Il en publia les deux premiers livres en 1790. […] Il n’est pas moins vrai que cette Préface de M. de Meilhan est un morceau de prix, digne d’être conservé ; et comme ce premier volume des Annales de Tacite, traduit par lui, est devenu à peu près introuvable54, nous avons pensé qu’il n’était pas indigne de l’Académie des Bibliophiles de vouloir bien autoriser et patronner la réimpression du Discours préliminaire.
Fontainas sont malaisés, ses pièces fibres sont plus souples, mais la peine des premières me rend suspecte la nécessité rythmique des autres. […] Pour avoir suivi (après la publication de son premier recueil : Le Sang des fleurs, 1889) les subtils contours de Mallarmé, ce poète, dont nous retiendrons les consolants mirages, n’en a pas moins su transformer sa manière au point de rendre personnel, selon M.
Lebrun, en publiant en 1858 une édition complète de ses œuvres, nous a montré, par quelques pièces de vers charmantes, que, dès l’époque du premier Empire, il y avait bien des élans et des essors vers ces heureuses oasis de poésie qu’on a découvertes depuis et qu’il a été des premiers à pressentir, comme les navigateurs devinent les terres prochaines au souffle odorant des brises..
L’Abbé Desfontaines fut un des premiers à en faire connoître les défauts, & sa critique se trouva bientôt d’accord avec le jugement du Public, qui revint, à cette occasion, de ses premiers applaudissemens.
MOREAU, [Jacob-Nicolas] Conseiller à la Cour des Comptes, Aides & Finances de Provence, premier Conseiller de Monsieur, Historiographe de France, Bibliothécaire de la Reine, né à Saint-Florentin le 20 Décembre 1717. […] Cet Ouvrage sera composé de quarante Discours, dont les dix-sept premiers paroissent.
L’opposant du premier degré n’est pas le moins coupable. […] Chaque fois qu’il prend la parole, son premier mot est : « Mon Dieu ! […] Je ne vous veux pas au premier rang. […] Thiers prenne son parti de votre premier article. […] Sur la cause première, je n’ai pas d’opinion.
Une héritière déçue dans sa première espérance ; dans son premier attachement, consent facilement à n’être pas aimée pour elle-même, et Lumley ne doit pas l’ignorer. […] Cependant ce premier acte n’est pas le plus faible des cinq. […] Toutefois, il convient d’assigner des limites précises au premier de ces deux récits. […] Guizot possède un talent oratoire de premier ordre. […] Clinias devine, aux premières paroles de la jeune esclave, le sort réservé à ses deux amis.
Point : nous avons vu notre littérature se peupler tout à coup de vieillards de quarante ans, échevelés le matin, chauves le soir, et qui, une fois leur première chanson écrite et leur premier air noté, n’ont jamais su que répéter le même air et la même chanson. […] Ce n’est pas impunément que l’on inaugure sa carrière littéraire par quarante volumes volontairement illisibles ; il en est de cette première éclosion de l’intelligence et du talent comme des premiers pas dans la vie, comme des premiers battements du cœur. […] Il est bien rare que, dans ses ouvrages, la fin réponde au milieu, et les derniers chapitres aux premières pages. […] Nous l’avons déjà dit, et ce premier Entretien est là pour le prouver. […] En somme, ce premier Entretien ne concluait rien et ne devait rien conclure.
Corneille était fait pour exciter par son génie et ses premiers chefs-d’œuvre des transports d’enthousiasme que, malheureusement, sa personne vue de trop près soutenait peu, ou que même elle décourageait. […] De retour à Soisy, son premier soin est de faire visite à la maison qu’habitait son cher voisin : « J’ai été aujourd’hui (12 juin 4763), pour la première fois, à Montmorency ; ma première visite a été pour vos tilleuls. […] J’ai dit que je voulais le laisser dans votre bourse jusqu’à mon premier besoin, et qu’il ne viendrait jamais assez tôt pour le plaisir que j’aurais à recevoir de vous de quoi y pourvoir. […] J’avais déjà fait mon premier travail, lorsque, averti d’une publication si curieuse en soi et qui l’était pour moi en particulier, j’ai lu la totalité de ces lettres. […] J’assiste à ce détachement injuste, sans le partager : je demeure, comme au premier jour, un de ses fidèles.
Il ne paraît pas pourtant que l’enfance du poète ait été assiégée de trop pénibles images, et quand il eut à chanter plus tard ses premiers souvenirs, il n’en trouvait que de riants : Ô champs de la Limagne, Ô fortuné séjour ! […] Ainsi Delille, enfant naturel, élevé par charité, n’en sera pas moins, dès son premier pas dans le monde, et au rebours de l’aigre La Harpe ou de l’âcre Chamfort, le petit abbé le plus espiègle et le bel esprit le plus charmant. C’est pendant et peut-être même avant son séjour au collège de Beauvais, et lors de ses premiers essais de la traduction des Géorgiques, qu’il fit à Louis Racine cette visite touchante dont il est parlé dans la préface de l’Homme des Champs. Au premier mot d’une traduction en vers des Géorgiques, Louis Racine se récria : « Les Géorgiques ! […] Voir au Discours sur la Critique, premiers Mélanges, une des plus jolies papes qu’on ait écrites sur Delille.
