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1615. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Léon Feugère ; Ambroise-Firmin Didot »

» au vieux catholicisme de nos pères, en s’asseyant sur le cadavre galvanisé d’une antiquité fraîchement déterrée ?

1616. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « ??? » pp. 175-182

C’est cette vieille idée à laquelle tant d’esprits sont venus donner leur coup… de front depuis le commencement du xviiie  siècle ; car Dindenaut n’avait pas que des moutons dans son troupeau : il avait des chèvres.

1617. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXII. Des éloges des hommes illustres du dix-septième siècle, par Charles Perrault. »

On peut les comparer à ces armes antiques, que la curiosité et un vieux respect conservent encore dans nos arsenaux ; ces armes que portaient nos aïeux, mais que nous soulevons à peine, et dont le poids aujourd’hui effrayerait notre mollesse.

1618. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome IV pp. 5-

À ce même épisode s’attache la prédiction d’Hélénus : et de là découlent toutes les particularités qui concernent les mœurs de la vieille Italie, de ses colonies grecques et phrygiennes, et de ses oracles prononcés par les rois pontifes et par la sibylle. […] Les choses y sont donc exactement tracées d’après les vieilles chroniques. […] Loin que cet art, si bien connu de Virgile, le fût mieux de lui que d’Homère, c’est à l’aide d’une imitation déguisée de ce bel endroit que, par ces nuances des images qui s’entraînent mutuellement, par ces fins et mystérieux passages des idées qui s’engendrent entre elles, Énée, à l’aspect de la mort du vieux Priam, songe aux périls de son vieux père Anchise, et que cette seule pensée lie aussitôt l’épisode à la continuation du sujet. […] « En l’un de ses supports le temps l’avait rompue, « Le sort en égala les appuis chancelants « Du débris d’un vieux vase, autre injure des ans. […] Avouons conséquemment, sans rougir, que loin de nous être perfectionnés avec les âges, nous sommes dégénérés de l’antiquité grecque, et que le vieux contemporain d’Hésiode reste encore à nos yeux le plus grand des chantres épiques.

1619. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

Sa verve remonte jusqu’à celle des vieux conteurs gaulois. […] A Plouherzel, à Pors-Even, il y a des mères, des femmes, des fiancées ; et il y a aussi les sites familiers, de vieux murs et de vieux arbres avec des nichées de souvenirs. […] Ce vieux bonapartiste a recueilli des voix orléanistes. […] C’est le fiat lux des vieux garçons et des vieilles filles. D’ailleurs, il ne faut pas médire des vieilles filles.

1620. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviiie entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Ce poëme épique se confond avec les plus vieilles traditions et les plus religieuses crédulités des nations. […] L’Allemagne, humiliée de sa conquête par Napoléon, cherchait avec passion dans ses légendes historiques un esprit de nationalité qui la vengeât de ses défaites ; elle s’attacha à cette découverte de ses vieilles traditions, et son esprit chevaleresque se rattacha à son patriotisme. […] La couleur poétique seule et l’empreinte de l’antiquité, l’originalité des vieilles choses, nous paraissent laisser quelque lustre à regretter dans ce beau travail ; nous avons cherché à le retrouver et à le rétablir où il nous a paru que la fidélité littérale l’avait effacé ou affaibli. […] « Un vieux chasseur prit un limier qui en peu de temps conduisit le chef dans un endroit où se trouvait beaucoup de gibier. […] Sigemunt, le vieux chef, ne dormait pas.

1621. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Ronsard aime les anciens, et il aime aussi, fort bien, les vieux auteurs français ; mais Marot aime les anciens, et il aime les vieux auteurs français davantage. […] En vieille terre de France nous n’avons pas le sens du diminutif. […] Jadis le vieux Pan tirait des nuages de ce fourneau osseux. […] Vieille coquette ! […] Le pauvre petit, rejeton dégénéré d’une forte race, est adoré de la pauvre vieille tombée en enfance.

1622. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

. — Cela ne me surprend pas », dis-je à mon tour : « il y a du grec dans cette intelligence, et de la philosophie dans ce courage. » III Nous nous perdîmes de vue pendant quelque temps ; je m’informai avec anxiété de lui ; j’appris que, retiré dans un petit jardin de légumes au milieu d’un faubourg de la banlieue de Meaux, résidence de Bossuet, Barthélemy Saint-Hilaire, après avoir refusé ce qu’on le conjurait d’accepter comme gage de son silence, vivait à Meaux du travail de ses mains dans une hutte de son jardin, et nourrissait sa vieille tante de quatre-vingt-six ans des carottes et des pommes de terre cultivées par lui. […] Et, si l’on remonte par la pensée à deux ou trois mille ans plus loin que sa Politique, ne sera-t-on pas tenté de croire que le monde est né vieux et que les mêmes mots ont exprimé les mêmes choses depuis l’origine inconnue des mots et des choses ? […] Nous l’avons déjà dit : c’est la nature elle-même qui a tracé la ligne de démarcation, en créant dans une espèce identique les classes des jeunes et des vieux, les uns destinés à obéir, les autres capables de commander. […] À l’exception de ces deux erreurs qui ne sont pas siennes, mais celles de son temps et vieilles comme le genre humain, l’une relative à l’esclavage qu’il croit un crime de la nature, l’autre relative aux enfants nés difformes dont il admet l’infanticide par humanité, il n’y a pas une considération fausse dans tout le livre : c’est le catéchisme du monde social.

