Les adieux d’Hector et d’Andromaque, Priam dans la tente d’Achille, Didon à Carthage, Énée chez Évandre, ou renvoyant le corps du jeune Pallas, Tancrède et Herminie, Adam et Ève, sont de véritables tragédies, où il ne manque que la division des scènes et le nom des interlocuteurs.
Il a même alors la véritable allégorie, sans avoir la sécheresse qui l’accompagne, ces esprits pervers étant en effet des êtres réels, et tels que la religion nous permet de les croire.
La véritable éloquence ne se montrera qu’au milieu des grands intérêts publics.
Au reste, nous avouerons que les véritables néologismes apparaissent peu, que beaucoup de termes cités ici s’alignent dans les colonnes de l’abrégé du dictionnaire Larousse spécialement édité pour les écoles primaires, à la honte des folliculaires qui s’ébahirent à leur aspect.
Tandis qu’une moitié de la France se méfiait déjà et se voilait dans ses blessures, l’autre moitié était saisie d’une véritable ivresse ; et aujourd’hui, quand, après des années, on se raconte mutuellement ses impressions d’alors, il semble, à la contradiction des témoignages, qu’on n’ait vécu ni dans le même pays ni dans le même temps. […] Il se passa entre l’affermissement de la santé du véritable Hébal et son éclosion philosophique quinze années d’études, de rêveries, d’affections, une longue phase individuelle, depuis le livre du Sentiment jusqu’au poëme d’Antigone qui est à la limite et qui confine aux secondes perspectives. […] Ballanche et le tira de la crainte, et le préserva de l’obstination dans des ruines ; il espéra ; et, plus tard, devenu prêtre à son tour, prêtre à demi voilé du plébéianisme grandissant, aimant à voir dans Fénelon le véritable fondateur de l’ère actuelle, le voilà qui marche et continuera, à travers tout, de marcher vers l’avenir, comme un de ces tranquilles vieillards de son maître, comme un Aristonoüs serein et patient, souriant de loin sous ses bandelettes à quelque ami qui s’avance, le long du sable fin des mers. […] La Harpe avait été fort frappé que, dans le livre du Sentiment, l’auteur eût appelé l’Élysée du Télémaque un véritable paradis chrétien ; il lui enviait cette idée : « Moi qui ai fait un éloge de Fénelon, je n’ai pas songé à cela, s’écriait-il, et voilà qu’un jeune homme a mieux trouvé : le Seigneur est avec ceux qui font le bien ! […] La publication véritable ne date que de ces dernières années.
Les bruits de cette illégitimité parvinrent aux oreilles des véritables héritiers du nom et de la fortune de Devonshire ; on menaça le père, la mère et le fils d’un procès ; les témoignages domestiques abondaient ; des scandales si compliqués auraient fait une explosion déplorable dans l’aristocratie anglaise. […] Un arrangement intervint : le jeune duc prit l’engagement écrit de ne jamais se marier et de remettre ainsi, après une jouissance purement personnelle et viagère, ses immenses biens de famille aux véritables héritiers ; il fut fidèle à cette promesse : ce fut la cause de son éternel célibat. […] Jamais première répétition d’une pièce attendue comme un événement sur la scène ne fut aussi briguée que la faveur d’assister à ces répétitions de la gloire devant les représentants présumés de la postérité ; les femmes y étaient en plus grand nombre que les hommes, car les femmes étaient le véritable public de M. de Chateaubriand : il avait joui du cœur, de l’imagination, de l’oreille et de la piété des femmes pendant un demi-siècle, les femmes devaient l’en récompenser dans sa vieillesse. […] Villemain dans ses éloquents Souvenirs, je n’y fus jamais reçu ; j’étais trop jeune et trop inconnu pour y avoir place ; je doute que madame de Duras ait entendu prononcer mon nom ; d’ailleurs c’était là le temple d’une véritable idolâtrie pour M. de Chateaubriand ; jeune encore, madame de Duras était, dit-on, le machiniste passionné de la politique et de la gloire de son ami : âme prodigue qui se consumait comme une lampe dans la nuit pour illuminer un nom d’homme. […] J’avais été très fier d’y être admis malgré mon obscurité, et j’y portais un véritable culte à ces prestiges de la beauté, du nom, de la fortune, de la vertu, dans une même famille.