L’année suivante, en effet, aux premiers beaux jours de l’été, le poète et son amie, volontairement séparés pendant l’hiver, accourront de nouveau l’un vers l’autre au fond de cette complaisante Alsace qui les cache si bien à tous les yeux. […] La fille qu’il avait eue dans sa jeunesse, à Liège, de son premier amour, miss Clémentine, et qui vivait retirée à Meaux, dans l’abbaye de Notre-Dame, lui revint en mémoire, et peut-être en remords. […] L’enfantillage de m’en aller de porte en porte déposer des exemplaires bien reliés de mes premiers travaux pour me concilier des suffrages m’occupa plusieurs jours, et me rendit passablement ridicule à mes propres yeux comme à ceux des autres. […] Quelques amis de mon ami, et qui m’aimaient à cause de lui, comme moi-même je les aimais, accrurent démesurément mon désespoir, pendant ces premiers jours, en ne me servant que trop bien dans mon désir de savoir jusqu’aux moindres particularités de ce funeste accident. […] À chaque municipalité, sur la route, où il nous fallait aller présenter nos passeports, ceux qui les lisaient demeuraient frappés d’étonnement et de stupeur au premier coup d’œil qu’ils y jetaient.
Dans sa première place, il vole un ruban, et accuse une servante qu’il fait chasser ; dans la seconde, son intelligence, son érudition ramassée au hasard le font remarquer ; son maître s’intéresse à lui. […] C’est aux Charmettes que Rousseau écrit ses premiers essais. […] Rousseau y transporta ses livres, son épinette, Thérèse et la mère Levasseur ; l’installation eut lieu le 6 avril 1756, aux premières fleurs du printemps. […] Diderot, dans leurs premières relations, a pu l’aider à extraire de son tempérament, sa théorie ; la guerre à la société, le retour à la nature, c’est le mot d’ordre de Diderot. […] L’idée première en est rigoureusement scientifique : si le développement de l’individu répète sommairement l’évolution de l’espèce, l’éducation de l’enfant doit reproduire largement le mouvement général de l’humanité.
Un concours de causes peut obscurcir de nouveau la réflexion et faire revivre les instincts des premiers jours. […] Il est trop fort, il écrase du premier coup. […] Et, quoiqu’il semble paradoxal de soutenir la même chose pour nos langues métaphysiques, tourmentées par tant de révolutions, on peut affirmer sans crainte qu’elles ne renferment pas un mot, pas un procédé qu’on ne puisse rat-tacher par une filiation directe aux premières impressions des premiers enfants de Dieu. […] Elle est toute à deviner : ni chrétiens, ni juifs, ni païens ne nous ont transmis rien d’historique sur cette première apparition ni sur le principal héros. […] Puis enfin le symbolisme réfléchi, l’allégorie créée avec la conscience claire du double sens, lequel échappait complètement aux premiers créateurs de mythes.
Non, personne ne sait qui fut ce premier, et, selon moi, ce plus sublime de tous les poètes ; personne ne connaît le véritable auteur de ce poème en quelque sorte surhumain. […] L’étrangeté de ces opinions, au premier abord, nous commande cette précaution oratoire ; mais, quand on aura bien lu et relu avec nous ce merveilleux poème de Job, peut-être sera-t-on plus indulgent pour l’étrangeté et pour la hardiesse de nos conjectures sur l’origine de ce livre d’un caractère notablement antédiluvien. […] du premier coup, du premier vagissement de son âme, l’homme aurait parlé à la fois comme homme et comme Dieu ! Ce premier cri du cœur humain, qui éclate de colère, de douleur, de plénitude ; ce premier rugissement de la fibre du lion torturé dans le cœur humain par le sort aurait surpassé tout ce que l’art le plus exercé de la pensée et du style a pu enfanter jusqu’à nos jours ! […] Nous avons traduit nous-même ces premières larmes de Job en vers bien affaiblis d’accent et bien indignes du modèle ; mais il faut considérer, indépendamment de la distance de temps, la faiblesse de l’écrivain surajoutée à la faiblesse de la langue.
Nous négligerons les premiers commencements de ce que nous pourrions nommer les balbutiements de cette renaissance, et nous ne la ferons dater, comme toutes les grandes choses, que de son premier grand homme : le Dante. […] Mais, excepté dans la jurisprudence, cette première nécessité des sociétés civiles qui se fondent, aucune œuvre remarquable ne sortit de cette seconde enfance des lettres. […] L’adversité avait changé sa muse dans son sein ; elle n’y avait laissé que son premier amour. […] Le souvenir toujours renaissant de sa Béatrice, première et dernière apparition de la beauté céleste sous un voile mortel, l’obséda, tantôt délicieusement, tantôt douloureusement, jusqu’au dernier jour. […] Dante était, pour ainsi dire, un païen à peine converti, traînant encore dans l’Église les théories de son vieux culte et les lambeaux de son premier costume.
