vue nommer des évêques pour une seule oraison funèbre et des avocats pour des plaidoiries, malheureusement plus nombreuses ? […] Lacordaire n’a pas été nommé à l’Académie avec dispense de visite, comme aurait pu l’être Béranger. Parmi ces titres peu nombreux et encore plus nombreux qu’aperçus, il a glissé ce livre sur Marie-Madeleine, et s’il ne l’a pas publié pour les besoins de son élection, puisqu’il était nommé quand le livre a paru, on peut cependant très bien croire qu’il l’a publié pour la justifier ou pour en témoigner à qui de droit sa reconnaissance.
Et combien d’autres que je pourrais nommer, esprits délicats, esprits légers, mis au régime de la corvée, en ont souffert comme moi et en souffrent encore ! […] Mérimée et de moi, — et pourquoi ne nommerais-je pas le principal d’entre eux, celui qui nous honorait le plus hautement alors de son appui, M. le comte Molé ? […] Cette occasion s’offrit bientôt : nous étions nommés à peine, M. […] Etienne, et les bonnes paroles dites en faveur de M. de Vigny se réalisaient ; il se voyait nommé (1845) par le concours de M. […] Molé, qui se trouvait directeur de l’Académie, avait donc en cette qualité à recevoir M. de Vigny, qu’il avait efficacement contribué à faire nommer et pour qui il avait voté lui-même : voilà le point de départ véritable et des moins compliqués.
A quelques lieues de Montpellier, dans la montagne et dans les bois, à un lieu qu’on nomme la Taillade de Gignac, s’étaient livrés de véritables combats entre les insurgés royalistes et les troupes ; les insurgés interceptaient au passage les courriers, les caisses publiques, et ils assassinaient le plus de soldats qu’ils pouvaient, de ceux qui rentraient dans leurs foyers après le licenciement. […] Mais ce qui était plus triste, s’il est possible, c’était le spectacle que donnait dans le même temps et dans la sphère politique la Chambre, produit de l’élection, et qui était si bien royaliste que Louis XVIII, dans un premier moment de satisfaction trop tôt déçue, l’avait nommée la Chambre introuvable : ce terme d’éloge ne larda pas à se tourner en amère ironie. […] Dès la première séance (7 octobre), après le discours fort sage de Louis XVIII, M. de Vaublanc, faisant l’appel des députés, prit sur lui d’omettre le nom de Fouché, duc d’Otrante, nommé à Melun ; et comme quelques personnes lui témoignaient leur étonnement de cette omission arbitraire, il répondit : « qu’il devait éviter tout ce qui pouvait amener des scènes violentes dans la Chambre ; que le seul nom prononcé aurait produit ces mouvements malgré la présence du roi, et qu’il avait rempli son devoir en ne le prononçant pas. » On put entrevoir les dispositions de la nouvelle Chambre à cette circonstance encore que, pendant l’appel, un député du Midi, M. […] Lainé, déjà connu et illustre comme orateur en 1814, fut nommé par le roi président de la Chambre ; le choix était bon.
Pendant que les rois promènent leur cour dans les châteaux merveilleux qui se nomment Blois, Amboise, Chambord, Chenonceaux, écrivains et artistes sont nés en foule dans ce coin de terre privilégié. […] Faut-il nommer tous les illustres d’alors qui sont nés à Paris ou dans le voisinage ? […] On ramasse ainsi des matériaux qui serviront à constituer plus tard ce qu’il est permis de nommer : la géographie littéraire de la France. […] J’ai nommé les voyages.
Beugnot, dans le très court passage de ce dernier au ministère de l’Intérieur : « Il y a une place de médecin vacante à Bicêtre ; pour traiter des fous, il vous faut un homme d’esprit : prenez Pariset. » Pariset fut nommé. […] L’anecdote est assez agréablement racontée chez Pariset ; pourtant, au lieu de dire l’hôpital Necker et de nommer la fondatrice, il nous parle d’un établissement « qu’une dame célèbre avait fondé du côté de Vaugirard » ; il tourne autour de cette dame comme s’il voulait et n’osait la définir : « La simplicité, dit-il, n’est pas toujours compagne de la bienfaisance. […] Je n’ai été tout à fait sûr que c’était de Mme de Necker qu’il s’agissait, que lorsque ayant lu l’éloge de Corvisart dans Cuvier, j’ai trouvé cette dame désignée clairement d’après son mari, car Cuvier lui-même ne va pas jusqu’à la nommer. […] Il y a un endroit de l’éloge de Pinel où, sans nommer Broussais, Cuvier venge contre lui Pinel, que son adversaire accusait d’avoir créé des êtres occultes, des affections métaphysiques en médecine.
Il faut voir dans le texte (car les meilleures traductions sont pâles en ces endroits) avec quelle effusion il célèbre ce beau génie, le seul que le peuple romain ait produit de vraiment égal à son empire : « Je te salue, ô toi, s’écrie-t-il, qui le premier fus nommé Père de la patrie, toi qui le premier méritas le triomphe sans quitter la toge… » À quelques livres de là nous apprenons à regret que le fils indigne de l’illustre orateur était un buveur éhonté ; qu’il se vantait d’avaler d’un seul trait des mesures de vin immenses ; qu’un jour qu’il était ivre, il jeta une coupe à la tête d’Agrippa : « Sans doute, dit ironiquement Pline, ce Cicéron voulait enlever à Marc-Antoine, meurtrier de son père, la palme du buveur. » Le livre de Pline sur l’Homme est rempli de particularités, d’anecdotes intéressantes et qu’on ne trouve que là. […] Grâce à lui, on sait à point nommé quand et par qui chaque objet de consommation et de luxe a été introduit dans Rome. […] Il y eut, sous le règne de Tibère, une disette de papier, au point qu’il fallut nommer des sénateurs pour en régler la distribution ; autrement les relations de la vie auraient été troublées. » Oh ! […] Pline la rencontre une fois sur son chemin ; il s’arrête un moment, mais il ne sait comment la nommer.
Il arrive à Madrid, va trouver Clavico sans se nommer, invente un prétexte, le tâte dans la conversation, le met sur la littérature, le flatte, le prend par l’amour-propre, puis tout à coup se retourne, aborde le point délicat, pousse sa pointe, tient quelque temps le fer en suspens pour mieux l’enfoncer encore : tout ce dialogue (avec la pantomime du patient) est un chef-d’œuvre de combinaison et de conduite, et qui, à chaque instant, touche au tragique et au comique à la fois. […] Continuant donc de s’adresser humblement au souverain Être, il lui demande, puisqu’il doit avoir des ennemis, de les lui accorder à son choix, avec les défauts, les sottes et basses animosités qu’il lui désigne ; et alors, avec un art admirable et un pinceau vivifiant, il dessine un à un tous ses ennemis et ses adversaires, et les flétrit sans âcreté, dans une ressemblance non méconnaissable : « Si mes malheurs doivent commencer par l’attaque imprévue d’un légataire avide sur une créance légitime, sur un acte appuyé de l’estime réciproque et de l’équité des deux contractants, accorde-moi pour adversaire un homme avare, injuste et reconnu pour tel… etc. » Et il désigne le comte de La Blache si au vif que tous l’ont nommé déjà ; de même pour le conseiller Goëzman, de même pour sa femme et pour leurs acolytes ; mais ici la verve l’emporte, et le laisser-aller ne se contient plus ; à la fin de chaque portrait secondaire, le nom lui échappe à lui-même, et ce nom est un trait comique de plus : Suprême Bonté ! […] … Il ne s’arrête que devant le premier président Nicolaï, son dernier et imprévu adversaire, après l’avoir désigné et au moment où il va le nommer à la suite de ces tristes acolytes de Goëzman ; cette réticence envers un nom respecté, qui s’est mis si bas, devient un nouveau trait d’éloquence. […] Cette aimable Dauphine, image mobile de la nation, arborait en quelque sorte la cocarde même de Beaumarchais par une coiffure dite à la Ques-aco, ainsi nommée d’une des plaisanteries des Mémoires.
Au reste, je fusse toujours demeuré dans la promesse que je vous avois faite de mépriser les médisances qu’il vous avoit faites de moi, si trois ou quatre mois après je n’eusse reçu nouvel avis de Paris et de la part de M. de La Motte 254 que je vous nomme confidemment, et depuis encore par la bouche du Père Le Duc, minime, qu’il continuoit tous les jours à vomir son venin contre moi ; après quoi je vous avoue que la patience m’est échappée, mais non pas néanmoins que j’aie encore rien écrit contre ledit Père, sinon en général à ceux que je croyois le pouvoir remettre en bon chemin ; ce qui néanmoins n’a servi de rien jusqu’à cette heure, à cause de son orgueil insupportable : et Dieu veuille que vous ne soyez pas le quatrième de ses bienfaiteurs qui éprouviez son étrange ingratitude ! […] C’est pourquoi je vous prie, monsieur, de pardonner si je vous en parle si longtemps : Ipse est catharma, carcinoma, fex, excrementum, — de tous les hommes de lettres auxquels il fait honte et déshonneur… » Le reste de la lettre est sur d’autres sujets ; elle est datée de « Riète, ce 30 juin 1636. » On y peut joindre cette note que Guy Patin écrivait vers le même temps dans son Index ou Journal : « 1635. — Le 19 mai, un samedi après midi, ai visité aux Jacobins réformés du faubourg Saint-Honoré un Père italien, réputé fort savant homme, nommé Campanella, avec lequel j’ai parlé de disputes plus de deux heures.
Chacun apportait sa portion de zèle et de lumières ; l’un était chargé de l’histoire des finances ; l’autre, de celle du commerce ; un troisième, d’une histoire des États-généraux et des Parlements ; mais le plus inépuisable lecteur était sans contredit le digne abbé de Saint-Pierre que notre auteur aime à nommer en toute occasion son bon ami ; il y épanchait ses rêves bienveillants, y enfantait ses projets pleins d’espérance, et puisait dans les regards et jusque dans les sourires de l’amitié ses croyances les plus fermes à un bienheureux avenir. […] Le caractère du style aussi bien que de la vie du marquis d’Argenson est le bon sens, comme on le croira sans peine ; ennemi du clinquant et de ce qu’il appelle les épigrammes politiques, il ne l’est pas moins des pointes et des épigrammes du langage ; avide avant tout de vérités proverbiales, de dictons populaires, et heureux d’en confirmer sa pensée, la trivialité même ne l’effraye pas, il ne l’évite jamais ; mais par malheur la raison n’est pas toujours triviale ; il arrive donc souvent aux saillies à force de sens, et beaucoup de ses comparaisons sont piquantes parce, qu’elles sont justes, Qu’Albéroni, par exemple, vivant à Rome après sa disgrâce, entreprenne, au nom du pape, souverain temporel, la conquête de la petite république de Saint-Marin ; M. d’Argenson, qui vient de nous exposer avec précision et peut-être sécheresse les travaux et les talents du cardinal, saura bien ici nommer cette entreprise une parodie des comédies héroïques qu’Albéroni a données à l’Espagne vingt ans auparavant, et, lui-même, le montrer joueur ruiné quoique habile qui se conduit en jouant aux douze sous la fiche, comme il faisait autrefois en jouant au louis le point.
