Au contraire, nous n’avons pas la moindre sensation de la pression exercée à la surface intérieure de la racine de la dent dans l’alvéole où elle est cachée ; c’est pourtant là que la pression propagée s’exerce effectivement sur la peau riche en nerfs qui entoure la racine dentaire, et c’est là seulement qu’elle agit sur les nerfs. » — Il y a plus : « ce n’est pas seulement à la surface des substances insensibles dont notre peau est recouverte que nous situons à tort l’endroit de la pression sentie, c’est aussi au bout d’un petit bâton que nous fixons entre le bout de nos doigts et un corps résistant, par exemple la surface d’une table ».
Samedi 28 novembre Avec la plus petite fortune du monde, j’aurais connu toutes les jouissances des gens les plus riches de la terre, sauf celles des chevaux et des femmes de luxe.
Et ce goût du commun et du pauvre, qui est chez nos riches le crime le plus affreux, et la plus ignominieuse indécence, étant la plus monstrueuse affectation, la plus criminelle et la plus monstrueuse dérision, la simulation la plus frauduleuse et justement celle à qui il ne sera point pardonné, — n’est pour le pauvre que la plus dénuée décence. Ce qui chez le riche n’est que la plus graveleuse et la plus perverse invention de l’orgueil et de la perversité, (Tolstoï), n’est chez le pauvre que la plus pauvre décence. […] Ce ne fut pas seulement et en outre la profonde et l’orgueilleuse ingratitude et le ressentiment inexpiable du riche envers le pauvre et du puissant envers le misérable à qui il doit quelque chose et même tout.
Et maintenant que je suis parvenu au terme de cette longue et encore bien incomplète description d’une nature à la fois si riche et si éparse, je reviens sur une question que je me suis faite et à laquelle il semble que j’aie déjà répondu, et, me remettant à douter (ce qui est mon fort), je me demande derechef si en effet il eût mieux valu pour Ampère concentrer son esprit, son étude et son talent sur une œuvre et sur un livre, sur cette Histoire littéraire de la France à laquelle je mettais tant de prix et que je lui désignais comme son meilleur emploi.
Daunou n’avait point reçu de la nature ce qu’il faut pour dégager l’élément poétique proprement dit, pour saisir la poésie en tant qu’elle se sépare nettement de la prose, et qu’elle en est quelquefois le contraire ; la poésie, comme il l’entendait, et comme l’entendaient presque tous ses contemporains, n’était que de la prose plus noble, plus harmonieuse, de la prose dans ses plus riches conditions.
Cependant une autre jeune fille belle et riche, miss Vanhomrigh, s’attachait à lui, lui déclarait son amour, recevait plusieurs marques du sien, le suivait en Irlande, tantôt jalouse, tantôt soumise, mais si passionnée, si malheureuse, que ses lettres auraient brisé le cœur le plus dur. « Si vous continuez à me traiter comme vous le faites, je n’aurai pas à vous gêner longtemps… Je crois que j’aurais supporté plus volontiers la torture que ces mortelles, mortelles paroles que vous m’avez dites… Oh !
Les boutons d’or, les reines-des-prés par myriades, les graminées penchées sous le poids de leur tête grisâtre, les plantes abreuvées par la rosée de la nuit, avaient pullulé dans la riche terre plantureuse.
Et cependant il s’agissait dans ce texte, non pas de pensées intérieures, ni de sentiments profonds, mais de faits d’ordre matériel : l’écrivain Pierre** y rendait compte des résultats de l’enquête qu’il avait poursuivie dans un département, en vue de la candidature à la députation du riche brasseur d’affaires.
Riche, V, 48.
Les boutons-d’or, les reines-des-prés par myriades, les graminées penchées sous le poids de leur tête grisâtre, les plantes abreuvées par la rosée de la nuit, avaient pullulé dans la riche terre plantureuse.
Je vois une noblesse ouverte, aristocratie qui se forme incessamment de ce qu’il y a de plus pur dans tout le peuple, et à qui sa loi interdit de devenir un patriciat d’argent : je la rétablis avec ces caractères, et je l’empêche de devenir riche par la mendicité. — Je vois une magistrature indépendante ayant le dépôt des lois : soit par la vénalité des charges, soit par un autre moyen moins décrié, je la maintiens indépendante, je m’oppose à ce qu’on en fasse un corps de fonctionnaires, et je lui conserve le dépôt des lois. — Je vois des libertés locales : je les régularise, et j’établis, je veux dire je rétablis, une large décentralisation administrative. — Je vois des Etats généraux : je les régularise, ne fût-ce que pour qu’on ne passe point deux siècles sans les convoquer, et j’en fais, par exemple, un parlement de deux Chambres, Clergé et Noblesse dans l’une, Tiers dans l’autre, qui se réunit de droit, non pas constamment, ce qui serait un gaspillage de temps et de forces, mais d’une manière périodique, et qui vote l’impôt et surveille le gouvernement, sans l’exercer. — Et je prétends que c’est la France ancienne, simplement régularisée et rendue plus libre en son jeu, que je fais renaître. » On s’attend à ce qu’il dise cela, ou bien à peu près ; car il le dit quand il se tourne vers le passé. […] Périodicité des Etats généraux, budget voté par eux, noblesse et clergé dans une chambre, tiers-état dans l’autre, magistrature indépendante, clergé moins riche et participant aux charges nationales, mais demeurant autonome pour qu’il ne devînt pas aussitôt ultramontain, royauté limitée et contrôlée : c’était là une révolution pratique et conforme à l’indication des faits, qui eût, dès 1789, établi une France analogue à celle de 1815, mais plus libre et mieux organisée. […] D’autre part, s’interdisant, ce qui est à son honneur, de nous donner l’Ellénore vraie, il n’a pas su en construire une qui, grâce à une vigoureuse concentration de réflexion unie à une riche faculté créatrice, nous donnât la pleine sensation du réel.
