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2759. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

Leurs cheveux noirs étaient ondulés et ramassés derrière la nuque en un simple chignon. […] Cette pendule était simple autant que laide. […] Peut-être trouve-t-il que dans sa position de fortune, il vaut mieux paraître un simple roturier… ou bien il ne veut pas, parce qu’il ne veut pas ; tu sais qu’il n’est pas toujours commode, donc : motus ! […] Son installation à lui était des plus simples ; un gros livre, appuyé sur un plus petit, formait son pupitre, et, de son écriture régulière et fine, il couvrait de lignes très droites des feuilles de papier à lettres, dans le sens le plus large.

2760. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIIIe entretien. Poésie lyrique. David (2e partie) » pp. 157-220

XX Et comme chaque trait des mœurs pastorales ou sacerdotales lui fournit une image ou simple, ou neuve, ou douce, ou forte, ou inattendue !

2761. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

Si elle se reconnaissait le pouvoir de le proclamer roi, elle se reconnaissait par là même le droit de le proclamer simple citoyen.

2762. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIe entretien. Vie du Tasse (1re partie) » pp. 5-63

J’y trouve toute la grande poésie d’Homère avec plus de variété, toute l’imagination des Mille et une Nuits, la sensibilité de Tibulle, les plaisanteries de Plaute, toujours le merveilleux et le simple.

2763. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXVe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 321-384

que j’y ai passé de bons soirs à causer à l’ombre, avec vos braves pères, en buvant une goutte du bon jus de vos ceps et en bénissant san Francisco des dons de Dieu pour les cœurs simples ; mais à présent, continua-t-il, je ne repasserai jamais là sans maudire la perversité des méchants !

2764. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIe entretien. Madame de Staël »

L’on voyait, dans sa manière de saluer et de remercier pour les applaudissements qu’elle recevait, une sorte de naturel qui relevait l’éclat de la situation extraordinaire dans laquelle elle se trouvait ; elle donnait à la fois l’idée d’une prêtresse d’Apollon qui s’avançait vers le temple du Soleil et d’une femme parfaitement simple dans les rapports habituels de la vie ; enfin, tous ses mouvements avaient un charme qui excitait l’intérêt et la curiosité, l’étonnement et l’affection. » XVIII La célébrité de mademoiselle Necker, qui aurait effrayé les hommes supérieurs qui cherchent dans une femme une épouse et non une émule de gloire, éblouissait les hommes médiocres ; ils se flattaient de donner leur nom à une femme qui ajouterait à ce nom le lustre du génie ; ils s’imaginaient qu’un reflet futur de cette gloire rejaillirait sur leur propre médiocrité ; ils oubliaient qu’un homme ordinaire n’est jamais que l’ombre de cet éclat emprunté, que le mari d’une femme célèbre n’a plus même pour abriter sa vie intérieure l’obscurité de son foyer domestique.

2765. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

À l’offertoire, le prêtre se dépouilla de ses ornements, ne conserva qu’une tunique de lin, monta en chaire, et, dans un discours simple et pathétique, peignit le bonheur de la vierge qui se consacre au Seigneur.

2766. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, le 8 décembre 1885. »

Et cette vie si puissante, participant du sentiment populaire et du sentiment féminin, cet art « pur simple » devenant le sauveur de l’art vieillissant, n’est-ce pas cette jeunesse que l’espèce, peuple et femme, doit rendre continuellement à notre vie vieillie par l’artificialisme, ne renaissant que par le naturalisme, à travers les cahots de l’évolution individuelle, sociale et sexuelle ?

2767. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

À des articulations fortes, et à des diphtongues éclatantes, il substitua la mollesse des élisions et la monotonie des voyelles simples.

2768. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre VIII, les Perses d’Eschyle. »

Eux les naturels et les simples, pour qui aucune grandeur n’excédait la stature humaine, et qui, dans l’âge même de leurs monarchies héroïques, voyaient les rois d’Homère traités par leurs guerriers comme des compagnons couronnés.

2769. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

Tout ce que j’ai accepté de ces bienveillances de toutes conditions et de tout sexe, c’en sont les simples témoignages, et ils ont été nombreux, car j’ai reçu au moins cent quatre-vingts lettres au sujet de mon livre, auxquelles j’ai toujours répondu, non sans grande fatigue.

2770. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1878 » pp. 4-51

Bardoux prend à sa droite Girardin, à sa gauche Berthelot : le fabricateur de La France a été jugé un convive plus important que le décompositeur des corps simples.

2771. (1856) Cours familier de littérature. I « Digression » pp. 98-160

Je t’entends murmurer ces simples cris de l’âme Que l’amour maternel apprend à ressentir, Et ces chants du berceau que la plus humble femme             Sait le mieux retentir.

2772. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

C’était bien simple !

2773. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Le talent n’existe pas sans la passion, et la passion, qui lui donne son élan, lui donne son entraînement aussi… Or, le mâle et simple auteur des Origines de la France contemporaine n’a voulu entraîner personne.

2774. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Alphonse Daudet »

Il y a une fameuse phrase de Diderot, que de plus secs que moi — et de ce meilleur goût littéraire qui m’a toujours paru une pauvreté — trouvent amphigourique et prétentieuse, et qui est très intelligible et très simple quand il s’agit de Daudet.

2775. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

C’est ainsi que, dans ce roman sublime, Le Succube, quand il veut exprimer la dévorante séduction de cette Goule des cœurs, qui les suçait avec un simple regard jusque dans le fond de la poitrine, il figure cette puissance du regard par un rayon qui ressemble à un effet de soleil entrant par une porte ouverte et terminé par une griffe énorme… Un tel symbolisme est grossier et parfaitement indigne de l’artiste qui, dans Le Frère d’armes, a trouvé les deux yeux vivants du portrait, luisant si bien dans les ténèbres, et tirant, de leur expression seule, tout ce qu’ils ont de terrible et de merveilleux !

2776. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff (suite) » pp. 317-378

En prononçant ces mots, Ivan atteignit sans doute le but qu’il se proposait ; son père fut tellement abasourdi, qu’il écarquilla les yeux et resta un instant immobile ; mais il revint à lui presqu’aussitôt, et tel qu’il était, dans son touloup doublé de fourrure, ses pieds nus dans de simples souliers, il s’élança les poings levés contre son fils. […] Et lui aussi se sentait heureux ; il s’abandonnait aux charmes de cette nuit tiède, les yeux fixés sur ce jeune et bon visage, écoutant cette voix fraîche et timbrée, qui lui disait des choses simples et brèves ; il arriva ainsi, sans s’en apercevoir, à la moitié du chemin, et, ne voulant pas réveiller Maria Dmitriévna, il serra légèrement la main de Lise et lui dit : « Nous sommes amis à présent, n’est-ce pas ? 

2777. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Il ne s’y lança pas en simple amateur, il s’y appliqua.

2778. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

Plus les lois s’élèvent au-dessus des simples rapports réglementaires d’homme à homme jusqu’au rapport de l’homme spiritualisé avec Dieu, plus elles sont ce qu’on appelle morales, plus elles ennoblissent, sanctifient, divinisent la société.

2779. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIIe entretien. Revue littéraire de l’année 1861 en France. M. de Marcellus (1re partie) » pp. 333-411

Je vous serais bien obligée de lui faire savoir que, si la visite qu’il désire me faire est dictée par un motif de curiosité ou de simple politesse, je le prie de m’en dispenser, attendu que je suis tout à fait reléguée, et que je ne vois personne.

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