Depuis ce moment jusqu’à la fin du poème, c’est presque toujours Roger qui est le véritable héros de ses chants. […] Ce n’est qu’au vingt-troisième chant que l’on revient à Roland, le véritable héros, mais le héros toujours oublié du poème. […] Pendant la nuit, Roger, à qui Léon a rendu son armure véritable, s’éloigne furtivement du camp, monté sur Frontin et marchant au hasard où son cheval le mène ; ses pleurs lui voilaient le chemin. […] En résumant notre impression, cette lassitude devient le véritable jugement de ce poème : il est charmant, mais il est trop long ; c’est là son seul défaut, mais c’est le défaut du plaisir : la satiété ! […] alors l’Arioste est le véritable poète de la vieillesse !
Le livre tombe des mains avant d’avoir dit son dernier mot, tant on a perdu de mots oiseux à l’attendre ; l’esprit est saisi à chaque instant d’une de ces impatiences fébriles qui bouillonnent en nous jusqu’à un véritable accès de colère, croyant toujours toucher à un but qu’on lui dérobe toujours ; or, irriter et impatienter l’esprit, ce n’est pas un bon procédé pour le convaincre. […] Le Phédon contient à lui seul plus de véritable philosophie spiritualiste que tous les autres dialogues de Platon. […] Mais, indépendamment de l’expression de la physionomie et du ton de plaisanterie que la parole écrite ne peut rendre dans le dialogue de Platon, physionomie et accent qui devaient donner leur véritable signification un peu railleuse à ces paroles du sage, il convient de se souvenir que Socrate ne rejetait pas, dans sa pensée, l’idée de ces dieux inférieurs, de ces divinités secondaires, de ces personnifications populaires des attributs du Dieu unique, nommés par toutes les nations de noms divins qui n’attentaient pas à la divinité unique et suprême. […] Cette mort, véritable transfiguration de l’être mortel en être immortel, par la seule raison, dans un cachot devenu le Thabor de la philosophie humaine, a été appelée par J. […] Il faut une certaine mesure de vertu dans une âme, pour que cette âme puisse s’élever à une véritable philosophie.
Enfin ceux qui pensent que l’esprit humain ne peut atteindre les hautes vérités et qu’une autorité supérieure s’est chargée de les lui révéler détruisent également la science, en lui enlevant ce qui fait sa vie et sa valeur véritable. […] Je connais très bien la méthode théologique, et je puis affirmer que ses procédés sont directement contraires au véritable esprit scientifique. […] C’est d’abord Aristote, le dieu de la philosophie du Moyen Âge, qui tombe sous les coups des réformateurs du XVe et du XVIe siècle, avec son grotesque cortège d’Arabes et de commentateurs ; puis c’est Platon, qui, élevé un instant contre son rival, prêché comme l’Évangile, retrouve sa dignité en retombant du rang de prophète à celui d’homme ; puis c’est l’antiquité tout entière qui reprend son sens véritable et sa valeur, d’abord mal comprise dans l’histoire de l’esprit humain ; puis c’est Homère, l’idole de la philologie antique, qui, un beau jour, a disparu de dessus son piédestal de trois mille ans et est allé noyer sa personnalité dans l’océan sans fond de l’humanité ; puis c’est toute l’histoire primitive, acceptée jusque-là avec une grossière littéralité, qui trouve d’ingénieux interprètes, hiérophantes rationalistes qui lèvent le voile des vieux mystères. […] Les grandes calamités, en humiliant l’homme et en émoussant la pointe de ses vives et audacieuses facultés, deviennent par là un véritable danger pour le rationalisme et inspirent à l’humanité, comme les maladies à l’individu, un certain besoin de soumission, d’abaissement, d’humiliation. […] Ce sont de délicats aperçus, des vues fugitives et indéfinissables, des manières de cadrer sa pensée plutôt que des données positives, des façons d’envisager les choses, une culture de finesse et de délicatesse plutôt qu’un dogmatisme positif Mais au fond telle est la véritable forme des vérités morales : c’est les fausser que de leur appliquer ces moules inflexibles des sciences mathématiques, qui ne conviennent qu’à des vérités d’un autre ordre, acquises par d’autres procédés.
