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957. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — I. » pp. 322-340

J’étais alors substitut à Tours ; on vint me chercher de Véretz au milieu de la nuit ; j’arrivai à l’aube… » Et j’entendis alors un récit vrai, simple, attachant, dramatique, qui me remit en mémoire cette singulière et originale figure, et qui me tente aujourd’hui de la retracer. […] Le digne et simple historien de cette expédition grandiose, ce sera encore tout naturellement celui qui l’a faite, Bonaparte, dont c’est la dernière dictée publiée (1847). […] Des personnes, qui ont vu ces pièces, en ont emporté une impression qui est un peu autre, m’assure-t-on, que celle des lecteurs de la brochure ; les simples lecteurs, en effet, qui n’entendent qu’une des parties, ont peine à ne pas donner raison à Courier.

958. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Le président de Brosses. Sa vie, par M. Th. Foisset, 1842 ; ses Lettres sur l’Italie, publiées par M. Colomb, 1836. » pp. 85-104

Mais, pour le mieux connaître, il est plus simple de le suivre dans son voyage d’Italie. […] le joli génie, simple et naturel ! […] De retour à Dijon (1740), il devient président de simple conseiller qu’il était ; il se marie ; il vit plus en plein que jamais de sa vie de magistrat, de sa vie d’homme du pays, et aussi d’homme de lettres au sens d’autrefois.

959. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Il ne faut rien exagérer pourtant, et les écrits de Marguerite sont assez nombreux pour permettre d’apprécier en elle avec justesse la part de l’originalité et celle de la simple intelligence. […] Le roman et le drame se sont mainte fois exercés, comme c’était leur droit, sur cette captivité de Madrid et sur ces entrevues de François Ier et de sa sœur qui prêtaient à l’imagination ; mais la lecture de ces simples lettres si dévouées montre les sentiments à nu et en dit plus que tout. […] Sa mise est simple : sa cotte ou robe monte assez haut, à plat, sans rien de galant, et s’accompagne de fourrures ; sa cornette, basse sur sa tête, encadre le front et le haut du visage, et laisse à peine passer quelques cheveux.

960. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Dès le XIIe siècle, Benoît de Sainte-More rime très soigneusement, dédaigneux de la simple assonance qui avait déroulé sa musique assourdie le long des laisses de la grande épopée des premiers cycles ; au xiiie  siècle, Rutebeuf rime comme Banville, avec autant de virtuosité et de désinvolture. […] Ces vers si simples n’ont l’air d’exiger aucun |commentaire et ne semblent nés d’aucune théorie ; cependant ils diffèrent de ceux que l’on fait apprendre par cœur aux petits enfants. […] Léon Gautier a expliqué le vers des séquences par le parallélisme syllabique ; la séquence se compose d’une préface d’un vers, d’une finale d’un vers, et d’un nombre illimité de vers simples ou redoublés, vers appelés alors versicali ou clausulæ.

961. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

Ce parti pris est si évident qu’il déconcerte un peu le spectateur moderne, expert en psychologie, friand d’analyses subtiles et peu enclin à croire à l’existence de ces corps simples auxquels, à force de talent et de volonté, Émile Augier réussit à donner la vie. […] Le corps, couvert d’un linceul blanc, un crucifix sur la poitrine, est étendu là sur le lit de mort, un très simple lit de fer. […] Et c’est ainsi que j’ai monté, au Gymnase, Madame Caverlet et le Mariage d’Olympe, simplement parce qu’on en avait fait au maître la demande… Les obsèques Voici la décision prise par les parents au sujet des obsèques : Dimanche, à deux heures et demie, à l’église de Croissy, service fort simple et pour lequel il ne sera pas fait d’invitations.

962. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 33, que la veneration pour les bons auteurs de l’antiquité durera toujours. S’il est vrai que nous raisonnions mieux que les anciens » pp. 453-488

La véneration qu’on a pour les anciens ne pourroit-elle pas en des temps plus éclairez que les temps qui ont bien voulu les admirer, se changer en une simple estime ? […] Monsieur Pascal trouva cette explication tout-à-fait belle, mais comme elle n’étoit qu’une simple conjecture, il fit plusieurs expériences pour en connoître la verité ou la fausseté, et l’une de ces tentatives fut la célebre expérience faite sur le puis de Domme en mil six cens quarante-huit. […] Ces dernieres ne sçauroient leur paroître que de simples probabilitez.

963. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

., j’émets des jugements qui peuvent paraître exprimer des estimations, mais qui sont, au fond, de simples jugements de réalité. […] Pour qu’il soit autre chose qu’un simple possible, conçu par les esprits, il faut qu’il soit voulu et, par suite, qu’il ait une force capable de mouvoir nos volontés. […] Ce n’est pas un simple futur vers lequel on aspire.

964. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Il a planté là insoucieusement l’opinion publique, les goûts publics, les femmes qui deviennent de plus en plus des choses publiques, et il s’est plongé, d’un magnifique élan, dans l’innocence, la pureté, tous les azurs, tous les éthers, toutes les modesties, toutes les naïvetés des cœurs simples, toutes les célestes gaucheries, comme Léandre se jetait dans l’Hellespont pour aller retrouver sa pauvre Héro sur le rivage solitaire ! […] Il y a les Simples qui sont les plus grands, les Naïfs, les Mélodieux, et il y a, en face, les Tourmentés, les Cherchés, qu’il faut bien appeler les Précieux. […] Raphaël, un simple et un mélodieux… En nous rabattant vers Aubryet, nous trouvons aussi un précieux à sa manière.

965. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Ernest Renan »

Chose très simple, et qui va paraître peut-être prodigieuse parce que, comme aux choses très simples, on n’y a jamais réfléchi : Jésus-Christ a certainement plus besoin de l’Église que l’Église de Jésus-Christ ! […] Infaillible, permanente et universelle, prolongement de l’Incarnation et deux fois Rédemptrice, car elle sauve les âmes et dix fois elle a sauvé l’Humanité civilisée de la Barbarie, l’Église est encore plus étonnante pour le simple historien que pour le mystique, seul pouvoir qu’on ait jamais vu donner des résultats aussi fulgurants que celui-ci : sur dix-neuf siècles et deux cent cinquante-cinq papes, il n’y en a que dix qui furent accusés de mauvaises mœurs, et que trois sur les dix contre qui l’accusation est convaincante.

966. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre II : M. Royer-Collard »

Il avait relu la veille la Bible du temps, Condillac, et s’il suivait Condillac, il allait enseigner que nos facultés sont des sensations transformées, que l’étendue est peut-être une illusion, que nos idées générales sont de simples signes, qu’une science achevée n’est qu’une langue bien faite. […] Il faudrait remonter à Pascal pour trouver des vérités aussi vastes, concentrées dans un si petit espace, avec des termes aussi simples, par une métaphore aussi exacte. […] Telle est sa dernière force ; comptons-les toutes : le style simple et lucide qui met la science à la portée des ignorants ; la précision du langage qui imprime des convictions nettes ; la vigueur du raisonnement qui asseoit des convictions fortes ; les métaphores grandioses qui éclairent et dominent l’imagination ; la volonté impérieuse qui asservit les esprits indécis ; la verve féconde qui séduit les esprits grondeurs.

967. (1900) La culture des idées

Le manuel de cette opération est des plus simples ; son principe est l’analogie. […] Les idées très simples ne sont à la portée que des esprits très compliqués. […] Peut-être est-ce encore trop simple ? […] Elle guérit même la vague inquiétude spirituelle des âmes simples ; et cela est très beau. […] (Il serait si simple de mettre nos principes d’accord avec notre vie.)

968. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — K — Krysinska, Marie (1857-1908) »

[Simple revue (1894).]

969. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Morhardt, Mathias (1863-1939) »

Nous y voyons aussi la confession d’un Faust que l’amour de Marguerite aurait régénéré, le drame simple de la vie révélé par l’amour d’où le personnage de Méphistophélès a été biffé.

970. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 165-166

Il eut plusieurs démêlés, & entre autres, avec le fameux Abbé de Rancé, qui condamnoit les études monastiques, & réduisoit les Moines à la simple connoissance de la Religion.

971. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 203-204

Style élégant & naturel, narration simple & intéressante, sentiments vrais & délicats, toutes les graces enfin qui peuvent parer un petit Ouvrage, s’y trouvent agréablement réunies.

972. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Perroneau » p. 172

La figure est un peu raide et droite, fichée comme elle l’aurait été par le maître à danser, position la plus maussade, la plus insipide pour l’art, à qui il faut un modèle simple, naturel, vrai, nullement maniéré, une tête qui s’incline un peu, des membres qui s’en aillent négligemment prendre la place ordonnée par la pensée ou l’action de la personne.

973. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 11, que les beautez de l’execution ne rendent pas seules un poëme un bon ouvrage, comme elles rendent un tableau un ouvrage precieux » pp. 71-72

D’ailleurs il n’est point d’imitation de la nature dans les compositions du simple versificateur, ou du moins, comme je l’exposerai plus au long dans la suite de cet ouvrage, il est bien difficile que des vers françois imitent assez-bien dans la prononciation le bruit que le sens de ces vers décrit, pour donner beaucoup de réputation au poëte qui ne sçauroit pas faire autre chose.

974. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Tel est, réduit à sa plus simple expression, tout ce drame intime du Lys dans la vallée. […] Eh bien, avec ces éléments si simples, l’auteur du Cousin Pons a trouvé moyen de promener son réalisme sur les images les plus dégoûtantes. […] Mais M. de Balzac, entraîné par sa haine contre les moyens simples, — autre indice de stérilité, — emploie, pour achever de convertir le docteur Mirouët à la religion catholique, quoi ? […] On peut, dans ce simple détail, constater comment la manière primitive du poëte s’est aggravée et exagérée, comment il est tombé du côté où il penchait. […] Comment pourrait-il donner à des intelligences neuves et simples une idée juste, nette, précise, des ouvrages de l’esprit ?

975. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Il ne suffit pas que leur âme soit énergique, elle doit être simple. […] Il déjeunait et dînait volontiers dehors, mais il ne touchait jamais qu’aux plats simples. […] En toute matière, les solutions simples ont beaucoup de chances d’être incomplètes. […] Et ne voyez pas là les simples hasards d’une fantaisie romanesque. […] Dans ce premier cas, il demandera aux mœurs nouvelles qu’il étudiera d’être plus simples que les mœurs nationales.

976. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

. — Établissement spontané, perfection progressive, mécanisme très simple de cette adaptation. […] Si elles sont fugitives comme un éclair, un cercle de fer décrit par un charbon tournant, un météore impalpable, elles nous semblent un simple événement situé et figuré. […] En un instant, par une simple diminution de la convergence des yeux, nous jugeons qu’un objet est de vingt pas plus éloigné qu’un autre. En un instant, par un simple mouvement continu de l’œil, nous jugeons que telle surface est carrée ou triangulaire. […] L’opération ressemble à la digestion ou à la marche ; en apparence, rien de plus simple ; au fond, rien de plus compliqué. — Il y a devant moi, à trois pieds de distance, un livre relié en cuir brun, et j’ouvre les yeux.

977. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Il ne faut pas y chercher les graces du style, sa diction est simple sans toutefois être basse. […] “C’est un des abrégés les plus exacts de notre histoire (dit l’auteur du Nouveau Dictionnaire historique,) il est écrit d’un style simple & un peu lâche. […] Tout y est simple, tout y est uni ; mais cette simplicité est relevée par beaucoup d’érudition & de clarté. […] L’abbé Peran, qui l’a continué, beaucoup plus simple dans sa marche, s’est attaché principalement à enrichir sa matiere, & ses vies sont pleines de recherches. […] Son style simple & uni, est digne de la majesté de l’histoire.

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