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882. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Mais, depuis ce temps, elles sont revenues à mon souvenir. […] Si l’âme de Franklin revient errer sur ces bords qu’il a chéris longtemps, elle applaudit sans doute aux honneurs que Washington reçoit de nous. […] Il est donc vrai qu’en croyant se livrer aux plus grandes méditations, les femmes reviennent, en dépit d’elles, à leurs habitudes journalières ! […] Quand Tibulle écrivait ces vers, Délie sortait vraisemblablement de sa retraite pieuse et revenait auprès de lui. […] Elle a pour lecteur son fils, qui revient de l’armée.

883. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Sur ce lit, qui est resté tel qu’il était, quand Jules couchait à côté de moi, a été jetée, au grand matin, la lettre de Thierry, qui nous pressait de revenir, pour mettre Henriette Maréchal en répétition. […] Je reviens, tous les soirs, en chemin de fer, avec un vieillard dont je ne connais pas le nom, un vieillard intelligent et bavard, qui semble avoir vécu dans tous les mondes, et en posséder la chronique secrète. […] Je reviens à pied, le long des quais, dans le léger crépuscule de six heures. […] Alors, cette femme, lente à revenir de sa rêvasserie à la réalité, d’une voix, qui est comme une plainte de malade, me dit : « Je vous remercie de votre bon cœur ; je n’ai pas besoin, je suis seulement chagrine !  […] » Je reviens en chemin de fer avec deux soldats de ligne.

884. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Ils sont revenus gaîment, gaîment avec le jour. […] Oui, à moins qu’il ne faille voir là (c’est plus prudent) la précoce ironie d’un jeune homme qui savait son destin et que les gens de son génie meurent dans un fauteuil, au Sénat, un jour qu’ils reviennent de l’Académie. […] Peut-être qu’ensuite nous reviendrons à la phrase sombre précisément parce qu’elle est sombre, mais nous aurons joui, merveilleux intermède, de toutes les douceurs de la lumière. […] Il y a toujours un oiseau bleu qui est parti et qui ne reviendra plus ; hier est toujours le paradis perdu, et dans vingt ans M.  […] reviendras-tu tous les ans, Oiseau bleu, couleur du temps ?

885. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Cultivez-vous les uns les autres revient un peu à dire : bêchez-vous mutuellement. […] Comme art, il n’y a que l’art grec, et il faut pleinement y revenir. […] — Revenons donc aux manuscrits. […] Elle ne sait pas ce qui l’a ravie davantage dans son mariage, ou d’épouser un homme qu’elle adorait, ou de trouver dans cet incident l’occasion de revenir à Paris. […] Mon Dieu, cela revient à dire qu’à l’heure présente, dans le domaine spirituel, le catholicisme est une monarchie et le protestantisme une république.

886. (1895) La comédie littéraire. Notes et impressions de littérature pp. 3-379

C’est un thème sur lequel Nadaud revient sans cesse. […] Et pour se consoler, il revint aux lettres. […] Paul Déroulède, n’ayant plus de discours à prononcer, d’interpellations à préparer, ni même, pour le moment, de querelles à vider, est revenu à ses premières amours ; il est revenu à la poésie. […] Le poète revint à ses errements. […] Je suis revenu, à peu près, bredouille.

887. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre premier. Les fonctions des centres nerveux » pp. 239-315

Dès que la pression cesse, dès que la pièce d’os est relevée, la connaissance et la mémoire reviennent fréquemment ; on a même vu des malades reprendre la série de leurs idées au point juste où la lésion l’avait interrompue. » Après une commotion cérébrale129, « il y a parfois perte complète de l’intelligence. […] Enfin, dès qu’une perception revient, toutes reviennent, et, dès qu’une faculté reparaît, toutes reparaissent. » Une grenouille à qui l’on n’avait laissé qu’un fragment de ses lobes postérieurs, environ un huitième du cerveau tout entier, avait gardé l’attitude d’une grenouille saine. […] Concevez une série de cordes vibrantes disposées de telle façon que l’ébranlement de la première se communique de corde en corde jusqu’à la dernière et de celle-ci revienne à la première ; l’exemple est grossier, mais clair. […] VIII À présent, si nous revenons sur nos pas, nous sommes en état de comprendre en gros la structure et le mécanisme de l’organe par lequel nous pensons. […] Dans le second cas, la distance est grande ; il faut que la nouvelle, expédiée par le premier bureau à la capitale, en revienne sous forme d’injonction au second bureau. — Tel est le double rôle des trente et un centres spinaux ; ce sont autant de préfectures subordonnées à un ministère qui siège dans la moelle allongée.

888. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 415-416

Le seul moyen de la fixer, & par-là d'en arrêter la décadence, seroit d'en revenir aux bons Auteurs du Siecle de Louis XIV ; mais nos Ecrivains, au lieu de les prendre pour modeles, ne cherchent qu'à les dégrader avec un honteux acharnement.

889. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamartine — Note »

Cette ambition, en tant qu’elle se proposait une forme un peu précise, se bornait sans doute à rêver un premier ministère à côté de la duchesse d’Orléans régente ; mais au moment décisif, avec cette divination de la pensée publique qu’ont les poètes et que n’eurent jamais les doctrinaires, il sentit que la duchesse d’Orléans devenait impossible, et il fut le premier à franchir le pas et à le faire franchir aux autres. »  « — L’ambition de Lamartine était vaste et flottante comme toutes les grandes ambitions. »  « — Lamartine, en 1829 et durant les premiers mois de 1830, sollicitait du prince de Polignac l’ambassade de Grèce, et je l’ai vu revenir enchanté de l’audience du prince. Il avait le dégoût de la presse et des discussions politiques. — Après Juillet 1830, il revint à Paris de la campagne où il était, et je le vois encore allant à une réunion de légitimistes qui se tenait chez M.

890. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « quelque temps après avoir parlé de casanova, et en abordant le livre des « pèlerins polonais » de mickiewicz. » pp. 512-524

Pour revenir à M. […] Et toutefois, de même qu’après la lecture de quelque poëme humanitaire un peu vague, je me hâterai de reprendre Pétrarque, c’est-à-dire la goutte de cristal et la perle de l’art, qu’il me soit permis, après ces poésies à mille facettes et comme taillées dans le corail, de m’en revenir, tout altéré, au bon La Fontaine, à cette source naïve et courante qui s’oublie parfois, mais qui ne s’incruste jamais151.

891. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXV. Mort de Jésus. »

L’escouade rencontra un certain Simon de Cyrène, qui revenait de la campagne, et les soldats, avec les brusques procédés des garnisons étrangères, le forcèrent de porter l’arbre fatal. […] À mesure que la vie du corps s’éteignait, son âme se rassérénait et revenait peu à peu à sa céleste origine. 11 retrouva le sentiment de sa mission ; il vit dans sa mort le salut du monde ; il perdit de vue le spectacle hideux qui se déroulait à ses pieds, et, profondément uni à son Père, il commença sur le gibet la vie divine qu’il allait mener dans le cœur de l’humanité pour des siècles infinis.

892. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Touché, à ce qu’il disoit, de la grace, & voulant rentrer dans le sein de la vraie église, il revint dans sa patrie & se mit entre les mains de l’illustre Bossuet. […] Il tenta tous les moyens imaginables pour revenir dans sa patrie.

893. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 32, que malgré les critiques la réputation des poëtes que nous admirons ira toujours en s’augmentant » pp. 432-452

Racine l’y fait revenir dans la premiere édition de sa tragédie, c’est-à-dire, comme captive d’Oreste qui va l’emmener à Sparte. Mais elle y revient pour promettre au corps de Pyrrhus qu’on apporte sur le théatre, tous les soins d’une femme tendre et affligée de la mort de son mari.

894. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 10, continuation des preuves qui montrent que les anciens écrivoient en notes la déclamation » pp. 154-173

Quittons une matiere qui deviendroit bien-tôt trop sérieuse, et revenons à notre sujet. […] Je reviens à la déclamation théatrale des anciens.

