Une autre publication de M. de Ségur, qui date de la même année (1801), est sa Décade historique, ou son tableau des dix années que comprend le règne du roi de Prusse Frédéric-Guillaume II (1786-1797). […] Si ce roi eut avec lui des torts de procédé, comme on l’a dit et comme vient de le répéter un écrit récent177, il les paya dans ce tableau fidèle ; une plume véridique est une arme aussi. […] Marie-Joseph Chénier, en parlant de cet écrit en son Tableau de la Littérature, lui a rendu une justice à laquelle ses réserves mêmes donnent plus de prix.
C’est une sorte de poëme, moitié descriptif, moitié dramatique : tout consiste dans la peinture de deux amants qui marchent et causent dans la solitude ; tout gît dans le tableau des troubles de l’amour au milieu du calme des déserts et du calme de la religion. […] Mais à côté se trouve le touchant tableau de la jeune mère indienne ensevelissant et berçant son enfant mort parmi les branches d’un érable. […] Les artistes furent plus désintéressés : Girodet peignit son immortel tableau, les Funérailles d’Atala, multiplié par la gravure.
Et de là dans la sécheresse de son récit, ces brèves impressions qui y sont comme des points lumineux : c’est Gaza, « la cité fermée de hauts murs et de hautes tours : et vainement eussiez-vous demandé une plus belle, plus forte ni plus riche » : nette et claire silhouette qui se détache comme du fond d’un tableau de primitif. […] Joinville nous les fait voir et toucher, il nous les montre en action, dans les faits particuliers : saint Louis jugeant à Vincennes ou dans son jardin du palais, ou bien punissant six bourgeois de Paris qui, pour s’être arrêtés à mander des fruits dans une île, avaient retardé et mis en péril toute la flotte ; saint Louis prisonnier des Sarrasins, qu’il domine par sa sérénité ; saint Louis refusant de quitter sa nef à demi bridée, pour partager le sort de ses gens ; saint Louis portant les cadavres de ses soldats, « sans se boucher le nez, et les autres le bouchaient », autant de tableaux expressifs, saisissants de réalité familière, et que Joinville a rendus populaires. […] J’ai déjà parlé de ses dialogues : ses tableaux ne valent pas moins.
Il a aimé les tableaux, les statues, mais plus encore les bâtiments : l’architecture est son art favori. Sa passion est de se créer des demeures dignes de lui, où sa royauté s’encadre et ressorte ; et s’il recherche les tableaux et les statues, c’est un peu parce qu’il y voit un mobilier royal. […] Marot) ; Sainte-Beuve, Tableau de la poésie française au xvie siècle ; Faguet, XVIe siècle.
Les lettres de Mme de La Vallière au maréchal de Bellefonds, et celles de Bossuet à ce même maréchal au sujet de Mme de La Vallière, complètent le tableau intérieur de sa conversion. […] Bossuet, avant d’être un orateur, était un homme religieux, un véritable évêque, et, dans la circonstance présente, il sentit à quel point il convenait d’être grave, de ne prêter en rien au sourire, ni à l’allusion, ni à la malice secrète des cœurs, qui se serait complu à certains souvenirs et à certains tableaux. […] Dans le tableau qu’il traçait du second amour et des efforts de l’âme repentante pour se dégager et revenir à son divin principe, il y avait pourtant bien des traits d’une application directe et délicate.
Ils avilissent promptement, en les insérant dans leurs pages, les plus belles images des livres dont le succès les grise et les surexcite ; de ces panneaux vulgaires, les tableaux déjà troués et décolorés passent dans les loges, se font vignettes pour orner les lettres, sornettes pour égayer les conversations. […] Quels jolis tableaux pour les théâtres mécaniques de la foire au pain d’épice ! […] Ces exemples peuvent suffire, car chacun, maintenant, achèvera facilement, s’il lui plaît, un tableau psychologique des professions dessiné avec les clichés familiers.
Le propre de l’éloquence est non seulement de remuer, mais d’élever l’âme ; c’est l’effet même de celle qui ne paraît destinée qu’à nous arracher des larmes ; le pathétique et le sublime se tiennent ; en se sentant attendri, on se trouve en même temps plus grand, parce qu’on se trouve meilleur ; la tristesse délicieuse et douce, que produisent en nous un discours, un tableau touchant, nous donne bonne opinion de nous-mêmes par le témoignage qu’elle nous rend de la sensibilité de notre âme ; ce témoignage est une des principales sources du plaisir qu’on goûte en aimant, et en général de celui que les sentiments tendres et profonds nous font éprouver. […] sera-t-on surpris que ce tableau ait séduit et entraîné les juges ? […] Mais si les ombres du tableau sont nécessaires, elles ne doivent pas être trop fortes ; il faut sans doute à l’orateur et à l’auditeur des endroits de repos, mais dans ces endroits l’auditeur doit respirer, et non s’endormir ; et c’est aux charmes tranquilles de l’élocution à le tenir dans cette situation douce et agréable.
Aussi sommes-nous d’abord devant ses tableaux pleins d’un contentement glacé. […] Ainsi le tableau s’imite lui-même en se multipliant au-dedans. […] Parmi les tableaux de Gauguin la forme humaine s’élève pleine et droite. […] Ce n’est pas un accord préconçu de nuances qui s’impose au tableau et remplace les teintes naturelles. […] À ce moment naît l’accord du tableau.
