Quand on le pressait, pendant son exil de Bruxelles, de fixer ses souvenirs, de raconter et de dicter ce qu’il avait vu, il répondait : Cui bono ? […] » Dénoncé à la société des Jacobins peu de temps avant le 9 Thermidor, il aimait à raconter qu’il avait été sauvé par son cordonnier qui se leva et dit : « Ce Sieyès, je le connais, il ne s’occupe pas du tout de politique, il est toujours dans ses livres : c’est moi qui le chausse, et j’en réponds. » D’une stricte économie pour lui-même, il n’était pas aussi peu secourable que quelques personnes l’ont cru.
Coquelin aîné racontait qu’étant tout jeune, et gagnant seulement dix-huit cents francs par an, et ayant, avec beaucoup de peine, mis de côté deux cents francs, il avait demandé à Diaz de lui faire un tableautin. […] Saint-Vallier lui a raconté que, c’est dans ce moment, dans ce moment seul, qu’il a pu obtenir ce qu’il a obtenu, en le cours de ses négociations.
Quand la parole intérieure est calme, nous ne croyons pas parler ; quand elle est vive, nous croyons jusqu’à un certain point parler, nous croyons, ou bien nous livrer à un monologue, ou bien raconter nos pensées à un compagnon absent. […] , p. 389-390 : poème qui raconte une soirée solitaire au Théâtre-Français : « Je vis que devant moi, se balançait gaiement / Sous une tresse noire un cou svelte et charmant ; / Et voyant cet ébène enchâssé dans l’ivoire, / Un vers d’André Chénier chanta dans ma mémoire, / Un vers presque inconnu, refrain inachevé, / frais comme le hasard, moins écrit que rêvé. »] 236.
Ce mondain, qui nous raconte Un mariage dans le monde, s’est trouvé d’observation, de style et de taille, avec ce sujet d’une réalité si commune, et nous avons eu un livre vrai. […] Feuillet n’est pas le laquais du monde qu’il raconte comme Boswell l’était de Johnson ; il en est l’égal, et il en a été le favori.
N’est-ce pas évident, quand le romancier entreprend, comme il est si souvent arrivé, de raconter sa propre histoire et, plus spécialement, son enfance ? Le seul nom d’enfance n’évoque-t-il pas un roman qui est en nous tous, et qui s’y trouve à l’état romanesque précisément, je veux dire avec la poésie de la réalité et celle du recul, avec le double attrait de la jeunesse qui se souvient et de l’expérience qui raconte, avec ces grossissements de certains épisodes, que le lointain déforme et amplifie, comme il fait, entre les branches d’arbres, pour les astres qui se lèvent ?
Je ne me contentais pas de les lire, je les entendais raconter.
À vrai dire, toute personne qui, dans sa jeunesse, a vécu d’une vie d’émotions et d’orages, et qui oserait écrire simplement ce qu’elle a éprouvé, est capable d’un roman, d’un bon roman, et d’autant meilleur que la sincérité du souvenir y sera moins altérée par des fantaisies étrangères : il ne s’agirait pour chacun que de raconter, sous une forme presque directe et avec très-peu d’arrangement, deux ou trois années détachées de ses mémoires personnels.
On a raconté une anecdote assez piquante : Nodier lisait dans une séance particulière de l’Académie l’article Abolition du Dictionnaire : « Abolition, substantif féminin, etc., etc… ; prononcez abolicion.
D’abord il nous raconte que son père est vieux et faible, si faible et si vieux Qu’à peine il peut encor déraciner un chêne Pour soutenir ses pas tremblants.
Toute action, toute démonstration ont un commencement, un milieu et une fin : toute œuvre qui racontera une action, ou développera un raisonnement, devra avoir un commencement, un milieu et une fin.
Coppée a fait représenter hier à l’Odéon plus de talent que dans cette comédie en cinq actes que je pourrais vous citer, si je ne craignais pas de chagriner l’auteur… Le Passant n’est pas une de ces pièces que l’on raconte ; c’est un poème auquel l’analyse ferait perdre la saveur et la grâce, une pure œuvre d’art que je vous engage à aller voir et que vous applaudirez certainement ; cela dure vingt minutes, vingt-cinq minutes au plus, et tout, depuis le premier vers jusqu’au dernier, vous charmera, je vous le jure… Enfin, voilà un début heureux au théâtre ; si M.
Et peut-être trop de fois lûmes-nous des contes commençant par ces mots : « Chacun avait raconté sa première aventure d’amour… Moi, commença Jacques Vergnieux, etc. » et finissant par : « Jacques s’était tu, Cernesse ne songeait point à railler, et personne n’osait parler le premier dans le silence. » Il faut savoir gré pourtant à M.
On racontait au sujet de ses cures mille histoires singulières, où toute la crédulité du temps se donnait carrière.
Les disciples racontèrent le fait avec des détails de mise en scène combinés en vue de l’argumentation.
Le Vendidad, un des livres sacrés de la Perse, raconte qu’à l’origine du monde, Ormuzd, le dieu céleste, remit au héros Yma des armes invincibles, et lui donna trois cents contrées pour domaine.
D’après un trait de la vie de La Fontaine, que j’ai raconté, on a vu qu’il allait quelquefois entendre les charlatans de place, et on voit par cette fable qu’il ne perdait pas son temps.
Ceci est un fait que je raconte, ce n’est point un blâme ni un regret que j’exprime.
Guizot, qui raconte qu’un jour, en l’entendant réciter une phrase de Chateaubriand, Mme de Staël, s’avisant, se mit à crier qu’il jouerait supérieurement la tragédie, ce qui est comique, et lui proposa le rôle de Pyrrhus ou d’Oreste dans Andromaque, ce qui aurait été bien plus comique encore, s’il avait accepté !
C’est là l’histoire de Joseph de Maistre que ces lettres ne nous racontent pas en se passionnant, mais montrent avec une éloquence inouïe, gaie ici, triste là, ironique plus loin, mais toujours aimable et respectueuse !
Tout ce que Thureau-Dangin nous raconte très fidèlement dans son Étude historique est bien moins à la charge des partis qu’il ne croit, et bien plus à celle des gouvernements qui ne savent pas s’y prendre avec eux.
Assurément, aux yeux de qui sait discerner et sait conclure, l’histoire de la maison de Saint-Cyr, du temps de Louis XIV et de madame de Maintenon, telle que Lavallée nous la raconte, est une vue, prise par un côté nouveau, sur l’esprit et les mœurs du grand siècle, saisis, comme au plus frais et au plus pur de leur source, dans l’âme des jeunes filles qui y étaient élevées et dans l’éducation qu’on leur donnait.