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1144. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Mais ces beaux temps sont passés ; nous sommes tombés plus bas, et M.  […] Du temps perdu. […] Depuis combien de temps, en ce cas, faut-il supposer que le vivant est devenu cadavre ? […] Les temps ne sont pas encore loin de nous où il était un engouement. […] Ses ouvrages sont travaillés comme les armes et les meubles des temps anciens.

1145. (1925) Proses datées

L’atmosphère littéraire, en ces temps de polémiques, était nerveuse. […] En ce temps-là, M.  […] Elle nous introduisait dans l’intimité du temps où la conduisaient ses souvenirs. […] En ce temps-là, on y avait le droit d’exclusive contre un candidat. […] Les mauvais temps sont proches.

1146. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 346-348

Ce n'est pas que le génie de M. de Thou ne s'abaisse quelquefois à certains objets fort accrédités de son temps, tels que les prédictions, les présages, &c. qu'il ne s'engage quelquefois dans des digressions un peu longues, & ne s'écarte de son sujet principal ; mais il fait y revenir ensuite, & se faire pardonner ses écarts. […] Un travers qu'il eût dû certainement éviter, est un ton de partialité qui le rend téméraire dans ses conjectures, injuste dans ses jugemens, trop libre dans ses réflexions, trop amer dans ses censures, toutes les fois qu'il s'agit des Papes, du Clergé, & de ceux qui gouvernoient de son temps. […] Nous ne parlons pas de ses Poésies, qui furent estimées de son temps, & qui sont aujourd'hui peu dignes d'être recherchées.

1147. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Il a la santé des anciens temps. […] La rivalité jalouse des peuples parut quelque chose de mesquin et de suranné qui avait fait son temps. […] C’est le temps des moissons : debout ! […] C’est l’effet naturel du temps qui s’est écoulé depuis la publication du volume. […] Pour écrire encore, il faut du temps, de la lenteur, du soin, et leur langage naturel est l’improvisation.

1148. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Et par cet autre maître de l’art de notre temps. […] Dans le même temps, les émotions acquirent une intensité plus vive ; mais elles perdirent leurs nuances intimes. […] Mallarmé n’en demeure pas moins très belle et très noble, dans l’art de notre temps. […] Il a considéré notre temps, nos occupations, comme un prince les pouvait considérer. […] Taine ; et, même par notre temps d’anglomanie, on est surpris d’une anglomanie poussée à ce degré.

1149. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

Goethe, sage et fort jusque dans ses oublis, s’éloigna à temps. […] N’oublions pas que dans ce temps il lisait continuellement Homère, et qu’il était plein de ces magnifiques images de l’Olympe. […] Mais de fait, et même chez un artiste de tout temps si réfléchi, si maître de soi dès sa jeunesse, les choses se passèrent plus au hasard et plus confusément. […] » Kestner, dans son modeste intérieur, fut quelque temps à se remettre de cette brusque invasion et de cette embrassade en masse de l’humanité. […] Il a toujours considéré le temps passé dans votre famille comme le plus heureux de sa vie. » Sur ce point, Goethe est invariable.

1150. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite et fin). »

Nous vivons dans un temps, et nos enfants dans un autre. […] Laissons faire au temps, quand nous n’y serons plus. […] Mon petit dîner, qui est mon seul repas, est assuré pour quelque temps comme vous voyez ; et je le prendrai, autant que je pourrai, chez moi et à la même heure. […] Ne concevez donc aucune inquiétude, et dites-vous qu’il me faut bien peu de chose, et pour bien peu de temps. […] Nous avons trouvé dans le salon Mme Ducis avec une autre vieille dame… Nous avons causé quelque temps avec Mme Ducis, et M. 

1151. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Je ne dis pas que ce soit faux ; mais je crois bien que, sous Louis XIV, du temps de la vieillesse de Mme de Maintenon, on disait la même chose. […] Convenons que, si la décadence se poursuit et continue, il y a bien des temps d’arrêt dans l’intervalle et d’assez bonnes stations encore sur la pente. […] Il se promenait, regardait mes roses, et je lui disais : « C’est incroyable ce que je perds de temps dans ce petit jardin. » — « Oh ! je connais bien cela, me répondit-il, car je vois ma mère passer bien du temps dans le sien. » — Ainsi, ma chère amie, ce que fait sa mère est bien fait. […] Son temps était pris, son âme était comblée.

1152. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Les meilleurs poëtes du temps, à commencer par Marot, faisaient bien souvent des vers détestables, de même que les moins bons rimeurs rencontraient quelquefois des hasards assez jolis. […] Toujours, comme on sait, la prose française eut le pas sur les vers, et il y a entre les deux épîtres de François Ier précisément la même distance qu’entre une page de Villehardouin et n’importe quelle chronique rimée du même Temps. […] Brantôme, qui parle avec de grands éloges du talent poétique de la reine d’Écosse, nous apprend qu’on lui attribuait déjà, dans le temps, des vers qui ne ressemblaient nullement à ceux de l’aimable auteur, et qui, selon lui, ne les valaient pas. […] Dans l’estime du temps, traduction en langue vulgaire équivalait, ou peu s’en faut, à invention. […] On s’est fort occupé de Marguerite dans ces derniers temps, et les publications réitérées dont elle a fourni le sujet l’ont de plus en plus mise en lumière.