IV Le collège des jésuites où je faisais mes premières études était le collège de Belley. […] J’en retrouve les traces dans ce passage des Confidences qui peint vaguement ces premières sensations de l’infini dans un cœur d’enfant. […] J’y avais résisté quelque temps sous l’impression des préventions et de l’antipathie que mon premier séjour dans le collège de Lyon m’avait laissées contre mes premiers maîtres ; mais la douceur, la tendresse d’âme et la persuasion insinuante d’un régime plus sain, sous mes maîtres nouveaux, ne tardèrent pas à agir avec la toute-puissance de leur enseignement sur une imagination de quinze ans. […] Le soldat et le poète s’entendirent au premier mot. […] J’ai dit, dans cette demi-confidence de première jeunesse, que, pendant notre séjour dans l’île, j’écrivais de temps en temps des vers mentalement adressés à la charmante fille du pêcheur, bien qu’elle ignorât ce que c’était que des vers et dans quelle langue ces vers étaient écrits.
Ce dernier guida son jeune compatriote dans ses premières études. […] Nous verrons, volage bergère, Qui premier s’en repentira. […] Nourri dès sa première jeunesse à la Cour, Ronsard était habitué à veiller tard. […] Il y a dans le poème d’Adonis des beautés de premier ordre, quoique lourdement parées. […] Et quant au Richelieu du premier, il n’est pas si éloigné de la Marion Delorme du second.
(Scène première.) […] Celle qui vient d’être citée se trouve dans L’Etourdi, une des premières pièces de Molière, il est vrai. […] Il est probable qu’à ce premier trait, certaines gens commencèrent à dresser l’oreille. […] Les trois premiers actes seulement furent joués en mai 1664. […] Ma première pensée en entrant à Babylone a été de lui envoyer les observations des prêtres chaldéens.
Mais ce n’était pas en ces temps anciens qu’une telle gloire devait nous être permise ; l’effort premier n’a pas abouti. […] » Ô temps heureux des amitiés premières ! […] C’est pourquoi la question, rigoureusement temporelle de son éclat premier, est en somme dénuée d’importance. […] Rouvrez ses premiers livres. […] Il va sans dire que ce que j’exprime ici ne s’applique pas rigoureusement à nos toutes premières éclosions.
Mais à la fin de cette année 1787, le prince de Ligne redevient tant qu’il peut un personnage d’histoire ; il a désiré la guerre, et il s’y met au premier rang. […] Le prince de Ligne qui, malgré ses alliances d’esprit avec le xviiie siècle, n’hésita pas un instant dans son antipathie contre la Révolution, fut des premiers à bien juger du grand mouvement nouveau, de sa portée et de ses conséquences dans l’avenir. […] Une lettre piquante adressée à son ancien ami Ségur qui avait donné quelque adhésion aux premiers actes de la Révolution, nous montre le prince de Ligne à la date d’octobre 1790, dans le premier instant de son irritation et de sa colère : La Grèce avait des sages, dit-il, mais ils n’étaient que sept ; vous en avez douze cents à dix-huit francs par jour, … sans mission que d’eux-mêmes, … sans connaissance des pays étrangers, sans plan général, … sans l’Océan qui peut, dans un pays dont il fait le tour, protéger les faiseurs de phrases et de lois… Messieurs les beaux esprits, d’ailleurs très estimables, ont bien peu de talent pour former leurs semblables. […] Il aurait voulu qu’on commençât par tonner et étonner : on a manqué ce premier coup. […] Ceux qui le veulent connaître dans les dernières années, peuvent lire ce qu’en ont dit le comte Ouvaroff dans ses Esquisses (1848), et le comte de La Garde au tome premier de ses Souvenirs du congrès de Vienne (1843).
Soit à ce premier voyage, soit à un second qu’il fit en Angleterre peu de temps après, il portait déjà une partie de sa Chronique compilée23 pour l’offrir à sa compatriote la reine Philippe de Hainaut. […] Il comprit à première vue qu’il n’y avait que la prose qui pût suffire à embrasser ainsi et à porter à l’aise tous ces événements, et, malgré la facilité tout ovidienne qu’il avait à rimer, il se garda bien d’imiter Philippe Mouskes, l’évêque de Tournai, et d’aller emprisonner sa Chronique dans des rimes. […] Ses premières et très étroites liaisons avec l’Angleterre, les bienfaits qu’il reçoit de la reine Philippe de Hainaut et de son époux, tout semble le rendre un peu partial pour ce pays ; et de même il est difficile qu’étant lié et obligé à tant de seigneurs, il n’ait pas payé de retour leurs bienfaits et leurs largesses, ou même simplement leurs bonnes informations, en leur accordant une trop belle place dans ses récits. […] Néanmoins on ne saurait dissimuler que, surtout dans ses premiers livres, il ne penche visiblement pour l’Angleterre dont il avait tant à se louer et de laquelle lui venaient pour cette première partie la plupart de ses renseignements : et ce faible pour elle, il l’a gardé toujours.