Quel pédant d’école militaire a donc prétendu que leur exemple a nui, en Europe, au prestige de nos armes, qu’ils ont désappris la grande guerre, abandonné les sacrés principes et troublé la tactique des bureaucrates en pantalon garance ? Comme si le premier principe de la « grande guerre » n’était pas partout et toujours d’accepter un poste périlleux et de s’y tenir ! […] « Mme Worms-Clavelin, considérant la force et la richesse de l’Église, a tenu la main énergiquement à ce que Jeanne fût laissée à ces religieuses qui donnaient à la jeune fille des principes et des manières. […] Anatole France, que nous ne savions pas si intransigeant sur les principes, et qui rappelle, en une page tout à fait renanienne, combien Jéhovah — le vrai Jéhovah — était avide de la fumée des sacrifices et altéré de sang humain.
Lorsqu’il a pris dans les légendes communes de l’humanité le mythe des âges, il y a mêlé un élément nouveau et disparate, le principe du progrès. » L’observation est juste pour le Grec en général ; elle ne me persuade pas pour Hésiode. […] Mais un recteur de 1639 avait posé en principe que le froid échauffait la vertu. […] Son petit-fils l’intéressait un peu plus, en vertu de ce principe formulé par lord Bacon « que tout grand-père aime dans son petit-fils l’ennemi de son ennemi ». Beau principe qui jette un jour bizarre sur les familles des hobereaux anglais. […] Partant de ce principe que quiconque est l’ennemi de l’Église est son ami, elle ouvrira largement les portes de la cité française et facilitera l’accès des grands emplois à tous ceux qui ne pourront être soupçonnés d’attachement à nos traditions religieuses.
Mais le génie d’un Racine, d’un La Fontaine ou d’une Mme de La Fayette, à son rang bien entendu, s’est trouvé d’accord avec les bons principes, avec les seuls principes et c’est tant mieux, ma foi. […] Les dramaturges athéniens frappaient la vue, au besoin dans leurs actions, mais c’était selon les cas occurrents, et ils ne songeaient pas à faire de ce petit moyen un grand principe de l’art.
Se pénétrer de « l’harmonie » qui nous unit aux êtres, aux objets ; se réunir « non pas pour penser, mais pour sentir ensemble », voilà l’autre besoin impérieux, l’autre principe vital de l’âme suédoise. […] Victor Giraud, n’admet, en matière d’art, cette théorie de « la bienfaisance du caractère » envisagée comme un principe essentiel qui « assigne à chaque œuvre son rang dans l’échelle » ; il nous montre du doigt à quelles puériles conclusions peut aboutir une philosophie de l’art dans laquelle s’introduirait par ce biais « toute la morale ». […] C’est Hugo, avec son alliance de mots si expressive et si exacte : Gravir le dur sentier de l’inspiration, et c’est aussi Théophile Gautier, avec ses déclarations de principes sur la nécessité de la forme impeccable et de l’effort laborieux pour sculpter l’œuvre d’art dans une matière dure, qui prêtent leur autorité à ce Credo littéraire proclamé emphatiquement : Ce qu’il nous faut à nous, c’est aux lueurs des lampes La science conquise et le sommeil dompté, C’est le front dans les mains du vieux Faust des estampes, C’est l’Obstination et c’est la Volonté.
Il remarque très judicieusement, et il pose en principe que le christianisme a eu pour principal effet de renouveler le fonds moral de l’homme. […] La vie universelle n’est qu’un effort éternel du monde pour revenir à son principe. […] Mais désormais dans chaque homme il en est une autre qui lutte contre elles, une volonté qui soulève le lourd filet aux poids de plomb ; et les déesses antiques, de tyrans qu’elles étaient, sont devenues des ennemis ; de principes de mort, principes de lutte ; c’est-à-dire source de vie, stimulants de l’espérance, conditions de l’honneur, de la dignité et de la gloire Voilà une idée philosophique devenue idée poétique : c’est le poème Les Destinées.
Kant, Kant, immortel Immanuel, tu tâcheras d’arranger ça avec les principes de la Raison pure pratique. […] Il faut avouer aussi que Voltaire est bon ici : Puissance, liberté, vieil honneur militaire, Principes, droits, pensée, ils font en ce moment De toute cette gloire un vaste abaissement. […] Le principe du véritable enseignement. […] Le dialogue racinien est généralement un combat, (on pourrait dire constamment un combat) ; dans le dialogue racinien le partenaire est généralement, constamment un adversaire ; le propre du personnage racinien est que le personnage racinien parle constamment pour mettre l’adversaire dans son tort, ne se propose que de mettre l’adversaire dans son tort, ce qui est le commencement même, le principe de la cruauté.
Ce philosophe, chargé de présider à l’éducation de Chapelle, fils naturel de l’Huiller, maître-des-comptes, et voulant donner des émules à son élève, admit à ses leçons Bernier, Cyrano, Pocquelin ; bientôt il est enchanté de la docilité, de la pénétration de celui-ci, et lui enseigne, non seulement la philosophie d’Épicure, mais lui donne encore les principes de cette philosophie pratique, plus douce, plus utile, et que nous lui verrons mettre en action dans toutes ses pièces. […] Précis de Il Principe Geloso, Tragi-Comédie en cinq actes. […] Dans Il Principe Geloso, Arlequin, simple domestique, sert d’espion au roi.
Sur ce principe, on peut deviner le genre de talent que le monde demande aux ministres.