1153. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Une femme belle et célèbre du temps m’a raconté bien souvent toutes les démarches de ces amis de l’écrivain pour faire pardonner, cet acte d’opposition, et pour obtenir de Bonaparte un poste supérieur à l’ambassade de Sion. […] Decazes un favori du roi, tantôt caressant dans M. de Villèle et dans ses amis royalistes modérés un parti dont il pressentait l’avenir ; il se fit craindre et aimer, selon les temps. […] Ses Mémoires parurent : ils étonnèrent le monde par l’esprit de ses jugements sur les hommes et sur les choses de son temps. […] Je ne parle pas ici par ressentiment d’auteur, car je suis le seul poète du temps et le seul homme politique de son époque qui soit, comme poète, placé par lui dans la compagnie immortelle d’Homère, de Virgile, de Racine, et, comme homme de tribune et de hautes affaires, au rang des hommes de bon sens. […] Travail pour l’Académie des inscriptions plus que pour son temps.

1154. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Les savants bénédictins, et, de notre temps, M.  […] Seulement, les caprices du goût, dans ces derniers temps, ont assez altéré cette image pour qu’il soit nécessaire de la rétablir, afin de nous y reconnaître de nouveau. […] Que d’autres, dont l’usage ou plutôt la mode du temps où l’on vit se sont emparés, et dont le sens est étendu à tant de choses qu’il ne désigne plus rien de distinct ? […] On y a tant de temps à soi, qu’on s’y plaît aux énigmes. […] Il n’y a pas ici de système à imaginer ; il n’y a qu’à prendre un à un dans l’ordre des temps et dans la succession des influences, les noms qui ont survécu, et dont la suite nous marque notre chemin.

1155. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il est de ceux dont il convient de parler à l’heure où ils disparaissent, car il est compliqué, difficile à comprendre, et la postérité n’a le temps de se souvenir que de ce qui se détache avec unité et netteté. […] Comme tous les jeunes gens de lettres du temps de l’Empire, il fut à un certain moment placé dans les droits réunis, sous la direction de M.  […] Il a eu tout le temps depuis d’oublier sa tragédie et de faire sa fortune dans le commerce. […] … Tel M. de Latouche était dans son bon temps, en sa verte jeunesse et avant l’âcreté soi-disant patriotique et tout à fait incurable des dernières années. […] Il arriva à temps de sa retraite d’Aulnay ; le mercredi matin 28, il était auprès de M. 

1156. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Michelet » pp. 167-205

Michelet a mis du temps et jusqu’à des nuances pour devenir ce qu’il est maintenant. […] Mais cette glorification est moins audacieuse qu’elle n’en a l’air : ce n’est que le dernier mot du matérialisme du temps. […] Je crois très fort à l’ignorance des choses chrétiennes dans un temps qui n’est plus chrétien, et j’y crois chez les gens sous d’autres rapports les plus instruits. […] Il n’y a pas dans ce Cours une idée de plus que celles qui circulent dans l’Histoire de France des dernières années ; car, il ne faut pas l’oublier, il y a deux temps dans l’esprit de Michelet : le temps où toujours magicien, du talent le plus adorable et le plus exécrable tour à tour, il écrit l’Histoire avec la magie de la vérité, et le temps où il l’invente avec la magie du mensonge… Or, s’il n’y a pas dans ce Cours un Michelet nouveau, il y a un Michelet intégral et concentré. […] C’est avec les étudiants de 1847 que s’est faite l’Histoire depuis ce temps-là.

1157. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Dans un croisement incessant, tout le monde passe ; mais non pas à la fois ; chaque courant subit à son tour un temps d’arrêt : arrêt factice en un certain sens, mais nécessaire ; dans l’ensemble, c’est la vie continue. […] Ces tendances générales nous amènent à un second facteur essentiel, que j’appelle le facteur du temps. […] Ce rapport qu’il y a entre le facteur de l’espace (groupes) et celui du temps (principes) est d’une importance capitale ; c’est un rapport de réciprocité. […] À concevoir les choses sous leur aspect philosophique, on s’aperçoit que le groupe total (humanité) présuppose la liberté totale ; et inversement ; le facteur de l’espace et le facteur du temps coïncident en cette harmonie. […] Nous arrivons ainsi à un problème essentiel qu’on résume généralement sous cette forme pratique : le créateur doit-il s’isoler, ou au contraire se mêler à son peuple, à son temps ?

