Je me suis trompé ; la Henriade ne prête point au burlesque : je n’y vois ni statue qui défend les Villes, ni cheval de bois qui les prend, ni anges qui luttent contre les diables, ni Dieux qui se mesurent avec les hommes, ni mortels qui blessent les Dieux, & même les plus belles Déesses. […] Peut-être il differe à la Ville ; Mais, chose à croire difficile, Nos deux rivaux étaient contens. […] Chaque principale Ville semblait vouloir disputer à la Capitale & le concours & le suffrage des amateurs. […] Homere mandiait son pain dans ces mêmes Villes qui, après sa mort, voulaient lui ériger des Autels. […] Il n’épargna ni la Ville, ni la Cour.
On a vu la petite ville que M. […] Voyez les petites villes de Balzac, et comparez. […] Paul Alexis qui a grandi dans une ville de province, à Aix, a évoqué les souvenirs de son enfance et nous a donné une étude très curieuse de la petite ville de Noirfond. […] Mure, un magistrat de petite ville, a vu grandir Hélène, la fille du capitaine Derval. […] Il y a, en ce genre, une merveille au début du livre : un paysage à l’heure où le crépuscule tombe, avec une petite ville dont les réverbères s’allument à l’horizon.
Il y avait alors, dans cette antique et agréable ville de Provins, un vieillard d’un rare mérite, qui s’était fait connaître, sous l’ancien régime, par des recherches de laboratoire bien conduites et que ses compatriotes avaient élu, pour sa science et sa vertu, en qualité de député à la Convention Nationale. […] Il réussit à s’assurer sa collaboration comme lecteur et conférencier, et pendant les vacances de 1899, du 20 août au 20 septembre, Jouffret fit une tournée de lectures, ou comme on dit en Allemagne, de récitations, à travers une douzaine de villes comme Leipzig, Dresde, Berlin, et il donna des conférences sur des sujets littéraires, au siège des associations des professeurs. […] Il débuta par la eune Amérique, journal de route, recueil de sensations éprouvées et notées à travers les villes, les vastes cultures, les exploitations minières du Chili et de la Bolivie. […] Les soleils couchants Revêtent les champs, Les canaux, la ville entière, D’hyacinthe et d’or ; Le monde s’endort Dans une chaude lumière. […] Et, dans un sursaut de colère contre le sort, il maudit cette « ville de la Bible » où « le gaz flamboie », où les « enseignes » sont rouges, où les maisons, dans leur formidable « ratatinement », Épouvantent comme un tas noir de petites vieilles.
En 1829, les petites villes les plus gaies et les plus heureuses sont celles d’Allemagne qui ont une petite cour et un petit despote jeune. » C’est ici qu’il s’est trahi et qu’il nous a livré le secret de son amour pour les petites villes d’Italie. […] Une ville administrée par ses notables pourrait, à la rigueur, s’administrer non seulement sagement, mais politiquement, c’est-à-dire en considération des intérêts généraux de la nation ; mais, comme l’a très bien reconnu Tocqueville, la démocratie n’a aucun goût pour les notabilités, et dans la ville que je suppose ce ne sont pas les notables que le suffrage universel chargera d’administrer. Force est donc bien que cette ville soit pourvue du droit d’initiative et de première délibération, mais que ses résolutions soient soumises au pouvoir central, et que la décision et le dernier mot appartiennent à celui-ci. […] L’idée d’aller dans le monde l’exaspérait : « J’éprouve de la fatigue en toute compagnie… J’aime mes semblables, et pourtant ils me lassent et m’ennuient… Tel homme a besoin de l’excitation continuelle d’une grande ville, du monde, des salons.
Emmène avec toi tous les scélérats qui te ressemblent ; purge celle ville de la contagion que tu répands ; délivre-la des craintes que ta présence y fait naître ; qu’il y ait des murs entre nous et toi. […] Le ciel est clair, les maisons sont blanches, la rivière bleue ; sur la rive, il y a des jardins pleins de roses et j’aperçois le fond de la ville qui dégringole tout joyeux ! […] Alors seulement nous nous décidâmes à quitter la ville. […] Une fois sortis de la ville, nous nous arrêtons. […] Les Solitaires maintenant sont dans la ville.
