Dans l’âge suivant, l’activité intellectuelle avait remplacé l’activité du gouvernement, et le philosophisme, descendant comme un audacieux mineur une lampe à la main, dans les profondeurs sociales, en entraînant les esprits à sa suite, avait ébranlé toutes les bases, sous prétexte de les explorer. […] La pensée de cette note28, c’est qu’il faut que l’histoire de France soit écrite par un écrivain dévoué, qui envisage toute la suite de nos annales au point de vue d’unbonapartisme rétroactif, de telle sorte qu’au lieu d’apprécier les faits en eux-mêmes, l’historien subventionné ne soit préoccupé que de deux choses : faire désirer l’empereur avant son avènement, le faire admirer après. […] Ce fut alors qu’en méditant sur les ravages qu’avait faits la philosophie du dix-huitième siècle, il conçut le dessein de la combattre systématiquement dans une suite de conférences où il rétablirait toutes les vérités religieuses ébranlées par elle. […] Je traite rarement ce sujet avec vous ; mais ne t’y trompe pas, chère Constance, non plus que tes compagnes, c’est la suite d’un système que je me suis fait : à quoi bon vous attrister sans raison et sans profit ? […] Il était maître absolu dans ce pays, il y régnait par la famille régnante ; il enlève cette famille auguste, et, par ce beau coup, il met la nation dans l’état de la nature au pied de la lettre, c’est-à-dire dans la seule position qui puisse résister à un usurpateur de génie, menant une révolution à sa suite ; on n’a jamais fait une plus grande faute51. » Quand la rupture de l’empereur Napoléon avec le pape devient définitive, et qu’il menace de déposer le souverain pontife, la voix de la vigie fait encore entendre de sinistres présages : « Jamais aucun souverain n’a mis la main sur un pape (avec ou sans raison, c’est ce que je n’examine point), et n’a pu se vanter ensuite d’un règne long et heureux.
Suite des destructions, et leur achèvement. […] Les deux romans de Mme Colette Willy, La Vagabonde et, suite de « La Vagabonde », L’Entrave, en dépit de quelques défauts, les uns gracieux, les autres non, j’hésite à n’en pas dire autant. […] Dans la suite de La Vagabonde, L’Entrave, elle était sur le point de rentrer chez elle, tout droit, quittant Genève. […] Or, à la suite d’incidents divers, les sciences deviennent, depuis quelque temps, moins rudes et arrogantes ; les mathématiques elles-mêmes, sur le conseil d’Henri Poincaré, s’amollissent. […] Auprès de l’exilé, elle laissait Mme Julie Chenay, sa sœur, bonne personne, dénuée « d’esprit de suite et d’esprit de chiffres ».
Et qu’est-ce que des propos sans suite le long d’une grille de jardin, pour connaître un vieux poète ? […] Je n’eus jamais par la suite autant de plaisir à rimer. […] Autour de lui galopent ses parents ; derrière trotte sa suite.
Remarquez que ce développement n’est, avec une légère variante, que la répétition de ceux qui précèdent, l’antithèse entre le gaspillage de la cour et sa pingrerie, lorsqu’il s’agit de payer une dette sacrée… Et nous touchons du doigt un des péchés mignons de Victor Hugo, l’abus des développements, l’avalanche des mots qui se précipitent, s’accumulent, roulent avec un bruit de tonnerre et ressassent deux fois, trois fois, dix fois de suite la même pensée. […] Et Jean met le comble à ses fâcheux procédés… On demande un contremaître de bonne volonté qui consente à partir de suite pour le Tonkin. […] Il faisait très bien, et avec beaucoup de suite, les gestes du grand seigneur, de diplomate et de ministre d’une monarchie absolue.
Si elle résiste, elle sera conduite à des dissolutions incessantes ou à des coups d’État nécessaires ; les dissolutions l’useront, les coups d’État l’engloutiront, la lutte entre la nation et la couronne commencera ; vous en savez les suites.
Je ne puis guère vous expliquer ces choses-là ; je ne sais pas dire deux paroles de suite comme il faut.
De petites reprises de ces passions ont cependant lieu, de temps en temps, mais ça n’a pas de suite.
Cela signifie : 1° Que des phénomènes a, b, c, d précédemment perçus sont susceptibles de se produire de nouveau sous la même forme ; 2° Qu’un certain phénomène P, qui avait paru à la suite des conditions a, b, c, d, et de ces conditions seulement, ne manquera pas de se reproduire dès que les mêmes conditions seront données.
. — En effet, il ne s’agit pas, dans ce poème, d’une suite d’idées pareilles à celles que de fâcheuses habitudes d’esprit nous obligèrent d’admirer chez les grands écrivains de notre race. […] Il prétend encore qu’à la suite du jugement, vous soyez sous ses ordres, comme il fut si longtemps sous les vôtres.
Ainsi tout est pour nous, dans son histoire, une suite d’instructions et d’espérances. […] Cette apostrophe était plus frappante à la suite d’une guerre malheureuse sur terre et sur mer, au moment d’une paix si déshonorante et si indispensable, dit Voltaire dans son Siècle de Louis XV.