Scudo en citant ces paroles si justes ; c’est la doctrine pratiquée par Phidias, par Virgile, par Raphaël, doctrine contraire à celle du musicien rival de Mozart, Gluck, qui voulait au contraire que la musique ne fût que la traduction littérale de la parole… Le principe de Gluck, qui est celui de la France, nous prouve, ajoute le commentateur, que si Mozart s’était fixé à Paris, il n’aurait jamais écrit le chef-d’œuvre de beauté et de sentiment de Don Juan. » XII Sous cette haute inspiration de Mozart nous avons vu comment d’Aponte, son poète, composait les scènes et les dialogues entre deux ivresses, le vin et l’amour, et en la présence nocturne des fantômes de Dante, ouvert sur sa table.
Le prince de Talleyrand fut en France dans ces derniers temps le Goethe de la politique ; Goethe fut le prince de Talleyrand de l’Allemagne en littérature ; tous les deux très supérieurs au vulgaire, très dédaigneux des événements, peu soucieux de ces doctrines soi-disant immuables que les partis appellent des principes et que l’histoire appelle des circonstances.
Voici le dehors, quant au dedans, un grand esprit enterré vif dans un village, nourri de moelle spirituelle par la réflexion solitaire et une constante lecture, familier avec tous les hauts livres, un moment foudroyé par la mort d’un fils de onze ans, mais en train de reprendre son parti de la vie, « un cauchemar entre deux néants », un causeur à la parole espacée de mots qui font réfléchir, et jugeant à vol d’aigle, et allant au sommet des plus grandes questions, et enfermant sa pensée dans une formule nette, à arêtes coupantes, comme le métal d’une médaille ; un cœur tendre, mais un politique aux principes inflexibles, un génie dantonien auquel le théâtre et les circonstances ont manqué, le seul homme que j’aie vu préparé à tout et digne de tout9.
* * * — Dans l’élite de ceux qui pensent, il se fait une visible réaction contre le suffrage universel et le principe démocratique ; et des esprits se mettent à voir le salut de l’avenir dans une servitude de la canaille, sous une aristocratie bienfaisante des intelligences.
Il ne peut, n’est-ce pas, y être question de progrès, du mérite des femmes, des principes de 89, de toutes les Lapalissades qui font la fortune des gens sérieux.
Plutôt ayant tout vu, senti, appris, il s’en déleste par l’oubli, qui est pareillement mémoire, et de la synthèse du complexe se refait la simplicité première (Filiger, Bernard…), uniprimauté qui contient tout, comme l’un insexué engendre tous les nombres, portraiturant de chaque objet au lieu de la vie l’être, ou synonymes : le principe de synthèse (incarné particulier), l’idée ou Dieu.
Le principe de la satire ou de l’épigramme est mauvais, et ses résultats sont cruels.
Mais ce qui intéresse véritablement l’homme, c’est l’homme ; et dans l’homme, c’est la partie permanente de son être, c’est l’âme ; et dans l’âme, c’est la destinée passée, présente, future, éternelle, de ce principe immatériel, intelligent, aimant, jouissant, souffrant, consciencieux, vertueux ou criminel, se punissant soi-même par ses vices, se récompensant soi-même par ses vertus, s’éloignant ou se rapprochant de Dieu selon qu’il vole en haut ou en bas dans la sphère infinie de sa carrière éternelle, jusqu’au jour où il s’unit enfin, par la foi croissante et par l’amour identifiant, à son Créateur, le souverain Être, la souveraine vérité, le souverain beau, le souverain bien.
» Ce n’était pas une affectation de style, c’était une conséquence de principes.
… Nous ne pouvons pas plus discerner cette sincérité que dans les Rougon-Macquart où l’intrigue définie démontrait un principe.
Mais d’autre part le principe de l’associationnisme veut que tout état psychologique soit une espèce d’atome, un élément simple.
Absurde en son principe et en ses considérants, fâcheux en ses conséquences, puisque l’offense faite au poète en sa conscience d’écrivain contribua à entretenir dans son âme orgueilleuse et susceptible cette morosité et cette amertume auxquelles il n’était que trop enclin et que les difficultés de la vie ne firent qu’envenimer, ce jugement valut à Baudelaire, de chaudes et compensatrices sympathies. […] Rien alors ni nous empêche d’admettre aussi que cette œuvre exprime certains sentiments « fictifs » auxquels le poète a le droit et le devoir de façonner son esprit, ainsi que Baudelaire en a posé le principe, dans la note explicative dont il a fait précéder son Reniement de saint Pierre, mais si cette « composition » rigoureuse ne nous paraît pas manifeste, rien ne nous permettra de ne pas juger que ces affirmations théoriques, dont nous ne trouvons pas la trace suffisante, étaient plutôt destinées à étonner le public et à servir d’excuse morale au poète pour certaines hardiesses qu’on lui avait reprochées. […] Or, ce que Mme de Chasans inscrivait là, ce n’étaient ni des remarques de caractères ou de santé, ni des principes d’éducation.
Car l’effort de ramener la diversité à l’unité et les conséquences au principe ; l’art de définir, l’art de découvrir le centre d’un être et ses limites ; la création refaite par la synthèse est déjà œuvre virile. […] Ibo tient au courant de la politique étrangère ceux qui ont la patience de subir une demi-colonne quotidienne de phrases telles : « La chouannerie espagnole, composée des soldats soi-disant disciplinés du général Weyler, ne peut perpétrer l’épouvantable tuerie qui aujourd’hui fait de l’indépendance cubaine une loi d’inéluctable humanité sous peine d’un retour à l’animalité primitive où l’Europe moderne ne pourrait apporter sa sanction sans ériger le banditisme politique en principe. » (22 mai 1898.) […] Elle emprunte à Darwin ses principes et elle vaut surtout par la dialectique nette, vigoureuse, ingénieuse parfois dans sa lourdeur, qui lui permet de tirer d’intéressantes conclusions de détail et d’indiquer quelques applications inaperçues des vérités ou des erreurs évolutionnistes.