On désirerait toujours plus de détails et moins de réflexions, une solennité moins oratoire ; l’auteur est trop fidèle à la règle de ne nommer les choses que par les termes les plus généraux. […] Mais dans la lettre dont il était porteur, Dumouriez vit avec étonnement qu’on ne lui donnait que le titre de maréchal de camp, et il en demanda la raison, en disant qu’il avait été nommé lieutenant général par Louis XVI.
Chapitre VIII De la clarté et des termes techniques On peut nommer chaque chose par le terme qui lui convient exactement, garder d’un bout à l’autre du discours la plus rigoureuse propriété d’expression : cela ne fera pas nécessairement qu’on soit compris. […] Brunetière, après avoir cité une description d’un romancier contemporain, je puis voir effectivement toutes ces choses… Ce sont des tableaux… dont nous n’avons pas besoin d’avoir vu les modèles, pour louer la ressemblance, puisqu’ils ne sont, après tout, que des associations nouvelles d’éléments anciens, de formes familières et de couleurs accoutumées… Nous sommes rentrés ici dans la vérité de l’art, qui consiste à décrire les choses les plus particulières par les termes les plus généraux, et d’autant plus généraux, qu’il s’agit de nous communiquer l’impression de choses plus particulières. » Il semble que nous soyons ramenés au fameux précepte de Buffon, qui recommande d’avoir attention à ne nommer les choses que par les termes les plus généraux.
Il sera traité assez longuement de ce principe fondamental de sélection naturelle dans le quatrième chapitre ; et nous verrons comment cette sélection naturelle cause presque inévitablement de fréquentes extinctions d’espèces parmi les formés de vie moins parfaites, et conduit à ce que j’ai nommé la divergence des caractères. […] Enfin, je suis convaincu que le mode principal, mais non pas exclusif de leurs modifications successives, c’est ce que j’ai nommé la Loi de sélection naturelle.
Un mémoire affreux contre Mme de Tencin, où il dit que c’est un monstre que l’on doit chasser de l’État ; que, si jamais il meurt, ce sera elle qui le tuera, parce qu’elle l’en a souvent menacé ; qu’elle doit encore tuer un homme qu’il nomme ; qu’il l’a surprise lui faisant infidélité avec Fontenelle, son vieil amant, et qu’elle a commerce avec d’Argental, son propre neveu ; qu’elle est capable de toutes sortes de mauvaises actions ; qu’il en avertit M. le Duc ; qu’il ne lui doit rien, quoiqu’elle ait un billet de 50,000 francs de lui, et le reste… » Mme de Tencin, décrétée de prise de corps et menée d’abord au Châtelet, puis à la Bastille, fut innocentée par jugement et déchargée de l’accusation. […] C’est à propos de rétablissement d’une Chambre ecclésiastique dont Massillon est nommé membre, que Marais dit de lui (novembre 1720) : « Ce Père Massillon, à présent évêque, a prêché pendant vingt ans à Paris avec un applaudissement extraordinaire. […] En voyant son ami le président nommé lui-même de l’Académie, l’espérance lui vint de se faufiler à sa suite. […] Marais se tient fort au courant de cette candidature et de toutes les vicissitudes qu’elle eut à subir : « M. de Montesquieu n’est pas encore nommé. […] J’accepte, monsieur, cette nomination, qui me vaut une élection dans les formes, et comme la plus grande joie que j’aurais serait d’être d’un corps dont vous êtes, j’en suis dès que vous m’avez nommé, et cet in petto me plaît plus que la chose même… Vos lettres ne manqueront pas de faire du bruit ; mon nom sera mêlé avec le vôtre ; on dira que vous m’avez jugé digne d’être un jour académicien : n’en est-ce pas plus cent fois que je ne mérite ?
Ils ont tous (et ceux que je viens de nommer, et les autres qu’ils représentent, moins en vue et plus effacés aujourd’hui), ils ont tous ce point commun d’être gens du monde, de qualité, avant d’être écrivains. […] Je me servirai de l’un et de l’autre selon que j’en jugerai à propos, et, s’ils font leur devoir, comme je suis persuadé qu’ils feront, j’espère que Votre Majesté aura la bonté de les ouïr nommer et permettre qu’ils méritent par leurs services qu’Elle leur pardonne, après une pénitence conforme à la faute. » Mais, après s’être galamment conduit en bon Français à l’occasion, Saint-Évremond rentrait dans sa philosophie et dans sa tranquillité. […] Il avait communiqué à Mme de Sablé sa maxime sur l’amitié : « L’amitié157 la plus désintéressée n’est qu’un trafic où notre amour-propre se propose toujours quelque chose à gagner. » Loin d’effacer cette triste maxime, deux ans avant sa mort, il l’étendit de la façon suivante : « Ce que les hommes ont nommé amitié158 n’est qu’une société, qu’un ménagement réciproque d’intérêts, et qu’un échange de bons offices ; ce n’est enfin qu’un commerce où l’amour-propre se propose toujours quelque chose à gagner. » Le cœur de Mme de Sablé lui fournit des pensées d’un ordre bien différent. […] C’est pour répondre à Saint-Évremond, qu’elle ne nomme pas, et non pas à La Rochefoucauld, que M. […] Mais voici l’annotation qui a tout à fait son prix et qui est la plus ressemblante des esquisses : « Ninon, qu’on appelle à présent dans sa vieillesse Mlle de L’Enclos, est fille d’un nommé de l’Enclos, joueur de luth.
Élevé d’abord au collége de sa ville natale, il y terminait sa quatrième, lorsque passèrent des inspecteurs ; le résultat de leur examen fut de faire nommer le jeune élève demi-boursier au lycée d’Avignon, où il alla achever ses études. […] M.d’Hauterive, archiviste des Affaires étrangères, était mort pendant les journées mêmes de Juillet ; M.Molé, en arrivant au ministère, nomma aussitôt M.Mignet au poste vacant. […] Cette excursion exceptée, les principaux événements de sa vie sont tout littéraires : nommé de l’Académie des Sciences morales lors de la fondation en 1832, élu de l’Académie française comme successeur de M.Raynouard en 1836, il fut de plus choisi pour secrétaire perpétuel de la première de ces académies, à la mort de M.Comte, en 1837. […] Servi par eux, Louis XIV sut se guider lui-même, choisir et trouver ses voies, suffire à tout, réparer les fautes, diviser ses adversaires, ne rien relâcher qu’à la dernière heure, et à force de suite, d’artifice et de volonté, enlever à point nommé la paix la plus glorieuse. […] Et puisque nous sommes en train d’oser, il ne serait pas juste, en quittant l’un des écrivains les plus respectés et les plus considérables de notre temps, de ne pas toucher à l’homme, et de ne pas au moins nommer en lui quelques-uns de ces traits si rares et qui accompagnent si bien le talent, sa simplicité, un caractère aimable, resté fidèle à ses goûts et à ses affections, quelque chose de gracieux qui, ainsi que nous l’avons noté chez son ami M.Thiers, se rattache à la patrie du Midi et aux dons premiers de cette nature heureuse.
À peine rapatrié, le conclave le rappela à Rome ; il y fut nommé pape, à trente-sept ans, sous le nom de Léon X, qu’il immortalisa par les mêmes faveurs qui avaient valu à sa maison le sceptre moral de la Toscane. […] Julien de Médicis, dernier fils de Laurent, fut nommé duc de Nemours par François Ier. […] Alexandre de Médicis fut nommé doge de la république par l’influence du pape Clément VII, Médicis lui-même. […] XI Il y avait alors à Florence un jeune homme de la famille des Médicis nommé Lorenzino, en souvenir de Laurent. […] Cet homme, dont le nom vulgaire attestait la vileté de son métier, se nommait Scoroncocolo.
les acteurs nourris de classique, défiants, hostiles, Mlle Mars ne consentant pas à nommer Firmin son lion superbe et généreux ; les défenseurs de l’art nouveau recrutés dans les écoles et les ateliers, Théophile Gautier, superbe, truculent, chevelu, arborant le légendaire pourpoint rouge pour la terreur des bourgeois ; la représentation houleuse, terminée en triomphe de V. […] C’est ce que nous montre Casimir Delavigne805, que, dans vingt ou trente ans, il sera sans doute permis de ne plus nommer dans une histoire comme celle-ci. […] Sous le premier empire, le grand homme du genre est Picard809 qui dessine avec quelque verve d’assez grossières caricatures de caractères sans portée : comme ce tâtillon qu’il a nommé Monsieur Musard (1803). […] Musset nous a donné la seule comédie qu’on puisse nommer romantique, celle de Dumas n’étant autre chose que le vaudeville agrandi ou le drame dégradé, comme on voudra, selon les formules et par les procédés de Scribe. […] Vraies ou fausses, invraisemblables ou banales, il prend indifféremment toutes données ; il n’a souci que de les ajuster, de les emboîter, de les lier, de façon qu’à point nommé se décroche la grande scène du III, et que le dénouement s’amène sans frottement.
Nommé lieutenant-colonel de la garde nationale de Blérancourt, et l’un des meneurs du pays, il s’exerçait à la parole dans les questions d’intérêt local ; mais par goût il la faisait toujours laconique et brève. […] Les élections pour l’Assemblée législative, qui devait remplacer la Constituante, se préparaient, et Saint-Just, bien qu’il n’eût point l’âge requis, aspirait à se faire nommer. […] Ses ennemis l’empêchèrent d’être nommé à l’Assemblée législative en dénonçant son âge ; il est certain qu’il en garda une rancune profonde, et quand il reparut, un an plus tard, député à la Convention, son cœur était envenimé. […] Nommé député à la Convention en septembre 1792, il court à Paris rejoindre Robespierre, vers lequel il s’était senti poussé dès longtemps par une affinité secrète, et à qui il avait écrit dès le 19 août 1790 : « Je ne vous connais pas, mais vous êtes un grand homme ! […] Mais qu’ai-je fait en venant nommer Fénelon ?
L’inclination vers ce que l’on nomme le bien moral suppose toujours un certain degré de prédominance de la faculté d’imaginer sur la sensibilité immédiate : mais elle peut résulter aussi bien, car il ne s’agit là que d’un rapport, de la faiblesse de celle-ci que de la force de celle-là, en sorte que parmi ceux que la morale qualifie bons et qui se conforment aux prescriptions fixées par l’idéal social ou religieux du moment, il y a déjà des différences extrêmes. […] L’impossibilité de pénétrer les lois du déterminisme qui les mène fait imaginer un mode contraire à la nécessité, que l’on nomme liberté, et qui n’est définissable que par les conséquences qu’on lui attribue. […] Ces désirs sont attribués au personnage imaginaire qui, à travers tous les changements du corps humain, se nomme le moi. […] Il est, à vrai dire, le lieu où des êtres vivants, que d’un terme abstrait nous nommons des instincts, viennent en contact, et, s’unissant ou s’opposant, forment des gouvernements où tel groupe est tour à tour prépondérant. […] Il apparaît que tout cet effort, dirigé consciemment vers un but intéressé, a réalisé un objet différent, convoité par cet antre être que l’on nomme ici le Génie de la Connaissance.