895. (1757) Réflexions sur le goût

Alors elle revient sévèrement sur les productions du génie ; elle conserve ce qui est l’effet du véritable enthousiasme, elle proscrit ce qui est l’ouvrage de la fougue, et c’est ainsi qu’elle fait éclore les chefs-d’œuvre. […] Le vrai philosophe se conduit à peu près de la même manière pour juger que pour composer : il s’abandonne d’abord au plaisir vif et rapide de l’impression ; mais persuadé que les vraies beautés gagnent toujours à l’examen, il revient bientôt sur ses pas, il remonte aux causes de son plaisir, il les démêle, il distingue ce qui lui a fait illusion d’avec ce qui l’a profondément frappé, et se met en état par cette analyse de porter un jugement sain de tout l’ouvrage.

896. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Il revient, au contraire ! […] Il est le père de cet Enfant Prodigue qui a vécu parmi les pourceaux, et qui, plus mauvais que le fils prodigue des Saintes Écritures, ne reviendra jamais à la maison paternelle, car il l’a détruite de ses propres mains.

897. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Louis XVI et sa cour »

Lorsque, à la dernière page de son volume, qui se ferme quand les États-généraux s’ouvrent et quand ils deviennent les vrais rois devant le roi, déjà, de ce moment, décapité, l’auteur examine, avant de terminer, cette question, qui reviendra d’ici longtemps sous toute plume tourmentée du besoin de l’action politique : la Révolution était-elle inévitable ? […] Il y a enfin les hommes de mer, l’honneur de ce règne de Louis XVI à qui la terre faisait si peu d’honneur, d’Estaing, de Grasse et Suffren, l’audacieux bailli, que voilà bien revenu des Indes où sa gloire était trop engloutie, ramené par Renée dans un beau livre et mis sous les yeux de la France.

898. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

car il joue les marquises, lui, avec une si audacieuse et merveilleuse désinvolture, qu’il faut qu’elles reviennent elles-mêmes, chaperonnées de leurs propres lettres et sur le poing de Sainte-Beuve, — ce doux fauconnier !  […] Atticisme, poésie, loisir, loisir surtout, presque bafoué dans nos sociétés ouvrières, toutes ces choses qui produisent des esprits comme cette marquise de Créqui, par exemple, disparaîtront, dans un temps plus prochain qu’on ne le croit, pour ne plus revenir.

899. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Benjamin Constant »

L’époque de Madame Récamier, cependant, ne se recommandait pas précisément par un bégueulisme supérieur… C’était la formidable époque où la cavalerie de Murat escaladait des forteresses, et c’est de ce temps-là que Madame Récamier fut chastement et presque hiératiquement la mystérieuse et impénétrable Isis sous ses sept bandelettes, et pas un, même de ceux qui dans ce temps-là revenaient d’Égypte, n’a pu se vanter de l’avoir désentortillée d’une seule ! […] — et ensuite parce qu’elle avait atteint l’homme qui devait le plus y échapper, — s’éteignit tout à coup, un jour, comme la flamme d’un grand incendie qui ne peut plus rien dévorer et qui tombe sur des débris fumants et noirs… Après avoir aimé Madame Récamier comme il l’avait aimée, Benjamin Constant retourna à la vie ordinaire de ces passions qui ne sont plus la passion unique, la passion despotique et torturante qui donne bien l’idée de ce que les catholiques entendent par leur possession du démon… Benjamin revint à la vie de la pensée, à ses travaux, à ses ambitions, à ses passions même ; car il en eut pour d’autres que Madame Récamier.

900. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXVIII. M. Flourens »

Ils ont été attirants, amusants, attachants, quelquefois brillants, et on a pu se risquer un jour, sur la foi de leurs livres, aux sciences physiques ou naturelles sans avoir la vocation d’un héros, d’un martyr, d’un Lapeyrouse qui n’en reviendra pas et qui croit s’en aller bravement se faire manger par les sauvages ! […] Flourens a dernièrement publiée, nous avons dit que nous reviendrions sur les services, rendus, par l’éminent commentateur du grand naturaliste, à la philosophie générale.

901. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

De Gères nous dit que c’est un appel fait par un poète appartenant à la Société des sonnettistes (il paraît qu’il y a de pareilles sociétés) qui l’a fait revenir à la muse si longtemps abandonnée. Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !).

902. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

On y va avec la fureur de la curiosité enthousiaste… Mais comment en revient-on ? […] Mais il m’est revenu sur Alfred de Musset plus que cela… seulement par les airs !!

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