Ivan ne fut pas élevé à la maison paternelle, mais auprès d’une tante riche et vieille fille, la princesse Koubensky, qui promit de faire de lui son légataire universel (autrement son père ne l’eût pas laissé partir), l’habilla comme une poupée, lui donna des professeurs de toutes sortes, et lui choisit pour précepteur un Français, ex-abbé, disciple de J.
. — Un malade de Bicêtre, qui avait eu autrefois la folie d’être riche à millions, semblait guéri après des années ; le médecin, la plume à la main pour signer son exeat, expliquait aux assistants et au directeur de la maison comme quoi ce malade était guéri : celui-ci, du sourire le plus gracieux, attendant que le docteur eût fini, se tourna vers lui et lui glissa tout bas à l’oreille que, pour le récompenser, il avait, aussitôt sorti, un million à son service. — C’est le poète.
Surtout, il réagit sur la nature de l’être qui l’a fabriqué, car, en l’appelant à exercer une nouvelle fonction, il lui confère, pour ainsi dire, une organisation plus riche, étant un organe artificiel qui prolonge l’organisme naturel.
Dans un livre riche de faits et d’idées (La dissolution opposée à l’évolution, Paris, 1899), M.
La Révolution, dont la mission semble avoir été de tuer en art tout le charme et l’esprit français, n’a pu, en dépit de David et des coteries qui poussaient déjà à la décadence de notre école, faire qu’on ne dresse aujourd’hui des statues à Watteau, et que le xviiie siècle règne en maître dans toutes les riches collections. […] Le feuillage des arbres, à l’arrière-saison, est bien plus varié de couleurs, bien plus riche de nuances qu’au printemps ou à l’été, et les couchers du soleil y ont d’incomparables douceurs de rayons.
Je n’ai pas assez lu ni étudié Bacon pour avoir droit d’exprimer sur son compte une idée complète ; mais toutes les fois que dans ma jeunesse curieuse, provoqué, harcelé par les éloges en quelque sorte fanatiques que je voyais décerner invariablement à Bacon en tête de chaque préface, dans tout livre de physique, de physiologie et de philosophie, j’essayai de l’aborder, je fus assez surpris d’y trouver un tout autre homme que celui de la méthode expérimentale stricte et simple qu’on préconisait213 ; j’y trouvai un heureux, abondant et un peu confus écrivain, plein d’idées et de vues dont quelques-unes hasardées et même superstitieuses, mais surtout riche de projets ingénieux, d’aperçus attrayants (hints, impetus), d’observations morales revêtues d’une belle forme, dorées d’une belle veine, et capables de faire axiome avec éclat.
l’orgueil de sa sainteté même, se privant ainsi de certaines qualités d’approbation qui rendent le génie populaire, et des ouvertures que donnent aux esprits les plus riches de leur fonds la vie en public et la pratique des hommes.
Ce n’est pas pour les pauvres, c’est pour lui que le riche doit faire abandon de sa richesse : heureux le pauvre « en esprit » !
Je ne suis pas pour le Parnasse proprement dit, c’est-à-dire pour l’écorce délicatement ciselée mais sans sève aucune dedans, mais je crois que si l’on peut espérer une poésie plus médullaire, plus vivante, plus aiguë, il faut garder la conquête qu’il a faite, la rime impeccable, le veston riche. […] Ils ne l’ont donc pas lu, et qu’est-ce alors ce riche débordement de sève nouvelle dans les veines de ses déshérités ? […] Mais l’objurgation ne l’a pas ému, et c’est en souriant qu’il tourne vers moi une large face embuée d’un sang visiblement riche et dans laquelle le front, les yeux, le nez et tous les traits crient puissamment : « Je suis de la famille, vous savez, vous !
Enfin la proposition particulière négative est inconvertible : « Certains vicieux ne sont pas riches » ne peut devenir « certains riches ne sont pas vicieux ». […] Tel est le raisonnement que faisait un ministre anglais, pour exiger de l’argent des évêques : Si tu dépenses beaucoup, tu es riche ; tu dois payer ; Si tu ne dépenses rien, c’est que tu fais des économies ; paye encore.