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348. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Police générale d’une Université et police, particulière d’un collège. » pp. 521-532

L’attente du maître de quartier ou répétiteur est de devenir professeur à la vacance d’une chaire, et lorsqu’on n’aura rien de grave à lui reprocher ; il est important que son attente ne soit pas trompée. […] Il est à propos que les commensaux de la maison, pensionnaires ou boursiers, soient distingués des externes par un vêtement particulier, de crainte que, dans le tumulte de la sortie des écoles, les premiers, confondus avec ceux-ci, ne trompent la vigilance des portiers et ne s’échappent.

349. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « L’Empire Chinois »

Car Huc (qu’on ne s’y trompe pas ! […] L’homme qui l’a provoquée et qui la dirige n’est rien de plus qu’un grand voleur à la mode orientale, lequel se sert du drapeau de toutes les idées et de tous les intérêts qu’il trouve sous sa main, comme les corsaires déploient tous les pavillons pour tromper l’ennemi qu’ils veulent aborder.

350. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le comte Gaston de Raousset-Boulbon »

Il ne se fit envahisseur, il ne songea à être conquérant qu’à la dernière extrémité, quand on l’eut indignement trompé et que tout fût décidément perdu si le lion enfin ne s’éveillait pas ! […] Des jours que tu rêvais, Des soleils appelés par ton âme ravie, Peut-être les rayons luiront-ils sur ta vie ; Peut-être vers le soir, lorsque la trahison, La faim, la soif, le feu, le fer et le poison Se seront émoussés sur ton corps et ton âme, Alors si ton grand cœur n’a pas perdu sa flamme, Si, mille fois trompé, tu conserves ta foi, Si tu luttes encore… enfant, tu seras roi !

351. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Sainte Térèse » pp. 53-71

Vous vous tromperiez ! […] » Et, effrayée, humblement et raisonnablement effrayée, elle appelle à soi la Science, la Doctrine, la paternité du Confesseur ; elle y appellerait toute l’Église, pour s’attester qu’elle ne se trompe pas, que ses visions ne sont pas des pièges de l’Orgueil.

352. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Impossible de s’y tromper ! […] Et qu’il ne s’y trompe pas !

353. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Il n’y a que des âmes chrétiennes qui puissent écrire l’histoire des âmes chrétiennes ; même les âmes le plus près du Christianisme, mais qui n’ont pas été saisies vigoureusement par son esprit, s’y trompent. […] Mais la carmélite inconnue, elle, ne s’y est pas trompée.

354. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

Trompé par les Ariens, il persécuta les Catholiques avec fureur. […] si vous vous apercevez que je vous trompe, si le moindre mensonge se mêle à mes paroles, élevez tous votre voix contre un lâche orateur ; repoussez-moi du sanctuaire de la sagesse, et ne permettez plus à celui qui l’outrage, d’oser en donner des leçons ; mais si toutes les fois que je louerai, je dis la vérité, ne regardez pas comme une vile flatterie ce qui est un juste éloge.

355. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Cette épreuve de conscience, ce jugement de soi par soi-même, trompent rarement. […] C’est là, si je ne me trompe, le plus clair de ses souvenirs. […] Au lieu de réhabiliter celui qui la trompait, elle devient pour lui un objet de pitié. […] Lélia signifie l’incrédulité du cœur, née de l’amour trompé. […] Elle s’est trompée.

356. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Sur les Jeune France. (Se rapporte à l’article Théophile Gautier, page 280.) »

Notre ami se trompe en voulant demander à une pareille puissance les soins et les petites attentions de l’amitié.

357. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Ackermann, Louise (1813-1890) »

Si l’on voulait démêler l’inspiration qui fait l’unité de ces poèmes étranges et passionnés, on ne se tromperait guère en la cherchant dans la conception de l’Infelicità.

358. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

De toutes parts s’élevèrent des couvents, où se retirèrent des malheureux trompés par le monde, et des âmes qui aimaient mieux ignorer certains sentiments de la vie, que de s’exposer à les voir cruellement trahis.

359. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Allegrain » p. 322

J’ai dit que la sculpture cette année était pauvre, je me suis trompé.

360. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 10, objection tirée des tableaux pour montrer que l’art de l’imitation interesse plus que le sujet même de l’imitation » pp. 67-70

Nous examinons comment l’artisan a fait pour tromper nos yeux, au point de leur faire prendre des couleurs couchées sur une superficie pour de veritables fruits.

361. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — II. Le fils des bâri »

Il n’y a pas de danger que tu te trompes ».

362. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Il est bien plus facile de me tromper lorsque je regarde l’échiquier qu’autrement. […] Revenus à eux, ils affirmaient qu’ils avaient vu des yeux flamboyants, une gueule ouverte. — Dans tous les cas, du moins pendant un instant, l’image n’a pas différé de la sensation correspondante, et c’est seulement au bout d’un temps long ou court que, dans l’apaisement du souvenir, par l’examen des circonstances, l’homme trompé a reconnu qu’il s’était trompé. […] Cette phrase même indique la reconnaissance et la correction d’une erreur, partant une erreur préalable ; au premier moment, nous nous étions trompés, puisque au second moment nous découvrons que nous nous étions trompés.

363. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Prenons garde pourtant de nous laisser tromper par la naïveté d’une langue naissante. […] Moi, je trompe trompés et trompeurs et vole volés et voleurs. […] Les premiers demandent grâce pour sa jeunesse, pour son érudition, « telle, disent-ils, qu’il n’est personne qui puisse lui être comparé dans la langue française. » Quelques-uns prétendent qu’on se trompe sur ses intentions ; que, sous cette prétendue licence de langage, se cache un profond esprit de pénitence ; d’autres l’approuvent énergiquement d’avoir dit la vérité à tout le monde, nobles, gens d’Église, peuple. […] Voilà, si je ne me trompe, des beautés de toutes sortes traits de sentiment, peintures énergiques ou touchantes contraste de la vie et de la mort tout ce qui fait la grande poésie.

364. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIe entretien. Boileau » pp. 241-326

Écoutez-en seulement les derniers vers ; ils rappellent, par leur fruste énergie, le poil hérissé et la gueule sanglante de ce sanglier de Calydon qu’on voit sur la place du marché de Florence : Ainsi, quand, désertant sa bauge solitaire,         Le sanglier, frappé de mort, Est là, tout palpitant, étendu sur la terre,         Et sous le soleil qui le mord ; Lorsque, blanchi de bave et la langue tirée,         Ne bougeant plus en ses liens, Il meurt, et que la trompe a sonné la curée         À toute la meute des chiens ; Toute la meute, alors, comme une vague immense,         Bondit ; alors chaque mâtin Hurle en signe de joie, et prépare d’avance         Ses larges crocs pour le festin. […] On crut que l’Horace latin de l’Art poétique, des Épîtres et des Satires, s’était incarné de nouveau à Paris pour châtier les lettres et pour amuser un autre Auguste : on se trompait. […] Son amitié était si fidèle et son goût pour les hommes d’élite était si sûr qu’il ne se trompa dans aucune de ses prophéties. […] Boileau ne s’est pas trompé. Il ne s’est trompé que sur le Tasse et sur la littérature italienne, dont les vices le choquaient avec raison, mais dont il appréciait trop peu les chefs-d’œuvre.

365. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Il s’est avisé, par exemple, qu’en plaçant l’épisode de Polynice après celui de Créon, Sophocle s’était fortement trompé, car enfin (n’est-ce pas ?) […] Nous savons parfaitement, à partir de ce moment, que les Thébains seront vainqueurs ; car les Dieux ne se trompent pas et ne trompent pas. […] Il ne trouve pas, comme cet impertinent de jeune Racine, qu’ici Euripide s’est trompé et que là il aurait pu être plus habile. […] Signoret qui, en sa qualité de grand artiste, ne se trompe pas à demi, a complètement manqué le rôle du fou. […] « Car il ne faut pas s’y tromper, c’est par là qu’il commence.

366. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Nous sommes, de compte fait, à la troisième rupture, si je ne me trompe pas. […] Nous voici aux parties tout à fait éclatantes et glorieuses : Certes, ou je me trompe, ou déjà la Victoire, Qui son plus grand honneur de tes palmes attend, Est aux bords de Charente en son habit de gloire136,     Pour te rendre content. […] « Si vous voulez que je vous parle des affaires publiques, écrivait donc Malherbe à M. de Mentin, j’en suis content ; aussi bien sont-elles en si bon état, que si mon affection ne me trompe, le vieux mot : εύρήxαμεν, συγχαίρωμεν140, ne fut jamais dit si à propos, comme nous le pouvons dire aujourd’hui. […] Leur fortune doit se confondre sans arrière-pensée dans celle de l’État : « Au demeurant, on se tromperait de s’imaginer qu’en bien faisant il eût devant les yeux autre chose que la gloire. […] « Je ne veux pourtant pas vous tromper : ce n’est pas pour moi que je la sollicite.

367. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Louis Veuillot »

Et ailleurs, pour se débarbouiller des bourgeois, il se retourne vers le peuple, que nul n’a aimé plus constamment que lui ; il croit découvrir chez les paysans « un fonds d’idées saines et généreuses, le robuste instinct de la justice, de violentes antipathies contre les mensonges du libéralisme, une vague attente de vengeance humaine ou divine contre tous ces petits oppresseurs qui les trompent, les tyrannisent et les humilient ». […] Un gallican, un doctrinaire, un catholique libéral, c’est d’abord, à ses yeux, un homme qui se trompe. […] Nous voyons qu’il ne s’est pas trompé. […] S’il doit à l’intransigeance même de sa foi des vues profondes sur l’histoire contemporaine et des clairvoyances terribles sur les personnes, il lui arrive aussi de se tromper fâcheusement sur elles, de nous surfaire leur perversité, et de perdre, pour ainsi parler, la notion du vrai humain. […] Considérez enfin que, selon votre orthodoxie même (est-ce que je me trompe ?)

368. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Autran, Joseph (1813-1877) »

Autran est, en poésie, ce qu’on pourrait appeler un rude travailleur, et, s’il ne l’est pas, si, en fait, nous nous trompons, il en a l’air, et c’est la même chose.

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