L’un vendait des journaux et soufflait dans une corne de cuivre, l’autre poussait une de ces petites charrettes que les gens de la profession nomment des « balladeuses », et où il y avait de la mercerie, des bonnets de tulle, des pièces d’étoffe, des miroirs, des lanternes de fer-blanc, et celui-ci, pour appeler ses clients répandus dans l’immensité des blés, portait à ses lèvres, de temps en temps, la pointe d’un grand coquillage rose, qui s’évasait en forme de trompe. […] Le combat intérieur qui la précède est plus magnifique encore, et il est conduit, ravivé, mené à son terme avec un art prodigieux. » De nos jours, un critique, l’un des plus sagaces et aussi l’un des plus sévères qui aient jugé Victor Hugo, — j’ai nommé Edmond Biré, — n’hésite pas à écrire ces lignes : « Si les Misérables avaient été continués et terminés dans le même esprit qui avait présidé à leur conception ; s’ils n’avaient pas été dénaturés, envenimés par les passions de l’auteur devenu démagogue et socialiste ; s’ils n’avaient pas été démesurément enflés par des épisodes qui débordent le cadre primitif, … l’œuvre du poète, qui reste encore très puissante et très belle, serait la plus admirable qu’il eût écrite, une des plus belles de notre littérature. » Tout le monde connaît la thèse, l’idée maîtresse des Misérables. […] Le peuple, qui aime les figures, s’était plu à nommer de ce nom ce petit être pas plus gros qu’un oiseau, tremblant, effarouché et frissonnant, éveillé le premier chaque malin, dans la maison et dans le village, toujours dans la rue ou dans les champs avant l’aube. […] Je ne prétends pas qu’on ne puisse pas nommer d’autres œuvres qui se rapprochent, plus ou moins, du type du roman populaire. […] La vie élégante, par exemple, qui pourrait parfaitement être le sujet d’un roman populaire, est presque toujours étudiée dans le but exclusif de plaire à ceux qu’on nomme les gens du monde.
Karr, qui avez un beau chien de Terre-Neuve nommé Freychutz ! […] Nous avons à Bruxelles une jeune dame que je ne nomme pas, et qui rappelle infiniment l’ensemble du visage de George Sand. […] Un Monsieur, qu’on me nomma Arnould Frémy, vint s’asseoir dans une stalle voisine des nôtres. […] Casimir Delavigne a failli être nommé pair de France, avec plusieurs autres sommités de la science et de la poésie. […] Volupté est un ouvrage singulièrement nommé pour être signé Sainte-Beuve, mais voici qui vous expliquera le choix de ce titre.
De même, en matière de morale, pour se corriger, il faut dépouiller tout amour-propre, et arracher à ses défauts, à ses vices, les noms spécieux qui les décorent et les déguisent : le péché, nommé de son nom laid et propre de péché, ne tentera plus guère. Cherchez des noms pour nommer, des éloges pour louer les qualités des grands écrivains, d’un Bossuet, d’un Pascal, d’un La Fontaine, d’une Sévigné : vous ne trouverez rien qui soit plus juste, ni plus flatteur, que de dire de chaque tour, de chaque mot, qu’il est ce qu’il devait être, qu’il est nécessaire, qu’il est propre.
Je le nomme ici, parce qu’il a été l’auteur de plusieurs panégyriques en vers. […] Il naquit en 473 et se nommait Ennodius.
Il fut nommé, à la fin de la guerre de Sept ans, chambellan du grand Frédéric. […] Il fut nommé, bientôt après, conseiller d’ambassade. […] Je ne le revis plus ; il fut nommé ambassadeur à Londres, puis au congrès de Vienne, et mourut peu d’années après à Tégel, où il avait passé son enfance. […] Le roi le nomma alors à peu près ministre et appela son frère à Berlin pour lui confier la direction des musées. […] Un vieux serviteur de sa jeunesse, nommé Seiffert, payé par le roi, l’habitait avec lui.
Qu’il ait omis le nom de La Fontaine, c’est tout naturel ; il n’a mis, dans l’Art poétique, aucun nom d’homme vivant ; il allait de soi qu’il ne nommât pas La Fontaine. Mais on a bien raison de dire : « Pourquoi n’a-t-il pas nommé la fable, alors qu’il nommait le rondeau, le triolet, qu’il nommait des genres littéraires infiniment inférieurs ? » Je vous dirai que je n’en sais rien ; que, peut-être, la fable avant La Fontaine, c’est-à-dire telle que Boileau en pouvait parler, puisqu’il ne parlait pas d’actualité, n’était rien du tout ou si peu de chose qu’en réalité elle ne valait guère la peine d’être nommée, pas plus, à la vérité, que le triolet, le rondeau, et il n’a sans doute pas considéré la fable comme vraiment un genre poétique, ni par son importance puisque, jusqu’à La Fontaine exclusivement, elle n’en avait pas, ni par sa forme ; et s’il a parlé du rondeau et du triolet, et du sonnet, c’est que ce sont des formes de versification, des formes, au point de vue de la versification, tout à fait intéressantes, tout à fait curieuses qu’il ne faut pas, au moins, avoir l’air d’ignorer. […] Voilà ce que je crois Mais si Boileau n’a pas nommé La Fontaine ni ses fables, il ne faut pas oublier, pourtant, qu’il a été le premier défenseur de la Fontaine et son premier champion.
Cela dut paraître à l’Académie une fantaisie et presque une plaisanterie du monarque, mais on ne discutait point alors de telles choses, et M. de Noyon fut nommé à l’unanimité. Le directeur ou plutôt le chancelier de l’Académie, pour cette circonstance, était l’abbé de Caumartin, tout récemment nommé, et reçu depuis quelques mois à la place de l’abbé de La Vau. […] Quelques jours après cette mésaventure de M. de Noyon (21 décembre), le roi le désignait pour faire la harangue de clôture de la prochaine assemblée du Clergé : « C’est d’ordinaire, nous dit Dangeau, le président (de l’assemblée) qui nomme l’évêque qui doit haranguer le roi ; ainsi M. l’archevêque de Paris qui présidera aurait pu nommer qui il lui aurait plu ; mais il a consulté le roi, qui a accordé cette grâce-là à M. de Noyon qui l’a demandée. » M. de Noyon brûlait de se relever par quelque harangue de sa disgrâce académique, et Louis XIV dans sa bienveillance lui en procurait l’occasion.
Cette page inique et faite pour offenser indistinctement ceux qui étaient nommés comme ceux qui ne l’étaient pas, et les Grégoire, et les Sieyès, et les Daunou, cette page outrageuse pour des morts et des victimes de la veille comme Rabaut et Fauchet, avait été biffée, et avec grande raison. […] Le préjugé vulgaire nommait Barbaroux, — « Barbaroux dont les peintres ne dédaigneraient pas de prendre les traits pour une tête d’Antinoüs ! […] On nommait tout bas Buzot. […] Dans les pages d’adieux intitulées Mes dernières Pensées, et qu’elle écrivit à un moment où elle avait pris le parti de ne point attendre l’échafaud et de se donner la mort, après une apostrophe à son mari, à sa fille, elle continuait ainsi, à l’adresse de Buzot fugitif et persécuté : « Et toi que je n’ose nommer !
Il se distingua au siège de Lille (1667) dans les attaques de la contrescarpe et de la demi-lune ; Louis XIV, présent au siège, le nomma lieutenant au régiment des gardes ; puis, trois ans après, capitaine d’une compagnie au même régiment (1670). […] De gouverneur de Saint-Ghislain, Catinat redevint en 1678 major général dans l’armée du roi aux sièges de Gand et d’Ypres ; puis il fut nommé gouverneur de Dunkerque, mais pour peu de temps. […] L’affaire manquée, Catinat revint vite à son métier de guerre ; il fut nommé gouverneur de Longwy, puis de Condé, puis de Tournai. […] Les provisions ou états de service de Catinat, dressés lorsqu’il fut nommé maréchal de France, ne parlent pas de Senef.
Elle tenait même la feuille des bénéfices à la nomination du prince et lui désignait les sujets : passe encore quand elle n’eut à nommer que des aides de camp. […] écrivait-il au sortir de là à la princesse de Guise ; il est aimable comme s’il n’était qu’un particulier… Je crus n’y voir qu’un prince et j’y rencontre un homme. » Le comte de Clermont dut à cette circonstance de se voir nommé dans les premières éditions du Temple du Goût ; mais cette mention de faveur disparut et tomba, comme tant d’autres noms éphémères, à l’édition définitive. […] Il devait en être nommé généralissime, nous dit d’Argenson : M. de Belle-Isle eût été son premier lieutenant général, et en réalité il eût tout fait. […] Son récit est naturel, sans forfanterie : il réserve son admiration pour ces ouvriers du corps d’artillerie dont aucun rapport officiel ne parle et que les brillants aides de camp rougiraient de nommer.
Il reproche à Byron de l’avoir imité sans le nommer et sans lui en faire honneur ; il ajoute que, dans sa propre jeunesse, le Werther de Goethe, les Rêveries de Rousseau ont pu s’apparenter avec ses idées : « Mais moi, dit-il, je n’ai rien caché, rien dissimulé du plaisir que me causaient des ouvrages où je me délectais. » Il oublie ici ce qu’il a fait lui-même ; car, loin d’avouer ces génies parents du sien, il les a reniés au contraire tant qu’il a pu, et, dans la Défense qu’il fit autrefois du Génie du christianisme et de René, il écrivait : C’est J. […] Dans ce livre elle ne nommait pas M. de Chateaubriand, par la raison très simple que M. de Chateaubriand était alors parfaitement inconnu et qu’il n’avait rien publié en France à cette date, Atala ne devant paraître qu’en 1801, et le Génie du christianisme en 1802. […] l’auteur des Mémoires d’outre-tombe a si bien oublié cela, que, dans ce chapitre où il reproche à Byron de ne l’avoir jamais nommé, il ajoute : Point d’intelligence, si favorisée qu’elle soit, qui n’ait ses susceptibilités, ses défiances : on veut garder le sceptre, on craint de le partager, on s’irrite des comparaisons. […] de n’avoir pas nommé M. de Chateaubriand dans ce livre publié avant que M. de Chateaubriand fût connu, dans ce livre que M. de Chateaubriand a commencé lui-même par attaquer afin de se faire connaître.
Nommé professeur de morale à cette École normale qui fut improvisée en l’an III, il parut deux ou trois fois dans sa chaire, et y recueillit des applaudissements pour ses moindres paroles. […] Retiré à Essonne, il y perdit bientôt sa première femme, qui lui laissa deux enfants nommés comme de juste Paul et Virginie, et qui lui légua aussi de fâcheux démêlés avec sa famille. […] Quelle émotion grave et presque terrible dans l’assemblée, lorsque le mélodieux orateur, comme le Nestor d’une autre Iliade, mais Nestor qui flattait au lieu d’avertir, avec sa voix encore si accentuée sous la faiblesse de l’âge, abordant le sujet inévitable, retraça les derniers prodiges du Conquérant, qu’il nommait le Libérateur… Puis est venue une citation du discours de Bernardin de Saint-Pierre sur l’aigle, — l’aigle impériale d’alors ; — et là-dessus l’habile orateur, toujours ému et comme entraîné par ses souvenirs, s’est de nouveau écrié : « À cette image hardie, nouvelle, qui semblait suspendre la foudre sur toutes les têtes, l’auditoire se souleva tout entier d’enthousiasme, et ces voûtes parurent s’abîmer au bruit des applaudissements. » — Le morceau achevé, avec tous ses contrastes et ses ironies, M. […] Bernardin de Saint-Pierre, à cette époque, avait soixante-dix ans ; il n’avait jamais été orateur, et, quand il fut nommé directeur de l’Académie, on lui avait fait l’objection sur la faiblesse de sa voix, qui l’empêcherait au besoin, lui disait-on, de féliciter l’Empereur.