VIIIe entretien I Revenons à l’Europe littéraire actuelle : On dit : — Mais l’Europe moderne a cette infériorité évidente devant l’antiquité, qu’il n’y a point eu de véritable poème épique depuis Homère ou depuis les grandes épopées indiennes. — Je l’accorde ; l’Énéide de Virgile lui-même n’est qu’un poème historique ; la Divine Comédie de Dante n’est qu’une fantaisie de génie, un poème moitié théologique, moitié populaire ; la Jérusalem délivrée du Tasse n’est qu’un poème de chevalerie, un roman d’aventures en strophes touchantes ; le Paradis perdu de Milton n’est qu’une paraphrase poétique de la Bible ; la Henriade n’est qu’une chronique rimée sur Henri IV ; le Roland furieux d’Arioste n’est qu’une délicieuse facétie en vers inimités et inimitables. […] Nous ne comprenons pas que M. de Chateaubriand, qui a fait un si beau livre et un livre souvent si sophistique sur les beautés poétiques de la religion chrétienne, se soit acharné à prétendre que le christianisme avait enfanté des foules de poèmes prétendus épiques, tantôt avec le merveilleux des contes arabes, comme dans le Tasse ; tantôt avec le merveilleux mixte de l’Évangile et de l’Olympe, comme dans le Dante ; tantôt avec le merveilleux des froides allégories, comme dans Voltaire, sans s’apercevoir que tous ces poèmes n’étaient pas les véritables épopées nationales du monde chrétien, mais que la Bible était la seule épopée, et que Moïse était le seul Homère des siècles et des peuples qui datent de la Bible. […] Le chef-d’œuvre des véritables grands écrivains, c’est d’anéantir en eux le talent et de n’exprimer que l’homme ; mais, pour cela, il faut que la sensibilité soit plus accomplie en eux que l’art, c’est-à-dire il faut qu’ils soient plus grands hommes encore par le cœur que par le style. […] Ce n’est pas dans les livres qu’il faut chercher le véritable style ; il n’est pas là. […] Ces grands esprits ont eu du talent dans leurs ouvrages prémédités d’artistes ; mais ils n’ont eu de véritable style que dans leur correspondance ; pourquoi encore ?
Ces deux écrivains sont : Hamilton, l’auteur des Mémoires du comte de Grammont, et Saint-Évremond, le premier importateur du véritable sel attique en France. […] Soit raisonnement, soit instinct, il y avait, en 1829 et en 1830, un véritable génie des circonstances dans ce parti pris. […] C’est Don Quichotte qui est le véritable père de Don Juan ; le jour où l’on a commencé à railler l’héroïsme et l’amour, on a ouvert la carrière aux héros du scepticisme et du libertinage. […] Nous lui rendons justice sous ce rapport : ni Aristophane, ni Arioste, ni Voltaire, ni Beaumarchais, ni Camille Desmoulins, ces dieux rieurs de la facétie, n’ont surpassé ce jeune Allemand dans cet art méchant d’assaisonner le sérieux de ridicule et de mêler une poésie véritable à la plus cynique raillerie des choses sacrées. […] La tristesse venait avec les années, et avec la tristesse venait la véritable poésie, celle de son second volume, celle surtout de ses Nuits que nous vous ferons admirer tout à l’heure sans réserve.
