Les acteurs étaient toujours obligés d’en revenir à la vieille Farce, à la Farce « garnie de mots de gueule », aux jeux des pois pilés, qui continuaient d’avoir la faveur populaire.
Sachant qu’un excès ne se corrige que par un autre, la nature humaine ayant besoin d’être forcée en sens contraire pour revenir au juste milieu, nous souhaitions des vers sans rimes, reconnaissables seulement à la sonorité et à l’éclat, obéissant aux seules lois de la fantaisie, scandés d’un frémissement intérieur, distincts de la prose, par leur intensité musicale.
On déposa Jésus dans le caveau ; on roula la pierre à la porte, et l’on se promit de revenir pour lui donner une sépulture plus complète.
Nous reviendrons sur ce sujet dans la quatrième période, en examinant la doctrine de Molière sur l’usage de plusieurs expressions qu’il a voulu maintenir, et que l’usage a écartées de la langue.
Malherbe s’en offense, & proteste qu’il ne reviendra jamais de son aversion pour sa famille.
Je l’ai déjà observé, et je n’y reviendrai plus.
Puisque Virgile et Racine reviennent si souvent dans notre critique, tâchons de nous faire une idée juste de leur talent et de leur génie.
Je reviens au sujet de tant de discussions, je veux dire à l’usage de composer et d’écrire en notes la declamation qui avoit lieu autrefois.
On conçoit comment il put louer Stilicon, qui n’était pas à la vérité un citoyen, mais qui était à la fois et un ministre et un général ; mais Honorius, qui toute sa vie fut, comme son frère, un enfant sur le trône ; qui, mené par les événements, n’en dirigea jamais aucun ; qui ne sut ni ordonner, ni prévoir, ni exécuter, ni comprendre ; empereur qui n’avait pas même assez d’esprit pour être un bon esclave ; qui, ayant le besoin d’obéir, n’eut pas même le mérite de choisir ses maîtres ; à qui on donnait un favori, à qui on l’ôtait, à qui on le rendait ; incapable d’avoir une fois du courage, même par orgueil ; qui, dans la guerre et au milieu des périls, ne savait que s’agiter, prêter l’oreille, fuir, revenir pour fuir encore, négocier de loin sa honte avec ses ennemis, et leur donner de l’argent ou des dignités au lieu de combattre ; Honorius, qui, vingt-huit ans sur le trône, fut pendant vingt-huit ans près d’en tomber ; qui eut de son vivant six successeurs, et ne fut jamais sauvé que par le hasard, ou la pitié, ou le mépris ; il est assez difficile de concevoir comment un homme qui a du génie, peut se donner la peine de faire deux mille vers en l’honneur d’un pareil prince.
Avant que de dénombrer les conditions ou règles qui leur sont propres, il faut revenir sur nos pas et parler de l’objet des deux épopées badines, afin qu’on sache ce qu’elles sont, comme l’on sait ce que c’est que l’épopée sérieuse. […] Un heureux commerce, entretenu par des intermédiaires célestes, chargés des relations du Créateur avec ses créatures, fournit au poète le moyen de revenir sur le passé. […] Mais ceci se rapporte aux considérations de la langue : revenons à la règle de l’unité. […] Son talent ne fût pas tombé dans mille écarts qui le forcèrent à revenir en sens contraire sur tous ses pas, s’il eût appuyé sa marche d’un système exact et régulier, qui seul empêche de s’égarer dans les études littéraires. […] Nous avons précédemment rapproché les ressemblances qu’établit ce merveilleux divin entre les combats des Dieux païens avec les Titans, et ceux de nos anges avec nos démons : il est superflu d’y revenir.
Ce sont de libres associations, constituées par des dons et legs, et vivant de leurs propres revenus. […] — Eh bien, il faut revenir me voir, et me redemander d’autres places. […] Elle revint à la porte close. « Qui es-tu ? […] Mais il ne revenait pas bredouille. […] Il revint à la charge, risqua une pointe, et mal lui en prit.