Il a la force acquise de ces luttes nommées traductions, et, ce qui est plus intime et plus important que la lettre, le sentiment du génie de l’homme qu’il traduit. — Le traducteur ou plutôt les traducteurs du second volume, c’est un M. […] Ce sera l’homme de ces Essais publiés dans la Revue d’Édimbourg, de 1820 à 1840, qu’on n’a songé à traduire en France (même les républicains) que quand Macaulay a été nommé Lord par son gouvernement, mais qui, pour être négligés et presque inconnus, n’en étaient pas moins ses meilleures œuvres. […] On sait, d’ailleurs, que le mot essai n’a pas en Angleterre le même sens qu’en France, où un homme qui s’essaie à faire quelque chose et qui, par modestie, appelle, la chose qu’il a peut-être manquée un essai, ne se nomme point un essayist. […] Nommé, quand il revint, par Lord Melbourne, secrétaire de la guerre, de 1839 à 1841, il fut institué par Lord Russell quartier-maître général de l’armée et recteur de l’Université de Glasgow.
D’autres, à la suite de ce Grec retrouvé qui se nomme André Chénier, eussent voulu recréer et former, à leur usage, dans un coin de notre société industrieuse, une petite colonie de l’ancienne Grèce ; ils aimaient les fêtes, la molle orgie couronnée de roses, les festins avec chants, les pleurs de Camille, et la réconciliation facile ; chaque matin une élégie, chaque soir une poursuite et une tendresse. […] C’est ce sentiment qui vit dans leurs cœurs, et que moi-même (si je puis me nommer) j’ai embrassé à mon heure et nourri dans le mien, que je voudrais maintenir, expliquer et confesser encore une fois devant ceux qui ne paraissent point l’admettre et le comprendre. […] M. de Banville, dans cette pièce et ailleurs, n’hésite pas à nommer et à saluer, au rang de ses maîtres divins, un poète qui ne nous saurait être indifférent, le vieux Ronsard. « En ce temps-là, je ronsardisais », écrivait l’aimable Gérard de Nerval au début d’une de ses préfaces.
Il commence à se signaler et à être nommé dans les faits de la première campagne de quinze jours, un chef-d’œuvre de l’art, où le général en chef sépare les Autrichiens des Sardes, les coupe violemment dans une suite de combats acharnés, écarte et refoule les uns, et finalement a raison des autres. […] Joubert n’est pas nommé dans tous les bulletins et rapports où il devrait l’être. […] Joubert est nommé général de division pour le remplacer (22 novembre 1796).
Ni de vous je ne parlerai non plus, harmonieux poëte de la vie domestique et des joies du Foyer 29, Madame Auguste Penquer, qui avez depuis étendu votre vol et enhardi votre essor dans les Révélations poétiques 30 ; âme et lyre également bien douées, à la note large et pleine, aux cordes sensibles et nombreuses ; que rien de particulièrement breton ne distingue, si ce n’est l’amour du pays natal ; qui avez mérité d’être saluée comme une jeune sœur de ceux que vous nommez « le cygne de Mâcon » et « l’aigle de Guernesey », et qui n’avez qu’à vous garder d’un éblouissement trop lyrique en présence des demi-dieux. […] Je ne ferai que nommer un autre disciple de la même école, M. […] Léon Dierx avec ses Poëmes et Poésies 39, empreints de force et de tristesse ; — Alphonse Daudet avec ses vers légers et ses agréables contes ; — Georges Lafenestre surtout, qu’on a fort salué dans ce jeune monde pour ses Espérances 40, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse ; — je les nomme tous trois ensemble, et ne crois faire injure à aucun.
« Il y avait à Gênes un jeune homme bien né et riche nommé Cinthio, lequel, resté sans père ni mère, n’avait qu’une sœur douée d’une beauté rare et d’une éducation distinguée. […] Dans Il Porta-lettere (le Porte-lettres, ou le Facteur de la poste comme nous dirions aujourd’hui), Stefanello, Vénitien, est en correspondance pour marier sa fille Ortensia à un jeune homme de Gênes nommé Flaminio. […] Le capitan a excité la jalousie de Flaminio ; mais il affirme à Flaminio qu’il est amoureux per fama d’une jeune Vénitienne nommée Ortensia.
Exhortateur et censeur, il ferait publiquement l’éloge des élèves qui se seraient distingués pendant la semaine, il les nommerait ; il nommerait aussi les ignorants, les paresseux, les vicieux qu’il apostropherait sans ménagement. […] Point d’autre inspecteur absolu de l’éducation publique que l’État ; c’est à l’État à nommer, continuer ou changer le recteur et les principaux, à déposer les professeurs, à chasser les répétiteurs ou maîtres de quartier, et à exclure des écoles les enfants ineptes ou vicieux.
C’est ce grand et mystérieux Inconnu de la Papauté qu’il a voulu nous faire connaître, en écrivant l’histoire de son passé pour en inférer l’avenir de son règne… Léon XIII, ce lion de Juda, — comme il s’est nommé lui-même dans une circonstance que Teste a racontée dans son livre, — Léon XIII, ce lion de Juda, qui ne rugit pas, mais qui attend l’heure de son rugissement, est d’une date trop récente pour avoir donné sa mesure, mais s’il est de taille avec les besoins de son siècle, il sera bien grand ! […] Fut-ce celles-là que vit instantanément Grégoire XVI et qui lui firent nommer le jeune Pecci prélat de sa Maison et référendaire à la Signature, puis délégat à Bénévent et à Pérouse ? […] Grégoire XVI, qui comprenait le gouvernement comme un ancien moine, — car il n’y a personne de plus près d’un homme d’État qu’un moine, à qui la Règle a appris le commandement par l’obéissance, — Grégoire XVI, enchanté de son Délégat, le nomma, de satisfaction, archevêque de Damiette et nonce à Bruxelles.
Nous en avons nommé plus haut les plus glorieux représentants et les plus splendides interprètes. […] On ne le nommait pas partout par son vrai nom ; mais partout, du moins, il se sentait, et les esprits les plus matériels, les plus attachés aux angles des choses positives, portaient ses invisibles influences, comme on porte une température. […] Un juif portugais, savant dans la cabale, nommé Martinez Pasqualis, avait fondé, en 1768, la secte des Martinistes, « vouée aux œuvres violentes de la théurgie », et c’est de cette école que Saint-Martin fut le fils, mais bientôt le fils dissident.
L’empereur le nommait contre-amiral. […] Il lui confia 25,000 hommes de troupes bavaroises et wurtembergeoises, avec lesquelles le prince Jérôme s’empara de la Silésie, et rendit à la grande Armée, alors en Pologne, d’utiles services : « Le prince Jérôme, disait l’empereur dans un de ses bulletins, fait preuve d’une grande activité et montre les talents et la prudence qui ne sont d’ordinaire que les fruits d’une longue expérience. » — Le 14 mars 1807, Napoléon nommait son jeune frère général de division, et le 4 mai il écrivait au roi de Naples, Joseph : « Le prince Jérôme se conduit bien, j’en suis fort content, et je me trompe fort s’il n’y a pas en lui de quoi faire un homme de premier ordre.
Et son évêque, fasciné, le nomma chanoine. […] Il nomme tous ceux qui ont parlé de lui.
Si je nomme encore les snobs du romantisme et ceux du réalisme, et ceux du positivisme, nous aurons rejoint les snobs des vingt dernières années, que j’énumérais en commençant. […] Nisard en a aussi bien que Taine, pour ne nommer que des morts.
Le soir, disait-on, le prêtre, au moment où il fermait les portes du temple de Delphes, l’appelait à haute voix par ces mots : « Pindare le poëte est invité au souper du Dieu. » Cette vocation religieuse semblait attachée de naissance il la personne du poëte, venu au monde durant une des fêtes du Dieu, comme l’attestent quelques mots d’un de ses hymnes perdus29 : « C’était la fête qui revient tous les cinq ans, où, pour la première fois, je fus nommé, enfant chéri dans les langes. » Et, selon le commentaire ancien qui cite ces paroles, elles rappellent le cri Évoé, qui commençait les mystères d’un autre Dieu. […] Nous avons déjà répondu à ce doute, au sujet d’Athènes, qu’il nommait « la brillante et courageuse Athènes, le boulevard de la Grèce ».
Elle avait avec elle une très jeune personne, nommée Victorine Taillefer, à qui elle servait de mère. […] Le troisième étage se composait de quatre chambres, dont deux étaient louées, l’une par une vieille fille nommée mademoiselle Michonneau ; l’autre, par un ancien fabricant de vermicelles, de pâtes d’Italie et d’amidon, qui se laissait nommer le père Goriot. […] Il se rencontra dans un ancien fabricant de vermicelle nommé le père Goriot. […] Peut-être l’insouciante générosité que mit à se laisser attraper le père Goriot, qui vers cette époque était respectueusement nommé M. […] Il jette la discorde dans le cœur de Mme de Nucingen et de Mme de Restaud, en disant qu’il connaît leur père, un vieillard nommé Goriot.
Moi, je l’aime malgré tout, parce que je suis obligé d’en vivre en attendant que j’en meure. » Lui-même, il a son accès terrible ; « il va piquer une tête contre la porte de l’enfer, mais le diable le renvoie et ne veut pas encore de lui. » Avec cela, il n’est pas nommé chef de bataillon. […] Cette blessure, incomplètement guérie, le ramène en France en congé ; il y est nommé chef de bataillon (août), et envoyé en garnison à Metz pour y refaire sa santé. […] Cependant, dans le rapport, on ne dit que les belles choses ; les autres sont rejetées dans l’ombre et comme non avenues : « En arrivant, j’ai dû faire mon rapport et des états de proposition pour mes officiers, récompenser mes zouaves et leur adresser des compliments dans un bel ordre du jour, nommer quelques sergents, quelques caporaux, quelques soldats de première classe. […] Saint-Arnaud est nommé maréchal de camp. […] C’est le terrain des intrigants, des esprits médiocres, des faiseurs et des phraseurs ; ce n’est pas le mien. » Une belle position d’intervalle et d’attente se présente pour lui : il est nommé au commandement supérieur de Constantine (janvier 1850).
Prélat belliqueux, il a un régiment qu’on nomme le régiment de Corinthe, parce qu’il est évêque in partibus de cette ville infidèle. […] Dans les romans (je citerai seulement ceux de Cyrano) se donne libre carrière une imagination débridée, capricieuse, celle qu’on allait nommer bientôt la folle du logis. […] Il suffit de nommer Scarron, le burlesque incarné, qui eut en ce temps-là tant d’admirateurs, de rivaux et d’imitateurs. […] Quand ils se reprennent à vivre et à combattre, leurs écrits trahissent le contre-coup de ce qu’on a énergiquement nommé « la peur rouge ». […] La chanson, qu’un Boileau daignait à peine nommer, a eu ses jours de triomphe et de gloire.