1623. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

Quand on l’écoute morigéner Prométhée, avec sa bonhomie radoteuse, on croit entendre un vieux seigneur d’ancien régime, venu à la Bastille, du fond de sa province, pour semoncer un neveu rebelle, compromis dans une affaire de lèse-majesté. […] Le poète y place les trois Grées, ces sorcières marines, nées avec des visages de vieilles décrépites ; hideuses figures de la mer lorsque l’orage l’enlaidit, dont les rides sont celles du flot creusé par la bise, et les cheveux gris sa blafarde écume. […] Un camée célèbre le montre prenant la main d’une Ombre à demi sortie du sépulcre, et l’aidant à remonter sur la terre : ici encore, pareil à ces Anges qui tirent les morts hors de leurs fosses, dans les Jugements Derniers des vieux maîtres. […] Ce fut dans la crypte d’une vieille basilique de l’Ombrie que le premier bas-relief représentant son histoire fut découvert parmi des sculptures bibliques et des tombeaux de martyrs.

1624. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Dans son Histoire des causes de la Révolution, Cassagnac avait eu pour but principal de montrer la petitesse de cœur et d’esprit des prétendus grands hommes révolutionnaires sans nulle exception, de faire toucher du doigt le manque de solidité] réelle de tous ces épouvantails de coton (ainsi que le disait le vieux Mirabeau de son fils), qui s’imbibèrent du sang de la France comme des éponges, et jamais dessein ne fut mieux rempli. […] Car, lui aussi, comme tout le monde, du reste, trouve son compte d’enseignement et d’humilité dans le récit des événements qu’il raconte, de ces événements qui ont éclaté comme une surprise, et qui n’étaient pourtant qu’une vieille leçon mal entendue qui recommençait. […] Malgré toutes les gravités calmes de son livre et jusqu’à la gravité de son ironie, c’est là, je crois, ce que Cassagnac désirerait le plus… Ce polémiste bronzé de La politique doit souhaiter, si je le connais bien, d’introduire un peu de son bronze parmi les vieilles potiches des Instituts, pour en expérimenter la solidité. […] Ce livre serait, en effet, bien capable de renverser, à lui seul, la vieille théorie fainéante qui règne en matière de linguistique parmi les savants de ce temps.

1625. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

Cet esclavage régulier, accoutumé, indolent, qui était la loi du vieux monde et que Gibbon pallie tant qu’il peut, parut tout d’un coup horrible à quelques-uns, et ils inoculèrent peu à peu cette horreur à presque tous. […] Il écrit à son vieil ami Deyverdun, à Lausanne, pour le consulter, pour le tâter à ce sujet, et pour voir si, en qualité de vieux garçons, ils ne pourraient pas compléter leurs existences dépareillées en les mariant ensemble.

1626. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — I. » pp. 473-493

S’agissait-il d’Anacréon, il savait bien discerner dans le recueil d’Odes, qui porte le nom de ce vieux poète, ce qui était de l’antique Ionien et tout ce qu’on y avait mêlé de plus moderne et d’anacréontique plus ou moins délicat ou médiocre. […] Les jolies imitations en vers qu’on avait faites au xvie  siècle étaient oubliées, et l’on avait pris en dégoût ce vieux langage.

1627. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Le vieux monsieur me conduit à Cambridge dans sa voiture : c’est un homme de savoir, de bon sens, et aussi simple que le curé Adams (dans le roman de Joseph Andrews, de Fielding). […] Il ne se donnait que de courts sujets qui avaient trait aux choses du moment, quelquefois à la politique (car c’était le temps de la guerre d’Amérique, et Cowper était à bien des égards un Anglais de vieille roche) ; mais le plus ordinairement, il ne s’agissait dans ses vers que des accidents de son jardin.

1628. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Une petite guerre sur la tombe de Voitture, (pour faire suite à l’article précédent) » pp. 210-230

Telles étaient donc les relations très convenables et et très dignes de ces deux célèbres auteurs de lettres, du vieux Balzac, comme celui-ci aimait à s’appeler depuis longtemps, et du brillant Voiture, lorsque celui-ci mourut et laissa le dernier mot à dire à son devancier. […] M. de Girac en était devenu de cinquante ans plus vieux, et Costar au moins de vingt-cinq.

