Par contre, il enseigne : « Vérité, réalité, sensualité, sont trois termes identiques… il n’y a d’autre preuve de l’être que l’amour, que les sens. » Et Wagner nous dit : « Ce qui m’attira vers Feuerbach, ce fut que cet écrivain renie la philosophie et qu’il donne de la nature humaine une explication dans laquelle je crus reconnaître l’homme artiste tel que je l’entendais moi-même » (III, 4). […] Qu’on me permette, pour terminer, de citer cette phrase de Schopenhauer : « Il est aussi indigne que sot de vouloir expliquer les poèmes… en les réduisant à être l’expression d’une vérité abstraite, et en prétendant que la démonstration de cette vérité était leur but. » Dans un prochain article, je montrerai quelles sont les circonstances qui ont plus spécialement influencé Wagner pour la création de Tristan et Isolde 7.
Ce qui fait la principale valeur de cette distinction, c’est qu’elle met en pleine lumière une vérité importante, à savoir que la parole intérieure n’est pas un simple écho de la parole extérieure, un fait de répercussion ou de continuation sans but. […] Alfred de Musset, dans la Nuit de mai, n’a fait que développer à sa manière cette vérité psychologique : absorbé dans ses souvenirs douloureux, le poète ne saurait chanter Ni la gloire, ni l’espérance, Hélas ! […] Mais à la différence de Egger, la forme littéraire du monologue intérieur remettra toujours en question la possibilité d’accéder véritablement à une vérité intime.
Cousin pouvait, s’il avait eu la passion vraie de son modèle, nous donner une duchesse de Longueville grande, pathétique, idéalisée et ressemblante, car la passion, qui est toute vérité, idéalise, mais ne ment pas. […] Si on disait qu’un tel ouvrage est ennuyeux, malgré les noms célèbres qui étoilent faiblement d’une lueur d’intérêt, bientôt éteinte, les pages sans relief qui s’y multiplient, on aurait l’air de ne traduire qu’une sensation personnelle, et on dirait une vérité. […] Ce dessillement, cette lumière de la vérité, cette fonction qui grandit tout, l’objet qu’on voit et l’œil qui regarde, ce seau d’eau glacée que la Responsabilité jette à la figure de l’homme pour le calmer, toutes ces choses qui atteignent même les femmes, M.
Évolution heureuse, et qui nous rappelle cette vérité, parfois méconnue, que les hommes ne sont pas seulement des esprits songeurs et des âmes repliées, mais des âmes pensantes dans des corps agissants, enveloppés les uns et les autres par l’humanité vivante et par la nature. […] Celui de Dominique au moins est une merveille d’analyse et de vérité. […] Elle est là dans sa vérité.
Le regne de la Fable n’est guere moins ancien que celui de la Vérité, ou, pour mieux dire, cette seconde rivale fut bientôt détrônée par la premiere. […] La vérité ressemble à ces personnes qu’on estime & qu’on néglige ; elle n’ose guere se produire que sous les auspices de la fiction. […] La fable y masque sans cesse la vérité.
la grande hérésie moderne est de faire de la vérité l’objet suprême de la poésie… entre poésie et vérité, nulle sympathie. […] Souday, n’y aurait-il pas une " âme de vérité ? […] L’âme de vérité que mon charitable correspondant voir poindre dans les objections des rationalistes, la voici, ferme et limpide : il n’y a pas, il ne peut pas y avoir de poésie pure. […] A Chabaud : je commencerai par une vérité de La Palisse, mais ces vérités sont toujours bonnes à dire, aujourd’hui plus que jamais : « la condition “sine qua non”, d’une peinture est d’être picturale ; celle d’une poésie est d’être poétique ». […] On nous les représentait comme deux boxeuses, à la vérité la poésie toujours à terre, knock-out. mes correspondants me démontrent qu’il n’en est plus rien aujourd’hui.
Augier, vers la fin de son discours, n’a pas craint de dire quelques vérités au spirituel public qui l’applaudissait.
Aristophane saisissait quelques plaisanteries populaires ; il présentait quelques contrastes d’une invention commune et d’une expression grossière ; mais ce n’est jamais par la peinture des caractères, ni par la vérité des situations, que les ridicules des hommes et les travers de la société ressortent dans ses pièces.
Racine fait dire à Burrhus : Je parlerai, madame, avec la liberté D’un soldat qui sait mal farder la vérité.
Maurice Maeterlinck Il semble qu’avant Laforgue on n’ait jamais osé danser ni chanter sur la route de la vérité.
Ainsi nous ont frappé les Symphonies de M. de Laprade, œuvre de méditation et de candeur, mélange d’inductions métaphysiques, de sentiments austères avec tendresse, et de vives émotions empruntées au spectacle de la nature et rapprochées toujours des grandes vérités inscrites au cœur de l’homme comme sur la voûte des cieux.
Charles Merki On doit la vérité aux morts, dit-on ; j’ai trop souvent regretté de voir Rodenbach s’en tenir à Bruges-la-Morte et à ses puérilités exquises cependant, pour ne pas le dire une fois.
Tout un réveil met debout la jeunesse ; elle refuse de s’enfermer davantage dans la tour d’ivoire, où ses aînés se sont morfondus si longtemps, en attendant que sœur Anne, la vérité de demain, parût à l’horizon.
J’entends bien qu’à une certaine altitude de succès on ne cherche un peu de vérité que chez les plus jeunes.
Helvétius l’avant-veille du funeste accès de goutte qui l’enleva aux Lettres & à la Société ; il auroit pu lui apprendre encore, que…… Admirez, je vous prie, Monsieur, l’adresse avec laquelle le Libelliste tâche de répandre un air de vérité sur la double imputation qui m’a été faite par M. de Voltaire, & à laquelle j’ai déjà répondu.
Par ce moyen, de vérité en vérité, de conséquence en conséquence, il atteignoit le but qu’il s’étoit proposé, & finissoit par persuader & se faire aimer.
Personne n’a jamais mieux connu les ridicules, & ne les a peints avec tant de force & de vérité.
Au talent de rendre en vers l’amour & ses fureurs avec toute la vérité possible, elle joignoit celui de chanter admirablement & de jouer du luth.
L’auteur s’y montre un homme dégagé des préjugés de parti ou de corps ; il rend justice aux Protestans comme aux Catholiques, aux Jansénistes comme aux Molinistes, & dit la vérité avec une liberté judicieuse.
Il est entouré de quelques-uns de ses ministres qui ont à la vérité l’air rustique : ce caractère déplaît fort à nos artistes modernes dont l’imagination captivée par des idées de dignité du dix-huitième siècle, ne remonta jamais dans l’Antiquité ; mais cela me plaît à moi.
Avec tout cela me direz-vous, quelle comparaison avec Vandeyck pour la vérité ; avec Rembrand pour la force ?