On ne fait pas attention au bonhomme ; mais un étudiant, nommé Marius, et qui n’est, dit-on, que M. […] La détresse du peuple, les travailleurs sans pain, le dernier des Condés disparu dans les ténèbres, Bruxelles chassant les Nassau comme Paris les Bourbons, la Belgique s’offrant à un prince français et donnée à un prince anglais, la haine russe de Nicolas, derrière nous deux démons du midi, Ferdinand en Espagne, Miguel en Portugal, la terre tremblant en Italie, Metternich étendant la main sur Bologne, la France brusquant l’Autriche à Ancône, au nord on ne sait quel sinistre bruit de marteau reclouant la Pologne dans son cercueil, dans toute l’Europe des regards irrités guettant la France ; l’Angleterre, alliée suspecte, prête à pousser ce qui pencherait et à se jeter sur ce qui tomberait ; la pairie s’abritant derrière Beccaria pour refuser quatre têtes à la loi, les fleurs de lis raturées sur la voiture du roi, la croix arrachée de Notre-Dame, la Fayette amoindri, Laffitte ruiné, Benjamin Constant mort dans l’indigence, Casimir Périer mort dans l’épuisement du pouvoir ; la maladie politique et la maladie sociale se déclarant à la fois dans les deux capitales du royaume, l’une la ville de la pensée, l’autre la ville du travail ; à Paris la guerre civile, à Lyon la guerre servile ; dans les deux cités la même lueur de fournaise ; une pourpre de cratère au front du peuple ; le midi fanatisé, l’ouest troublé, la duchesse de Berry dans la Vendée, les complots, les conspirations, les soulèvements, le choléra, ajoutaient à la sombre rumeur des idées le sombre tumulte des événements. » VIII Tout cela mène à ce que l’auteur nomme l’Épopée de la rue Saint-Denis, c’est-à-dire aux barricades. […] « Il leva les yeux, et reconnut cette malheureuse enfant qui était venue un matin chez lui, l’aînée des filles Thénardier, Éponine ; il savait maintenant comment elle se nommait. […] « Vers le milieu du siècle dernier, un président à mortier au parlement de Paris, ayant une maîtresse et s’en cachant, car à cette époque les grands seigneurs montraient leurs maîtresses et les bourgeois les cachaient, fit construire “une petite maison” faubourg Saint-Germain, dans la rue déserte de Blomet, qu’on nomme aujourd’hui rue Plumet, non loin de l’endroit qu’on appelait alors le Combat des Animaux. […] Un petit vagabond, nommé Gavroche, les recueille, les couche dans le ventre de terre cuite de l’éléphant de la Bastille ; c’est une larme dans la boue, mais la larme est chaude.
Quand j’eus fini, j’écrivis à Louis de Vignet que je l’avais reconnu et que je le priais de m’avouer son subterfuge ; on m’écrivit de Paris quelques jours après, pour me nommer l’auteur de cette belle diatribe. […] Mais les corps collectifs sont toujours poussés à prendre dans leurs antécédents les règles de leur avenir, M. de Lamennais fut nommé membre de la commission de Constitution: il se mit à l’ouvrage et chercha par la logique brutale du nombre à fonder sa société comme une troupe de sauvages sortis des bois ; il fonda les communes, puis il réunit toutes ces communes, et de leur réunion il fonda l’État, en sorte que l’État social matérialiste et se comptant par chiffre, et non par capacité ni par droits héréditaires et acquis, était l’expression seule du nombre et de l’impôt, abstraction faite de tout le reste, c’est-à-dire de la société tout entière. […] Je me retirai et je me promis de ne jamais revenir dans une maison où l’homme qui avait protesté le plus énergiquement contre l’usurpation de Juillet, et qui venait de passer deux ans en Orient pour n’avoir aucun rapport avec le gouvernement, était apparemment regardé comme un transfuge, pour avoir été nommé député par la nation, et pour avoir refusé au roi la moindre concession à son nouveau titre. […] Il avait cependant marié richement ses fils, mais les revenus de la Gazette ne suffisant pas à ses dépenses, il se fit nommer député. […] Cintrat eut instruit et intéressé le ministre, et M. de Genoude fut nommé, pour partir à l’instant, chancelier du consulat de France à Sidney.
Ainsi commença cette époque des Ptolémées, qu’il ne faut pas nommer un siècle nouveau, comme celui des Médicis ou de Louis XIV, mais qui, avec moins de gloire et de génie, dans une durée plus longue, eut un caractère précieux à noter dans les annales humaines. […] La rencontre la plus frappante, c’est d’y voir, au moment où décline le génie grec, croître et s’élever les Romains que, d’après d’anciens oracles déjà répandus dans la Grèce italique, le poëte nomme les maîtres futurs du monde et les vengeurs de Troie. […] Callimaque de Cyrène était fils d’un Grec nommé Battos, et prétendait, par l’analogie même de ce nom, descendre des anciens rois de la Cyrénaïque. […] Qu’ainsi Ptolémée, parmi les hommes, soit nommé dans nos vers, au commencement, au milieu et à la fin ! […] Ce merveilleux retour sur le passé, ces affinités de l’hellénisme, il son avant-dernier âge, avec la grande poésie de l’Orient, avaient frappé Bossuet, et lui font nommer Théocrite un poëte dont la douceur naïve sert à mieux comprendre l’antiquité plus sublime de la Bible.
Il félicita, dans une belle ode, le jeune Étienne Colonna d’être nommé sénateur, et rêva, sous ses auspices, la renaissance de Rome. […] Nommons d’abord un pape, Pie V, le religieux dominicain parvenu de la plus humble origine au siège pontifical, prêtre austère et zélé, d’un esprit violent, a-t-on dit, mais ayant de la grandeur et de la prévoyance. […] » On a depuis nommé la victoire de Lépante vaine et stérile : elle ne porta pas tous ses fruits, en effet. […] On peut nommer cette poésie le chant de l’amour pur. […] C’est à ce titre qu’une sainte célèbre, qu’une fondatrice de monastères de femmes a été nommée quelquefois le plus grand poëte de l’Espagne.
La première se nomme Poyanne, la seconde Casal. […] Madame Récamier n’est pas nommée une seule fois dans les Souvenirs de M. de Barante. […] À vingt-six ans, M. de Barante était nommé préfet de la Vendée. […] Ils disent : nommé Mab. […] Il se nomme Harpignies, et c’est le Michel-Ange des arbres.
Ribot nomme « la forme aiguë de la tendance à l’unité de la conscience ». […] Il nomme la bien-aimée du nom anglo-normand « damozel ». […] Il se nomme lui-même un élève de Chaucer98. […] Hurel nomme les « bosses énigmatiques », a sauté aux yeux même de l’observateur absolument étranger à la science. […] (La psychiatrie nomme cette manière de parler de la « verbigération ».)
Une tradition unanime de Ferrare accuse le prieur de l’hôpital Sainte-Anne, nommé Mosti, d’avoir aggravé par sa dureté et par son mépris la triste situation du malade. […] Mais ce prieur avait auprès de lui un neveu d’un âge tendre, nommé Julio Mosti, qui compensait autant qu’il était en lui par ses assiduités, ses entretiens, ses tendresses, la dureté de son oncle. […] L’intelligence immatérielle, ou ce qu’on nomme l’âme, a été assujettie, par une loi incompréhensible de son Créateur, à ne voir juste au dehors d’elle-même et en elle-même que par le miroir des sens. […] Cette timidité l’a forcé d’user des petits ressorts de la magie, tandis qu’il pouvait tirer un parti immense du tombeau de Jésus-Christ qu’il nomme à peine, et d’une terre consacrée par tant de prodiges. […] Le Tasse y arriva pendant le conclave qui nomma Grégoire XIV pape.
Même quand nous nous laissons aller à la rêverie et à ce qu’on nomme la distraction, il y a toujours dans le « polyïdéisme » quelque chose qui domine plus ou moins momentanément, qui se détache plus ou moins vaguement de la masse confuse. […] En général, la sensation a pour caractère ce qu’on nomme l’actualité, et c’est à cette actualité que se ramène l’évidence. […] Le principe de ce qu’on nomme improprement, l’inertie de la matière et qui n’est, à vrai dire, que la continuation de son activité ou de son mouvement, est donc analogue au principe dynamique du raisonnement. […] Cette raison immédiate, suffisante et invariable, cette raison déterminante est ce qu’on nomme la cause empirique d’un phénomène. […] Ce qu’on nomme l’observation interne ou la réflexion n’est le plus souvent que l’imagination se représentant et analysant des états de conscience possibles.
Elle se nommait Marie-Anne Merlet de Franqueville ; son père était dans la finance. […] Il oubliait quelquefois ce nom même de Marianne, et ne savait plus comment la nommer en lui écrivant ; elle avait besoin de le lui rappeler. […] Elle ne se nomma point, il ne la reconnut pas. […] Elle publia, sans se nommer, une Lettre toute favorable au caractère de son ami, elle qui savait cependant si bien à quel point il pouvait se montrer injuste et injurieux sans cause.
Grimm, à peine établi en France, commença par donner dans le Mercure quelques lettres sur la littérature de son pays : il y nommait vers la fin et y saluait déjà le jeune Klopstock pour ses premiers chants de La Messiade ; il y prédisait à son pays l’éclosion d’un printemps nouveau : « C’est ainsi, disait-il, que, depuis environ trente ans, l’Allemagne est devenue une volière de petits piseaux qui n’attendent que la saison pour chanter. […] Et je leur ai dit : Sortez de l’Italie, et passez chez mon peuple que je me suis élu dans la plénitude de ma bonté, et dans le pays que je compte d’habiter dorénavant, et à qui j’ai dit dans ma clémence : Tu seras la patrie de tous les talents… Et je les ai tous rassemblés dans un siècle, et on l’appelle le siècle de Louis XIV jusqu’à ce jour, en réminiscence de tous les grands hommes que je t’ai donnés, à commencer de Molière et de Corneille qu’on nomme grands, jusqu’à La Fare et Chaulieu qu’on nomme négligés. […] Des propositions lui furent faites par une cour du Nord, qu’il ne nomme point, d’entretenir une correspondance avec elle : « Cette occupation me plaît, dit-il, et me convient fort en ce qu’elle me met à portée de montrer ce qu’on sait faire. » Il dut obtenir auparavant le consentement du duc d’Orléans, de qui il dépendait encore.