1629. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — II » pp. 375-394

Il est curieux de voir, à cette fin de campagne, l’impatience du vieux guerrier qui, arrivé toutefois à son but pour la politique, frémit de colère de n’avoir pu frapper un dernier coup, et de se voir obligé à remettre l’épée dans le fourreau sans s’être vengé une bonne fois de ses ennemis dans une bataille : « En fait de campagne, disait-il en se jugeant avec une sorte d’amertume, nous n’avons fait (cette fois) que des misères55. » Dans les années qui suivent, on retrouve Frédéric et le prince Henri en conversation par lettres, en discussion philosophique sur les objets qui peuvent le plus intéresser les hommes, la religion, la nature humaine et le rang qu’elle tient dans l’univers, les ressorts et mobiles qui sont en elle, et les freins qu’on y peut mettre. […] De telles prévisions et de telles paroles, une année avant la mort de Frédéric, et quand la fière attitude du vieux roi resserrait et décidait l’union germanique (1785), achèvent de juger le prince Henri ; elles marquent les points faibles de son esprit autant que de son cœur, et décèlent l’incurable sentiment souvent dissimulé, mais toujours vivace et toujours en éveil, dont Frédéric, pendant plus de quarante ans, à force de bons procédés et d’avances cordiales, n’avait jamais pu triompher58.

1630. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Ce fut la dernière figure tout à fait en vue de vieille femme et de grande dame imposante dans l’ancienne société ; nous n’avons pas à y revenir. — Il y avait encore la marquise de Boufflers, la digne mère du léger et spirituel chevalier, l’amie du bon roi Stanislas et qui faisait les beaux jours de la petite Cour de Luné-ville à l’époque où Mme du Châtelet et Voltaire y étaient invités. C’est à elle que le bon vieux roi disait un soir en la quittant et en lui baisant plusieurs fois la main, devant son chancelier qui passait pour en être lui même amoureux : « Mon chancelier vous dira le reste. » On citait de sa façon maint couplet, des impromptus de société, des épigrammes, et peu de personnes, nous dit La Harpe, ont mis dans ces sortes de bagatelles une tournure plus piquante.

1631. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

Il est orphelin de naissance et d’enfance ; il a perdu sa mère presque en naissant, et, peu d’années après, son père ; il a grandi au milieu des vieux domestiques de la maison, et a eu pour compagnons de jeux les enfants des paysans du voisinage. […] Il était bien facile de décrire en détail cet hôtel d’Orsel de la rue des Carmélites, cette vieille et très belle maison de province ; il y avait de quoi tenter une autre plume que celle de M. 

1632. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

C’est aux lettres autographes, aux parchemins poudreux, aux vieux papiers de famille, que M.  […] En politique, comme en comédie, c’était un admirateur de Henri IV, et il eût pu être, s’il eût vécu en ce temps-là, l’un des chansonniers de la Ménippée : il aimait, presque à l’égal de la gaîté française, les vieilles libertés françaises et les franchises de nos pères ; il faut voir comme il daube à l’occasion, dans son Journal, sur le chancelier Maupeou, « ce Séjan de la magistrature. » Il donne à plein collier dans l’opposition parlementaire, mais il ne voit rien au-delà.

1633. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Mme Gontier vieille et devenue dévote, bien que restée comédienne, n’entrait jamais en scène sans faire deux ou trois fois dans la coulisse le signe de la croix. […] Il a voulu, dit-on, s’en consoler avec une petite demoiselle, et la petite demoiselle a coulé bas la vieille frégate.

1634. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. (Les Pleurs, poésies nouvelles. — Une Raillerie de l’Amour, roman.) » pp. 91-114

La vieille flotte classique, radoubée de son mieux, prolongeait à grand’peine des harcèlements inutiles. […] Le vocabulaire habituel de son chant ne lui a plus suffi, et elle a trouvé plaisir et fraîcheur aux vieux mots rajeunis ou aux nouveaux hasardés : Une ceinture noire endeuille un jeune enfant.

1635. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « QUELQUES VÉRITÉS SUR LA SITUATION EN LITTÉRATURE. » pp. 415-441

Et voilà que, dès 1837, le calme presque universel s’établissait ; et, pour réduire la question aux limites de notre sujet, voilà que littérairement, ce calme social d’apparence propice n’enfantait rien et ne faisait que mettre à nu le peu de courant ; que de guerre lasse, et à force de tourner sur soi-même, on se reportait d’un zèle oiseux vers le passé, non pas seulement le haut et grand passé, mais celui de toute espèce et de toute qualité, et l’on déjeunait des restes épicés de Crébillon fils comme pour mieux goûter le Racine ; voilà que les générations survenantes, d’ordinaire enthousiastes de quelque nouvelle et grande chimère et en quête d’un héroïque fantôme, entraient bonnement dans la file à l’endroit le plus proche sans s’informer ; que sans tradition ni suite, avec la facilité de l’indifférence, elles se prenaient à je ne sais quelles vieilles cocardes reblanchies, et, en morale comme dans l’art, aux premiers lambeaux de rubans ou de doctrines, aux us et coutumes de carnaval ou de carême. […] Quand on ne connaissait Dante que par son vieux masque chagrin, on avait peine à y reconnaître, ce maître du sourire.

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