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1216. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Première Partie. Des Langues Françoise et Latine. — Les traductions. » pp. 125-144

On desire de connoître, d’après lui, Tacite, cet historien qui a si bien peint l’ame fausse, impérieuse, dissimulée & cruelle de Tibère, exécrable imposteur, modèle de Cromwel pour les grandes qualités & les grands vices ; cet historien, qui a si bien nuancé le caractère des Romains, qui veut prouver que tout, dans le sénat & chez Tibère, se faisoit par une combinaison de crimes ; cet historien dans qui l’on remarque un esprit d’ordre & de suite, des réflexions & des vues profondes & lumineuses, un talent merveilleux pour faire des tableaux.

1217. (1799) Dialogue entre la Poésie et la Philosophie [posth.]

Oui, mais ce même Horace a prouvé le goût qu’il avait pour les vers, en prenant la peine d’en faire d’excellents ; et vous, tout ce qui ne vous instruit pas, tout ce qui ne vous apprend rien, en un mot, tout ce qui n’est pas lecture utile, ne peut obtenir votre suffrage.

1218. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Tallemant des Réaux »

Mais, chose remarquable et qui prouve bien l’aridité foncière de ce pauvre homme !

1219. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

» que la France, qui l’aurait écrit, disait Chateaubriand, tient pour authentique, Fournier ne le nie pas, mais le reporte dans une lettre de vingt lignes où il se noie, accusant Antonio de Vera, un historien espagnol, d’avoir le premier arrangé ce billet à la laconienne, — ce qui prouve seulement que l’historien Vera est plus artiste que Fournier, qui n’est qu’un grammairien historique.

1220. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

Ainsi encore, après Théroigne de Méricourt, une figure moins terrible, une sainte plus douce, mademoiselle Kéralio, madame Robert, une fille noble, mal mariée, devenue ambitieuse, et tombée, à force d’abjection et de folie, dans le mépris de madame Roland, et si bas que Michelet, ému jusqu’aux entrailles dans la personne de cette petite madame Robert, se risque à protester contre le portrait déshonorant qu’en fait madame Roland dans ses Mémoires : « Ce qui prouve — ajoute-t-il mélancoliquement — que les plus grands caractères ont leurs misères et leurs faiblesses ! 

1221. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « La Femme au XVIIIe siècle » pp. 309-323

Et cela est si vrai, ce que j’écris là, le réalisme est si bien l’œuvre de MM. de Goncourt, — aveugles comme toutes les paternités, qui ne savent pas l’enfant qu’elles font, — qu’éclairé après L’Assommoir, et fier comme ces bêtes de pères, qui sont fiers de leurs petits hiboux, Edmond de Goncourt (le survivant des deux) s’est senti jaloux de Zola, et, pour prouver qu’en fait de réalisme le dernier venu ne l’emportait pas sur le premier, il a commis La Fille Élisa.

1222. (1880) Goethe et Diderot « Introduction »

Cela ne prouvait pas pour le siècle.

1223. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Soulié et Dussieux n’ont prouvé nulle part qu’ils ont le talent qui regimbe contre l’obscurité… Enfin, ce n’est même pas non plus au profit de M. 

1224. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Roche tout seul, — car ce singulier livre a la singularité de plus d’avoir changé de traducteur à chaque volume, ce qui prouve la difficulté de bien traduire Carlyle, — ce dernier volume commence en Septembre, à l’établissement de la Commune, jusqu’en Vendémiaire, aux mitraillades de Bonaparte, où finit, pour Carlyle, la Révolution.

1225. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame de Créqui »

En effet, si, comme l’a presque prouvé Sainte-Beuve, les Souvenirs de Madame de Créqui ne sont pas d’elle, ils sont au moins de bien près d’elle.

1226. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Hoffmann »

Mais donnez aux enfants un ouvrage fade et faux comme Numa Pompilius, ils ne l’oublieront pas plus que Perrault ou tout autre livre piquant et vrai ; car la force des premières impressions de la mémoire ne prouve rien de plus que la fraîcheur de cette faculté.

1227. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XII. MM. Doublet et Taine »

Il fallait prouver que la plus haute source de mémoire, d’intelligence, de bonne volonté, d’acquisition, c’est la famille, l’éducation et le langage.

1228. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

» Prosaïsme bouffon, qui prouve, du reste, que le naturaliste et le médecin tenaient, en Swedenborg, plus de place que le poète… qui n’y fut jamais !

1229. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « MM. Delondre et Caro. Feuchtersleben et ses critiques. — L’Hygiène de l’âme » pp. 329-343

II Quant à moi, je dis brutalement, quitte à le prouver tout à l’heure : Je n’ai jamais vu de livre plus vide et qui méritât moins les empressements d’une critique sérieuse et sincère.

1230. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Seulement il l’est à sa manière, avec une abondance de notions, une appropriation de connaissances qui prouve à quel point l’enthousiasme touche à la patience et que rien n’est impossible à l’amour !

1231. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Maynard »

C’est la première fois qu’on nous ait donné l’impression profonde, la notion claire, la mesure exacte de ce génie qu’on dédoublait et qu’on croyait déshonorer peut-être en l’appelant le génie du cœur, mais que voici aussi lumineusement prouvé que celui des génies de tête les plus incontestables, grâce au livre de l’abbé Maynard.

1232. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Une admirable dissertation sur les religieuses de Loudun, les trembleurs des Cévennes et les convulsionnaires de Saint-Médard, prouve, avec la clarté de la plus pure lumière, la bonne foi des premières observations, méconnues à dessein par le protestantisme et la philosophie.

1233. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gustave Rousselot  »

Quant à Gustave Rousselot, qui a l’âge de la candeur, s’il est candide, il est, comme je l’ai dit et comme je viens de le prouver, aussi inconséquent à son orgueil, dans la misérable conception de sa poétique, qu’insolent pour la poésie elle-même.

1234. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Il y a un proverbe anglais, cité par lord Byron dans son extravagante et cependant admirable polémique en faveur de Pope contre Shakespeare, — et dans laquelle le grand poète de génie prouva qu’il avait sur son beau front ce coin de la démence, comme les Anglais l’appellent, et qu’ils y montrent, pour excuser leur infâme conduite à son égard, — il y a un proverbe anglais qui dit qu’on peut faire une bourse de soie avec une oreille de cochon.

1235. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Les Improvisations, où le poète pleure sur le général Foy, chante le sacre du roi Charles X et quête pour les Grecs, ne méritent d’être mentionnées que pour prouver l’impuissance radicale de toute femme poète, quand il s’agit de chanter quoi que ce puisse être, en dehors de la maternité et de l’amour.

1236. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Auguste Barbier »

En dehors de l’inspiration, Auguste Barbier est quelque chose d’un déplorable et d’un lamentable qui prouvent combien peu le génie dépend des circonstances dont les théories à la mode le font dépendre, et que Dieu peut allumer cette flamme sur les plus grotesques trépieds.

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