Il n’eut pas seulement un prédécesseur de son nom, auteur de quelques froids sonnets, et cependant admiré jusqu’à la passion par une jeune fille poëte, qui voulut se nommer la Nina di Dante : il crut, dans sa jeunesse, avoir quelques rivaux de poésie, et ne laissa que bien tard échapper l’aveu qu’il espérait les effacer tous, comme le peintre Cimabué surpassait Giotto. […] Comme il parle de tout ce qu’il sait, et qu’il n’a point nommé Pindare, Eschyle ni Sophocle, je croirais que, peu versé dans leur langue, de la poésie grecque il ne connaissait guère qu’Homère, le poëte souverain. […] Un siècle et demi avant le Dante, quand l’italien à peine naissant ne s’écrivait pas encore, quand la prédication et la poésie étaient encore toutes latines en Italie, un des grands hommes de l’Église, Pierre Damien, ce pur et austère génie, parfois en lutte même contre Grégoire VII, et osant le nommer mon saint tentateur, mon saint satan, avait chanté dans un hymne la gloire du paradis. […] à vous les louanges ; à vous la gloire et les honneurs ; à vous doivent se reporter toutes les actions de grâces, et nul homme n’est digne de vous nommer.
Romieu, a nommé M. […] Ici l’enseignement peut être plus direct et plus en relief ; le genre vertueux, pour le nommer par son vrai nom, peut être plus décidément encouragé : mais que le talent y mêle toujours le plus d’observation réelle et de vérité possible, il agrandira et passionnera ses effets.
Préface En 1849, ayant vingt et un ans, j’étais électeur et fort embarrassé ; car j’avais à nommer quinze ou vingt députés, et de plus, selon l’usage français, je devais non seulement choisir des hommes, mais opter entre des théories. […] Nous avons encore, piqués sur le papier et classés par dates, les échantillons des robes que la reine Marie-Antoinette a portées et, d’autre part, nous pouvons nous figurer l’habillement d’un paysan, décrire son pain, nommer les farines dont il le composait, marquer en sous et deniers ce que lui en coûtait une livre.
De ce double regard toujours fixé sur son double objet naît au fond du cerveau du poëte cette inspiration une et multiple, simple et complexe, qu’on nomme le génie. […] Il aurait le culte de la conscience comme Juvénal, lequel sentait jour et nuit « un témoin en lui-même », nocte dieque suum gestare in pectore testem ; le culte de la pensée comme Dante, qui nomme les damnés « ceux qui ne pensent plus », le gente dolorose ch’anno perduto il ben del intelletto ; le culte de la nature comme saint-Augustin qui, sans crainte d’être déclaré panthéiste, appelle le ciel « une créature intelligente », Coelum coeli creatura est aliqua intellectualis.
Jean de Meun, ou Clopinel, fut ainsi nommé, parce qu’il étoit boiteux, & de la petite ville de Meun sur la Loire, à quatre lieues d’Orléans. […] Des avocats sont nommés.
Nous ne voulons nommer personne, mais nous conseillons à un lecteur oisif d’établir une petite statistique, après enquête, des auteurs lettrés et de ceux qui croient découvrir le monde, avant de savoir marcher. […] Pour la France, M. de Tourtoulon, Maffre de Baugé et d’autres que nous avons nommés déjà dans une autre partie de cet ouvrage précisèrent la doctrine fédéraliste qui devait présider à l’avènement de la raison latine, victorieuse de l’instinct Révolutionnaire : M.
Le plomb dispersé de quelques articles cinglants est, en se ramassant, devenu la balle mortelle d’un livre, — une balle d’argent ou d’or, qui n’en tue pas moins comme la balle de Robin-des-Bois, et même plus sûrement, car elle est mâchée… L’auteur de ce livre, qui aurait dû en fierté délicate se nommer, puisque son livre était une attaque, — (il s’est nommé dans la revue où son travail parut pour la première fois, mais ceux qui maintenant liront le livre n’auront peut-être pas lu la revue), — pourquoi tairions-nous son nom, nous ?
Ces plébéiens qui furent ainsi liés, nexi, jusqu’à la loi Petilia, répondent précisément aux vassaux que l’on nommait hommes liges, ligati. […] Nous voyons de même chez les Romains qu’au premier jugement où, selon Cicéron, il s’agit de la vie d’un citoyen, le roi Tullus Hostilius nomma des commissaires ou duumvirs pour juger Horace.
On le nomma d’emblée capitaine dans l’armée française. […] Un mouchard, nommé Lamothe, vint rôder autour d’Ettenheim. […] Un nommé Dautancourt, capitaine, accepta cette besogne. […] Lewe van Middelstum était nommé conseiller de préfecture de l’Ems-Occidental. […] — Je vous nomme chevalier de la Légion d’honneur.
Je disais tout à l’heure que la nature semblait s’essayer, dans cette dernière moitié du règne de Louis XIV, à façonner des cerveaux un peu différents de ce qu’ils avaient été dans la première : il faut ajouter qu’elle y était fort aidée par ce grand auxiliaire et coopérateur nommé Descartes, qui était venu changer ou tout au tout la méthode de raisonner. […] Ces camarades, qu’il ne nomme pas, outre Varignon, l’ardent géomètre, c’était quelquefois l’abbé de Vertot, Normand aussi et d’une imagination vive, qui venait les visiter et loger sous leur toit ; c’était ce penseur fin et neuf, et alors très hardi, Fontenelle : J’étais leur compatriote, nous dit celui-ci, et j’allais les voir assez souvent, et quelquefois passer deux ou trois jours avec eux : il y avait encore de la place pour un survenant… Nous nous rassemblions avec un extrême plaisir, jeunes, pleins de la première ardeur du savoir, fort unis et, ce que nous ne comptions peut-être pas alors pour un assez grand bien, peu connus. […] Nommé à l’Académie française deux ans après La Bruyère lui-même, qui avait signalé son entrée par un si neuf et si éloquent discours de réception, il en fit un des plus ordinaires ; et, comme Fontenelle, à qui il le montrait en manuscrit, lui faisait remarquer que le style en était plat : « Tant mieux, dit l’abbé, il m’en ressemblera davantage ; et c’est assez pour un honnête homme de donner deux heures de sa vie à un discours pour l’Académie. » Il était homme à répondre comme un de nos contemporains à celui qui critiquait une de ses phrases : « Ah !
Mais je dois, avant de me tourner vers lui, nommer deux hommes de grand talent, qui sont en dehors du courant principal des idées littéraires, et que pourtant l’on ne saurait oublier. […] Professeur au Collège de France, puis à l’École Normale, il fut nommé sénateur en 1865. […] Outre les ouvrages que je nomme ci-dessous, il a écrit son Voyage aux Pyrénées (1855), ses études sur les Philosophes français du xixe siècle (1855-56), sa Vie et opinions de Thomas Graindorge (1863-65), ses Notes sur l’Angleterre (1872).Éditions : Hachette, in-18 : De l’lntelligence, 2 vol ; Littérature anglaise, 5 vol. ; Philosophie de l’art, 2 vol. ; Essais de critique et d’histoire, 1 vol. ; Nouveaux Essais, 1 vol. ; Derniers Essais, recueil posthume, 1894, 1 vol. ; Origines de la France contemporaine, 7 vol. in-8 (Ancien Régime, 1 vol ; Révolution, 3 vol. ; Empire, 2 vol.)
En voici le sujet en quelques mots : Chrisoforo (Epidicus de Plaute), valet de Polipo (Strattippoclès), jeune soldat, fils d’un père opulent, a été chargé par son maître, qui est allé au siège de Nicosie, en l’île de Chypre, d’acquérir par tous moyens Flavia, esclave d’un marchand d’esclaves nommé Arpago. […] Chrisoforo sait que le père de son jeune maître, le vieillard Polidoro, maintenant veuf de son épouse légitime, a toujours une première femme et une fille qu’il a laissées autrefois à Nicosie, et que cette fille, nommée Emilia, doit bien avoir à présent une vingtaine d’années. […] Mezzetin s’acquitta si bien de cette mission que le roi le nomma camérier intime, trésorier des menus plaisirs, et l’anoblit.
Le rhéteur le plus docte et le plus froidement technique de l’âge des Antonins, Denys d’Halicarnasse nous a conservé quelques strophes passionnées de Sapho ; et l’éloquent Longin n’a trouvé nulle poésie supérieure à ces vers d’une femme qu’Aristote avait nommée à côté d’Homère et d’Archiloque. […] Orpheline dès l’âge de six ans, elle eut plusieurs frères, dont un, plus jeune qu’elle, est nommé par Hérodote comme un de ces marchands qui allaient vendre en Égypte les vins délicieux des îles grecques. […] Dans une telle vie cependant, toute aux arts, mais à des arts faits pour entretenir la passion, le seul intérêt touchant, la seule dignité qui pût ennoblir les transports d’une âme agitée sans cesse par la musique et la poésie, c’était la piété maternelle, la tendresse pour une fille, cette Cléis que le philosophe Maxime de Tyr avait nommée, et dont quelques vers retrouvés de Sapho nous parlent aujourd’hui : « J’ai, dit-elle, une belle jeune fille semblable, dans sa forme élégante, aux fleurs dorées, Cléis, ma chère Cléis.
C’est sur-tout en quoi a péché souvent la comédie nommée larmoyante. […] Mais enfin on s’accorda à les fixer au nombre de trois, & à les nommer Aglaé, Thalie, Euphrosine, c’est-à-dire brillant, fleur, gaieté. […] Il est plus aisé de nommer ceux à qui l’on doit refuser l’épithete de grand homme, que de trouver ceux à qui on doit l’accorder. […] Il y a grande apparence que ce Kiro, qu’on nomme Cyrus, à la tête des peuples guerriers d’Elam, conquit en effet Babylone amollie par les délices. […] Il y a grande apparence que ce furent d’abord des emblèmes : ensuite un certain boeuf Apis, un certain chien nommé Anubis, furent adorés.
Une fois nommé, qui eût dit à notre collègue Le Prévot-d’Iray, qu’on irait lui demander le Mémoire couronné qu’il jura de ne jamais imprimer ? […] Quant à ceux de messieurs ses membres que je nomme, je n’ai jamais eu l’honneur de les voir. […] La chaîne pesante nommée unité de lieu lui interdisait à jamais ce grand tableau héroïque et enflammé comme les passions du moyen âge et cependant si près de nous qui sommes si froids. […] Le public désirait voir élire un homme de talent qu’ordinairement l’Académie jalousait ; c’est par exemple sur l’ordre exprès de l’Empereur qu’elle a nommé M. de Châteaubriand. […] Le Cours de La Harpe, célèbre dès 1787, se trouva là à point nommé pour répondre à nos besoins.
Les artistes en vogue y sont nommés et admirés sans aucune gradation, Boucher au niveau de Rembrandt, et Vanloo aux touches enflammées à côté de Voltaire. […] Du collège d’Amiens, le jeune professeur fut rappelé comme agrégé à Paris, et nommé pour faire la classe de troisième au collège de La Marche : il y était encore lors de sa réception à l’Académie, en 1774. […] Le comte d’Artois, devenu l’un des protecteurs les plus affectueux du poëte, le fit d’abord nommer chanoine de Moissac, dans le Quercy, puis il lui donna l’abbaye de Saint-Severin, dépendante de la généralité d’Artois, et qui n’astreignait qu’aux Ordres moindres. […] Viollet-le-Duc, petit poëme dirigé contre les descriptifs, et qui n’atteignait Delille qu’indirectement et sans le nommer, parut presque un attentat. […] Il renferme plus d’une particularité naïve et piquante qui s’en pourrait extraire, notamment d’abondants détails sur l’enfance de Delille, sur sa mère qui se nommait madame Marie-Hiéronyme Bérard de Chazelle.