Faute d’une connaissance assez étendue, mais faute surtout d’une connaissance assez expérimentale de la nature, les définitions de la scolastique n’ont rien de « scientifique », au sens véritable du mot ; mais elles n’en ont pas moins discipliné l’esprit français en lui imposant ce besoin de clarté, de précision et de justesse qui ne laissera pas de contribuer pour sa part à la fortune de notre prose. […] C’est presque aussitôt après que l’histoire proprement dite se dégage de l’épopée. — Geoffroi de Villehardouin et La Conquête de Constantinople, 1210-1215 ; — conditions « épiques » de l’événement, et allure « épique » du récit ; — comparaison à cet égard de l’évolution de l’épopée française et de celle de l’épopée grecque : — l’auteur de la Conquête de Constantinople est à l’auteur de la Chanson de Roland ce qu’Hérodote est à Homère. — Il serait plus arbitraire de prétendre retrouver le caractère « épique » dans la Vie de saint Louis, du sire de Joinville, 1275 ; — et cependant, si saint Louis en est le héros, ne peut-on pas dire que l’hagiographie est la véritable épopée chrétienne ? […] L’Épopée romanesque. — S’il faut chercher l’origine de l’épopée romanesque dans une transformation des mœurs ; — et, à ce propos, de l’opposition de l’Épopée courtoise et de l’Épopée nationale. — Que la véritable origine de l’épopée romanesque est dans la différenciation des éléments de l’épopée nationale ; — dont l’élément authentique est devenu de l’histoire ; — et l’élément merveilleux, symbolique et mythique est devenu le roman d’aventures. — Sources des romans de la Table-Ronde. — L’Historia Regum Britanniæ, de Geoffroi de Monmouth, 1135, et sa Vita Merlini. — La Geste des Bretons ou Roman de Brut, de Wace [traduction en vers de Geoffroi de Monmouth], 1145. — Constitution du Cycle d’Arthur. — Les lais de Marie de France. — Le Tristan de Béroul. — Autres contes « anglo-normands ». — Rattachement des aventures de Tristan, et autres héros gallois, au cycle d’Arthur. — Crestien de Troyes s’empare de la matière de Bretagne ; — et c’est ici que, pour la première fois dans l’histoire de la littérature du Moyen Âge, on peut saisir l’influence du talent sur la transformation d’une littérature. […] A. — Les Chansons de toile ou d’histoire ; — et qu’elles sont contemporaines de l’épopée nationale, comme le prouvent : — leur tour essentiellement narratif ; — le rôle que les femmes y jouent ; [ce sont elles qui font les avances, et les hommes les traitent avec la brutalité dont ils usent toujours en pareil cas] ; — enfin l’indistinction des éléments épique, lyrique, et même dramatique. — L’élément épique domine dans les Chansons d’histoire proprement dites ; — l’élément dramatique se dégage dans les Pastourelles et Chansons à danser, dont le développement ultérieur aboutit, — sous l’influence des divertissements des Fêtes de Mai, — à de véritables pièces, telles que le Jeu de Robin et Marion, d’Adam de la Halle, 1260 ; — mais le second, l’élément lyrique ou personnel, n’apparaît qu’au contact de la poésie provençale. […] Les Miracles. — Les Miracles sont une aventure de la vie commune, dénouée par l’intervention de la Vierge ou d’un saint ; — dont le dénouement même, et surtout « l’intrigue », n’ont rien d’obligatoire ; — les personnages n’en ont rien de forcément plus ou moins historique ; — c’est à peine si l’on peut dire qu’ils visent à l’édification, et moins encore à renseignement ; — ils sont d’ailleurs souvent hostiles au clergé ; — et on ne voit pas que l’Église les ait pris sous sa protection. — La principale relation qu’ils aient avec les Mystères est donc d’avoir entretenu le goût du théâtre ; — et, si l’on le veut, de l’avoir développé par l’intermédiaire des confréries, puys ou chambres de rhétorique. — Que, par opposition à ces caractères, les Mystères, eux, sont vraiment la mise en scène des « mystères » de la religion ; — ce qui nous dispense d’épiloguer sur la signification et l’étymologie de leur nom. — Aussi leur véritable caractère est-il bien là, non ailleurs ; — et les scènes épisodiques dont ils sont remplis ne l’ont pas altéré ; — ce que prouve d’ailleurs la seule classification qu’on en puisse donner.
Un véritable vieillard poursuivi par tous ces apothicaires ! […] Ils applaudissaient, véritables enfants de la louve, à l’espièglerie abominable du jeune Chrêmes. […] À cette comédie de Térence, commence la langue véritable de l’amour. […] Ce n’est pas celle-là à qui sa mère coupe les vivres, pour en faire un véritable roseau ! […] En véritable malade imaginaire, madame de Sturmer ne demande pas mieux que de donner sa fille à un médecin.