Il s’était fait concéder par sa ville natale, pour son tombeau, un quartier de rocher dans l’îlot du Grand-Bé, en rade de Saint-Malo. […] Quand l’émeute de 1848 se répandit dans la ville, Lamartine put dire : « Voilà mon histoire des Girondins qui passe. » Elle le mit à la tête de l’État. […] Homme de sentiment et de pensée trop faible pour faire vivre puissamment, d’une vie complète, un Claude Frollo, un Marius, un Didier, un Hernani, il l’est assez pour prêter une vie extraordinaire à une cathédrale, à une cour des miracles, un quartier, à une ville, à un champ de bataille. […] Un artisan des villes, une femme du peuple développe sans cesse, et aime entendre les gens qui savent développer. « Bien parler » dans le langage populaire ne signifie pas autre chose qu’avoir le génie du développement. […] Il allait à cette époque contempler des couchers de soleil dans les environs de Paris, étudier, comme un peintre, des effets de lumière, la ville au loin « brumeuse, dentelant l’horizon violet. » Très sagement, il se bornait alors à faire l’apprentissage de la sensation, à noter des tons et des formes.
Vingt seigneurs se disputaient la ville de Rome et la disputaient au pape. […] Y a-t-il trente kilomètres ou dix de leur ville à tel village ? […] Il était de la Mare en sa petite ville et Vilain devant le traitant. […] D’une part, aux ducs et aux princes de la nouvelle noblesse, en donnait des noms de lieux, des noms de victoires ou de villes conquises. […] Il a dépensé sa jeunesse en intrigues mondaines et féminines sur le petit théâtre de villes de province.
Le cultivateur qui est allé à l’école court à la ville se mettre derrière un guichet. […] Paris, capitale des peuples, ville idéale, la seule ville, l’Urbs antique ! […] Il n’y a peut-être pas de ville où l’on se connaisse mieux et qui soit plus divisée. […] Paris est la ville des opinions toutes faites, des petites chapelles, des succès faciles, des négations a priori, des encensements injustes. […] L’existence des grandes villes est ennemie de l’art, parce qu’elle est futile, immorale, anti-naturelle.
Je le définirai encore mieux en l’opposant, non pour lui donner le dessous, à cette audace d’invention qui, dans la philosophie, pousse Descartes à vouloir pénétrer le secret du monde moral ; dans la physique, à toucher du doigt la molécule ; qui, dans la logique, fait raisonner Pascal avec Dieu ; dans la politique, inspire à Platon sa république, à Fénelon sa ville de Salente ; dans la métaphysique suggère à Aristote l’idée de compter nos facultés et de parquer nos idées dans des catégories, ou fait imaginer à Leibnitz l’harmonie préétablie. […] Au lieu de dépeupler les villes pour remplir les solitudes et de faire déserter la vie active, ce Père de l’Eglise recommande tout ce qui est de l’homme, la politique, la législation, la guerre, les grands monuments, les arts, l’administration. […] Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra plus honorée d’une lettre de Paul adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron. […] « Pour des lettres, écrivait-il à Fénelon, composez-en tant qu’il vous plaira, divertissez la ville et la cour, faites admirer votre esprit et votre éloquence, et ranimez les grâces des Provinciales ; je ne veux plus avoir de part au spectacle que vous donnez au public. » Sauf quelques passages où perce l’aigreur contre la personne, la polémique de Bossuet n’avait pas quitté le terrain des doctrines. […] Le mot me coûte à dire, et j’en ai presque du regret, surtout après avoir lu, dans un livre très instructif (*), le récit des scandales que suscita dans la ville de Dijon la propagation des doctrines et des désordres du quiétisme, à la suite de deux voyages qu’y lit Mme Guyon, accompagnée du père Lacombe.
Vous ne trouverez pas non plus chez eux ces rimes en ang et en ant, en anc et en and, que ne sauve pas la consonne d’appui, même dans ces magnifiques vers de Victor Hugo : Un flot rouge, un sanglot de pourpre, éclaboussant Les convives, le trône et la table, de sang, ni la rime artésienne ou picarde, pomme et Bapaume, ni la méridionale Grasse (la ville) et grâce, ni même la normande aimer et mer, bien que consacrée par Corneille et aussi par Racine, et il n’y a plus guère que M. […] Ce sont des rois, ce sont des reines, Assis au milieu de leur cour ; Ce sont des villes si sereines Que dans la nuit il y fait jour. […] Marceline Desbordes Valmore naquit à Douai, ville triste, que pour ma part j’aime, parce que c’est presque le pays de ma mère, Arras, et qu’elle est baignée par la même Scarpe si bien célébrée par notre héroïne. […] Suit alors une histoire à vol d’oiseau de Paris, depuis la campagne « quelconque » qui fut son berceau jusqu’à la ville énorme qu’on sait. […] Et tout d’abord, en des pages éloquentes, d’une élégante et captivante précision, il rend hommage à la forme, pour ainsi parler, donnée par les architectes aux diverses parties de l’immense construction, véritable ville, brillante comme de féerie et presque comme d’histoire, destinée à contenir ces trésors d’art, d’invention, d’ingénieux et infatigable travail en tout genre, qui sont, plus encore et plus généralement que la seule peinture visée par le poète : … le meilleur témoignage Que nous puissions donner de notre dignité.