C’est un autre nervoso-bilieux, malade, dégoûté, fatigué, revenu de ses aventures politiques et galantes avec un fond de scepticisme et d’amertume. […] Et, du reste, il avait soin, en exagérant la gravité de sa position, de placer ses fonds en rentes viagères, ce qui quadruplait du coup ses revenus. […] Mais c’est confondre l’âme avec la vie, et, par excès de spiritualisme, revenir à la doctrine contraire. […] Elles s’en reviennent blessées d’amour et d’héroïsme, sans rien comprendre à leur blessure. […] De toutes parts on revenait directement à la nature.
Revenons à la littérature. […] Et ils revinrent. […] Il revint, huit jours après sa mort. […] il ne revint pas. […] Et nous reviendrions au père Dumas.
Cela reviendrait à dire que tel discours de Mirabeau ou de Danton, improvisé dans une situation tragique, produisait moins d’effet esthétique sur l’auditeur qu’il n’en produit sur nous. […] Gautier, ont tous essayé de revenir. […] C’est une question sur laquelle nous reviendrons dans le livre II. […] Il me revint à l’esprit divers faits qui confirmaient mon idée, et j’arrivai alors à conclure, d’une façon générale, qu’une action a d’autant plus de grâce qu’elle s’exécute avec une moindre dépense de force. » (Essai sur la grâce, traduction Bardeau.) […] Ce beau vers est d’autant plus irréprochable que, malgré le temps fort de la septième syllabe, il revient ensuite à la vraie forme du vers romantique, huit et quatre.
Il n’est tel, pour se faire faire place dans la rue, qu’un maçon qui revient, tout blanc de plâtre, de son ouvrage. […] Les uns reviennent de la première messe, les autres vont à la seconde. […] M*** reviendra, faites qu’il trouve un plumeau. » 1870. […] Reviendra-t-il ? […] J’en doute, car je me sens mourir… Il ne reviendra pas ici avant ce soir… Jusque-là comment dévorer le temps ?
J’y reviendrai, mais le plus bel exemple de ce genre de développement est sans doute celui qu’Edgar Poë nous a laissé. […] Paul Souriau sur le hasard comme principe de l’invention49, j’aurai d’ailleurs à y revenir un peu plus longuement. […] Il échoue, et ses préoccupations reviennent et se fortifient, lorsque, à Zurich, il se trouve mis en rapport avec un philologue, traducteur et commentateur des Eddas. […] Un d’eux le ramène au mythe de Siegfried et il y revient définitivement. […] Il faut revenir sur cette question pour l’examiner en elle-même et de plus près.
Quand la révolution commença à gronder, il revint, par conscience, comme un soldat qui au bruit des armes court au péril, « persuadé qu’il était honteux pour lui de passer oisivement son temps à l’étranger et pour son plaisir, quand ses compatriotes luttaient pour leur liberté. » La lutte engagée, il parut aux premiers rangs, en volontaire, appelant sur lui les coups les plus rudes. […] Quelques semaines après, sa femme retourna au logis paternel, ne voulut plus revenir, ne tint compte de ses lettres, et renvoya son messager avec dédain. […] Quelle que fût la langue où il écrivît, anglaise, italienne ou latine, quel que fût le genre qu’il touchât, sonnets, hymnes, stances, tragédies ou épopées, il y revenait toujours. […] L’âge est venu ; exclu du pouvoir, de l’action, même de l’espérance, il revient aux grands rêves de sa jeunesse. […] Il s’ennuya fort, et fut « très-joyeux » de revenir au ciel.