Les études historiques reçurent dès la fin du dix-huitième siècle une impulsion dont le véritable promoteur est Kant. […] Qu’on la remette à sa véritable place, qu’on lui rende son soleil, sa terre, qui sait ? […] Aux yeux du savant véritable, tout est bien, parce que tout est naturel. […] La conversation en France est un art véritable, et cet art né au dix-septième siècle avec la formation de la société polie, après avoir brillé quelque temps de cette belle simplicité par laquelle tous les arts commencent, en était déjà à sa période d’affectation et de décadence. […] Comme Mégabate est fort juste, il est ennemi de la flatterie ; il ne peut louer ce qu’il ne croit point digne de louanges, et ne peut abaisser son âme à dire ce qu’il ne croit pas, aimant beaucoup mieux passer pour sévère auprès de ceux qui ne connaissent point la véritable vertu, que de s’exposer à passer pour flatteur.
En se portant aux sources grecques pour s’y abreuver, c’était donc le signal d’une véritable révolution que donnaient encore les humanistes. […] Personne, moins que lui, n’a cru que la liberté même nous eût été donnée pour en user, et, au contraire, il en a vu le véritable emploi dans son abdication. […] C’est ce que personne, avant Amyot, ne nous avait montré ; et si l’on s’étonnait là-dessus qu’un simple traducteur doive occuper une place aussi considérable dans l’histoire de la littérature de son temps, il suffirait de rappeler que ses « belles, riches et véritables peintures » ont éveillé la vocation de Michel de Montaigne. […] Graux : « la traduction d’Amyot possède une véritable valeur philologique ». — Que ce point est d’ailleurs ici secondaire ; — et que ce qui nous importe, c’est la forme du Plutarque d’Amyot. — Naïveté, naturel, grâce et force de la traduction d’Amyot. — Comparaison de quelques endroits d’Amyot avec les endroits correspondants de Rabelais [dans son Pantagruel, III, chap. […] 3º Les Œuvres. — Recette véritable, par laquelle tous les hommes de France pourront apprendre à multiplier et augmenter leurs trésors, 1563 ; — et Discours admirables de la nature des eaux et des fontaines, 1580.
L’action véritable, c’est l’empire de l’ordre sur le désordre. […] En fait de religion véritable, c’est tout ; ce n’est presque rien. […] J’irais plus loin et dirais qu’à proprement parler ces vers sont dénués de véritable césure. […] C’est une véritable doctrine que M. […] D’abord, le véritable héros de Musset, Don Juan, M.
Que les bons citoyens trouvent le million, moi je me charge de trouver les hommes… » Ces hommes (les collaborateurs du journal) seraient au fond le véritable pouvoir moral de la nation, les administrateurs de la pensée publique, le concile permanent de la civilisation moderne… Il y a en ce temps-ci quelque chose de plus beau que d’être ministre de la Chambre ou de la Couronne, c’est d’être ministre de l’opinion !
Je veux parler de ce délicieux Dessert de fruits, une véritable trouvaille.
On désire seulement qu’il s’attache, à l’avenir, à mettre des caracteres dans ses Pieces, s’il veut atteindre à la véritable gloire.
Aignan, & plusieurs autres Seigneurs de la Cour, allerent le voir dans sa prison, dès les premiers instans où il eut permission de recevoir des visites : tant il est vrai que les qualités de l’ame font le véritable prix des talens, qui sans elles ne font que de simples Auteurs, & souvent des hommes très-peu estimables !
Pour y parvenir, il doit plaire, il doit prouver, il doit toucher ; car il ne peut rien obtenir de l’Auditeur ou du Lecteur, que par l’art de s’attirer sa bienveillance par la force des raisons, & par le trouble où il le jette : le dernier point, le plus difficile sans doute, mais le plus infaillible, & sans lequel il n’y a point de véritable éloquence évangélique, est précisément celui qui nous paroît manquer à M. l’Abbé Poule.