VI Il était né dans une petite ville municipale des environs de Rome, nommée Arpinum, patrie de Marius. […] Il n’est pas un de tes desseins, de tes succès, pas une de tes intrigues dont je ne sois instruit à point nommé. […] XXVI Un homme intrépide, client de Cicéron, tribun lui-même, nommé Fabricius, osa proposer ce rappel au peuple du haut de la tribune. […] XXVII Cicéron fut nommé pontife, puis proconsul en Syrie. […] Tous répondaient qu’ils ne l’avaient pas vu, et lui donnaient ainsi le temps de fuir, quand un lâche adolescent, disciple chéri de Cicéron, fils d’un affranchi de son frère, cultivé par lui comme un fils dans la science et dans les lettres, et nommé Philologus, indiqua du geste aux soldats l’allée du jardin par laquelle son patron et son second père descendait vers la mer.
Homère, c’est la guerre et c’est le voyage, les deux modes primitifs de la rencontre des hommes ; la tente attaque la tour, le navire sonde l’inconnu, ce qui est aussi une attaque ; autour de la guerre, toutes les passions ; autour du voyage, toutes les aventures ; deux groupes gigantesques : le premier, sanglant, se nomme l’Iliade ; le deuxième, lumineux, se nomme l’Odyssée. […] Il s’adresse à Orion, aux Hyades qu’il nomme la Poussinière, et « aux signes qui sont au midi. » Il dit : « Dieu a mis un bout aux ténèbres. » Il nomme le diamant qui se cache : « la pierre de l’obscurité. » Il mêle à sa détresse l’infortune des autres, et il a des mots tragiques qui glacent : la veuve est vide. […] Cette découverte de l’âme de la loi appartient à saint Paul ; et ce qu’il nomme grâce au point de vue céleste, nous, au point de vue terrestre, nous le nommons droit. […] Ces œuvres sont anonymes, et, par cette grande raison de l’Homo sum, tout en les admirant, tout en les constatant au sommet de l’art, nous leur préférons les œuvres nommées.
. — Il est nommé sénateur. — Veille de l’Empire. — Napoléon défini par lui-même […] C’était le moment où Bonaparte, nommé consul à vie (août 1802), instituant la Légion d’honneur, créant les sénatoreries, faisait subir à la première Constitution consulaire une modification essentielle qui l’inclinait dans le sens monarchique. […] Au retour de l’île d’Elbe, dans les Cent-Jours, nommé commissaire dans neuf départements du Midi, il a laissé un témoignage de son zèle et de son activité d’efforts dans une pièce confidentielle qui a été publiée65. […] L’histoire politique le nommera ; mais ce qui est mieux encore, sans être précisément un écrivain et en ne paraissant qu’un amateur, il a marqué par ses idées et ses vues sa place dans l’histoire de la littérature et de la société françaises68.
L’année suivante, à Pâques, tout était arrangé pour retourner près de mon amie ; une nouvelle maladie de mon père vient encore comme à point nommé arrêter tous mes projets. […] Il nomma le petit nouveau-né André-Régulus : « le premier nom pour ses parents, dit-il, et le second pour la République, ne connaissant pas dans l’histoire un patriote plus grand et plus fait pour servir de modèle que ce citoyen romain ». […] Il y fut nommé presque aussitôt commissaire pour la confection du catalogue des livres nationaux : il vit dans cette humble fonction une occasion d’être utile, si petite qu’elle fût : Ma besogne bibliographique a été reçue et approuvée au Comité d’instruction publique, sauf quelques observations… C’est une pitié que cette besogne-là, ajoutait-il, et cependant il a fallu m’y donner comme si elle était importante et profitable pour mon esprit. […] Il en fut tiré à la fin de 1794 (frimaire an III) lorsqu’il fut nommé par son district pour aller assister comme élève aux leçons des Écoles normales que le gouvernement conventionnel venait d’instituer.
J’ai nommé la contrefaçon étrangère, et je l’ai nommée la dernière parce qu’en effet elle ne vient qu’en dernier lieu dans ma pensée, et qu’il y a bien d’autres causes mortelles avant celle-là. […] M. de Balzac, qui a été nommé président à l’unanimité en remplacement de M. […] Cette littérature en un mot, qu’on est fâché d’avoir tant de fois à nommer industrielle quand on sait quels noms s’y trouvent mêlés, a eu le vouloir et les instruments d’innovation, les capitaux et les talents, elle a toujours tout gaspillé : l’idée morale était absente, même la moindre ; la cupidité égoïste d’un chacun portait bientôt ruine à l’ensemble.
M. de Barante père venait d’être nommé préfet à Carcassonne. […] Dans cette direction exacte que je tâche de définir, et à ne les prendre que comme critiques, il faut nommer Mme de Staël, Benjamin Constant, Mlle de Meulan et M. de Barante. […] Que la lettre ait été interceptée ou non, il fut rappelé peu après et nommé sous-préfet à Bressuire. […] La Restauration, au moins au début, semblait remplir un des vœux de M. de Barante ; ses liaisons sociales, on l’a vu, ses goûts modérés, ses lumières, et, pour les nommer par leur nom, ses vertus civiles, le disposaient à l’ordre constitutionnel sagement entendu, c’est-à-dire à ce qu’on augurait du régime nouveau.
L’un d’eux, au xvie siècle, s’est appelé la Renaissance ; un autre, au commencement du xixe siècle, se nomma le Romantisme. […] Hugo, par exemple, et Leconte de Lisle, pour ne nommer qu’eux, s’en servirent. […] Je ne saurais m’empêcher tout au moins de vous nommer les poètes qui, autour de Paul Verlaine et de Stéphane Mallarmé, nous ont donné durant quinze ans une belle et riche période de Poésie individuelle et idéaliste. […] Y ajouterais-je Paul Fort ou André Gide que je n’aurais pas encore fini de nommer tous ceux à qui la Poésie récente doit sa continuelle vitalité, car le Symbolisme fut, durant ces quinze années, la seule tentative d’art intéressante et originale.
C’est aussi le vulgaire qui va dîner purement et simplement ; les précieuses se soumettent, se résignent avec quelque peine à ce qu’elles nomment « les nécessités méridionales ». […] Molière écoute ; il se prépare à faire rire « des commodités de la conversation » et du « conseiller des grâces » ; et Boileau, son auxiliaire dans sa campagne en faveur du naturel, va bientôt poursuivre aussi de sa rude critique ce qu’il nommera « le galimatias double » : incompréhensible pour l’auteur et pour l’auditeur. […] Il ne sait que s’affliger, la bonne âme ; son plus grand effort va jusqu’à nommer ingrate celle qui lui perce le cœur. […] Parlerai-je de l’éloquence religieuse énervée par la crainte de hasarder un mot vif ou un reproche blessant ; du sentiment de la nature entravé dans son expansion et peu à peu étouffé, parce qu’on daignait à peine entrevoir la campagne par les vitres d’un château et qu’il était de mauvais ton de nommer par leur nom veaux, vaches, couvée et villageois aussi ?
Dans ce même temps, madame de Maintenon fut nommée seconde dame d’atours de madame la dauphine ; ce qui la tira de toute dépendance et même de toute relation d’infériorité à l’égard de madame de Montespan. […] Madame de Montespan dansa très bien… Fontanges mal. » Le 6 avril, cette belle est nommée duchesse, avec 20 000 écus de pension… Malheureusement, dans le cours de ce mois, madame de Sévigné nous apprend que « cette favorite a besoin d’être traitée d’une perte de sang opiniâtre et très désobligeante. » On a quelques espérances de guérison ; mais on lit dans une lettre de madame de Sévigné, du 14 juillet suivant : « Vous aurez ri de cette personne blessée dans le service ; elle l’est au point qu’on la croit invalide. Elle ne fait point de voyage et s’en va tristement dans le voisinage de Livry. » (À Chelles, dont sa sœur avait été nommée abbesse. […] Je ne nomme pas madame de Motteville, âgée de 60 ans : elle voyait peu de monde.
Panizza Poussé par un sentiment d’amertume à l’égard d’un groupe d’artistes, que je me permis de nommer, non sans flatterie pour eux, les Narcisse modernes, j’écrivis contre cette école bizarre un réquisitoire assez violent, dont un livre de vers m’avait fourni le thème. […] La nature est tellement riche qu’elle accumule en quelques-uns des ressources insoupçonnées ; et nous voyons alors des prodiges, que, chez tout autre, nous devrions nommer folies. […] Nommez-les héros, cette appellation leur convient, mais ce sont à coup sûr des héros sans joie. […] Comme il y a loin pour moi de ceux que je viens de nommer, aux grands harmonieux, aux intellectuels-sensuels, aux plus grands des Grecs tout d’abord, et parmi les modernes, aux Shelley, aux Goethe et aux Whitman !
Il eût pu, à la vérité, emprunter d’autres couleurs sur la même palette, et jeter ici quelques bonnes pages bien philanthropiques, dans lesquelles — en côtoyant toutefois avec prudence un banc dangereux, caché sous les mers de la philosophie, qu’on nomme le banc du tribunal correctionnel — il eût avancé quelques-unes de ces vérités découvertes par nos sages pour la gloire de l’homme et la consolation du mourant ; savoir : que l’homme n’est qu’une brute, que l’âme n’est qu’un peu de gaz plus ou moins dense, et que Dieu n’est rien ; mais il a pensé que ces vérités incontestables étaient déjà bien triviales et bien usées, et qu’il ajouterait à peine une goutte d’eau à ce déluge de morales raisonnables, de religions athées, de maximes, de doctrines, de principes qui nous inondent pour notre bonheur, depuis trente ans, d’une si prodigieuse façon qu’on pourrait — s’il n’y avait irrévérence — leur appliquer les vers de Regnier sur une averse : Des nuages en eau tombait un tel degoust, Que les chiens altérés pouvaient boire debout. […] Quant à l’observation que plusieurs amateurs d’oreille délicate lui ont soumise touchant la rudesse sauvage de ses noms norvégiens, il la trouve tout à fait fondée ; aussi se propose-t-il, dès qu’il sera nommé membre de la société royale de Stockholm ou de l’académie de Berghen, d’inviter messieurs les norvégiens à changer de langue, attendu que le vilain jargon dont ils ont la bizarrerie de se servir blesse le tympan de nos parisiennes, et que leurs noms biscornus, aussi raboteux que leurs rochers, produisent sur la langue sensible qui les prononce l’effet que ferait sans doute leur huile d’ours et leur pain d’écorce sur les houppes nerveuses et sensitives de notre palais.
Comme les chants qui étoient l’ouvrage de la composition, se nommoient alors quelquefois ainsi qu’ils se nomment à present : de la musique absolument, les anciens divisoient la musique prise dans le sens que nous venons de dire, en trois genres, sçavoir, le genre diatonique, le genre chromatique et le genre enarmonique. […] On a déja vû que l’art poetique, l’art de composer la melopée et l’art du chant avoient tant d’affinité, que Porphyre ne les comptoit que pour un seul art, qu’il nomme l’art poetique pris dans toute son étendue.