Mais, de ce que c’est par des voies rationnelles qu’on revient à l’obligation, il ne suit pas que l’obligation ait été d’ordre rationnel. […] Cela revient au même, je le veux bien, dans la pratique : qu’on explique le fait d’une manière ou d’une autre, le fait est là, on a réussi. […] On pourrait dire, en détournant de leur sens les expressions spinozistes, que c’est pour revenir à la Nature naturante que nous nous détachons de la Nature naturée. […] Quoi qu’on fasse, il faudra toujours revenir à la conception de créateurs moraux, qui se représentent par la pensée une nouvelle atmosphère sociale, un milieu dans lequel il ferait meilleur vivre, je veux dire une société telle que, si les hommes en faisaient l’expérience, ils ne voudraient pas revenir à leur ancien état. […] Une société humaine dont les membres seraient liés entre eux comme les cellules d’un organisme ou, ce qui revient à peu près au même, comme les fourmis d’une fourmilière, n’a jamais existé, mais les groupements de l’humanité primitive s’en rapprochaient certainement plus que les nôtres.
Il entend revenir à la poésie pure, c’est-à-dire simplement à du hasard converti en chance. […] Mais la poésie qui revient ou qui s’éveille de ce monde de rêves tient au moins dans ses mains quelque chose qui n’est pas rêve, à savoir de beaux vers et de belles images. […] Ayant quitté Valéry et descendant les Champs-Elysées, mon esprit revint sur ces images, et j’eus l’impression d’avoir vu déjà dans un ouvrage de Valéry quelque chose d’analogue. […] Nous revenons à cette préoccupation leibnitzienne d’une caractéristique universelle, qui a si fort hanté les pensées de Valéry, et qui ne devrait pas être étrangère aux nôtres... […] J’en reviens dès lors à ce que j’écrivais en commençant cet essai.
Il passa agréablement son temps à la cour du roi Soleyman, fit de belles affaires pendant quelques mois de séjour à la cour du Louis XIV de la Perse, le grand roi Sha-Abbas ; puis, encouragé par ces succès et provoqué par le roi de Perse, il revint à Paris chercher de nouveaux objets de commerce, et rentra en Perse ; mais Sha-Abbas était mort. […] Le 1er octobre, Sabatar revint, amenant une sauvegarde du Turc pour son château et pour toutes ses terres. […] La cause de sa disgrâce était qu’il ne voulait point boire de vin, s’en excusant toujours sur sa vieillesse, sur la dignité de premier ministre, sur le nom de Cheik qu’il porte, lequel revient à celui de Kéat, et marque un homme consacré à une étroite observance de la religion, et enfin sur le pèlerinage qu’il avait fait à la Mecque, qui l’engageait à vivre plus purement. […] Le dessus était doré si épais, qu’on eût pris la tuile pour de l’or massif ; chaque tuile consumait le poids de trois ducats et un quart de dorure, et revenait à près de dix écus. […] Pour l’or et l’argent, je crois qu’on n’en saurait supputer la quantité, et je n’en saurais rien dire de positif ; le grand Intendant et d’autres seigneurs me répondaient là-dessus comme sur les revenus du roi.
Un état passé et oublié qui revient à la conscience, s’il est reconnu, est par là même affirmé mien : on ne se souvient que de soi-même. […] Par la même raison, souvent une parole intérieure est répétée sans être reconnue, la reconnaissance portant uniquement sur la pensée qu’elle exprime : je me souviens que tout à l’heure j’avais dans l’esprit telle idée ; l’idée seule m’intéresse : elle seule est reconnue, située dans le passé ; l’expression silencieuse qui revient avec elle à la conscience reste à l’état de simple réminiscence. […] Nous n’avons pas l’habitude, dans la vie ordinaire, de reconnaître la parole intérieure comme telle, alors même que nous reconnaissons les faits qui reviennent avec elle à la conscience, et, par suite, nous ne savons pas la distinguer de la réflexion ou de la rêverie ; elle est pour nous, dit très justement de Bonald, « comme la vie, dont nous jouissons sans savoir ce qu’elle est »160. […] Nous aurons plus d’une fois l’occasion de revenir sur ces deux formes et ces deux effets de l’habitude ; [voir surtout, ch. […] Des clichés de Shakespeare, des lignes issues de livres qu’elle avait lus dans le temps lui revenaient à la mémoire lorsqu’elle souffrait ; elle les répétait inlassablement.