C’est pourquoi, dans la suite de ces pages, j’oserai dire que, malgré tant de chefs-d’œuvre, qui, sur notre scène moderne, ont acquis et mérité tant de gloire, notre xixe siècle, justement parce qu’il est le plus grand de nos âges lyrique et épique, s’est haussé à l’énormité, à la singularité, plutôt qu’à la perfection, dans le drame ; et, malgré Hernani, Ruy Blas et les Burgraves, c’est le siècle de Polyeucte et d’Athalie qui est, sinon la plus éclatante, du moins la plus irréprochable époque de notre Théâtre. […] Hasardeusement il conseilla de revenir à l’Inversion « non seulement dans la phrase, mais aussi dans les pensées » ; il admit les suites prolongées de rimes masculines ou de rimes féminines, affirma que l’on pouvait ne pas compter l’e muet même quand il ne s’élide pas, — « l’e muet final ne se prononçant jamais », — et que rien n’empêchait de placer dans le corps d’un vers tous les mots terminés par un e muet « sans les faire suivre d’un mot qui commence par une voyelle » ; il déclara que le hiatus reprenait sa place dans le vers français et y resterait à jamais ; et, surtout, il inventa la strophe Nicarine, composée soit de vers de neuf syllabes, soit de vers de onze syllabes, soit de vers plus longs, avec la césure mobile, dite vergalienne. […] Non, les libertés prises par les vers-libristes, — libertés qui, d’ailleurs, ne se bornent pas à la suppression de la césure, — ne sont pas la suite nécessaire des libertés conquises par les poètes précédents. […] Henri de Régnier ne manquera pas de nous donner une longue suite d’œuvres plus admirables encore, définitivement personnelles, et d’avoir, devenu un maître à son tour, une belle postérité de poètes.
Or il n’y a rien comme craindre de ne pas ressembler à tout le monde qui soit contraire à la vraie morale qui consiste précisément à vouloir être meilleur que les autres et à vouloir entraîner les autres à sa suite. […] Un regard de pitié jeté sur les turbulents et un regard au ciel comme pour implorer grâce pour eux, serait très bien ; ce serait pour l’assistance, ce serait dans le rôle ; mais la méditation intérieure, où il se félicite d’être meilleur que d’autres, ne fait rien pour le rôle et suppose une vie intérieure ; or il n’a pas de vie intérieure et il joue toujours un personnage : « Il évite une église déserte et solitaire, où il pourrait entendre deux messes de suite, le sermon, vêpres et compiles, tout cela entre Dieu et lui et sans que personne lui en sût gré : il aime la paroisse ; il fréquente les temples où se fait un grand concours ; on n’y manque point son coup, on y est vu. […] Pour moi, qui ne veux un mari que pour l’aimer véritablement et qui prétends en faire tout rattachement de ma vie, je vous avoue que j’y cherche quelque précaution[…] », elle dira : Les suites de ce mot, quand je les envisage, Me font voir un mari, des enfants, un ménage ; Et je ne vois rien là, si j’en puis raisonner, Qui blesse la pensée et fasse frissonner. […] Et qu’est-ce qu’à mon âge on a de mieux à faire, Que d’attacher à soi, par le titre d’époux, Un homme qui vous aime et soit aimé de vous ; Et de cette union, de tendresse suivie, Se faire les douceurs d’une innocente vie ?
Je ne sais rien de plus poignant que cette longue lignée verticale, ce défilé singulier de noms et de Juifs dont en mémoire, et même en réalité nous ne connaissons que quelques-uns ; et j’ai eu tort de marquer ces quelques-uns par des typographies ; il faut qu’on les ignore dans cette suite charnelle, il faut qu’ils soient comme les autres, qu’on les confonde, qu’on n’y voie rien. […] — Suite de Dicté après Juillet 1830. — Vous êtes Vous êtes les enfants des belliqueux lycées ! […] Et cette grâce au contraire, cette noblesse qu’il y a dans le Menteur et dans la Suite du Menteur.
Le voyage s’accomplit du reste fort heureusement ; le seul accident qui arriva n’eut point de suites fâcheuses.
Ici on sent que rien n’a été fait sur l’antiquité, en dehors de l’archéologie, et qu’il manque un résurrectionniste de cette antiquité, à la façon d’un Michelet, pour l’histoire de France… La belle besogne pour un malade de Paris, pour un jeune blessé de la société moderne, de venir s’enterrer ici, de faire une suite de monographies qui s’appelleraient le Panthéon, le Colisée… ou mieux, s’il en avait la puissance, de reconstituer, dans un grand et gros livre, toute la société antique, et s’aidant des musées, de tout le petit monde de choses et d’objets qui a approché l’homme ancien, le montrerait comme on ne l’a pas encore montré, — et, avec la strigille accrochée dans une vitrine, vous ferait toucher la peau de bronze de la vieille Rome.
C’est, et nous ne citons ici que de mémoire, c’est Prométhée sur sa montagne ; c’est Antigone cherchant du sommet d’une tour son frère Polynice dans l’armée ennemie (les Phéniciennes) ; c’est Évadné se jetant du haut d’un rocher dans les flammes où brûle le corps de Capanée (les Suppliantes d’Euripide) ; c’est un vaisseau qu’on voit surgir au port, et qui débarque sur la scène cinquante princesses avec leur suite (les Suppliantes d’Eschyle).