Il appartenait à ceux-là que j’ai nommés en le nommant : les « triste-à-pattes de l’humanité ». […] Vernier nomme plusieurs, essaya de lui composer une petite gloire posthume ; mais cet élégiaque artificiel, au désespoir mollasse et terne, répugnait à ce peuple italien, amoureux de concetti et de mots sonores.
Prise dans son ensemble, bien entendu, la littérature qui ne grandit pas s’amoindrit ; et la nôtre, depuis la mort de Chateaubriand, de Ballanche, de Balzac, de Stendhal-Beyle, depuis des vieillesses plus tristes que la mort même, et dont nous ne nommerons pas les titulaires, puisqu’ils vivent encore, la nôtre a trop rappelé sans interruption ce que devint la littérature anglaise après la resplendissante époque des Byron, des Burns, des Coleridge, des Crabbe, des Sheridan, des Shelley et des Walter Scott. […] On y rencontre une foule d’écrivains qui, sans l’être dans l’acception pleine et absolue de ce grand mot, ont du style pourtant, — comme on y voit des artistes qui ont ce qu’on nomme, en terme du métier, « de la palette », — mais cela suffit-il pour l’Art d’un pays ou pour sa Littérature ?
Après la mort de Socrate, dont il avait été le disciple, il osa paraître en deuil dans Athènes, aux yeux de ce même peuple assassin de son maître ; et des hommes qui parlaient de vertus et des lois en les outrageant, ne manquèrent pas de le nommer séditieux, lorsqu’il n’était que sensible. […] Le troisième éloge est, pour l’exécution et le sujet, d’un mérite fort supérieur à celui-là ; c’est l’éloge funèbre d’un roi, adressé à son fils : ce roi, grand homme assez obscur, se nommait Évagoras, et était souverain de l’île de Chypre.
L’antiquité n’a jamais nommé l’auteur de la chanson d’Harmodius et Aristogiton. […] Cicéron, il est vrai, nous dit que la poésie d’Anacréon roulait toute sur l’amour. » Mais un docte et ingénieux Hellène, l’empereur Julien98, désignait Anacréon comme ayant fait beaucoup de poésies, les unes sérieuses et graves, les autres agréables et riantes ; et il le nommait à côté d’Alcée et d’Archiloque, avec la seule différence de sa vie prospère et voluptueuse aux rudes épreuves, aux passions violentes ressenties par les deux poëtes de Lesbos et de Paros.
Ceux qui écrivent sur les sciences doivent, comme les deux premiers ci-dessus nommés, se borner à leur sujet unique, et ne pas faire de leurs livres des appendices de tout ce qu’ils ont appris. […] Ceux-ci peut-être, à leur tour, mieux guidés en leur raisonnement sur le goût, et enrichis des justes connaissances des savants, ne les nommeront plus avec raillerie, des hommes à systèmes. […] Sully me nomme Henri IV. […] Une autre précaution à prendre, est de choisir le sujet de la fable, autant que possible, dans la haute antiquité nommée par les Grecs temps héroïques. […] Ayez, je vous prie, attention à ceci : nous en déduirons tout ce que nous avons à enseigner sur la pitié, sur la terreur et, sur l’admiration, ou ce que les anciens nommaient le grand ἢ μεγάλα.
On serait alarmé d’être agréable à ceux-là, car il faudrait s’associer à ce qu’on peut nommer leur coterie, ou avoir payé leur éloge pour en être loué. […] Des pourparlers s’engagent : on nomme des députés de toutes les villes ; on envoie messages sur messages. […] Quelle comédie pareille à la sienne vit, en nul autre âge, des magistrats nommés pour la juger, l’approuver et lui décerner des prix, tandis qu’elle les menaçait eux-mêmes ? […] La ville imaginaire enfin sera construite : on la nommera Néphélococcygie, pour exprimer que ce n’est encore qu’un projet bâti vaguement sur des brouillards. […] Me voici déjà dans l’embarras de vous la nommer ; car les mots propres dont usait la bonhomie de nos aïeux sont devenus pour nous de si gros mots qu’ils nous écorchent les oreilles.
Plus l’équipage est nombreux, brillant dans son ensemble, composé de héros qu’on peut nommer, plus aussi la gloire de chacun y gagne, et plus il est avantageux d’en faire partie. […] J’ai nommé Victorin Fabre, et cet écrivain honorable, qui s’annonçait avec tant de promesses, que tant de bons juges désignaient sans hésiter à la gloire, et qui s’est éteint tout entier oublié, mérite bien un mot de moi. […] Nourri des Grecs, des anciens, préférant en style parmi les modernes Pascal et Fénelon, il était frappé et choqué surtout, dans les écrivains sérieux, déjà nommés, que nous avait légués le xviiie siècle, de certaines phrases lourdes, chargées, abstraites, et trop dénuées de l’analogie rapide et naturelle. […] Shakspeare y est nommé avec des restrictions, mais avec une bienveillance précoce ; c’est un germe déposé que plus tard, la saison aidant, il développera. […] Nommé conseiller d’État après la chute du ministère Villèle, il donna sa démission au 8 août.
Jacques Chaumié les nomme : Mistral, Aubanel, Jasmin, auxquels il faut joindre le grand catalan Verdaguer. […] Le loisir dans le bonheur incite seulement à rêver, c’est-à-dire à sommeiller et à dormir, la tête à l’ombre et les pieds au soleil, à pratiquer ce bel hédonisme que je nommerais volontiers édredonisme. […] Qu’il y ait depuis quelques années bon nombre de poètes rigoureusement méridionaux honorant les lettres françaises et la langue d’oui (je ne les nommerai pas, je laisse prudemment ce soin à nos neveux) cela n’infirme en rien ma thèse, bien au contraire. […] Il n’y aurait eu, né en Occitanie, aucun poète valable entre Chénier, qu’on nous interdit de nommer quoique de famille marseillaise, et les temps actuels, si l’on prend comme limite l’an 1880. […] Van Bever et Léautaud, je ne me permettrai de nommer MM.
Chez les Anglais, ce n’est point un personnage de la pièce, c’est l’auteur même qui est censé adresser la parole aux spectateurs : au contraire, celui que les anciens nommaient prologue, était censé parler à des personnes présentes à l’action même, et avait, au moins pour le prologue, un caractère dramatique. […] Les meilleurs poètes conçurent leurs épisodes de la sorte, et les tirèrent d’une même action ; pratique si généralement établie du temps d’Aristote, qu’il en a fait une règle : en sorte qu’on nommait simplement tragédies, les pièces où l’unité de ces épisodes était observée, et tragédies épisodiques, celles où elle était négligée. […] On connaît encore, sur le théâtre français, une espèce d’ouvrages nommés comédies épisodiques, ou pièces à tiroir. […] Il est vrai que plusieurs auteurs ont confondu, dans le drame grec, l’épilogue avec ce qu’on nommait exode, trompés par la définition d’Aristote. […] J’estime donc que, de nos jours, on a nommé monologues, ce que les anciens appelaient en grec récit d’un seul personnage, par exemple, plusieurs églogues grecques et latines, et plusieurs discours du chœur dans les premières comédies, et que Striblin appelle monodies, mettant de ce nombre le discours d’Électre seule dans Euripide, et un autre encore d’elle-même dans Sophocle, bien qu’elle parle en la présence du chœur.
Nous frappons, on ouvre, et dans la nuit noire, vingt soldats, amateurs et musiciens, nous accueillent, parmi lesquels mon compatriote, le fils d’un ami de ma jeunesse, et qui ne s’est pas nommé ! […] La conception à laquelle Joseph Hudault et Pierre de Rozières sont les plus opposés, c’est sans doute ce que Le Play nomme l’absentéisme, c’est-à-dire le vice du propriétaire qui déserte sa terre. […] Parti comme sergent de réserve au 102e d’infanterie, il fut blessé, dès le 16 septembre 1914, à Tracy-le-Mont, puis à son retour au front nommé sous-lieutenant au 67e d’infanterie, qu’il rejoignit aux Éparges. […] Je vais les nommer sèchement. […] Il semble que notre vocabulaire formé sur les coteaux modérés de la vie et approprié à nos occupations quotidiennes manque de termes pour nommer ces états extraordinaires et solennels.
Or aucune espèce d’observation ne découvre dans la vie des animaux, même des animaux qui vivent en société, rien qui ressemble à ce qu’on nomme, dans toute langue humaine, morale et religion. […] D’une part, l’école dite rationaliste, l’école de l’a priori, ainsi que l’appelle Stuart Mill, avait abusé des idées innées, des vérités soi-disant indépendantes de l’expérience, produit d’une sorte de faculté révélatrice qu’elle nomme raison. […] Vainement donc on se flatte d’éliminer cette inconnue, cause ou force, qui subsiste toujours dans l’intimité de la pensée, sous quelque terme conventionnel qu’on la désigne, ou alors même qu’on ne la nomme pas. […] Pour arriver à comprendre ces mots dans leur réelle et significative acception, il faut avoir pénétré, avec Maine de Biran, Leibniz et leur école, dans les enseignements de cette expérience intime qu’on nomme la conscience. […] C’est donc à cette psychologie que nous pourrions appeler intime, par opposition à cette autre psychologie qu’on nomme expérimentale, qu’il appartient de définir l’homme, de définir la nature, de définir en tout et partout l’être des choses, en rendant aux mots de force et de cause, de spontanéité, de liberté, le sens qui leur est propre et qu’ignoreront toujours les partisans exclusifs de la méthode inductive, qu’ils s’appellent physiciens, physiologistes, ou même psychologues.
. — Parmi les plus générales, il en est quelques-unes, nommées axiomes, d’où dépendent toutes les autres et qu’on admet sans les démontrer. […] Dans ce cas, l’attache qui joint les deux caractères est bilatérale et double. — Tantôt, des deux caractères liés, l’un nommé antécédent précède, et l’autre nommé conséquent suit ; le premier s’appelle encore la cause du second, et le second l’effet du premier. […] Examinons-les tour à tour, et d’abord les grandeurs artificielles, qu’on nomme aussi collections. […] Voilà ce qu’on peut nommer son mouvement initial ou primitif ; continuera-t-il à se mouvoir et, en ce cas, quel sera son mouvement ? […] Stuart Mill, après avoir décrit cette méthode, en indique une quatrième, qu’il nomme méthode des résidus.
La première se nommait Maria Dmitriévna Kalitine. […] Le jeune employé ressemble à tous les jeunes gens de sa profession en province, suffisant, ambitieux, rusé, il se nomme Panchine. […] Elle eut de lui deux enfants : un fils, Ivan, qui fut le père de Théodore, et une fille, nommée Glafyra. […] — Tu peux la nommer Lise tout court, mon père, elle n’est pas Michailovna pour toi. […] Il la nomma une troisième fois, et lui tendit les bras.
À plusieurs égards, il était en totale dissonance avec ceux qui l’avaient nommé. […] Les électeurs du second degré seraient des aristocrates locaux, des autorités, des notables nommés presque à vie. […] Les membres à vie seraient nommés par des procédés divers. […] Le chef de l’État nommerait cinquante membres ; la chambre haute elle-même se recruterait jusqu’à concurrence de trente membres ; la première chambre en nommerait trente autres. […] On croit avoir assez fait pour l’impartialité si, après avoir destitué ou refuse de nommer un libre penseur, on destitue ou refuse de nommer un catholique.