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668. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

À la voix d’un ministre piémontais, ce congrès de 1856, contre tous les principes de droit public et international, s’arrogea illégalement un droit d’intervention arbitraire et permanent dans le régime intérieur des souverainetés étrangères. […] Pourquoi vous, Europe, au congrès de 1856 à Paris, vous êtes-vous arrogé, à la voix d’un ministre piémontais, le droit de délibérer sur les régimes intérieurs des peuples ? […] En 1848 elle s’insurgea, comme Milan, à la voix de Charles-Albert, qui s’avançait avec une armée insurrectionnelle en Lombardie. […] La garnison d’Alexandrie, au nombre de dix mille hommes, et celle de Tortone, s’ameutèrent à la voix de quelques-uns de ces jeunes officiers, et proclamèrent à la fois la constitution espagnole et la guerre à l’Autriche. […] Tout à coup, en 1846, la voix du pape actuel, Italien jusqu’à la moelle, réveilla on ne sait quel carbonarisme sacré en Italie par ses manifestes.

669. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Il suppliait son frère de faire cesser un tel scandale, et bien des voix à Rome se mêlaient à la sienne. […] La Bastille était prise par la révolution, les états généraux tonnaient à Versailles par la voix séculaire de Mirabeau, et il n’en parle pas. […] Mais peu à peu le faible secours de nos quatre gardes nationaux, qui de loin en loin ouvraient la bouche en notre faveur, la violence de mes cris, ces passeports que je leur montrai, et que je leur déclamai avec une voix de crieur public, plus que tout le reste enfin, la grande demi-heure pendant laquelle ces singes-tigres eurent tout le temps de se fatiguer à la lutte, tout cela finit par ralentir leur résistance, et les gardes m’ayant fait signe de remonter dans ma voiture où j’avais laissé mon amie (en quel état ! […] Quelques jours après il me fit demander de vive voix, par un message, à quelle heure je pouvais être chez moi. […] Prévenu d’avance par l’abbé, je leur renvoyai la lettre sans l’ouvrir, et je chargeai mon ami de leur dire, de vive voix, que je n’acceptais point ce titre d’associé, que je ne voulais être d’aucune association, et, moins que de toute autre, d’une académie qui récemment avait exclu avec tant d’insolence et d’acharnement trois personnages aussi respectables que le cardinal Gerdil, le comte Balbo, le chevalier Morozzo (comme on peut le voir dans les lettres que je cite en note), sans en apporter un autre motif, sinon qu’ils étaient trop royalistes.

670. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Il n’y a d’évanoui que le geste ; le regard brille encore derrière tant d’expressions ou touchantes ou véhémentes, et si le son de la voix n’arrive pas à mes oreilles, l’accent pénètre jusqu’à mon cœur. […] Il avait à la fois la facilité et le feu, une voix pleine et pénétrante. […] Nous n’entendons plus la voix qui variait ces tours uniformes ; nous ne voyons plus le geste qui poussait ces idées en avant, qui les rangeait comme des pièces, qui achevait les peintures ébauchées par la parole. […] Qu’un orateur rapide et véhément distingue, par des nuances dans le débit, ces gradations au moins étranges ; que son ton s’élève, que sa voix s’anime, que son geste se précipite, peut-être ces froides catégories me rendront-elles plus attentif. […] Je doute pourtant que la voix eût été enfin écoutée.

671. (1894) Textes critiques

Après le Nocturne de Cros, que nous aimerions dégagé de la musique de Marie Kryzinska, qui brise l’airain de sa triple rime de Dies irae, faite pour tourbillonner dans les trois bolges de l’entonnoir d’une voix de métal ; — Marion et la Berceuse de Corbières [sic], chantées par Irma Perrot ; et les Danses, dites par Mlle de Riny ; la synthétique foule confond l’Hyménée de Massenet avec le Carnaval de Guiraud, et les cors même d’Esclarmonde ne la réveillent point de la maléfique erreur. […] Et il va sans dire qu’il faut que l’acteur ait une voix spéciale, qui est la voix du rôle, comme si la cavité de la bouche du masque ne pouvait émettre que ce que dirait le masque, si les muscles de ses lèvres étaient souples. […] [Depuis la phrase d’une préface de Beaumarchais…] Depuis la phrase d’une préface de Beaumarchais, le travesti , défendu par l’Eglise et par l’art. « Il n’existe point de tout jeune homme assez formé pour… » La femme étant l’être jusqu’à la vieillesse imberbe et à la voix aiguë, une femme de vingt ans représente, selon la tradition parisienne, l’enfant de quatorze, avec l’expérience de six ans de plus. […] Quelques mots sur les décors naturels, qui existent sans duplicata, si l’on tente de monter un drame en pleine nature, au penchant d’une colline, près d’une rivière, ce qui est excellent pour la portée de la voix, sans vélum surtout, dut le son se perdre ; les collines suffisent, avec quelques arbres pour l’ombre.

672. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

On est étonné du milieu de ces chansons moqueuses, d’entendre tout à coup une note triste dissoner par moment dans la voix du jeune Anacréon et trahir quelque chose qui ressemble au déboire après l’ivresse. […] Rien qui puisse crier d’une voix éternelle À ceux qui téteront la commune mamelle : Moi, votre frère aîné, je m’y suis suspendu ! […] Ce sont des dialogues à voix basses entre le poète et ce qu’il appelle encore la muse, c’est-à-dire entre le cœur de l’homme et son génie. […] Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poëte, Que ta voix ici-bas doive rester muette. […] Bref, je lisais peu de vers alors, excepté ceux d’Hugo, de Vigny, des deux Deschamps, dont l’un avait le gazouillement des oiseaux chanteurs, dont l’autre avait, par fragments, la rauque voix du Dante ; j’entendais bien de temps en temps parler de Musset par des jeunes gens de son humeur ; mais ces vers badins, les seuls vers de lui qu’on me citait à cette époque, me paraissaient des jeux d’esprit, des jets d’eau de verve peu d’accord avec le sérieux de mes sentiments et avec la maturité de mon âge.

673. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Mais il avait à peine eu le temps de se manifester que déjà l’on entendit la voix des autres : « Quel est ce charabia ? […] Prêter une voix aux douleurs muettes, dénoncer très haut les hontes superbes et les abus qu’on voudrait taire, tel est notre premier devoir. […] Connaissant les sœurs de Monelle et le son de sa voix, nous découvrirons Monelle elle-même. […] Bientôt des voix murmurent, un cortège s’approche sous les feuilles et des lueurs courent. […] Qu’on le suive ou non, son geste a de l’ampleur, sa voix fait plaisir et le paysage est allègre.

674. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Si dans l’admirable symphonie du dernier siècle sa voix, la plus puissante, presque trop forte, domina toutes les voix, s’il lui fut décerné le nom de « Père » cette puissance même de ses rythmes et de son souffle parfois trop verbal masqua trop l’admirable polyphonie. […] Mais tous, chacun pour son charme ou pour la joie infime retrouvée à leur lecture, et mes sympathies sont tout aussi bien au poète inconnu — ou méconnu — qui chanta dans la solitude de sa province lointaine, qu’à tel autre sacré dieu — ou plus. — Mais puisque question il y a : Verlaine, entre tous, Verlaine pour avoir tenté et presque accompli la synthèse poétique de la philosophie de Vigny avec l’impertinente grâce de Musset. — Fêtes galantes et Poèmes Saturniens — la grandiloquence de Hugo — les Voix — et les glorieuses hontes de Villon — Liturgies intimes — notre Verlaine enfin parce que Roi et vraiment le seul. […] Pour moi, dans l’immense concert poétique, je ne sache pas une grande voix qui ne me soit chère, et, si j’ai des préférences, je les ai, pour ainsi parler, selon l’heure, c’est-à-dire mes dispositions du moment. […] — Hugo, c’est la terre orgueilleuse de la force du tigre et du rhinocéros ; c’est la terre enivrée qui jette au pied des montagnes les grappes violettes de raisins et les roses de pourpre et de feu ; c’est la terre qui montre triomphante au soleil ses bosquets d’orangers, ses champs d’épis, et le splendide désordre de ses forêts où s’entrecroisent des lianes, où des arbres puissants abritent la grâce du colibri et le prudent sommeil du serpent : Hugo c’est la beauté de la Terre, mais Lamartine chante comme un ange exilé : je donne ma voix à Lamartine. […] Et c’est le chœur seul de ces voix qui le bercera dans ses voyages à travers l’Infini.

675. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

Ces voix de l’au-delà qui nous caressent et font pleurer sans cause, ces phénomènes amis, ces avertissements dépassent la raison, vont jusqu’au sentiment. […] À défaut du cor d’argent cher à Siegfried, je gonfle ma poitrine du souffle énorme accumulé sous les ogives de verdure de cette cathédrale aux fûts élancés ; avec tous ceux de ma race, moi, je crie mon bonheur d’être, l’ivresse des jours anciens, l’espoir des temps nouveaux, et ma voix, et toutes les voix que je résume, la forêt magique les redit, les propage dans le vent qui s’élève, accrues immensément, car cette forêt n’est autre que moi-même mille et mille fois réfléchi. […] Chaque parole tue la voix intérieure, fige la vie en des attitudes conventionnelles. […] Peu à peu mes mots, mes images, mes gestes, le son de ma voix, l’expression de mon visage se sont saisis de votre esprit, l’ont capté dans leurs réseaux émotionnels. […] Citons encore la vision qui fut donnée au prophète Élie : « Une voix lui dit : “Sors et tiens-toi devant l’Éternel” ; et en effet l’Éternel passa.

676. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bonnières, Robert de (1850-1905) »

En vers français, il présente de légendaires anecdotes de Fées, de Saints, de Rois, Héros divers, que, sur un fond changeant, J’ai de mes mains vêtues d’or et d’argent, Et que ma voix, afin de mieux vous plaire, Ne fait parler qu’en une langue claire.

677. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bourget, Paul (1852-1935) »

Charles Morice La voix de M. 

678. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Donnay, Maurice (1859-1945) »

Il les disait d’ailleurs fort bien, d’une voix pénétrante, alanguie, et dont la monotonie savante excitait, comme une lente caresse, les nerfs de ses auditrices.

679. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pioch, Georges (1874-1953) »

C’est l’Amoureux des « libres devenirs », c’est l’Amant de la Liberté, c’est le compagnon qui, dans le geste et l’ampleur de sa voix, de son chant, clame son dédain des vaines rhétoriques, des vaines formules de Vie.

680. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre III. Des Ruines en général. — Qu’il y en a de deux espèces. »

Nous ne saurions peindre l’émotion que nous causèrent ces chants religieux ; nous crûmes ouïr une voix du ciel qui disait : « Chrétien sans foi, pourquoi perds-tu l’espérance ?

681. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre V. Ruines des monuments chrétiens. »

» tantôt, assis dans la grotte de Fingal, près des soupiraux de l’Océan, ils croyaient entendre cette voix qui disait à Job : « Savez-vous qui a enfermé la mer dans des digues, lorsqu’elle se débordait en sortant du sein de sa mère ; Quasi de vulva procedens 212  ? 

682. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Il s’accuse lui-même, il prend soin d’étaler son vice, et sous sa voix on entend la voix de l’écrivain qui le juge, qui le démasque et qui le punit. […] crie le vieux Steyne d’une voix stridente. […] Lady Castlewood, arrivant pour la première fois au château, vient à lui dans la grande bibliothèque ; instruite par la femme de charge, elle rougit, s’éloigne ; un instant après, touchée de remords, elle revient. « Avec un regard de tendresse infinie, elle lui prit la main, lui posant son autre belle main sur la tête, et lui disant quelques mots si affectueux et d’une voix si douce, que l’enfant, qui jamais n’avait vu auparavant de créature si belle, sentit comme l’attouchement d’un être supérieur ou d’un ange qui le faisait fléchir jusqu’à terre, et baisa la belle main protectrice en s’agenouillant sur un genou. Jusqu’à la dernière heure de sa vie, Esmond se rappellera les regards et la voix de la dame, les bagues de ses belles mains, jusqu’au parfum de sa robe, le rayonnement de ses yeux éclairés par la bonté et la surprise, un sourire épanoui sur ses lèvres, et le soleil faisant autour de ses cheveux une auréole d’or… Il semblait, dans la pensée de l’enfant, qu’il y eût dans chaque geste et dans chaque regard de cette belle créature une douceur angélique, une lumière de bonté. […] L’accent de sa voix, si communes que fussent ses paroles, lui donnait un plaisir qui montait presque jusqu’à l’angoisse.

683. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Dans cette clameur des flots (ils l’ignorent) se fiancent des voix si mélodieuses, et pleurent, inconsolables, de sanglotantes harpes, où s’exclame triomphale la pompe des trompes d’airain. […] La caresse des voix, l’intonation des diphtongues, la musique des consonnes l’enchantèrent, il les doua d’une signification étrangère, d’un charme personnel. […] voix involontaire et spontanée. […] Avec ses cent mille petites voix de montagnes, d’aromates, de creuses sources, de violettes, de gouffres, la Nature lui enseigne les rythmes. » « Comme si le poète méditait ! […] il prêche l’optimisme, avec une voix si ineffable, si confidentielle et chuchotée qu’on ne sait vraiment s’il parle à soi-même, à quelque naïf néophyte ou à une femme aimée qu’il étreint tendrement.

684. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1889 » pp. 3-111

……………………………………………………………………………………………………… Mademoiselle *** avait commencé par me parler de la pièce, et m’avait dit qu’au moment, où Dumeny carotte à Réjane les quarante francs de la sage-femme, elle avait entendu derrière elle, une voix qui jetait à un voisin, injuriant la pièce et l’auteur : « Je vous défends d’insulter un homme de ce talent !  […] Au milieu de ce récit, soudain Rosny qui est à ma droite, se lève, et me porte un toast d’une amicalité très charmante, où il malmène, presque avec des gros mots, les éreinteurs de mes deux pièces, et cela est dit par l’auteur du Bilatéral, d’une voix tendrement émotionnée. […] Mais il était si alerte, qu’on était obligé de renoncer à cet exercice, parce que, disait-il, avec sa voix à la Frédérick-Lemaître, il aurait ruiné son père. […] C’est ainsi que, si les 36 millions de Français hommes et femmes votaient, et qu’il y eût d’un côté 18 millions, moins une voix, et de l’autre 18 millions, plus une voix, les 18 millions, moins une voix, pourraient être absolument gouvernés à rebours de leurs sentiments politiques, de leurs tempéraments de conservateurs ou de républicains. […] … une longue application m’est défendue depuis ma maladie. » Et revenant aux jouissances qu’il éprouve encore ; il cite la conversation avec un être qui a l’intelligence des choses qu’il aime, et il finit en me demandant d’une voix caressante, et presque humble, de l’inviter à déjeuner.

685. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

Par-dessus la clameur de la révolution protestante, on entendit sa voix qui tonnait contre la tradition et l’obéissance. […] Il assiste à un concert comme dans Shakspeare ; le Comus continue le Songe d’une nuit d’été, comme un chœur viril de voix profondes continue la symphonie ardente et douloureuse des instruments. […] Elle appelle ses frères ; « le doux et solennel accent de sa voix vibrante s’élève comme une vapeur de riches parfums distillés, et glisse sur l’air dans la nuit », au-dessus des vallées « brodées de violettes » jusqu’au Dieu débauché qu’elle transporte d’amour. […] Et comme elle gagnera des voix parmi les squires de campagne, quand Adam se présentera pour le Parlement ! […] Ses pieds étaient semblables à l’airain le plus fin qui serait dans une fournaise ardente, et sa voix était comme le bruit des grandes eaux.

686. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Un vers est, avant tout, la traduction spontanée d’une sensation ; c’est comme un cri où l’inflexion de la voix exprime la nuance et le degré de l’émotion. […] La poétesse chante comme pour endormir une peine profonde : elle écoute sa propre voix ou celle de son amante : Parle-moi de ta voix pareille à l’eau courante, Lorsque s’est ralenti le souffle des aveux, … Ô mon harmonieuse et musicale amante ! […] Ceux que nous aimons nous apportent ce qui nous manque : ils nous complètent ; leurs gestes, leur parfum, la couleur de leurs yeux, le timbre de leur voix nous mettent, physiologiquement, dans un état de parfaite béatitude, comme si, par leur seule présence, nous nous trouvions plongés dans la lumière la plus favorable à notre organisme. […] Mais il semble que c’est en élevant la voix que la poétesse a réussi à couvrir les bruits de la vie qui l’importunaient. C’est d’abord pour elle-même qu’elle chante et qu’elle se grise des harmonies de son chant ; écoutons-la : sa voix est pure et d’une belle sonorité, grave et sensuelle.

687. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Jean-Jacques, qui avait jusque-là gardé le silence, sauta au cou de Ducis, en s’écriant d’une voix caverneuse : « Ducis, je vous aime !  […] Il l’écrivit dans la matinée du 20 décembre ; le brave Changeux le lut le jour même à la barre, d’une voix sonore113. […] La voix publique m’apprend que vous n’aimez point les éloges. […] L’histoire vous a suffisamment appris que les grands capitaines ont toujours défendu contre l’oppression et l’infortune les amis des arts, et surtout les poëtes, dont le cœur est sensible et la voix reconnaissante. […] Est-ce la voix de ta sœur Qui t’appelle à la veillée ?

688. (1927) Des romantiques à nous

Si peu entendue que doive être notre voix, elle ne s’élève pas ici sans souci d’action. […] Une voix leur crie : « Va ! […] Il valait mieux pour nos Russes livrer leur âme aux voix de la steppe que de la lier au mol empire des parfaites élégances de Mendelssohn. […] Et c’est ce qui nous fait croire qu’elles y sont nées et que nous surprenons en elle la voix primitive de la nature. […] Comment le bruit de son nom se fût-il répandu au dehors si la voix nationale n’eût commencé par le lancer aux échos ?

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