Jusqu’ici donc nous n’avons affaire qu’à un jeune homme précoce, qui, confiné dans sa ville natale et du fond du nid paternel, dévore, jour et nuit, les livres anciens, ne s’effraye d’aucune étude épineuse, s’attache, par choix, à défricher les portions les plus ingrates, ce semble, du champ de l’érudition et de la critique, recueille les fragments des Pères grecs du second siècle ou des historiens ecclésiastiques antérieurs à Eusèbe, rassemble, commente en six mois (1815) les débris, les œuvres authentiques ou supposées de Jules Africain, et semble préluder en ses sillons pénibles avec la vocation opiniâtre d’un Villoison ou d’un Tillemont. […] Ce sont ces derniers vers qu’il venait précisément de transcrire peu d’heures avant sa mort. — Par les soins de son admirable ami, au milieu de toutes les difficultés d’une ville comme Naples livrée au choléra, il fut transporté dans la petite église de San Vitale, hors de la grotte du Pausilippe, et là, dans ces beaux lieux où cessé la douleur, il repose non loin de Sannazar et de Virgile. […] On se rappelle, au livre IV de l’Odyssée, le beau passage où Ménélas exprime devant Télémaque sa tendre amitié pour Ulysse, et le vœu qu’il avait autrefois formé de le réunir à lui : « Je lui aurais, dit-il, fondé une ville dans le pays d’Argos et bâti des palais, le faisant venir d’Ithaque avec ses biens et son fils et tous ses peuples… et là nous aurions vécu unis ensemble, et rien autre chose ne nous aurait pu séparer dans cette douceur de nous aimer et de nous conjouir, avant que le noir nuage de la mort nous vînt envelopper. » Ici s’exprime et déborde dans sa plénitude le sentiment de bonheur des deux amis.
Ne te moque pas de moi ; je sais très bien broder d’ailleurs ; et n’y a-t-il pas une ville quelque part par là où il faille des brodeuses ? […] « Le lendemain, au jour, nous arrivâmes à Béthune, petite ville laide et fortifiée, où l’on dirait que les remparts, en resserrant leur cercle, ont pressé les maisons l’une sur l’autre. […] Les longues charrettes picardes portaient les Cent-Suisses et leurs bagages ; les canons des Gardes du Corps courant aux remparts, les voitures des princes, les escadrons des Compagnies-Rouges se formant, encombraient la ville.
… La ville jurera qu’il a trompé par des paroles magiques la jeune fille sans défense ; tous les fats en riront, et diront que les savants ne valent pas mieux que les autres hommes… Quel soin paternel de cette jeune fille ; cinq mille guinées dans sa bourse, le docteur aurait pu imaginer pis38. » En 1714, la mère de Miss Vanhomrigh mourut ; elle accourut en Irlande avec sa sœur, et le supplice mérité de Swift commença. […] « Il y a environ dix jours, écrivait Gay à Swift, le 17 novembre 1726, fut publié ici un livre sur les voyages d’un certain Gulliver, qui depuis fait l’entretien de toute la ville ; toute l’édition fut vendue en une semaine, et rien n’est plus divertissant que d’entendre les opinions différentes de tout le monde sur ce livre, que tout le monde cependant s’accorde à goûter au dernier point. […] Les mêmes vices et les mêmes folies règnent partout ; du moins dans tous les pays civilisés d’Europe ; et l’auteur qui n’écrit que pour une ville, une province, un royaume ou même un siècle, mérite si peu d’être traduit qu’il ne mérite pas d’être lu.
Le Taureau et le Bélier paissent des continents et des îles ; le Sagittaire, l’arc au poing, semble viser les tours à créneaux d’une ville barbaresque ; le Triton mythologique nage à côté du dauphin héraldique, sur des mers tordues en spirales : et, dans les contours ébauchés de l’Afrique, — Africa portentosa, — on voit rôder des Cynocéphales armés d’une massue, sous des palmiers que la licorne heurte de sa pointe et que le basilic enroule de ses nœuds. […] Quand les Érétriens étaient venus assiéger Tanagre, Hermès s’était mis à la tête des jeunes gens de la ville, et, n’ayant pour toute arme que l’étrille gymnique, il avait repoussé l’ennemi hors des murs, comme pour montrer que la palestre était l’école de la guerre. […] Jérémie comprime de sa vaste main les lamentations qui gonflent sa bouche ; à la prostration qui l’accable, on dirait qu’il porte le poids d’un peuple mort, d’une ville renversée.