1158. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXI. »

Honorons, dans les vers d’Herréra, cette voix du peuple qui ne trompe pas sur la vraie politique d’un temps, et cet instinct généreux trop lent parfois à renaître et à triompher. […] Un compatriote d’Herréra, du même temps, et d’un plus rare génie, c’est un religieux de Grenade, Luis de Léon, qui mourut à Madrid, en août 1591, avec la renommée de grand prédicateur et de grand poëte. […] Mais, dans ces débris mêmes, le temps étale aux yeux de formidables spectacles ; et, devant ces images confuses, l’âme a entendu des cris de douleur. […] Cette singulière méprise ne peut, je crois, s’expliquer à la gloire de Ronsard ni se justifier par aucune théorie sur le génie poétique, la différence des temps et l’indépendance arbitraire du goût. […] Ainsi, de ce poëte laborieux enseveli sous un in-folio, il a survécu, par le choix du goût, quelques vers charmants, de même que le temps et le hasard avaient sauvé quelques parcelles de la couronne d’or de Simonide ou d’Alcée.

1159. (1921) Esquisses critiques. Première série

C’est dire qu’elle inaugure le temps où l’œuvre du poète va commencer sa féconde existence posthume. […] Il fallut un long temps pour reconnaître celui de M. de Montesquiou. […] Elles entraînent son approbation avant qu’il ait le temps de formuler son jugement. […] sans compter le défaut de concordance des temps. […] Elle surveillait la cuisine aimant à manger finement… En ce temps-là elle avait de plaisants ragoûts.

1160. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Erreur et préjugé que le temps rectifiera. […] Il commençait par la prière et par la lecture des psaumes le cours nouveau du temps. […] Il devint en peu de temps le favori des salons de Pétersbourg. […] Quelle morale que celle où le temps transforme le crime en vertu !) […] Le temps semble glisser sur cette femme comme l’eau sur la toile cirée.

1161. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Des journées où l’on n’a pas un quart de son temps à soi, et on soupire après l’heure où l’on fumera un cigare, sans penser à rien. […] Sainte-Beuve nous reproche durement d’avoir fait lire, à notre héroïne, Kant, qui de son temps n’était pas traduit, nous jetant : « Alors quelle foi voulez-vous qu’on ait à votre étude ?  […] C’est un bonhomme en casquette à oreilles rabattues, assis sur un petit X, sous le pont du viaduc, par toutes les saisons et par tous les temps, et écrivant sur des morceaux de papier, qu’il déchire. […] Après ses expectorations amères contre notre roman, son hostilité personnelle contre son héroïne, Sainte-Beuve nous a proposé décidément, par l’intermédiaire de Charles Edmond, de nous faire deux articles dans le Temps. […] En ce temps de Bourse, la menace du peuple prend à l’argot de l’argent, sa langue.

1162. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

* * * — Un symptôme du temps. […] France fut le dernier libraire à chaise et la boutique où il y avait un peu de perte de temps entre les affaires. […] * * * — Il y a autour de nous une mauvaise volonté du temps et des gens. […] L’œil aux beaux temps de la Grèce, si bellement et si majestueusement s’enfermant, et se reculant dans de l’ombre, a dans le Moïse, la petite et misérable indication de la prunelle. […] Il n’y a que ce temps-ci pour faire mourir les gens de vieillesse à 38 ans.

1163. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Laissons-leur donc le temps de grandir ! […] Autre temps, autres soins ! […] Comment oublierais-je en effet que Jean-Antoine-Nicolas Caritat, marquis de Condorcet, fut en son temps « secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences » ? […] Mais il en est des « peuples » comme des hommes : ils meurent… parce qu’ils sont « mortels », quand ils ont fait leur temps, et parce que, fort heureusement, on ne peut pas vivre toujours. […] Elle en diffère encore pour l’avoir précédée de quinze ou dix-sept cents ans dans le temps, et ainsi, à une époque où la « Science », n’existait pas, pour avoir pourvu aux besoins moraux de l’humanité.

1164. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gabrielle d’Estrées. Portraits des personnages français les plus illustres du XVIe siècle, recueil publié avec notices par M. Niel. » pp. 394-412

Parmi les noms amoureux et chéris, Gabrielle d’Estrées est devenue un des plus populaires ; elle l’était peu en son temps, et, bien qu’elle fût aussi aimée, aussi bien vue en cour qu’une femme dans sa position pouvait l’être, elle n’avait pas également la voix de la bourgeoisie de Paris et du peuple. […] Les poètes du temps ont fait sur ce mariage forcé des vers imprimés sous Henri IV, et qui ne sont pas plus indélicats que ceux qu’on adressait cinquante ans auparavant à Diane de Poitiers, ou que ceux qu’on adressera un siècle et demi après à Mme de Pompadour. […] Cela posé, il énumère et parcourt la liste de toutes les personnes royales et d’extraction souveraine qui sont à marier ; il épuise, comme on dirait, l’Almanach de Gotha de son temps, distribuant à droite et à gauche des lardons et voyant à toutes des impossibilités. […] À quelque temps de là, à l’occasion du baptême de l’un des fils de Gabrielle qu’on veut faire traiter en tout comme un Enfant de France, Sully qui s’y oppose à l’article du paiement, et qui dit tout haut : « Il n’y a point d’Enfant de France ! […] [1re éd.] par une personne du temps i.

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