Marc-Aurèle, IV, 3 : « Qu’il y ait (dans ton âme) de ces maximes courtes, fondamentales, qui de suite rendront la sérénité à ton âme » ; et X, 3-4 : « A l’esprit bien fait qui s’est pénétré des vrais principes, un mot très court suffit, même trivial, pour bannir la tristesse et la crainte.
Mais notre vie reste pour eux lettre close ; elle n’est, à leurs yeux, qu’une suite d’images assez ternes, auxquelles ils n’attachent aucune signification… Je suis content que des fragments si divers de l’immense humanité soient en ce moment rassemblés à Paris. […] On les voit à la queue leu leu, tout le long du fleuve des âges, ces navires qui portent les générations successives et qui, par leur construction même, leur aspect et leur allure, expriment quelque chose de l’âme et des mœurs des passagers : le bateau d’aujourd’hui, net, lisse, à vapeur, en acier, tout à l’utile, — le haut vaisseau royal, majestueux et lourd, chargé d’ornements et de dorures, — la trirème antique, élégante comme un beau vase et berçant à sa proue une sirène couronnée de fleurs … et ainsi de suite jusqu’à l’arche de Noé, le plus vieux des bateaux et le plus innocent, parce qu’il est celui qui contient le plus de bêtes.
Quand il a passé la journée près d’une jeune fille calme et pure, dont le cœur ne s’est pas encore ouvert à la passion, dont la beauté sereine, le caractère angélique, le regard limpide, le sourire presque divin, lui promettent une longue suite d’années heureuses, il trouve, en rentrant chez lui, une lettre qui lui rappelle que sa chaîne n’est pas brisée. […] Malheureusement le légat reparaît si souvent dans la suite de la pièce, que l’attention, engourdie par la monotonie des menaces qu’il prononce, finit par l’abandonner entièrement, et qu’il passe à l’état de comparse, quoiqu’il ait, dans la pensée du poète, un des rôles les plus importants de la tragédie.
Cependant nous le reconnaissons volontiers, Napoléon pouvait trouver place dans l’épopée cyclique aussi bien que dans l’épopée dramatique ; et, quelles que soient nos préférences et nos sympathies, nous aurions accueilli avec joie une suite de chants pareils au romancero sur la vie consulaire et impériale. […] Il n’y a pas, dans une fête foraine, de jongleur ou d’arlequin, qui n’ait dans ses manières, dans sa voix, dans ses gestes et son attitude, plus de gravité, de bon sens et de suite, que les acteurs chargés à la Comédie-Française de représenter les chefs-d’œuvre de grand siècle.
Le penseur dut traîner à sa suite une bande d’astrologues. […] Prêté aux hommes par les Dieux, il est remonté vers les Dieux. » Le Sénat et le peuple confondus, ce qui ne s’était jamais vu, et ce qui ne se vit jamais par la suite, le proclamèrent « Dieu propice. » On déclara sacrilège tout homme qui n’aurait pas chez lui un portrait de Marc-Aurèle. « Aujourd’hui encore, — dit Capitolin, — ses statues se voient au milieu des Dieux pénates. » Ce culte n’a pas cessé : encore aujourd’hui Marc-Aurèle reste au premier rang parmi les dieux propices, parmi les pénates intellectuels de l’esprit humain. […] Il y a en Chine un proverbe que les mères apprennent à leurs fils dès le berceau, et auquel ce peuple abject doit peut-être son incurable bassesse : « Siao-sin ; rapetisse ton cœur. » Ce proverbe était le sien ; il l’avait traduit en son gaulois : « Quand Orgueil chevauche devant, disait-il, Dommage suit derrière. » Il répétait ce vil dicton, lorsqu’après Péronne, le duc de Bourgogne l’emmena piteusement à sa suite voir saccager Liège, la ville qui avait levé son drapeau. […] » Sur quoi, un des évêques de sa suite se prit à dire : « Que Votre Sainteté lui pardonne, ces sortes de gens sont des ignorants qui ne connaissent que leur métier. » Mais le pape, furieux, se redressant à demi, frappa de sa canne le porte-mitre imbécile : « Ignorant toi-même ! […] C’était une femme de cinquante ans, plus douce d’humeur, mais aussi rébarbative de visage, « coiffée d’un petit bandeau de taffetas noir qui lui descendoit aussi bas que les sourcils, et qui lui serroit si fort le front qu’elle en avoit les yeux enflés. » — La duchesse de Terra-Nova étant entrée dans la chambre de la reine, parut d’abord un peu embarrassée ; elle s’excusa de n’être point venue au Palais sur une longue suite d’incommodités, et elle ajouta — J’avoue à Votre Majesté, que je ne croyois pas pouvoir vivre après le malheur d’être séparée d’elle. — La reine lui dit qu’elle s’étoit informée de l’état de sa santé, qu’il ne falloit point parler de ce qui l’avoit chagrinée, et en effet, elle passa à un autre discours.