La ville d’Ancyre fut fondée sur une montagne où l’on trouva une ancre. » Il voulait peindre les autels de pierre, alors posés au bord de la mer, et qui se trouvent aujourd’hui au-dessus de son niveau, les membres des grands animaux primitifs errant au gré des ondes, et leurs os, déposés en amas immenses sur les côtes des continents. […] Il voulait imiter l’idylle de Théocrite dans laquelle la courtisane Eunica se raille des hommages d’un pâtre ; chez André, c’eût été une contre-partie probablement ; on aurait vu une fille des champs raillant un beau de la ville, et lui disant : Allez, vous préférez Aux belles de nos champs vos belles citadines.
Elle commence par nous montrer la place où cet événement va se passer, un site, un paysage, une ville, une maison, un palais, un temple, un champ de bataille, une assemblée publique, un peuple en ébullition ou en silence, mêlé ou attentif à un événement : puis elle nous montre un personnage qui arrive sur cette scène pour y figurer au premier plan, son visage, son attitude, sa démarche, sa physionomie calme ou convulsive, son costume même et jusqu’à l’ombre que son corps projette à côté ou derrière lui sur la place ou sur la foule au milieu de laquelle il apparaît. […] Seule au milieu d’un peuple étonné, d’une armée dissoute, d’une aristocratie émigrée, d’un clergé dépouillé, d’une cour hostile, d’une ville séditieuse, de l’Europe en armes, elle fit ce qu’elle avait résolu : tant la volonté est la véritable puissance d’un peuple, tant la vérité est l’irrésistible auxiliaire des hommes qui s’agitent pour elle !
La maxime qu’enseignent ces solitudes sauvages n’est certainement point de respecter la vie d’autrui en tâchant de vivre soi-même, témoin un arbre parasite dont la variété est très commune aux environs de la ville de Para et qui est peut-être le plus curieux de tous. […] On peut estimer la hauteur totale, stipe et cime, à cent quatre-vingts ou deux cents pieds, et chacun de ces géants élève sa tiare de feuillage au-dessus des autres arbres de la forêt, comme une cathédrale fait de son dôme au-dessus des maisons de la ville.
C’est le soir ; ils rentrent dans la ville avec leurs femmes et leurs troupeaux, Suants, échevelés, soufflant leur rude haleine Avec leur bouche épaisse et rouge, et pleins de faim Le tombeau de Kaïn est au sommet de la plus haute tour. […] Voyez la rentrée des Géants dans leur ville : la vie de l’homme dans les rudes civilisations primitives vous apparaît dans un éclair.
Arrivée à la limite nord du département de la Charente, notre frontière linguistique tourne au nord-est, détache un coin du département de la Vienne et de l’Indre, se dirige vers l’est entre l’Indre et la Creuse, coupe l’Allier au-dessus de La Palisse remonte vers Mâcon, qu’elle laisse au pays d’oc, se prolonge jusqu’à une petite distance au sud de Vesoul ; là, elle se recourbe sur Montbéliard et coupe la frontière française en s’avançant sur la ville suisse de Bienne, à la pointe du lac de ce nom. […] (On ne peut s’empêcher de remarquer combien les conversations des femmes du peuple, dans notre Provence, même quand elles parlent français, trahissent plus d’idées, d’associations d’idées, que celles de nos campagnes et de nos villes du nord de la Loire.)
Lui qui attendit quarante ans avant d’avoir une opinion politique, en un mois, quinze jours, une demi-journée, il avait ses opinions sur les villes, sur leur histoire, il connaissait leurs mœurs. […] M. de Goncourt surprend un détail, dans un musée, la corniche d’une maison, la statue d’une fontaine, et il ne voit pas un seul paysage, il n’a pas un seul aspect bien net de la ville devant les yeux.
Correspondance de Genève : Nous aurons prochainement la première représentation de Lohengrin, grâce à la générosité d’un amateur de notre ville qui vient de mettre, à cet effet, une somme de 25 000 francs à la disposition de la Direction. […] La plupart des villes d’Allemagne vont célébrer, le 18 février prochain, le second anniversaire de la mort de Richard Wagner, par des concerts et des représentations spéciales de ses œuvres.