Cependant à la mort de Brutus finira le tableau de cette grande catastrophe. […] Les autres personnages, amenés seulement pour concourir à ce grand tableau de la marche et de la destinée du crime, n’ont d’autre couleur que celle de la situation que leur donne l’histoire. […] Les caractères dramatiques et les caractères grotesques sont placés par lui dans le même tableau avec d’autant plus d’art que l’art ne s’aperçoit nullement. […] Shakspeare est presque le seul poëte dramatique qui n’ait pas craint de s’arrêter sur le tableau du bonheur ; il sentait qu’il avait de quoi le remplir. […] Ce n’est pas tout à fait à l’histoire que Shakspeare a emprunté le tableau de ces divers sentiments.
Dans le tableau de la noce normande, c’est peu, pour M. […] Pas une circonstance, pas un tableau, pas une formule, pas une définition n’est là qui ne nous rappelle la matière. […] Possible que sans l’appât des tableaux sensuels, il n’eût point si vite forcé l’attention. […] Aussi que de tableaux de genre achevés ! […] Je ne donne pas ceci, certainement, pour un tableau d’intérieur à la hollandaise.
[Tableau historique de l’état et des progrès de la littérature française depuis 1789 (éd. de 1834).]
Ce fut moins une pièce qu’une série de tableaux d’une réalité si simple et si profonde que, dépassant le réalisme, ils atteignaient à l’épique parfois… Et voici que Monsieur Bonnet, œuvre plus aboutie dans deux actes au moins, de tenue verbale presque parfaite, — sans de ces accrocs ingénus qui avaient pu susciter des rires, naguère, — se diminue du même fait : l’abstraction.
. — Quatre-vingt-treize, drame en 12 tableaux, d’après Victor Hugo (1881). — Le Songe d’une nuit d’été, féérie (1886). — Struensée, drame en cinq actes et en vers (1898).
Sargines est un tableau animé des mœurs, de la bravoure & de cette loyauté qui rendent le caractere de nos aïeux si intéressant.
On a souvent dit, avec raison, que la meilleure de toutes ne sauroit ressembler qu’à l’envers d’une tapisserie, ou, tout au plus, qu’à l’Estampe d’un tableau.
Le Tableau historique des Gens de Lettres, dont il a déjà publié plusieurs volumes, fait désirer qu’il puisse donner à cet Ouvrage toute son étendue.
Sa maniere de narrer n’est point un récit ; c’est une déclamation, un amas d’antitheses, un enchaînement de pensées symétriques, une collection de jolis tableaux, qui caractérisent bien plus le pinceau académique, que les vigoureux crayons de la Muse de l’Histoire.
Ce n'est point par des déclamations insipides ; par un étalage de morale empoulée, gigantesque ; par des tableaux d'un coloris aussi forcé que rebutant ; par des sentimens alambiqués ; par une Métaphysique quintessenciée & confuse ; par des maximes parasites, jetées au hasard & avec affectation, que nos prétendus Comiques pourront se flatter d'égaler les Grands Hommes, en prenant une route opposée à celle qui les a conduits au succès.
Tel a été le tableau que j’ai voulu tracer dans Adolphe.
Et quel art admirable, quelle vie, quel éclat dans ces tableaux ! […] Les tableaux de l’Assommoir et de Nana, grosse caisse ! […] C’est ainsi que, dans ses précédents tableaux, M. […] Et nous étions un peu choqués de ces tableaux par trop vivants. […] Des médaillons quand j’aurais l’ambition de peindre des tableaux !
Quand son éducation critique est suffisante, il est capable de démêler sous chaque ornement d’une architecture, sous chaque trait d’un tableau, sous chaque phrase d’un écrit, le sentiment particulier d’où l’ornement, le trait, la phrase sont sortis ; il assiste au drame intérieur qui s’est accompli dans l’artiste ou dans l’écrivain ; le choix des mots, la brièveté ou la longueur des périodes, l’espèce des métaphores, l’accent du vers, l’ordre du raisonnement, tout lui est un indice ; tandis que ses yeux lisent un texte, son âme et son esprit suivent le déroulement continu et la série changeante des émotions et des conceptions dont ce texte est issu ; il en fait la psychologie. […] Il y a une cause intérieure qui a tourné l’esprit des fidèles vers ces graves et monotones mélodies, une cause plus large que son effet, je veux dire l’idée générale du vrai culte extérieur que l’homme doit à Dieu ; c’est elle qui a modelé l’architecture du temple, abattu les statues, écarté les tableaux, détruit les ornements, écourté les cérémonies, enfermé les assistants dans de hauts bancs qui leur bouchent la vue, et gouverné les mille détails des décorations, des postures et de tous les dehors. […] Après tout, cette sorte de tableau idéal, le géométrique comme le psychologique, n’est guère complexe, et on voit assez vite les limites du cadre où les civilisations, comme les cristaux, sont forcées de se renfermer. […] Ce sont ces règles de la végétation humaine que l’histoire à présent doit chercher ; c’est cette psychologie spéciale de chaque formation spéciale qu’il faut faire ; c’est le tableau complet de ces conditions propres qu’il faut aujourd’hui travailler à composer.